Etude de roman en seconde : expériences, préférences...?

Cripure a écrit:A mon sens, il faut faire lire des romans qui 1°) tranchent sur le collège 2°) ne soient pas complètement tombés dans l'oubli. Il y a dans l'enseignement un snobisme du roman de troisième ordre qu'on promeut chef d'oeuvre qui me surprend souvent.

+ 1!  

Saltaojos a écrit:Cripure, vous dites cela à propos de Germinie Lacerteux ?

Oui, mais aussi de Thérèse Raquin, pour me limiter à ce fil. Après, c'est mon avis, il ne vaut que ce qu'il vaut
Les Goncourt, dans la préface de GL, découvrent l'eau tiède avec leur héroïne issue du peuple et des "basses classes". Mon dieu, Balzac, Flaubert, et le honni Zola (cf. le Journal) n'ont-ils porté au roman que des bourgeois fortunés, des nobles triomphants, des carriéristes ambitieux ? En tout cas, le temps a fait son tri.

Tout à fait d'accord avec Cripure ; on tombe dans la facilité et on perd toute la beauté du texte

Je comprends votre point de vue, mais je ne dirais pas que l'on tombe dans "la facilité" avec GL : c'est un roman méprisé à tort et trop peu connu (sans être tombé dans l'oubli). Il faut par contre le lire, avec sa préface, en sachant que les Goncourt ne se prennent pas pour le péquin moyen de la littérature et qu'ils font preuve comme à leur habitude de prétention et de mauvaise foi, mais cela rend l'étude de la préface assez amusante, justement !
Comme on ne peut comparer Balzac, Stendhal, Flaubert et Zola, on ne peut comparer les Goncourt avec ces quatre monstres sacrés. Ce n'est pas pour autant qu'il faut les ranger du côté de la paralittérature. Ce n'est que mon avis

Sinon je cherche du côté de Balzac, tout en ayant les Trois Contes de Flaubert en tête - mais je suis embêtée car je voudrais une oeuvre "longue"...

Edit : et la préface de GL est un texte important, loin de placer ce roman parmi les oeuvres "de troisième ordre" !

Il y a surtout des modes dans l'étude des romans, des modes directement dictées par les éditeurs qui, soit sortent  certains romans uniquement en poche ou en collection abordable financièrement pour les élèves, soit sortent des Profils d'une oeuvre ou autre collection comportant des lectures analytiques déjà faites, ce qui simplifie le travail des profs et explique qu'ils aillent plus volontiers vers ces œuvres, en classe. Je ne critique pas, c'est humain.
A côté de ça, il y a des œuvres de qualité qui tombent dans l'oubli alors qu'elles mériteraient d'être lues, voire étudiées en classe.
Vous allez répondre "Oui, mais il faut faire découvrir les classiques aux élèves". Certes, mais qu'est-ce qu'un "classique"?
Et cela donne aussi une excellente excuse à certains collègues pour tourner en boucle pendant 20 ans sur Candide, Don Juan et consorts. J'ai même connu une époque où le roman à la mode était Mme Bovary que l'on retrouvait sur les listes de bac ad nauseam.
Je crois que la condition primordiale pour travailler efficacement une oeuvre en classe, c'est la passion que l'on peut éprouver à la faire découvrir.

Petite question en passant.
La nouvelle "Adieu" de Balzac en cursive en 2nde, ça vous paraît faisable?

Le pb c'est que ce n'est pas évident de savoir quel roman étudier avant d'avoir vu les élèves... Je commence par cet objet d'étude et l'année dernière, je suis arrivée pleine d'illusions avec en tête L'assommoir... Je me suis vite rétractée quand j'ai pris conscience du niveau de ma classe. J'ai étudié Thérèse Raquin qui a malgré tout bien fonctionné autant que possible dans ma Seconde...