Tutoyer ou vouvoyer les élèves ?

Je vouvoie toujours les élèves.

Décidément, le pli du vouvoiement est pris je crois pour toute l'année, je n'arriverai pas à repasser au tutoiement, je regrette un peu pour les Secondes où j'aurais besoin d'être un peu plus rentre-dedans et le tutoiement me serait bien utile, tant pis! Comme l'a suggéré quelqu'un un peu plus haut dans le fil, je vais passer au "100% English", ça résoudra le problème.

Nouvel épisode donc je fais remonter le fil: j'ai été inspecté ce matin et j'ai carrément demandé à l'IPR ce qu'elle en pensait. Pour elle pas de problème: passage au tutoiement après les vacances par exemple, sans rien dire de spécial aux élèves (savoir quoi répondre s'ils posent la question). Je crois que je serai quand même plus à l'aise, en particulier en Seconde et surtout pour les reprendre un peu sèchement quand ils sortent du droit chemin. j'ai hésité à lui poser cette question un peu "hors cadre" mais elle n'a pas eu l'air plus choqué que ça.

Caspar Goodwood, je me demandais si tu étais finalement passé au tutoiement avec tes lycéens et si tu te sentais plus à l'aise avec ce changement. Merci pour ta réponse.

J'hésite pour les BTS. Je serais tentée de les vouvoyer mais j'ai peur que le tutoiement revienne surtout s'il y a des étudiants que j'ai eus comme élèves avant, notamment au collège.

Il arrive qu'un "tu" m'échappe quand j'ai eu un étudiant auparavant comme lycéen, mais cela passe....

La première année, j'ai tutoyé mes 5e et vouvoyé mes 3e. J'ai vite vu que j'étais plus à l'aise dans une configuration.

Dès l'année suivante, j'ai donc vouvoyé tout le monde, y compris les 5e, et si j'ai des sixièmes ce sera exactement pareil.

Je tutoyais les élèves étant stagiaire (en lycée). Lors d'une séance de vie de classe avec la PP (qui vouvoyait ses élèves), j'ai été étonné de l'atmosphère de respect mutuel voire même de considération lorsque la collègue s'exprimait.
Depuis l'année de néo-tit, je vouvoie mes élèves, ce qui est assez rassurant surtout lorsqu'un conflit avec un Terminale avec 2 têtes de plus que moi émerge : le vouvoiement évite de basculer dans la familiarité et des attaques personnelles.

Je vouvoie les élèves (ma matière ne s'eenseigne qu'en lycée). C'est tout naturel pour moi. Par contre, le jour où j'obtiendrai le poste de mes rêves, je risque d'avoir un souci avec ça : je vis en milieu très rural, où tout le monde se connaît et je cotoie dans ma vie privée des élèves du lycée. Du coup, difficile de les vouvoyer quand je les croise dans un contexte privé alors que je tutoie leurs parents. Mais d'un autre côté, difficile d'alterner tutoiement et voivoiement avec la même personne, en fonction du contexte.

J'assure tous mes cours en bts et je tutoie mes étudiants.

Tiens revoilà le marronnier
Je ne tutoie strictement personne sur mon lieu de travail. C'est mon lieu de travail, pas ma maison.

Je dis vous aux élèves, je leur explique que nous sommes un lycée PRO, donc on adopte un comportement PRO.

scot69 a écrit:Je dis vous aux élèves, je leur explique que nous sommes un lycée PRO, donc on adopte un comportement PRO.

On peut aussi répondre que dans certains milieux pro comme le milieu hospitalier, les crèches pour des bac pro ASSP par exemple, le tutoiement est utilisé en grande majorité.

oui tout à fait (d'ailleurs on se tutoie entre collègues, on tutoie même la proviseure), mais là ça semble les contenter, ils ont l'impression d'être traiter en adultes, donc je maintiens mon discours!

Je tutoie mes collégiens et je pense que je vais vouvoyer mes élèves de BTS. J'ai 25 ans, je suis assez petite donc ça me parait être le meilleur choix en ce qui me concerne. Bien sûr, le vouvoiement ne fait pas tout.

Le fil qui ressort régulièrement  

Bon, je ne change pas d'avis sur la question : je crois que si je devais vouvoyer des collégiens ou des lycéens cela me ferait mourir de rire.
(du coup, je ne le fais que très ironiquement, lorsqu'ils m'énervent)
Je vouvoie les étudiants ainsi que les personnes en formation continue, en revanche. Les +18, quoi ! (mais pas toujours, si je suis tout à fait franche)

scot69 a écrit:Je dis vous aux élèves, je leur explique que nous sommes un lycée PRO, donc on adopte un comportement PRO.

Je dis vous aux élèves, et je n'explique absolument rien !

Il me semble avoir déjà répondu à cette question ailleurs, il y a surement déjà eu des topics sur la question.
alors je suis en lycée pro, j'ai des classes de mecs essentiellement, qui ont entre 15 et 20 ans en gros, je mesure 1.62 m et je suis toute fluette : je tutoie mes élèves et les appelle par leu prénom. J'ai la réputation de tenir mes classes et de savoir me faire respecter, heureusement que la carrure ou le vouvoiement ne font pas tout

Par contre quand je commence à leur donner du Monsieur (ou mademoiselle puisque j'en ai quelques unes) suivi de leur nom de famille, ils savent que ça va chauffer pour leur matricule :lol:

Par contre, un élève que je n'ai pas en cours, que je ne connais donc pas : je le vouvoie. ça arrive dans les couloirs, au CDI, dans les espaces communs.

Ceci étant, il n'y a pas de règle absolue et chacun doit faire selon sa personnalité. Il faut juste trouver ce qui nous convient, car une posture artificielle et qui ne nous correspond pas est trop difficile à tenir sur la durée.

Je ne t’ai point aimé, cruel ! Qu’ai-je donc fait ?

Je tutoie mes collégiens et pour tout dire, je ne me suis jamais posé la question.
J'ai assuré des vacations pendant plusieurs années en école d'ingé, j'ai tenté le vouvoiement, peine perdue, le "tu" revenait systématiquement, mon "vous" sonnait faux, ce n'était pas moi. Peut-être l'influence de l'espagnol qui a le tutoiement bien plus facile ?
Il me semble que la bonne formule, c'est celle avec laquelle on se sent à l'aise, non ?

Cisil a écrit:Je tutoie mes collégiens et pour tout dire, je ne me suis jamais posé la question.
J'ai assuré des vacations pendant plusieurs années en école d'ingé, j'ai tenté le vouvoiement, peine perdue, le "tu" revenait systématiquement, mon "vous" sonnait faux, ce n'était pas moi. Peut-être l'influence de l'espagnol qui a le tutoiement bien plus facile ?
Il me semble que la bonne formule, c'est celle avec laquelle on se sent à l'aise, non ?

Voilà !

LordSteven a écrit:Tiens revoilà le marronnier  
Je ne tutoie strictement personne sur mon lieu de travail. C'est mon lieu de travail, pas ma maison.

Ou sur le forum

Ce qui m'agace prodigieusement ce sont les collègues que je ne connais pas qui se vexent lorsque je les vouvoie (nouveau CPE jamais vu, personne de l'intendance à qui je n'avais jamais parlé etc...). Je trouve ça presque plus problématique qu'avec les élèves...

Cisil a écrit:Je tutoie mes collégiens et pour tout dire, je ne me suis jamais posé la question.
J'ai assuré des vacations pendant plusieurs années en école d'ingé, j'ai tenté le vouvoiement, peine perdue, le "tu" revenait systématiquement, mon "vous" sonnait faux, ce n'était pas moi. Peut-être l'influence de l'espagnol qui a le tutoiement bien plus facile ?
Il me semble que la bonne formule, c'est celle avec laquelle on se sent à l'aise, non ?

J'avoue que la façon dont les Espagnols tutoient de parfaits inconnus (Nous avons fait une croisière sur un navire espagnol cet été et j'ai été choqué de constater que l'on tutoyait même dans les brochures...) m'a franchement mis mal à l aise. Et je présume que je mets encore mal à l'aise certains collègues. Il n'y a aucune règle satisfaisante dans ce domaine. Certains élèves prendront les enseignants convoyeurs pour de sales c... de snobs, d'autres ne supportent pas la familiarité induite par le tutoiement. (Quand je traite la notion de pouvoir en terminales, c'est curieusement une réflexion qui revient régulièrement, et pas de façon positive)

Forster a écrit:

LordSteven a écrit:Tiens revoilà le marronnier  
Je ne tutoie strictement personne sur mon lieu de travail. C'est mon lieu de travail, pas ma maison.

Ou sur le forum

Ce qui m'agace prodigieusement ce sont les collègues que je ne connais pas qui se vexent lorsque je les vouvoie (nouveau CPE jamais vu, personne de l'intendance à qui je n'avais jamais parlé etc...). Je trouve ça presque plus problématique qu'avec les élèves...

Jahvol me in Herr ))
Ça ne doit pas du tout s'écrire comme ça je n'ai jamais fait d'allemand, ce doit être la perspective de la rentrée qui me rend euphorique (rassurez vous, je plaisante)

Forster a écrit:Ce qui m'agace prodigieusement ce sont les collègues que je ne connais pas qui se vexent lorsque je les vouvoie (nouveau CPE jamais vu, personne de l'intendance à qui je n'avais jamais parlé etc...). Je trouve ça presque plus problématique qu'avec les élèves...

Tu n'as qu'à parler en anglais avec tout le monde, ça réglera le problème.
Quoique, s'il faut choisir entre "you" et "thee", tu seras bien embêté aussi.

La première année, je tutoyais mes élèves, la seconde, je les ai tutoyés. Je ne pense pas que, si la deuxième année s'est beaucoup plus mal passée, ce soit une simple question de tutoiement.

Anecdote amusante sur le tutoiement (enfin, amusante...): je vais à la bibliothèque pour déposer une convention de stage.
"Bonjour, puis-je vous aider?
- Oui, pourriez-vous transmettre ma convention de stage à Madame Bidule s'il vous plait?
- Ah, pas de problème, donne-là moi. Tu commences quand?"

LordSteven a écrit:
J'avoue que la façon dont les Espagnols tutoient de parfaits inconnus (Nous avons fait une croisière sur un navire espagnol cet été et j'ai été choqué de constater que l'on tutoyait même dans les brochures...) m'a franchement mis mal à l aise. Et je présume que je mets encore mal à l'aise certains collègues. Il n'y a aucune règle satisfaisante dans ce domaine. Certains élèves prendront les enseignants convoyeurs pour de sales c... de snobs, d'autres ne supportent pas la familiarité induite par le tutoiement. (Quand je traite la notion de pouvoir en terminales, c'est curieusement une réflexion qui revient régulièrement, et pas de façon positive)

J'ai fait un stage d'été dans une université espagnole, destiné à des enseignants de ELE de toute l'Europe. Le tutoiement était de mise, on s'adressait aux professeurs en les appelant par leur prénom, et pourtant,il y avait parmi eux des pointures du système universitaire espagnol, qui s'amusaient de nos hésitations entre le "tú" et le "usted"...