(Français) Quelles traces écrites au collège ?

Bonsoir à tous,

Je m'interroge sur ma pratique après un an d'enseignement.
J'ai eu des 6ème et des 5ème pendant mon année de stage et je pense que mes élèves ont
beaucoup trop écrit. Chaque séance de LA faisait environ une copie simple à une copie double (   ).
J'ai eu, notamment en début d'année, beaucoup de mal à renoncer à certains aspects des textes étudiés.
La question de la longueur d'une séance de LA notamment me pose question.

À ce propos, organisez-vous vos LA en: "I, 1. ,2. // II. 1. 2." Etc... ? En début d'année j'ai tenté de ne pas faire ce type de plan (une grande question générale et deux trois sous-parties, le tout avec des repères couleurs) mais une gentille(...) maman m'a dit que mes plans n'étaient pas clairs et qu'elle faisait apprendre les plans à son fils.

D'autre part, j'ai tenté de varier les traces écrites ( synthèses des remarques orales par moi-même, synthèses rédigées par les élèves mais avec correction collective (!), synthèse réalisée par un élève au tableau, synthèses à compléter...)
Je me demande si vous variez également les traces écrites et comment vous vous y prenez.

J'espère avoir été suffisamment claire et attend impatiemment vos réponses et témoignages, voire les nuances apportées selon les niveaux.

En 6e/5e, la synthèse après une LA orale doit faire une demie page à mon sens. Plus, c'est inutile. Il faut en venir à l'essentiel. Personnellement, je fais une explication linéaire sous forme de questions/réponses, ensuite je note au tableau trois points essentiels avec une citation à l'appui et enfin ils me dictent des phrases qui reprennent et développent les trois points.

Avec de l'habitude, ils rédigent de bonnes phrases, de plus en plus construites et se corrigent même les uns les autres. Mais bon, c'est moi qui ai le dernier mot, bien sûr. Mais à mon sens, l'essentiel est qu'ils se sentent impliqués dans cette synthèse. Ils m'ont dit à la fin de l'année avoir apprécié cette méthode : "on écrivait les leçons avec nos mots".

Une dizaine de lignes (parfois moins, parfois plus). Le plus souvent c'est moi qui l'écris.
L'année dernière, avec une bonne classe de 6e, je leur faisais écrire la synthèse. Pour les aider, je notais les mots clés qui devaient y figurer ou ils devaient répondre à 2,3 questions.
Pas d'organisation en I,II,...
J'utilise (rarement) la synthèse à trous. Lorsque je l'utilise? c'est surtout pour qu'ils retiennent du vocabulaire.
Depuis cette année, je me ménage un peu, après lecture du texte, je leur fait répondre à quelques questions au brouillon.

Merci de vos réponses ! J'avais l'impression (mes formations à l'IUfM n'y sont pas pour rien!) qu'une séance de LA devait être "longue".

Cela me désespérait grandement car j'apprécie particulièrement les échanges oraux et les faire eux-même réfléchir à la trace écrite est nécessairement un peu plus long (mais tellement plus bénéfique et gratifiant pour nos élèves comme vous le faites si justement remarquer!)

Chez moi, les explications sont très linéaires ( questions /réponses). Je me limite très souvent à des questions basiques de compréhension et à du repérage de mots nouveaux.
Mes traces écrites sont très courtes car les élèves ne les relisent jamais , et je ne vois pas l’intérêt en 6E / 5E de faire du remplissage. Je préfère que les élèves essaient de rédiger deux ou trois phrases tout seuls avec leurs propres mots. Il me semble qu'en terme d'apprentissage, c'est plus bénéfique mais je peux me tromper...c'est ma façon de fonctionner et cela ne m'a jamais été préjudiciable auprès d'un inspecteur.

Pardon de cette question de dinosaure, mais c'est quoi "LA" ?

Lecture analytique. Explication de texte est son ancêtre....

Merci.
Pour les 6e (et les 5e d'ailleurs), l'essentiel se fait à l'oral. Lecture segmentée par moi-même, avec questions (orales donc) sur ce qui a été lu et (éventuellement) sur ce qui pourrait suivre. Segmentée sinon j'en perds 3/4 et il faut tout recommencer (bon, je suis en "éducation prioritaire"). Et à la fin (les dix dernières minutes en général), synthèse sous forme de texte à trous que j'ai déjà préparé (mais je me suis arrangé pour traiter les points importants lors de mes questions orales) : nous lisons et nous remplissons les trous ensemble assez facilement. Quelqu'un relit ensuite cette synthèse, et c'est à retenir pour la prochaine séance de littérature. Pour l'instant je n'ai pas trouvé mieux, et ce sont des séances très agréables (les pioupious  en redemandent).
Pour les 4e, je faisais ainsi, mais je crois que je vais passer à l'étape supérieure : je vais écrire des mots importants que nous avons prononcés pendant la séance et ils devront rédiger eux-mêmes la synthèse (pendant la séance, à la maison ? Je ne sais pas encore). Mas pas au début de l'année, il leur faut des modèles.
Très cordialement,
FL

Pardon, j'ai oublié un point essentiel de la question : la synthèse peut aller de 3 phrases à une dizaine, selon les textes et le niveau, mais je m'en tire (dans le timing) avec mon nombre de trous (puisque l'essentiel a été fait à l'oral). Il ne faut pas trop se prendre la tête : l'essentiel dans les petites classes est de faire aimer la littérature : Ulysse, David et Goliath, un poème, la Barbe Bleue, que sais-je ? Et plus on en parle avec eux, plus ils aiment.

Et dans les grandes classes? C'est une question qui me taraude car j'ai souvent entendu cette année en 4ème et 3ème que je les faisais beaucoup trop écrire.
Et c'est vrai qu'au final ils ne relisent pas.

En 4e et en 3e, par contre, la trace écrite peut faire une page sans problème. Ils sont grands, bon sang ! Et pour qu'ils les relisent, tu interroges à chaque début de cours un élève sur la précédente trace écrite, le tout noté.

En seconde, ils vont passer à la prise de notes systématique, au commentaire, à la dissert' et s'ils se plaignent qu'ils doivent beaucoup écrire, on leur rira au nez et leur montrera la porte.

Bonjour, c'est une question qu'on se pose souvent, je pense : on se demande toujours comment on doit procéder pour la trace écrite, il y a tellement de façon de faire, et un public tellement hétérogène aussi!

allan a écrit:
Mes traces écrites sont très courtes car les élèves ne les relisent jamais , et je ne vois pas l’intérêt en 6E / 5E de faire du remplissage. Je préfère que les élèves essaient de rédiger deux ou trois phrases tout seuls avec leurs propres mots. Il me semble qu'en terme d'apprentissage, c'est plus bénéfique mais je peux me tromper...c'est ma façon de fonctionner et cela ne m'a jamais été préjudiciable auprès d'un inspecteur.

Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Allan, c'est ma façon de faire avec les petits 6èmes.

Pour les 3èmes, je varie, je propose parfois les mots clés (donnés pendant l'échange oral par les élèves, si possible!), et je leur dis :"Dans votre bilan, je dois voir apparaître les mots suivants", quitte à les réécrire au tableau si besoin. Je leur laisse parfois le soin de rédiger entièrement le bilan, si le texte et les points traités ne sont pas trop difficiles. Je trouve que c'est important qu'ils aient déjà fait ce travail avant d'arriver en seconde. La correction se fait à l'oral, en classe. Je leur demande de reprendre à la volée les points qui manquent dans leur travail, ce qui leur paraît insurmontable...

Avec les élèves, on écrit des cours qui peuvent parfois faire clairement + qu'une dizaine de lignes, même en 6e. Mais souvent, mon étude de texte est faite sur 2 heures. J'utilise des I- II-, et parfois des 1) 2).

Je n'attends jamais la fin de l'heure pour écrire le cours : ça se fait au fur et à mesure de l'analyse du texte.

Celeborn a écrit:Je n'attends jamais la fin de l'heure pour écrire le cours : ça se fait au fur et à mesure de l'analyse du texte.

Ah oui ? Tu alternes oral/écrit, donc ?

288 a écrit:

Celeborn a écrit:Je n'attends jamais la fin de l'heure pour écrire le cours : ça se fait au fur et à mesure de l'analyse du texte.

Ah oui ? Tu alternes oral/écrit, donc ?

Moi aussi. Cela évite l'effet corvée de recopiage si on attend la fin de l'heure.

Chaque LA fait l'objet de deux paragraphes (environ cinq lignes en 6e puis cela augmente d'une ou deux lignes par niveaux) présentés en I. et II. (parfois III. en 3e). Je pose des questions à l'oral tout en prenant en notes les réponses au tableau (de la phrase presque complète en 6e aux quelques mots importants en 3e). Ensuite ils rédigent le paragraphe seuls puis on se met d'accord tous ensemble sur la version finale. Enfin ils le recopient et l'apprennent par cœur pour la séance suivante.

Tout pareil que Celeborn, même si la trace écrite ne fait jamais plus de dix lignes en 6e.
En 4e, on fait souvent l'équivalent d'un recto, voire un peu plus (avec les titres et les sauts de ligne), et je dicte. J'estime qu'il faut qu'ils s'entraînent à prendre des notes : la dictée (avec aides pour les abréviations) est, me semble-t-il, le meilleur moyen. Ils râlent au début mais s'en sortent mieux qu'ils ne pensent.
Ah oui, et toujours quelques mots de vocabulaire dès le début de la séance.

Kan-gourou a écrit: l'apprennent par cœur pour la séance suivante.

Ils apprennent toute la trace écrite ? Ça me paraît beaucoup.
Perso, je différencie les remarques d'analyse du texte qui doivent être comprises mais pas apprises ; et les définitions en rouge qui sont résumées en une phrase ou deux à la fin de la séance (par exemple, pour l'étude du début de conte, on note à la fin : un conte commence souvent par une formule d'entrée, "il était une fois", et ne se situe pas clairement dans un lieu et un temps précis.)

288 a écrit:

Celeborn a écrit:Je n'attends jamais la fin de l'heure pour écrire le cours : ça se fait au fur et à mesure de l'analyse du texte.

Ah oui ? Tu alternes oral/écrit, donc ?

Ben oui .

Je sais où je vais ; ensuite au fur et à mesure de l'échange avec les élèves, on écrit ce qu'il y a à écrire.

Quand on y fait attention, « trace écrite », quelle expression !
Les pédagos font vraiment dans la novlangue.

Que veut dire « écrire » ?
Ça se fait avec un « instrument scripteur » ?  

Oui, trace écrite = synthèse = cours = leçon, quoi !

Paratge a écrit:Quand on y fait attention, « trace écrite », quelle expression !
Les pédagos font vraiment dans la novlangue.

Que veut dire « écrire » ?
Ça se fait avec un « instrument scripteur » ?  

C'est vrai, c'est une expression que j'ai découverte seulement cette année !

F.Lemoine a écrit:

Paratge a écrit:Quand on y fait attention, « trace écrite », quelle expression !
Les pédagos font vraiment dans la novlangue.

Que veut dire « écrire » ?
Ça se fait avec un « instrument scripteur » ?  

C'est vrai, c'est une expression que j'ai découverte seulement cette année !

Trace écrite,trace du slip,combat similaire!

Pour ce que ça vaut, ma pierre à l'édifice : parfois, lorsque le texte s'y prête, je leur fais remplir un tableau comparatif sur quelques points. Ça les oblige à relire les textes et à y chercher les réponses. Ensuite, mise en commun/correction, et là, je leur explique qu'un tableau aussi joli soit-il ne sert à rien si on n'en tire pas une conclusion. Et là, sous ma férule bienveillante, ils cherchent les points de convergence/divergence mis en avant, et rédigent une ou deux phrases pour en faire le bilan. J'en fais lire quelques-unes, et je construis le bilan du tableau en prenant le meilleur de ce qu'ils me proposent. Ça ne fonctionne pas pour tous les textes, mais pour certains, ça permet d'en faire rapidement et efficacement le tour en mettant en valeur ce qu'il y a à étudier.

"Pour ce que ça vaut, ma pierre à l'édifice : parfois, lorsque le texte s'y prête, je leur fais remplir un tableau comparatif sur quelques points. Ça les oblige à relire les textes et à y chercher les réponses."
C'est une bonne idée : je l'ai fait pour les trois "Robinson" (trois courts extraits à comparer) mais cela a été difficile : mes élèves ne sont pas assez de bons lecteurs.