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- KamolNiveau 9
Bonjour à toutes!
V.Marchais, je viens de télécharger ton évaluation finale (merci ) parce que je m'interroge sur ma façon de concevoir les miennes.
Dans mes évaluations de fin de séquence/chapitre (j'ai décidé de troquer le terme IUFMesque pour celui-ci, plus parlant pour les élèves, surtout en français), je veux toujours tout évaluer, la lecture mais aussi la langue, et du coup, ça donne des évaluations "fourre-tout" souvent trop longues, je pense, et du coup, trop dures pour beaucoup d'élèves.
En somme, est-ce que tu ne poses que des questions de lecture, type questions du brevet (et donc des questions de vocabulaire et de grammaire, tant qu'elles portent sur le texte étudié) dans tes évaluations finales, faisant ponctuellement des contrôles consacrés à la langue par ailleurs?
Je fais un peu dévier le fil du sujet, mais ça peut intéresser nos jeunes collègues (je suis moi-même encore assez novice)
V.Marchais, je viens de télécharger ton évaluation finale (merci ) parce que je m'interroge sur ma façon de concevoir les miennes.
Dans mes évaluations de fin de séquence/chapitre (j'ai décidé de troquer le terme IUFMesque pour celui-ci, plus parlant pour les élèves, surtout en français), je veux toujours tout évaluer, la lecture mais aussi la langue, et du coup, ça donne des évaluations "fourre-tout" souvent trop longues, je pense, et du coup, trop dures pour beaucoup d'élèves.
En somme, est-ce que tu ne poses que des questions de lecture, type questions du brevet (et donc des questions de vocabulaire et de grammaire, tant qu'elles portent sur le texte étudié) dans tes évaluations finales, faisant ponctuellement des contrôles consacrés à la langue par ailleurs?
Je fais un peu dévier le fil du sujet, mais ça peut intéresser nos jeunes collègues (je suis moi-même encore assez novice)
- V.MarchaisEmpereur
Quand je fais un contrôle sur un texte, j'évalue la compréhension de ce texte et la connaissance du cours dans lequel il s'inscrit (contexte historique, vocabulaire, définition de quelques notions en nombre limité...). Les questions techniques (appel aux figures de style, ce genre de choses) sont très limitées. Je ne m'interdis pas de faire appel, lors d'une étude de texte, à une notion de grammaire supposée connue, mais seulement si elle éclaire le texte de quelque façon. Sinon, je ne vois pas ce que ça a à faire dans une étude de texte. Pour la grammaire, j'ai des contrôles de grammaire.
- KamolNiveau 9
D'accord, je crois que je vais me mettre à fonctionner comme cela aussi.
D'une part ça les rassurera de n'avoir qu'un ou deux points de langue à réviser à la fois, et de plus ça les obligera aussi à apprendre régulièrement, et donc mieux.
D'une part ça les rassurera de n'avoir qu'un ou deux points de langue à réviser à la fois, et de plus ça les obligera aussi à apprendre régulièrement, et donc mieux.
- KamolNiveau 9
Et comment utilises-tu ton "Aide à la conclusion", sur deux points, alors que la conclusion est sur 3 points (ce qui d'ailleurs, fait un devoir sur 21; n'y aurait-il pas une coquille dans le barème) ? Est-ce tu ne le donnes qu'aux élèves ayant plus de difficultés, en remplacement de la dernière question?
- InvitéInvité
merci pour le partage de ton évaluation finale. Etant donné que je fais Les Fées dans ma séquence, je ne peux pas le faire en évaluation, mais cela me donne pas mal d'idées.
- mayalabeilleNiveau 5
V. Marchais, j'étudie les Fées également dans la séquence sur le conte. Mes questions sur le texte (compréhension ) sont similaires à celles de ton évaluation. ça me rassure !!!
- V.MarchaisEmpereur
J'accorde une grande importance à la rédaction : phrases complètes, citations faites comme il faut et reliées à la réponse, etc. La conclusion est un exercice très difficile pour des Sixième. J'encourage à s'y frotter, j'explique bien ce que j'attends, on s'entraîne beaucoup en classe, mais ça reste ambitieux. Les élèves savent qu'il est impossible de répondre en une phrase. J'attends au moins 3 phrases qui utilisent et relient leurs lectures et le cours. C'est difficile à formuler pour eux, même s'ils ont compris et appris. Aussi, le 21e point dans le barème, c'est pour valoriser les quelques élèves qui développent vraiment cette conclusion avec pertinence. Il y en a en général quelques-uns à chaque fois qui se débrouillent bien. À l'inverse, pour bien des élèves, cette capacité de synthèse relativement autonome est encore inaccessible. Alors je décompose la conclusion sous forme de petites questions plus simples. Si les élèves ont du mal à s'emparer de la conclusion, ils peuvent demander les questions d'aide. S'ils répondent bien à ces questions, ils peuvent de toute façon avoir 20/20 (mais pas le point bonus). Ils ont tous droit à cette aide (que je distribue à la demande, donc), mais je les encourage à s'en passer, au fur et à mesure des contrôles. Du coup, je suis sympa avec ceux qui font sans, et je n'hésite pas à mettre le point bonus à tous ceux qui ont vraiment rédigé quelque chose de substantiel et cohérent, même si c'est incomplet.
- KamolNiveau 9
Je vois, c'est excellent comme système, merci pour ces explications! Je crois que je vais tenter de mettre ça en place cette année. Et tu fais ça sur tous les niveaux, ou seulement avec les 6e?
- V.MarchaisEmpereur
Je le fais en 6e et en 5e. À partir de la 4e, ce n'est plus facultatif, rédiger une conclusion : j'estime que ça fait partie des compétences à acquérir. Je revois avec eux la méthode, mais ils doivent s'y coller. Lors des premières études de texte, je peux donner des amorces de phrases à utiliser, ou des mots de liaison (je fais d'ailleurs pareil en classe en méthodo) mais plus de questions de détails. Les élèves doivent apprendre à faire la synthèse de ce qu'ils ont étudié. C'est d'ailleurs ce qu'on leur demande au brevet (même si c'est pas une référence).
- HermionyGuide spirituel
Merci pour l'évaluation, dont le contenu me rassure moi aussi. Je pratique la conclusion en classe (d'ailleurs, les questions du TDL les amènent bien), mais en contrôle, jamais, parce que je trouve cela trop compliqué. Je vais donc m'y mettre, je crois .
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- Ruggera7Neoprof expérimenté
Véronique, comme toujours tes explications m'éclairent bien, encore merci! Tu peux venir dans mon collège, ya toujours plein de curly à l'apéro. Je veux bien partager avec toi...
- BussyNiveau 10
Merci de partager ce travail. Je comptais justement utiliser ce conte en évaluation pour mes 6e, après avoir travaillé les contes de Perrault contenus dans le TDL.
J'aime beaucoup le principe de la dernière question, avec des aides. Je ne pratique jamais aussi nettement en 6e, seulement à partir de la 4e habituellement. Je vais tenter le coup cette fois.
J'aime beaucoup le principe de la dernière question, avec des aides. Je ne pratique jamais aussi nettement en 6e, seulement à partir de la 4e habituellement. Je vais tenter le coup cette fois.
- V.MarchaisEmpereur
Ruggera7 a écrit:Tu peux venir dans mon collège, ya toujours plein de curly à l'apéro.
Rhoooo ! Voilà qui mérite réflexion.
Ben merci à vous pour vos mots gentils. Je mets un contrôle tout bête et je me sens fière telle l'inventeur de l'eau tiède, là. :lol:
- F.LemoineÉrudit
A ce propos, voici ce que je donne aux élèves en début d'année. C'est un peu simple et très directif, mais je crois qu'ils ont besoin d'un cadre solide. Plus tard, on peut expliquer qu'il y d'autres façons de présenter les citations.V.Marchais a écrit:J'accorde une grande importance à la rédaction : phrases complètes, citations faites comme il faut et reliées à la réponse, etc.
PS : il y a des exemples après la fiche méthodologique proprement dite (questions tirées de TDL 6e).
- HermionyGuide spirituel
@F. Lemoine : Je leur donne aussi une fiche pour la réponse aux questions. Cette année, je leur dirai qu'elle est à mettre dans le classeur et à regarder le plus souvent possible, y compris pendant les contrôles.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- KumaroffJe viens de m'inscrire !
V.Marchais a écrit:Bonjour Solale,
Mon chapitre sur le conte mélange plusieurs auteurs, ce n'est donc sans doute pas ce que tu recherches. Je n'ai d'ailleurs jamais étudié tous les contes de Perrault, mais je peux te dire ce que je mets en évidence dans ceux que je travaille.
- La Belle au Bois dormant : je travaille sur le rôle des fées qui président à la destinée de la princesse, la parant de mille dons et lui jetant une malédiction. Je rapproche ce rôle de celui des Parques, la figure de la sorcière étant ici assez éloquente, avec son rouet, et le texte qui parle de "l'arrêt des Fées" auquel on ne peut se soustraire (mais je laisse de côté la seconde partie du conte, plus étiologique). Le prince ne rencontre aucun obstacle réel, les épines s'écartant devant lui, et progressant magiquement vers l'endroit de sa destinée.
- Cendrillon : on retrouve ce rôle de la fée qui permet ici de réparer une injustice en remettant Cendrillon à sa juste place, à la fois morale (la vertu récompensée, motif que l'on retrouvera dans Les Fées) et sociale. On peut travailler aussi sur les éléments merveilleux et le motif de la métamorphose.
- La Barbe-Bleue, c'est la mise en scène des passions, la passion de la curiosité qui va entraîner la catastrophe chez la femme, mais aussi la passion de la jalousie, de la défiance, et la démesure du châtiment chez Barbe-bleue, qui entraîne un nouveau châtiment et, contre toute attente, une fin heureuse pour la femme fautive.
- Le Petit Poucet, je vois ça moins comme un roman d'apprentissage à proprement parler que comme la possibilité d'une révélation, un peu comme dans Cendrillon, où le héros va conquérir sa juste place. Dès le début du récit, il est décrit comme différent de ses frères, il est celui qui ne dit rien mais réfléchit et qu'on prend pour un simplet à cause de son silence même. Le tout petit, le bon à rien, par son esprit et ses ressources, viendra à bout des épreuves et conjurera le sort de sa famille. On peut le mettre en évidence en travaillant sur l'image de Poucet au début et la manière dont cette image s'inverse au fil du conte.
- Le Chat botté, c'est la revanche de l'esprit sur l'adversité, une sorte de picaresque merveilleux qui ne peut exister que dans les contes, seul lieu du XVIIe siècle où les fils de meunier peuvent devenir marquis et les tailleurs rois. Le chat matois et rusé, cousin du renard, et surtout du valet de comédie, peut, tel Scapin, procurer au fils déshérité une fortune inespérée.
Je fais l'impasse sur Le Petit Chaperon rouge, ses parodies toutes plus médiocres les unes que les autres m'en ayant proprement dégoûtée, et ce conte me paraissant moins riche que les autres.
Avec une bonne classe, on peut faire un sort aux moralités qui sont toujours à double détente, chez Perrault.
En évaluation, je donne généralement Les Fées, court et accessible, qui permet de réinvestir le rôle des Fées, le motif de la faute et de la récompense, et le vocabulaire étudié en classe.
Je peux te transmettre cette éval, si besoin.
C'est fin et intelligent. Vous m'aidez beaucoup.
- F.LemoineÉrudit
V.Marchais a écrit:Bonjour Solale,
Mon chapitre sur le conte mélange plusieurs auteurs, ce n'est donc sans doute pas ce que tu recherches. Je n'ai d'ailleurs jamais étudié tous les contes de Perrault, mais je peux te dire ce que je mets en évidence dans ceux que je travaille.
- La Belle au Bois dormant : je travaille sur le rôle des fées qui président à la destinée de la princesse, la parant de mille dons et lui jetant une malédiction. Je rapproche ce rôle de celui des Parques, la figure de la sorcière étant ici assez éloquente, avec son rouet, et le texte qui parle de "l'arrêt des Fées" auquel on ne peut se soustraire (mais je laisse de côté la seconde partie du conte, plus étiologique). Le prince ne rencontre aucun obstacle réel, les épines s'écartant devant lui, et progressant magiquement vers l'endroit de sa destinée.
- Cendrillon : on retrouve ce rôle de la fée qui permet ici de réparer une injustice en remettant Cendrillon à sa juste place, à la fois morale (la vertu récompensée, motif que l'on retrouvera dans Les Fées) et sociale. On peut travailler aussi sur les éléments merveilleux et le motif de la métamorphose.
- La Barbe-Bleue, c'est la mise en scène des passions, la passion de la curiosité qui va entraîner la catastrophe chez la femme, mais aussi la passion de la jalousie, de la défiance, et la démesure du châtiment chez Barbe-bleue, qui entraîne un nouveau châtiment et, contre toute attente, une fin heureuse pour la femme fautive.
- Le Petit Poucet, je vois ça moins comme un roman d'apprentissage à proprement parler que comme la possibilité d'une révélation, un peu comme dans Cendrillon, où le héros va conquérir sa juste place. Dès le début du récit, il est décrit comme différent de ses frères, il est celui qui ne dit rien mais réfléchit et qu'on prend pour un simplet à cause de son silence même. Le tout petit, le bon à rien, par son esprit et ses ressources, viendra à bout des épreuves et conjurera le sort de sa famille. On peut le mettre en évidence en travaillant sur l'image de Poucet au début et la manière dont cette image s'inverse au fil du conte.
- Le Chat botté, c'est la revanche de l'esprit sur l'adversité, une sorte de picaresque merveilleux qui ne peut exister que dans les contes, seul lieu du XVIIe siècle où les fils de meunier peuvent devenir marquis et les tailleurs rois. Le chat matois et rusé, cousin du renard, et surtout du valet de comédie, peut, tel Scapin, procurer au fils déshérité une fortune inespérée.
Je fais l'impasse sur Le Petit Chaperon rouge, ses parodies toutes plus médiocres les unes que les autres m'en ayant proprement dégoûtée, et ce conte me paraissant moins riche que les autres.
Avec une bonne classe, on peut faire un sort aux moralités qui sont toujours à double détente, chez Perrault.
En évaluation, je donne généralement Les Fées, court et accessible, qui permet de réinvestir le rôle des Fées, le motif de la faute et de la récompense, et le vocabulaire étudié en classe.
Je peux te transmettre cette éval, si besoin.
Je rebondis sur un truc : mettre en évidence la récurrence de certaines structures dans la littérature.
Les rapprochements sont souvent troublants et sources de questionnements chez les élèves de 6e : le Prince de la Belle évoque irrésistiblement Moïse et la Mer Rouge. Ces personnages sont dotés d'une force qui écarte divinement tous les obstacles et permet la libération de la mort : le sommeil de la Belle, l'esclavage des Hébreux.
La curiosité de la femme de la Barbe Bleue renvoie évidemment à Eve et à Pandore.
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
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