- JohnMédiateur
Texte intégral : http://lioneljeanjeau.canalblog.com/archives/2014/07/08/30211549.html[...] Il faut changer l'évaluation. Il faut la rendre plus juste, plus stimulante. Il faut la "professionnaliser" et en finir avec l'à-peu-près et la pratique du doigt mouillé, qui la caractérisent dans la grande majorité des cas. Il faut la diluer davantage dans les tâches des enseignants dont certains, notamment dans les classes à examen, passent un temps infini à évaluer, alors que la première mission que leur confie la nation devrait être, précisément, d'enseigner. Mais pour cela, il n'est sans doute pas nécessaire de passer par de grandes discussions et une conférence nationale desquelles, nous ne le savons que trop bien, il ne sortira sans doute rien de concret. Alors comment faire ?
Il faut, me semble-t-il, laisser travailler les établissements. Il faut donner sur ce dossier tout son sens à l'idée selon laquelle, désormais et de plus en plus, le chef d'établissement est "le premier pédagogue" de son collège ou de son lycée.
[...] il faut laisser travailler les équipes. Sans grand-messe inutile, sans injonction académique sur les méthodes à employer, qui ne serait qu'un moyen de mettre sous tutelle les établissements et d'empécher les plus innovants d'avancer. Il faut laisser les équipes aller aussi loin qu'elles le souhaitent, et leur en donner les moyens.
[...] Cela implique, il faut le dire, un certain courage de la part du ministère. Le courage de s'attaquer à deux forteresses a priori (mais a priori seulement) imprenables : celle d'un certain conformisme de la majorité des enseignants sur ce sujet de l'évaluation ; celle de la méfiance des corps d'inspection lorsqu'il s'agit de faciliter le pilotage pédagogique des établissements par leur chef. Le temps des proviseurs et des principaux "administratifs" est révolu, et dans cette évolution du métier de personnel de direction, la question de la réforme de l'évaluation est centrale.
[...] C'est la seule chance que nous ayons de réellement parvenir à transformer les pratiques d'évaluation. Une voie médiane, entre l'écueil de l'arbre à palabre et celui de l'injonction académique stérilisante.
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- User5899Demi-dieu
Et surtout : pourquoi faut-il que chacun ait une idée sur l'école à chaque demi-seconde ?
- BerniNiveau 5
John a écrit:Texte intégral : http://lioneljeanjeau.canalblog.com/archives/2014/07/08/30211549.html[...] Il faut changer l'évaluation. Il faut la rendre plus juste, plus stimulante. Il faut la "professionnaliser" et en finir avec l'à-peu-près et la pratique du doigt mouillé, qui la caractérisent dans la grande majorité des cas. Il faut la diluer davantage dans les tâches des enseignants dont certains, notamment dans les classes à examen, passent un temps infini à évaluer, alors que la première mission que leur confie la nation devrait être, précisément, d'enseigner. Mais pour cela, il n'est sans doute pas nécessaire de passer par de grandes discussions et une conférence nationale desquelles, nous ne le savons que trop bien, il ne sortira sans doute rien de concret. Alors comment faire ?
Il faut, me semble-t-il, laisser travailler les établissements. Il faut donner sur ce dossier tout son sens à l'idée selon laquelle, désormais et de plus en plus, le chef d'établissement est "le premier pédagogue" de son collège ou de son lycée.
[...] il faut laisser travailler les équipes. Sans grand-messe inutile, sans injonction académique sur les méthodes à employer, qui ne serait qu'un moyen de mettre sous tutelle les établissements et d'empécher les plus innovants d'avancer. Il faut laisser les équipes aller aussi loin qu'elles le souhaitent, et leur en donner les moyens.
[...] Cela implique, il faut le dire, un certain courage de la part du ministère. Le courage de s'attaquer à deux forteresses a priori (mais a priori seulement) imprenables : celle d'un certain conformisme de la majorité des enseignants sur ce sujet de l'évaluation ; celle de la méfiance des corps d'inspection lorsqu'il s'agit de faciliter le pilotage pédagogique des établissements par leur chef. Le temps des proviseurs et des principaux "administratifs" est révolu, et dans cette évolution du métier de personnel de direction, la question de la réforme de l'évaluation est centrale.
[...] C'est la seule chance que nous ayons de réellement parvenir à transformer les pratiques d'évaluation. Une voie médiane, entre l'écueil de l'arbre à palabre et celui de l'injonction académique stérilisante.
Cela fait plaisir de constater que les enseignants sont ( enfin) considérés comme capables d'innover, d'inventer, de bousculer leur pratiques pour peu qu'on les prenne en considération , qu'on ne leur impose pas des méthodes toutes faites mais qu'on les implique dans un processus de réflexion, de recherche.
- User5899Demi-dieu
Bof, ce que vous lisez est un voeu, pas une décision.
- BerniNiveau 5
Cripure a écrit:Bof, ce que vous lisez est un voeu, pas une décision.
Oui c'est vrai, je me prenais à rêver...
- ErgoDevin
Changer l'école, je suis d'accord, nous n'avons simplement pas les mêmes définitions du changement. Déjà, le fait de "laisser faire les établissements", l'autonomie, est pour moi une erreur monumentale contraire aux principes républicains de l'Education Nationale.
Nous avons, dans les établissements ECLAIR, une relative autonomie qui ne peut fonctionner que dans un véritable cadre démocratique. Or, ce n'est pas le cas: en fait d'autonomie, nous devons répondre à des injonctions très orientées des rectorats et des collectivités locales (conseils école/collège, heures de remédiation à ne plus savoir qu'en faire plutôt que s'attaquer aux causes des problèmes: la réduction des horaires en élémentaire, la dispersion, le manque de moyens humains...), faire des compte-rendus de projets, des réunions COMEX à n'en plus finir, des pré-réunions pour préparer les réunions etc.
L'autonomie, c'est rejeter la faute sur le local, laisser travailler la "bonne volonté" des gens sous couvert d'une prétendue liberté et se décharger de responsabilités nationales. Ce n'est pas une solution, c'est un symptôme.
Il est très important que les principes restent les mêmes partout et que le cadre national perdure: or toutes les expérimentations et "innovations" se font toujours dans les mêmes établissements et ne se feront jamais dans d'autres.
Nous avons, dans les établissements ECLAIR, une relative autonomie qui ne peut fonctionner que dans un véritable cadre démocratique. Or, ce n'est pas le cas: en fait d'autonomie, nous devons répondre à des injonctions très orientées des rectorats et des collectivités locales (conseils école/collège, heures de remédiation à ne plus savoir qu'en faire plutôt que s'attaquer aux causes des problèmes: la réduction des horaires en élémentaire, la dispersion, le manque de moyens humains...), faire des compte-rendus de projets, des réunions COMEX à n'en plus finir, des pré-réunions pour préparer les réunions etc.
L'autonomie, c'est rejeter la faute sur le local, laisser travailler la "bonne volonté" des gens sous couvert d'une prétendue liberté et se décharger de responsabilités nationales. Ce n'est pas une solution, c'est un symptôme.
Il est très important que les principes restent les mêmes partout et que le cadre national perdure: or toutes les expérimentations et "innovations" se font toujours dans les mêmes établissements et ne se feront jamais dans d'autres.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- RoninMonarque
Bah c'est Lionel, hein, faut pas s'emballer non plus...
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- gauvain31Empereur
Je n'osais pas le dire Ronin... merci !!
- BerniNiveau 5
Ergo a écrit:Changer l'école, je suis d'accord, nous n'avons simplement pas les mêmes définitions du changement. Déjà, le fait de "laisser faire les établissements", l'autonomie, est pour moi une erreur monumentale contraire aux principes républicains de l'Education Nationale.
Nous avons, dans les établissements ECLAIR, une relative autonomie qui ne peut fonctionner que dans un véritable cadre démocratique. Or, ce n'est pas le cas: en fait d'autonomie, nous devons répondre à des injonctions très orientées des rectorats et des collectivités locales (conseils école/collège, heures de remédiation à ne plus savoir qu'en faire plutôt que s'attaquer aux causes des problèmes: la réduction des horaires en élémentaire, la dispersion, le manque de moyens humains...), faire des compte-rendus de projets, des réunions COMEX à n'en plus finir, des pré-réunions pour préparer les réunions etc.
L'autonomie, c'est rejeter la faute sur le local, laisser travailler la "bonne volonté" des gens sous couvert d'une prétendue liberté et se décharger de responsabilités nationales. Ce n'est pas une solution, c'est un symptôme.
Il est très important que les principes restent les mêmes partout et que le cadre national perdure: or toutes les expérimentations et "innovations" se font toujours dans les mêmes établissements et ne se feront jamais dans d'autres.
Tout à fait d'accord là dessus, j'aimais juste l'idée d'être consulté et non plus "obligé" sans être concerté
- ErgoDevin
Chut, je m'ennuie, ça m'évite de m'attaquer à la montagne de choses que j'ai à faire.Ronin a écrit:Bah c'est Lionel, hein, faut pas s'emballer non plus...
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- Maria TéguyNiveau 6
Encore une belle accumulation de perles.
Le monsieur nous explique qu'il faut "laisser faire les établissements", c'est-à-dire, tout simplement, qu'il faut que le chef d'établissement [soit] "le premier pédagogue" de son collège ou de son lycée. C'est un des aspects essentiels de la nécessaire autonomie des établissements.
Le monsieur nous explique qu'il faut "laisser faire les établissements", c'est-à-dire, tout simplement, qu'il faut que le chef d'établissement [soit] "le premier pédagogue" de son collège ou de son lycée. C'est un des aspects essentiels de la nécessaire autonomie des établissements.
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Il est nuisible au développement de l'art et de la science d'imposer par des mesures administratives un style particulier d'art ou une école de pensée à l'exclusion d'une autre.
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