Education : Comme Bruno Le Maire, Laurent Joffrin (Libération) fustige "un système aussi centralisé, où les proviseurs ont si peu d’autonomie".

Laurent Joffrin, dans son édito intitulé "Humilité" (en toute humilité bien sur) :

Pourquoi la France, si fertile en réformes de l’Education nationale, obtient-elle de si mauvais résultats ? On arrive à quelques questions désagréables. Un système aussi centralisé, où les proviseurs ont si peu d’autonomie, peut-il réussir ? Un système où, par corporatisme syndical, on affecte les meilleurs profs aux meilleurs élèves et les moins expérimentés dans les zones les plus difficiles peut-il prétendre à la justice ? Un système qui répugne à s’auto-évaluer sérieusement peut-il s’améliorer de lui-même ? Il y faut des moyens, dira-t-on. Il y faut aussi une bonne dose d’humilité française : l’école de la République va mal. Il est temps de sonner le tocsin.

http://www.liberation.fr/societe/2014/07/08/humilite_1060039

C'est moi où ça ressemble furieusement à ce que disait Bruno Le Maire hier ?

Je considère que donner l'autonomie aux chefs d'établissements scolaires, collège ou lycée, c'est une priorité absolue pour chacun puisse avoir son projet pédagogique, recruter les professeurs dont il a besoin, se séparer des professeurs qui ne remplissent pas leur tâche comme ils devraient la remplir...

Evaluer chaque établissement de manière autonome, chaque établissement scolaire, ça devient une nécessité absolue ; arrêter de mettre les meilleurs professeurs dans les endroits les plus protégés, et les moins bons là où les choses sont les plus difficiles, ça devrait être une évidence pour tout le monde. Moi ce que je veux porter, c'est un espoir. C'est pas une contrainte, c'est pas une punition : c'est un espoir.

https://www.neoprofs.org/t78241-bruno-le-maire-ump-se-dit-atterre-par-l-inegalite-et-la-faillite-du-systeme-scolaire-francais

Laurent Joffrin a écrit:Pourquoi la France, si fertile en réformes de l’Education nationale, obtient-elle de si mauvais résultats ?

De mauvais résultats? Où ça? Pas là en tout cas: http://campus.lemonde.fr/campus/article/2014/07/10/2014-le-bac-de-tous-les-records_4455153_4401467.html#xtor=AL-32280308

Tiens, encore un qui ne peut pas aller pisser sans avoir un truc à sortir en plus sur l'EN
Hollande devrait songer à un impôt sur "Vaticination sur l'EN".

Mais ils vont la fermer, oui ??????        

Perso, je ne ressens pas le besoin de davantage d'autonomie ni de pouvoir recruter directement les professeurs,
mais
- d'avoir moins d'enquêtes de toutes sortes à remplir, ne pas devoir justifier ses choix en permanence (ceci dit, certes, ce serait une forme d'autonomie),
- ne pas avoir besoin de rechercher nous-mêmes des professeurs en cas de postes non pourvus, mais bien justement que les postes soient pourvus tout au long de l'année. Ça, ce serait chouette.  

Merci Gryphe.

Mais qu'attendiez-vous de Joffrin et de Libération ???

trompettemarine a écrit:Merci Gryphe.

De rien.
Si vous connaissez des CDE qui seraient susceptibles d'être d'accord avec moi, n'hésitez pas à me les envoyer à m'en faire part.   
(Et je suis sérieuse, en plus.   )

C'est difficile de demander le recrutement via le chef d'etablissement lorsqu'il y a une pénurie de professeur. Que feront les TZR? Les professeurs dont le poste est partagé sur plusieurs établissements.

Ceci :

Un système aussi centralisé, où les proviseurs ont si peu d’autonomie, peut-il réussir ?

est tout à fait contradictoire avec cela :

Un système où, par corporatisme syndical, on affecte les meilleurs profs aux meilleurs élèves et les moins expérimentés dans les zones les plus difficiles peut-il prétendre à la justice ?

Il me semble évident que si les proviseurs choisissent les professeurs de leur établissement, les proviseurs des lycées les plus cotés recruteront les meilleurs profs. Ou, vu de l'autre côté, les candidats les mieux classés au concours iront directement dans les bons établissements sans passer par le purgatoire des banlieues difficiles. Lesquelles seront encore plus lésées (avec un grand B, si je puis dire) qu'avec le système actuel.

D'autre part, j'ai du mal à comprendre les gens qui se disent de gauche et qui s'en prennent aux syndicats. Mais Laurent Joffrin est-il vraiment de gauche ?

Il est allé trop à gauche si bien qu'il se trouve tout à droite. :lol!:

Laurent Joffrin a été nommé directeur de rédaction dans un journal qui va très mal, laissons le s'amuser un peu avec son nouveau joujou.....Il va de soi que le renouveau de liberation et surement sa seule chance serait la recherche d'une réelle qualité éditoriale, ici on voit que le choix est de tourner avec le vent, reproche d'ailleurs souvent fait à l'encontre de Joffrin.
Ce journal est voué à la disparition, de cette manière ça ira surement encore plus vite... je ne le regretterai pas

Il va de soi que le renouveau de liberation et surement sa seule chance serait la recherche d'une réelle qualité éditoriale, ici on voit que le choix est de tourner avec le vent

Alors c'est le renouveau dans la continuité

Joffrin est ENCORE à Libération ?

"Joffrin est ENCORE à Libération ?"

Si tu lis l'actualité , c'est plutôt Libération qui est à Joffrin...

Pffffffff... Mais c'est pas vrai, ça !!!!!

Mais il n'y a jamais eu autant d'autonomie dans les établissements!
Prenez l'épreuve d'Histoire des Arts, la circulaire étant floue au possible, pas un seul collège de France ne fait passer la même épreuve que son voisin.
Prenez les référentiels de compétences, comme il n'en existe pas d'officiel et obligatoire, les équipes pondent le leur et chaque établissement fait sa sauce.
Prenez feue la note de vie scolaire, la circulaire étant très abstraite permettait à chaque établissement de faire comme bon lui semble.
Prenez le recrutement pour professeurs absents, le vivier du rectorat étant inexistant, ce sont les collèges eux-mêmes qui contactent et reçoivent les éventuels candidats aux remplacements et choisissent ainsi avec plus ou moins de bonheur. Au pire, ce sera une annonce sur Le Bon Coin.
Prenez la gestion opaque des HSE, chaque cde peut jouer sur leur attribution et arroser les enseignants qu'il juge dignes d'être 'récompensés' (ben oui, il n'existe pas vraiment de texte officiel disant clairement : 'un PPRE c'est 3 HSE', 'un projet de voyage scolaire, c'est 15 HSE', 'participer aux expérimentations gentiment proposées par le projet d'établissement c'est 20 HSE'...)
Même dans les ventilations de DGH et les horaires de chaque matière, c'est très différent d'un bahut à l'autre : on peut avoir (ou pas) des classes dédoublées dans la semaine, on peut avoir (ou pas) davantage d'heures que les planchers prévus, ça change même d'année en année.
Bon sang, mais ils n'y connaissent rien et peuvent à l'envi s'exprimer, ça me révulse.
Quant à l'argument sur la faillite du système alors que les résultats n'ont jamais été aussi bons, qu'il n'y a jamais eu de mentions, c'est ridicule. D'ailleurs, on attend tous notre prime de résultats, tous (ben oui, tous, pas seulement ceux qui officient dans les classes à exam : un prof de 6° a pu être décisif dans la scolarité d'un élève et lui avoir permis d'obtenir des diplômes futurs). Alors, ça vient la tournée générale patron?
Et la méga prime pour les professeurs de ces 241 élèves qui ont plus de 20 de moyennes, elle est où? (https://www.neoprofs.org/t78333p20-241-eleves-obtiennent-plus-de-20-20-au-baccalaureat-2014#2622953)

Il a des potes au SNPDEN...

C'est toujours amusant d'entendre des CdE rêver de choisir "leurs" enseignants : ne comprennent-ils pas qu'ils devraient eux aussi être alors choisis par les enseignants, et sans doute aussi par les parents ? Un certain nombre d'entre eux se retrouveraient bien seuls !
J'ai l'impression que certains dans cette profession envisagent de renforcer leurs pouvoirs sur les profs, en leur imposant plus de précarité, et s'imaginent benoîtement que cette précarité s'arrêterait à la porte de leurs bureaux !

mathmax a écrit:J'ai l'impression que certains dans cette profession envisagent de renforcer leurs pouvoirs sur les profs, en leur imposant plus de précarité, et s'imaginent benoîtement que cette précarité s'arrêterait à la porte de leurs bureaux !

Ils oublient alors qu'on est là pour la réussite des élèves avant d'être là pour la gestion des personnels. Enfin c'est comme ça que je vois les choses, mais il est fort possible que nous ne la voyions pas de la même façon.

L'autonomie n'est pas la raison d'être du système. Sa raison d'être, c'est de transmettre des connaissances aux élèves et de les faire bien démarrer dans la vie.

Je ne connais pas de chefs d'établissement, mais je serais assez étonné qu'ils tiennent tant que ça à recruter eux-mêmes les enseignants : c'est tout de même une charge de travail supplémentaire non négligeable – surtout dans les établissements qui connaissent un fort turn-over (ceux pour lesquels, paradoxalement, cette réforme est pensée).