Classe sans note : des retours ?

Je suis d'accord: un barème me semble plus juste et il rassure les élèves mais il doit être assez souple et ne pas contenir des critères trop nombreux sinon on s'y perd. Faire simple, c'est ma devise.

lostris a écrit:

Mamousse a écrit:Les barèmes mènent aussi souvent à une surnotation... Mais bon, puisque c'est être in que de valoriser...

Tiens bizarrement pour moi c'est plutôt l'inverse.



Justement, un barème permet de prendre en compte cette globalité en évaluant tout ce qui permet de définir une "bonne" copie.

Il impose des exigences à mes yeux indispensables qui ne me semblent pas en contradiction avec ce qui est attendu au lycée, au contraire.

J'ai testé aussi il y a longtemps le barème dans les écrits longs. Il y a un problème concret immédiat : décompose-t-on les critères en points de barème qui s'ajoutent, ou met-on en place un système avec des exclusions ?
Par exemple, la conclusion d'une dissertation. Décide-t-on de la noter sur 2, sur 4, indépendamment du reste ? Ou décide-t-on que si elle est ratée, la copie ne dépassera pas, par exemple, 9 ?
J'étais arrivé à des grilles impressionnantes (merci Excel), mais le plus souvent, la note que j'obtenais via le barème me semblait impertinente, trop haute ou trop basse, et finalement, de plus en plus souvent je notais globalement.
Depuis, j'ai arrêté les barèmes. Et j'ai mis ma signature

Rajout. Il y a aussi un problème net : dès qu'un critère ne se présente pas sous la forme d'une question fermée avec totalité des points de l'item attribués ou pas, on retrouve l'arbitraire. Que l'item soit sur 3 ou sur 10, qu'est-ce qui justifiera vraiment 1,75, 2,25, etc. ?

En ce qui me concerne, je fais un barème, avec tant de points pour la langue, tant de points sur le respect des consignes (faire une description, utiliser tel temps, etc). Je ne le note pas sur la copie. Je me réserve aussi le droit d'enlever ou de rajouter un certain nombre de points hors-barème si la copie a des qualités ou des défauts qui n'y figuraient pas : ainsi je ne suis pas coincée. Dans l'appréciation, j'indique simplement les qualités et défauts, les points à travailler, sans rentrer dans le détail des points.

Cripure a écrit:Rajout. Il y a aussi un problème net : dès qu'un critère ne se présente pas sous la forme d'une question fermée avec totalité des points de l'item attribués ou pas, on retrouve l'arbitraire. Que l'item soit sur 3 ou sur 10, qu'est-ce qui justifiera vraiment 1,75, 2,25, etc. ?

Très juste. Il faudrait des sous-barème, en toute logique.

Sphinx a écrit:En ce qui me concerne, je fais un barème, avec tant de points pour la langue, tant de points sur le respect des consignes (faire une description, utiliser tel temps, etc). Je ne le note pas sur la copie. Je me réserve aussi le droit d'enlever ou de rajouter un certain nombre de points hors-barème si la copie a des qualités ou des défauts qui n'y figuraient pas : ainsi je ne suis pas coincée. Dans l'appréciation, j'indique simplement les qualités et défauts, les points à travailler, sans rentrer dans le détail des points.

Je fonctionne de la même façon, un barème pour me faire une idée et puis je réajuste selon la copie en global.

Les élèves connaissent les critères de notation mais pas le barème.

http://www.causeur.fr/benoit-hamon-ecol-28231.html

Fleur16 a écrit:

Sphinx a écrit:En ce qui me concerne, je fais un barème, avec tant de points pour la langue, tant de points sur le respect des consignes (faire une description, utiliser tel temps, etc). Je ne le note pas sur la copie. Je me réserve aussi le droit d'enlever ou de rajouter un certain nombre de points hors-barème si la copie a des qualités ou des défauts qui n'y figuraient pas : ainsi je ne suis pas coincée. Dans l'appréciation, j'indique simplement les qualités et défauts, les points à travailler, sans rentrer dans le détail des points.

Je fonctionne de la même façon, un barème pour me faire une idée et puis je réajuste selon la copie en global.

Les élèves connaissent les critères de notation mais pas le barème.

Voilà. En gros, on se donne un garde-fou, mais au fond, on se donne les moyens de mettre la note qu'on sent.

Au final, je pense qu'on finit tous par faire pareil sur les devoirs rédigés.

Pareil en ce qui me concerne, je fais un barème pour moi mais je me réserve le droit d'adapter selon la qualité globale du devoir. En particulier pour la correction de la langue: il y a des fautes, pour un niveau de classe donné et en fonction des objectifs linguistiques de la séquence, font que je m'interdis de mettre la moyenne. Je suis prof de langue, alors la correction de la langue pour moi c'est primordial...

N'oublie pas qu'il ne faut pas "viser la perfection" (dixit une formatrice), c'est la communication qui prime.   

Caspar Goodwood a écrit:N'oublie pas qu'il ne faut pas "viser la perfection" (dixit une formatrice), c'est la communication qui prime.   

Qu'est-ce que je peux détester cette remarque!!! À laquelle j'ai eu droit de vive voix!

Mamousse a écrit:

egomet a écrit:
Il y a beaucoup d'élèves qui s'effondrent au lycée, avec un terrible sentiment d'injustice,  parce qu'on ne leur a pas fait sentir clairement la gravité certaines erreurs au collège.

 
Sans même parler du passage au lycée, certains ressentent déjà comme une injustice lorsqu'en 5°, 4° ou 3°, leurs résultats sont moins bons parce que leur prof attend d'eux un travail soigné, écrit lisiblement et qu'ils n'ont jamais été clairement pénalisés de rendre des torchons...

Et s'il n' y avait que ça !
Rendre un devoir le jour J et pas 3 semaines après, ne pas s'exprimer en classe sans y avoir été invité, s'écouter... Bref...  

Et oui...dure est la chute. Je suis toujours effarée quand j'entends des élèves qui ont 7 de moyenne en seconde en HG me dire qu'en 3è ils avaient...14   Et les deux premiers mois, j'y vais mollo...

@philann:Moi aussi. de toute façon la collègue qui nous a dit ça ne l'a pas inventé, elle a dû le lire ou l'entendre quelque part.

J'ai aussi eu droit de la part d'un inspecteur aux élèves qui ont "la gourmandise d'apprendre les langues", mais bien sûr!

@Olympias: nous surnotons en collège.

philann a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:N'oublie pas qu'il ne faut pas "viser la perfection" (dixit une formatrice), c'est la communication qui prime.   

Qu'est-ce que je peux détester cette remarque!!! À laquelle j'ai eu droit de vive voix!

Idem au bac ! Donc on peut mettre 20 à un candidat qui a rempli son contrat (même s'il y a des oublis/erreurs)...  
J'adore aussi..."Nous ne formons pas des futurs historiens"..... Mais qui fait des programmes débiles spécial Sciences Po et qui attend ensuite autant de connaissances qu'au brevet ?   
Je me suis entendu répondre qu'on pouvait mettre 8/8 à une croquis sur le Brésil même si le candidat ne situe que deux villes !!!!!!!!!!     

Caspar Goodwood a écrit:@philann:Moi aussi. de toute façon la collègue qui nous a dit ça ne l'a pas inventé, elle a dû le lire ou l'entendre quelque part.

J'ai aussi eu droit de la part d'un inspecteur aux élèves qui ont "la gourmandise d'apprendre les langues", mais bien sûr!

@Olympias: nous surnotons en collège.

Dans certains collèges, j'en suis convaincue ! Comment expliquer qu'en seconde, en dépit d'une fiche de révision, certains élèves ne soient toujours pas fichus de restituer des définitions, une carte ??

Dans la plupart je pense. Si je notais les élèves à ma convenance, bien peu auraient la moyenne. Je passe mon temps à leur trouver des points ici et là (date en anglais, présentation) pour ne pas désespérer mes ouailles, et il faut avouer que ça permet d'avoir la paix avec les parents. Mais je préviens tout le monde qu'en 2e ce sera plus dur et que leur moyenne risque de chuter.

Sauf qu'en seconde, ils hurlent et prétendent qu'on les saque, parce qu'en 3e, ils avaient 14 !

Ils hurlent aussi parce qu'avec Madame Machin en 6e ils avaient 18 alors qu'avec M. Goodwood en 5e ils ont 8.

De toutes façons, il suffit qu'ils aient eu 15 une seule fois dans l'année pour prétendre que c'était leur moyenne ! Il suffit d'aller vérifier dans leur dossier !

Oui.   Enfin quand je disais que je surnotais ce n'était pas ironique, je surnote et j'en suis conscient, mais comme je le disais plus haut, je préviens mes élèves qu'au lycée ce sera une autre paire de manches.

Caspar Goodwood a écrit:Oui.   Enfin quand je disais que je surnotais ce n'était pas ironique, je surnote et j'en suis conscient, mais comme je le disais plus haut, je préviens mes élèves qu'au lycée ce sera une autre paire de manches.

tu parles... ils auront leur bac   

Il faut bien que j'essaie de leur faire un peu peur...et aussi de me couvrir (pour qu'ils ne soient pas trop surpris de leurs notes moins bonnes au lycée).

Caspar Goodwood a écrit:Oui.   Enfin quand je disais que je surnotais ce n'était pas ironique, je surnote et j'en suis conscient, mais comme je le disais plus haut, je préviens mes élèves qu'au lycée ce sera une autre paire de manches.

On leur dit qu'en passant au lycée ils vont perdre 5 points de moyenne. Ils ne nous croient pas...puis parfois d'anciens élèves reviennent...ET     

Mais alors c'était pour de vrai!! ??? :shock: :shock: :shock: 

    :malmaisbien: 

Caspar Goodwood a écrit:Oui.   Enfin quand je disais que je surnotais ce n'était pas ironique, je surnote et j'en suis conscient, mais comme je le disais plus haut, je préviens mes élèves qu'au lycée ce sera une autre paire de manches.

Chez nous, nous surnotons (pardon, nous sommes 'bienveillants') à telle enseigne qu'un élève de 6° qui a 10 de moyenne est en perdition, c'est déjà un indicateur très très inquiétant. Mais bon, allez expliquer cela à certains parents. Je l'ai déjà dit : combien de fois notons-nous en-dessous de 07 / 20, surtout en 6°? C'est extrêmement rare alors que dans de nombreux cas ce serait clairement justifié.
Ensuite, plus on avance et moins nous sommes 'bienveillants', estimant qu'année de rabâchage après année de rabâchage, les élèves doivent avoir acquis un minimum, et en 3° (voire en 4°), certaines moyennes sont très basses, augurant d'années en lycée général peu glorieuses (nous ne manquons jamais de nous excuser auprès de nos collègues de lycée pour les quelques cas qui leur sont envoyés alors que nous nous étions prononcés contre une poursuite en voie générale).
D'un autre côté, si la voie professionnelle était réellement valorisée, on n'en serait pas là non plus!

Caspar Goodwood a écrit:Oui.   Enfin quand je disais que je surnotais ce n'était pas ironique, je surnote et j'en suis conscient, mais comme je le disais plus haut, je préviens mes élèves qu'au lycée ce sera une autre paire de manches.

J'ai juste une question qui n'est pas ironique : Comment définis-tu le terme de "surnoter" ?