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- AudreyOracle
Même question, je remercie Ysabel de m'avoir évité de la poser de façon moins policée.
- AudreyOracle
Quand même, j'ajoute quelque chose...
"Ronsard pour moi, c'est un peu comme ce vieux vase ornemental de la grand mère qu'on garde sentimentalement et parce que, oui, il est bien réalisé, mais qui aujourd'hui dans ce cadre là d'écriture n'a plus vraiment de sens."
Comment vas-tu donc faire pour arriver à intéresser des gosses à la littérature, si tu es toi-même totalement convaincue que chaque écriture, chaque oeuvre n'appartient qu'à son temps et n'a aucun écho aujourd'hui?
Pour ma part, sans être une fan absolue de Ronsard, je le travaille avec plaisir au collège, et mes élèves aussi, parce que je leur fais comprendre la portée universelle de ses textes, par les émotions qu'ils font naître, et qui sont d'ailleurs loin de la niaiserie que tu leur prêtes, y compris et surtout pour les textes que tu qualifies de "romantiques".. (totalement délirant comme qualificatif pour évoquer Ronsard, au demeurant...quand on parle de Ronsard ainsi, c'est qu'on n'y a rien compris.)
Bref: tu compterais enseigner quoi à tes futurs élèves? Là, à te lire, moi, je n'aurais aucune envie de suivre tes cours.
Et vlan...pas pu m'empêcher d'être moins policée...
"Ronsard pour moi, c'est un peu comme ce vieux vase ornemental de la grand mère qu'on garde sentimentalement et parce que, oui, il est bien réalisé, mais qui aujourd'hui dans ce cadre là d'écriture n'a plus vraiment de sens."
Comment vas-tu donc faire pour arriver à intéresser des gosses à la littérature, si tu es toi-même totalement convaincue que chaque écriture, chaque oeuvre n'appartient qu'à son temps et n'a aucun écho aujourd'hui?
Pour ma part, sans être une fan absolue de Ronsard, je le travaille avec plaisir au collège, et mes élèves aussi, parce que je leur fais comprendre la portée universelle de ses textes, par les émotions qu'ils font naître, et qui sont d'ailleurs loin de la niaiserie que tu leur prêtes, y compris et surtout pour les textes que tu qualifies de "romantiques".. (totalement délirant comme qualificatif pour évoquer Ronsard, au demeurant...quand on parle de Ronsard ainsi, c'est qu'on n'y a rien compris.)
Bref: tu compterais enseigner quoi à tes futurs élèves? Là, à te lire, moi, je n'aurais aucune envie de suivre tes cours.
Et vlan...pas pu m'empêcher d'être moins policée...
- IlianaGrand sage
Oui, d'autant que dans la perspective de l'embellissement de la langue, justement, la comparaison avec le cerf et Diane, comment dire... on est en plein dedans...
Bon, en tout cas, tu dois être contente d'avoir terminé, bon courage pour l'attente des résultats !
Bon, en tout cas, tu dois être contente d'avoir terminé, bon courage pour l'attente des résultats !
_________________
Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- RenardfutéNiveau 2
Je me sens incomprise, je me suis mal exprimée. Je reprends.
La référence à Kaamelott, c'est juste pour l'expression "vieux françois". C'est une référence à un épisode dans lequel le Père Blaise dit à Perceval qu'il aime lire le vieux françois. Je ne sais plus quelle saison. Or pour moi, comme la langue de Ronsard n'est pas du français moderne, c'est du français d'un certain âge.
Il y a romantique et Romantique, ce sont deux choses différentes.
Ainsi "ballade romantique" devait s'entendre comme un trait ironique. Ballade: chanson, ce qui faisait écho à Francis Lalanne et Francis Cabrel.
J'ai dit romantique au sens large, parce que certains poèmes de Ronsard, inspirés par une tradition pétrarquiste, ont cette tendance à déifier la femme/objet ce qui aujourd'hui est commun en littérature, peut être un peu désuet dans nos moeurs. En effet, je trouve que l'on est dans un monde où le rapport homme/femme est en train de changer, de se complexifier. Nous devenons des individus qui échangent de façon égale, les stigmates féminin/masculin s'atténuent. Or, Ronsard par cette poésie là, fait régner encore une tradition du rapport amoureux qui n'aide pas à faire évoluer notre société. Cela m'ennuie, parce que non, je n'y vois pas de portée universelle, j'y vois juste une tradition littéraire et archaïque. Puis, voilà, il y a du badin dans certains de ses poèmes, qui m'apparaissent assez creux. (Exemple : Amourette, Amour tu me sembles...)
Cependant, je sais bien que Ronsard ne se limite pas à cela. Ses poèmes portant sur la fuite du temps, sur le caractère humain sont splendides. Il y a ici, une dimension immuable à ses réflexions et oui, ces poèmes me parlent aussi, comme à toi. J'ai donc parlé d'un poème à la con pour seulement un aspect de son œuvre, mais surtout je le répète car compte tenu de l'épreuve, je ne me sentais pas de lire six pages dans un français non courant. De plus, si je me suis montrée aussi "énervée", c'est que je sortais du CAPES avec trois heures de sommeil derrière moi.
Rousseau m'émerveille et m'amuse par sa personnalité et son génie. Il a une écriture fascinante, et j'aurais tendance à éprouver le même bonheur à le lire que celui que j'ai à lire du Proust. Cependant, comme je l'ai mentionné, je me trouve personnellement en décalage parfait avec les réflexions existentielles de Rousseau, parce qu'entre lui et moi, ce n'est pas l'époque le fossé mais l'âge plus la personnalité. Finalement, ce n'est pas lui intrinsèquement qui me gonfle (ce mot a été vu comme un gros mot, j'en suis désolée) mais je sais que lire Rousseau aujourd'hui pour moi ce n'est pas le moment. Dans les confessions par exemple, nous sommes face à un homme d'un certain âge, repensant rétrospectivement à sa vie. Il est ici dans une phase où il a digéré et analysé le temps passé pour en faire une œuvre/instrument qui vise à le dépeindre aujourd'hui « sous son meilleur jour ». Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi il fait cela. Je n'arrive pas à comprendre sa paranoïa, son perpétuel désir de rendre des comptes. Cet état de fait suscite ma curiosité, mais cela m'est si incompréhensible pour le moment, que je préfère me concentrer sur des œuvres ou des auteurs qui aujourd'hui m'aident à comprendre ou voir ce que je veux comprendre et voir. Au fond, tous les auteurs sont des portes ouvertes sur un monde de compréhension, mais on peut ne pas avoir envie d'en franchir certaines.
Cela viendra un jour, je serais amenée à le découvrir et vraiment l'apprécier. Ou peut être pas. Au final et en y réfléchissant bien, ce qui m'a gonflé, c'est de devoir le déflorer maintenant Rousseau, par principe, sans avoir les clés et une connexion. Alors, on finit par dire ce qu'en ont dit les critiques, se calquer sur les impressions des autres, et perdre un peu de cette découverte et appropriation personnelle.
En effet, pour moi un livre ça se lit parce qu'à un moment, on a une connexion avec l'auteur, et que par ce dialogue, on apprend sur soi par l'autre, et ainsi voir le monde plus clairement. C'est ce que je dis aux élèves. Le livre ce n'est pas un objet qu'on lit pour dire qu'on l'a lu et avoir l'air intelligent dans les dîners mondains. On se fiche de ce que pensent les autres, l'important c'est de forger son propre goût, et surtout essayer de trouver dans le livre, quelque chose qui nous parle. Il peut y avoir des décalages, des incompréhensions on doit essayer de pallier ces obstacles, mais parfois il faut apprendre à se connaître et oser dire que tel obstacle est infranchissable pour le moment, histoire d'y revenir plus tard sans acrimonie. « Oser refermer les livres, oser ne pas les terminer, oser critiquer » Quel grand auteur disait cela déjà ?
Je veux dire, c'est hallucinant l'impact que peut avoir sur nous un livre ! On est face à des écrivains hyper intelligents, rudement bien équipés pour nous mener dans leur monde, et cela nous affecte intellectuellement et émotionnellement. Pourquoi ne pas avoir le droit de refuser cette influence et dire -non merci ce n'est pas le moment-, -non merci, pour le moment j'ai besoin de clés pour comprendre ci et ça sur le monde et là toi, tu m'embarques dans un truc qui n'a rien à voir- !
Ce que je dis ici, je ne le tiens pas de moi, mais de Rimbaud, qui dans une lettre disait de façon désinvolte que « tout le faisait chier » dans la lecture. Évidemment, c'est plus ou moins vrai quand on sait tout le bagage culturel qu'il avait. Cependant, là où il n'avait pas tort, c'est que parfois on peut s'ennuyer avec les auteurs, même les plus grands.
Pour susciter le goût de la lecture aux élèves, j'ai plusieurs angles d'attaque. - Mon but ? Les aider à pratiquer la lecture même s'il s'agit de livres « médiocres ». De toute façon, c'est par la lecture que la maîtrise de l'écriture s'accentue, et que petit à petit on se forge un goût. Souvenez-vous, quand on était gosse, chair de poule « c'était trop bien », puis d'un coup on a découvert Flaubert ou qu'importe et là on s'est dit que notre vraie vie de lecteur allait commencer. La plupart des élèves n'ont pas ces référents. Ils sont donc complètement paumés vis à vis de ce patrimoine, et mon but, ce n'est pas de leur apprendre à dire "c'est bien", mais "ce que j'aime".
1. La diversité des œuvres.
Je ne refuse aucun genre, aucun auteur. (Quoique, je n'irai pas jusqu'à leur faire lire Mein Kampf,on se comprend). J'ai dans mon armoire, une tonne de livres que j'ai moi même achetés et que les élèves peuvent emprunter comme dans une bibliothèque. Cela va du « chair de poule », « Kerouac », « Jim Harrison », « Tardieu », « Tracy Chevalier », « Barbara Cartland » à « Proust » pour les romans par exemple qu'importe la classe ou les âges. J'ai aussi des bandes dessinées, des mangas, des articles de journaux etc. Depuis peu, je commence aussi à me préparer une médiathèque pour l'année prochaine, en achetant de temps à autre des dvds sympas et des albums originaux mais, comme ça coûte cher j'attends un peu. (J'ai fait signer une charte aux parents des élèves pour leur signaler ce système d'emprunt. Avec l'accord de l'administration, si les parents acceptent ce principe, ils sont responsables des œuvres prêtées.)
A chaque début de cours, je présente en livre, comme si j'étais une vendeuse. Même pour Ronsard je fais de la pub, il est évident que même si je n'aime pas, je comprends les arguments qui vont en sa faveur. Par ailleurs, cela me fait sourire car pour décrire Ronsard, à titre d'aparté, j'avais dit aux élèves : « Oh et il y a des poèmes romantiques ! Olala Romantiques, (avec un grand R pour souligner), ô cœurs sensibles vous allez adorer. » Bien sûr, dans le même ordre d'idée, je valorise la lecture d'extraits, notamment certains jours ou créneaux horaires quand les élèves sont fatigués.
2. Faire découvrir l'Homme autant que l'écrivain.
Les élèves d'aujourd'hui apprennent à l'affecte. C'est bête, mais même un texte sublime esthétiquement et éthiquement peut complètement tomber à l'eau si le bonhomme qui l'a écrit leur apparaît comme un étranger. Dès lors, je n'hésite pas à montrer leur photo, à parler de leur vie, à lire des passages biographiques voire à montrer des documentaires ou des films. En général cela marche bien, ces anecdotes marquent tellement les élèves que je les retrouve souvent dans les copies.
3. Partager mon propre goût de lecture.
Tu sais, si j'ai appris quelque chose, c'est que les élèves adorent te contester. Si j'ai parlé de mon amour pour Proust, Zweig, Steinbeck ou les sœurs Brontë, je n'ai pas hésité non plus à leur dire que je n'avais jamais réussi à lire dans l'ensemble les confessions de Rousseau et comme ici j'ai expliqué pourquoi. Et bien, cela a eu deux vertus. La première, c'est que deux élèves s'y sont essayés. Bon, ils ont décroché assez vite, mais il y a eu cet effort de fait. Ils ont voulu confronter leur avis, et ça, mais ça, c'est merveilleux. 2. J'ai toujours dit que chaque œuvre était instructive et riche, mais que cette richesse là pouvait nous échapper ou nous déplaire. Le tout est de s'affirmer dans ses goûts, comme ces auteurs l'ont fait par le passé. Donc, dans l'ensemble, j'ai découvert des élèves qui osaient exprimer plus nettement leur amour ou désamour des œuvres, et qui, comprenant que le livre n'était pas un instrument scolaire mais personnel, pouvaient parfois m'expliquer pourquoi ça ne leur plaisait pas. J'en avais marre en effet des explications comme : il y a trop de descriptions, les personnages sont peu intéressants ou c'est trop long ! Je leur disais, mais Pourquoi...? Pourquoi??
En fait, je crois qu'ils n'étaient pas habitués tout simplement à s'approprier les oeuvres, ils n'arrivaient pas à m'expliquer, trouvant des "arguments" qui leur semblait propre au cours de français. Un gamin m'a dit un jour : "Mais de toute façon vous vous en foutez pourquoi, vous dites que c'est bien."
Je préfère mille fois qu'on me dise, je n'aime pas le vieil homme et la mer parce que la mer ça me gonfle, et que je ne comprend pas pourquoi il fait ça. Bien sûr ici, l'élève est passé à côté du message du texte, mais cela ne veut pas dire qu'il est bête, c'est que tout simplement, ces réflexions là ne sont pas encore dans son esprit. Le travail en classe après visant à expliciter les textes, vient en parallèle montrer de toute façon que comprendre un auteur peut prendre du temps et mérite cet effort de sortir de soi-même. Une fois ces clés en main, il pourra toujours dire qu'il a compris le message du texte, à lui ou non de l'accepter et l'aimer.
Bon après, rien n'est parfait. Comme tout le monde, je galère un peu pour faire adhérer tous les élèves à mon goût de la lecture mais tant que ça marche sur des élèves, je m'estime heureuse.
Pardonnez moi de ce pavé, mais je n'aimais pas l'image que j'avais laissée derrière moi. En espérant avoir été plus claire, et dans l'espoir de me montrer moins radicale les prochaines fois. Une bonne nuit de sommeil et ça ira mieux.
La référence à Kaamelott, c'est juste pour l'expression "vieux françois". C'est une référence à un épisode dans lequel le Père Blaise dit à Perceval qu'il aime lire le vieux françois. Je ne sais plus quelle saison. Or pour moi, comme la langue de Ronsard n'est pas du français moderne, c'est du français d'un certain âge.
Il y a romantique et Romantique, ce sont deux choses différentes.
Ainsi "ballade romantique" devait s'entendre comme un trait ironique. Ballade: chanson, ce qui faisait écho à Francis Lalanne et Francis Cabrel.
J'ai dit romantique au sens large, parce que certains poèmes de Ronsard, inspirés par une tradition pétrarquiste, ont cette tendance à déifier la femme/objet ce qui aujourd'hui est commun en littérature, peut être un peu désuet dans nos moeurs. En effet, je trouve que l'on est dans un monde où le rapport homme/femme est en train de changer, de se complexifier. Nous devenons des individus qui échangent de façon égale, les stigmates féminin/masculin s'atténuent. Or, Ronsard par cette poésie là, fait régner encore une tradition du rapport amoureux qui n'aide pas à faire évoluer notre société. Cela m'ennuie, parce que non, je n'y vois pas de portée universelle, j'y vois juste une tradition littéraire et archaïque. Puis, voilà, il y a du badin dans certains de ses poèmes, qui m'apparaissent assez creux. (Exemple : Amourette, Amour tu me sembles...)
Cependant, je sais bien que Ronsard ne se limite pas à cela. Ses poèmes portant sur la fuite du temps, sur le caractère humain sont splendides. Il y a ici, une dimension immuable à ses réflexions et oui, ces poèmes me parlent aussi, comme à toi. J'ai donc parlé d'un poème à la con pour seulement un aspect de son œuvre, mais surtout je le répète car compte tenu de l'épreuve, je ne me sentais pas de lire six pages dans un français non courant. De plus, si je me suis montrée aussi "énervée", c'est que je sortais du CAPES avec trois heures de sommeil derrière moi.
Rousseau m'émerveille et m'amuse par sa personnalité et son génie. Il a une écriture fascinante, et j'aurais tendance à éprouver le même bonheur à le lire que celui que j'ai à lire du Proust. Cependant, comme je l'ai mentionné, je me trouve personnellement en décalage parfait avec les réflexions existentielles de Rousseau, parce qu'entre lui et moi, ce n'est pas l'époque le fossé mais l'âge plus la personnalité. Finalement, ce n'est pas lui intrinsèquement qui me gonfle (ce mot a été vu comme un gros mot, j'en suis désolée) mais je sais que lire Rousseau aujourd'hui pour moi ce n'est pas le moment. Dans les confessions par exemple, nous sommes face à un homme d'un certain âge, repensant rétrospectivement à sa vie. Il est ici dans une phase où il a digéré et analysé le temps passé pour en faire une œuvre/instrument qui vise à le dépeindre aujourd'hui « sous son meilleur jour ». Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi il fait cela. Je n'arrive pas à comprendre sa paranoïa, son perpétuel désir de rendre des comptes. Cet état de fait suscite ma curiosité, mais cela m'est si incompréhensible pour le moment, que je préfère me concentrer sur des œuvres ou des auteurs qui aujourd'hui m'aident à comprendre ou voir ce que je veux comprendre et voir. Au fond, tous les auteurs sont des portes ouvertes sur un monde de compréhension, mais on peut ne pas avoir envie d'en franchir certaines.
Cela viendra un jour, je serais amenée à le découvrir et vraiment l'apprécier. Ou peut être pas. Au final et en y réfléchissant bien, ce qui m'a gonflé, c'est de devoir le déflorer maintenant Rousseau, par principe, sans avoir les clés et une connexion. Alors, on finit par dire ce qu'en ont dit les critiques, se calquer sur les impressions des autres, et perdre un peu de cette découverte et appropriation personnelle.
En effet, pour moi un livre ça se lit parce qu'à un moment, on a une connexion avec l'auteur, et que par ce dialogue, on apprend sur soi par l'autre, et ainsi voir le monde plus clairement. C'est ce que je dis aux élèves. Le livre ce n'est pas un objet qu'on lit pour dire qu'on l'a lu et avoir l'air intelligent dans les dîners mondains. On se fiche de ce que pensent les autres, l'important c'est de forger son propre goût, et surtout essayer de trouver dans le livre, quelque chose qui nous parle. Il peut y avoir des décalages, des incompréhensions on doit essayer de pallier ces obstacles, mais parfois il faut apprendre à se connaître et oser dire que tel obstacle est infranchissable pour le moment, histoire d'y revenir plus tard sans acrimonie. « Oser refermer les livres, oser ne pas les terminer, oser critiquer » Quel grand auteur disait cela déjà ?
Je veux dire, c'est hallucinant l'impact que peut avoir sur nous un livre ! On est face à des écrivains hyper intelligents, rudement bien équipés pour nous mener dans leur monde, et cela nous affecte intellectuellement et émotionnellement. Pourquoi ne pas avoir le droit de refuser cette influence et dire -non merci ce n'est pas le moment-, -non merci, pour le moment j'ai besoin de clés pour comprendre ci et ça sur le monde et là toi, tu m'embarques dans un truc qui n'a rien à voir- !
Ce que je dis ici, je ne le tiens pas de moi, mais de Rimbaud, qui dans une lettre disait de façon désinvolte que « tout le faisait chier » dans la lecture. Évidemment, c'est plus ou moins vrai quand on sait tout le bagage culturel qu'il avait. Cependant, là où il n'avait pas tort, c'est que parfois on peut s'ennuyer avec les auteurs, même les plus grands.
Pour susciter le goût de la lecture aux élèves, j'ai plusieurs angles d'attaque. - Mon but ? Les aider à pratiquer la lecture même s'il s'agit de livres « médiocres ». De toute façon, c'est par la lecture que la maîtrise de l'écriture s'accentue, et que petit à petit on se forge un goût. Souvenez-vous, quand on était gosse, chair de poule « c'était trop bien », puis d'un coup on a découvert Flaubert ou qu'importe et là on s'est dit que notre vraie vie de lecteur allait commencer. La plupart des élèves n'ont pas ces référents. Ils sont donc complètement paumés vis à vis de ce patrimoine, et mon but, ce n'est pas de leur apprendre à dire "c'est bien", mais "ce que j'aime".
1. La diversité des œuvres.
Je ne refuse aucun genre, aucun auteur. (Quoique, je n'irai pas jusqu'à leur faire lire Mein Kampf,on se comprend). J'ai dans mon armoire, une tonne de livres que j'ai moi même achetés et que les élèves peuvent emprunter comme dans une bibliothèque. Cela va du « chair de poule », « Kerouac », « Jim Harrison », « Tardieu », « Tracy Chevalier », « Barbara Cartland » à « Proust » pour les romans par exemple qu'importe la classe ou les âges. J'ai aussi des bandes dessinées, des mangas, des articles de journaux etc. Depuis peu, je commence aussi à me préparer une médiathèque pour l'année prochaine, en achetant de temps à autre des dvds sympas et des albums originaux mais, comme ça coûte cher j'attends un peu. (J'ai fait signer une charte aux parents des élèves pour leur signaler ce système d'emprunt. Avec l'accord de l'administration, si les parents acceptent ce principe, ils sont responsables des œuvres prêtées.)
A chaque début de cours, je présente en livre, comme si j'étais une vendeuse. Même pour Ronsard je fais de la pub, il est évident que même si je n'aime pas, je comprends les arguments qui vont en sa faveur. Par ailleurs, cela me fait sourire car pour décrire Ronsard, à titre d'aparté, j'avais dit aux élèves : « Oh et il y a des poèmes romantiques ! Olala Romantiques, (avec un grand R pour souligner), ô cœurs sensibles vous allez adorer. » Bien sûr, dans le même ordre d'idée, je valorise la lecture d'extraits, notamment certains jours ou créneaux horaires quand les élèves sont fatigués.
2. Faire découvrir l'Homme autant que l'écrivain.
Les élèves d'aujourd'hui apprennent à l'affecte. C'est bête, mais même un texte sublime esthétiquement et éthiquement peut complètement tomber à l'eau si le bonhomme qui l'a écrit leur apparaît comme un étranger. Dès lors, je n'hésite pas à montrer leur photo, à parler de leur vie, à lire des passages biographiques voire à montrer des documentaires ou des films. En général cela marche bien, ces anecdotes marquent tellement les élèves que je les retrouve souvent dans les copies.
3. Partager mon propre goût de lecture.
Tu sais, si j'ai appris quelque chose, c'est que les élèves adorent te contester. Si j'ai parlé de mon amour pour Proust, Zweig, Steinbeck ou les sœurs Brontë, je n'ai pas hésité non plus à leur dire que je n'avais jamais réussi à lire dans l'ensemble les confessions de Rousseau et comme ici j'ai expliqué pourquoi. Et bien, cela a eu deux vertus. La première, c'est que deux élèves s'y sont essayés. Bon, ils ont décroché assez vite, mais il y a eu cet effort de fait. Ils ont voulu confronter leur avis, et ça, mais ça, c'est merveilleux. 2. J'ai toujours dit que chaque œuvre était instructive et riche, mais que cette richesse là pouvait nous échapper ou nous déplaire. Le tout est de s'affirmer dans ses goûts, comme ces auteurs l'ont fait par le passé. Donc, dans l'ensemble, j'ai découvert des élèves qui osaient exprimer plus nettement leur amour ou désamour des œuvres, et qui, comprenant que le livre n'était pas un instrument scolaire mais personnel, pouvaient parfois m'expliquer pourquoi ça ne leur plaisait pas. J'en avais marre en effet des explications comme : il y a trop de descriptions, les personnages sont peu intéressants ou c'est trop long ! Je leur disais, mais Pourquoi...? Pourquoi??
En fait, je crois qu'ils n'étaient pas habitués tout simplement à s'approprier les oeuvres, ils n'arrivaient pas à m'expliquer, trouvant des "arguments" qui leur semblait propre au cours de français. Un gamin m'a dit un jour : "Mais de toute façon vous vous en foutez pourquoi, vous dites que c'est bien."
Je préfère mille fois qu'on me dise, je n'aime pas le vieil homme et la mer parce que la mer ça me gonfle, et que je ne comprend pas pourquoi il fait ça. Bien sûr ici, l'élève est passé à côté du message du texte, mais cela ne veut pas dire qu'il est bête, c'est que tout simplement, ces réflexions là ne sont pas encore dans son esprit. Le travail en classe après visant à expliciter les textes, vient en parallèle montrer de toute façon que comprendre un auteur peut prendre du temps et mérite cet effort de sortir de soi-même. Une fois ces clés en main, il pourra toujours dire qu'il a compris le message du texte, à lui ou non de l'accepter et l'aimer.
Bon après, rien n'est parfait. Comme tout le monde, je galère un peu pour faire adhérer tous les élèves à mon goût de la lecture mais tant que ça marche sur des élèves, je m'estime heureuse.
Pardonnez moi de ce pavé, mais je n'aimais pas l'image que j'avais laissée derrière moi. En espérant avoir été plus claire, et dans l'espoir de me montrer moins radicale les prochaines fois. Une bonne nuit de sommeil et ça ira mieux.
- IlianaGrand sage
Franchement, pour Bachelard, c'est un type de critique littéraire très daté, le prof qui t'en a parlé avait sûrement plutôt la cinquantaine, non ?
Pour les notions, c'est à travailler comme les auteurs en fait.
Tu peux lire le dictionnaire du littéraire, d'Alain Viala, toutes les notions sont traitées, tu peux piocher.
Ou bien dans le Mitterrand (ou je ne sais plus comment ça s'écrit), tu peux lire les fiches sur les auteurs, les extraits des œuvres essentielles, en y associant les mots clés pour chacun (lyrisme, symbolisme etc).
Bon courage !
Pour les notions, c'est à travailler comme les auteurs en fait.
Tu peux lire le dictionnaire du littéraire, d'Alain Viala, toutes les notions sont traitées, tu peux piocher.
Ou bien dans le Mitterrand (ou je ne sais plus comment ça s'écrit), tu peux lire les fiches sur les auteurs, les extraits des œuvres essentielles, en y associant les mots clés pour chacun (lyrisme, symbolisme etc).
Bon courage !
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Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- dandy1166Niveau 3
Bonsoir!
Les oraux sont terminés, quel soulagement! Mais quelle angoisse aussi... celle de l'attente des résultats. Globalement, je suis tombé sur un jury assez bienveillant, qui lors de l'entretien essayait de m'aider à mieux répondre aux questions. J'ai été assez surpris mais il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils fassent de grands sourires, non, ils sont quand même "imposants" mais font quand même preuve de neutralité bienveillante (enfin, me concernant)!
Epreuve de leçon: je suis tombé sur un sonnet d'amour d'Agrippa d'Aubigné et les propositions subordonnées (j'ai laissé Proust et le mot QUE). J'ai fait beaucoup de remarques sur le rythme et les sonorités; d'après moi l'ensemble est correct. Si j'avais fait un contre-sens ou de graves erreurs, ils me l'auraient fait comprendre lors de l'entretien non? Conseil: buvez beaucoup d'eau! ça vous évitera peut-être d'avoir la bouche pâteuse pendant l'oral! Mais buvez avant d'entrer dans la salle!
Epreuve sur dossier: L'ambiance était beaucoup moins "sympathique" que pour la leçon. Les deux examinatrices n'ont pas hésité à me poser des questions pièges et à essayer de me déstabiliser un peu. Par exemple: "Les Misérables", cette oeuvre a été écrite avant ou après "Les Contemplations"? (bien évidemment, je suis tombé dans le piège!). Par contre je me suis fait interrompre juste à la fin de ma conclusion, je ne sais pas si ça va me pénaliser...
Le plus impressionnant est l'attente avant de rentrer dans la salle du jury et surtout lorsqu'on commence à prendre la parole.
Bon courage à vous!
Les oraux sont terminés, quel soulagement! Mais quelle angoisse aussi... celle de l'attente des résultats. Globalement, je suis tombé sur un jury assez bienveillant, qui lors de l'entretien essayait de m'aider à mieux répondre aux questions. J'ai été assez surpris mais il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils fassent de grands sourires, non, ils sont quand même "imposants" mais font quand même preuve de neutralité bienveillante (enfin, me concernant)!
Epreuve de leçon: je suis tombé sur un sonnet d'amour d'Agrippa d'Aubigné et les propositions subordonnées (j'ai laissé Proust et le mot QUE). J'ai fait beaucoup de remarques sur le rythme et les sonorités; d'après moi l'ensemble est correct. Si j'avais fait un contre-sens ou de graves erreurs, ils me l'auraient fait comprendre lors de l'entretien non? Conseil: buvez beaucoup d'eau! ça vous évitera peut-être d'avoir la bouche pâteuse pendant l'oral! Mais buvez avant d'entrer dans la salle!
Epreuve sur dossier: L'ambiance était beaucoup moins "sympathique" que pour la leçon. Les deux examinatrices n'ont pas hésité à me poser des questions pièges et à essayer de me déstabiliser un peu. Par exemple: "Les Misérables", cette oeuvre a été écrite avant ou après "Les Contemplations"? (bien évidemment, je suis tombé dans le piège!). Par contre je me suis fait interrompre juste à la fin de ma conclusion, je ne sais pas si ça va me pénaliser...
Le plus impressionnant est l'attente avant de rentrer dans la salle du jury et surtout lorsqu'on commence à prendre la parole.
Bon courage à vous!
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2016-2017: tit2 en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
2015-2016: néo-tit en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
2014-2015: stagiaire à temps plein: deux classes de 6ème et deux classes de 4ème.
2013-2014: CA2: une classe de 2nde.
- mimi40Niveau 5
Merci beaucoup Dandy1166 !!!
(Perso j'aurais adoré Proust et le mot "que"... Comme quoi )
Repose-toi bien, c'est bien mérité je pense!!
(Perso j'aurais adoré Proust et le mot "que"... Comme quoi )
Repose-toi bien, c'est bien mérité je pense!!
- SardanapaliNiveau 3
c'est comme si j'étais dans la salle avec toi! Tu m'a fait voyagé déjà jusqu'à Tours Merci
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φιλοκαλουμεν τε γαρ μετ' ευτελειας και φιλοσοφουμεν ανευ μαλακιας.
- dandy1166Niveau 3
Mais avec plaisir mimi40!
Sardanapali, tu verras que Tours est une ville magnifique aussi!
Sardanapali, tu verras que Tours est une ville magnifique aussi!
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2016-2017: tit2 en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
2015-2016: néo-tit en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
2014-2015: stagiaire à temps plein: deux classes de 6ème et deux classes de 4ème.
2013-2014: CA2: une classe de 2nde.
- RenardfutéNiveau 2
Oui, Tours est une ville magnifique. A titre indicatif, le restaurant Le buré place de la Résistance est délicieux! (Un peu cher, on s'en tire pour 25 euros mais ça vaut le coup) Aussi, n'hésitez pas à vous rendre au bord de la Loire, il y a des promenades en bateau à couper le souffle: on peut y voir des oiseaux de toutes sortes, et des castors!
- AudreyOracle
et des ragondins... ;-)
- SardanapaliNiveau 3
c'est une ville pour tomber amoureux et non pour passer un oral
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φιλοκαλουμεν τε γαρ μετ' ευτελειας και φιλοσοφουμεν ανευ μαλακιας.
- AudreyOracle
On peut y faire les deux, je vous assure... bon, pas en même temps, hein, mais les deux y sont possibles... ;-)
- dandy1166Niveau 3
Je suis d'accord avec toi Sardanapali!
Mais la ville de Tours sera encore plus magnifique lors d'une activité touristique "normale"!
Pour ce qui est restaurants: je vous conseille d'aller au Turon dans une rue très commerçante tout proche du centre d'examen et à L'hippopotamus (juste à côté de la gare).
Concernant les hôtels: je suis allé à l'hôtel du théâtre (juste en face de l'opéra) et très proche de la gare ainsi que du centre d'examen. C'est un hôtel charmant qui a une âme littéraire et qui vous met de suite dans l'ambiance avec les vieux escaliers qui craquent!
Si vous souhaitez faire vos dernières révisions, allez dans le parc du musée des beaux arts ou dans celui de la Préfecture; ils sont vraiment très agréables!
Que vous soyez croyants ou non, n'hésitez pas à aller faire brûler un cierge dans la cathédrale... on ne sait jamais, il faut tout essayer pour l'avoir ce maudit CAPES! :lol: :lol: :lol: :lol:
Mais la ville de Tours sera encore plus magnifique lors d'une activité touristique "normale"!
Pour ce qui est restaurants: je vous conseille d'aller au Turon dans une rue très commerçante tout proche du centre d'examen et à L'hippopotamus (juste à côté de la gare).
Concernant les hôtels: je suis allé à l'hôtel du théâtre (juste en face de l'opéra) et très proche de la gare ainsi que du centre d'examen. C'est un hôtel charmant qui a une âme littéraire et qui vous met de suite dans l'ambiance avec les vieux escaliers qui craquent!
Si vous souhaitez faire vos dernières révisions, allez dans le parc du musée des beaux arts ou dans celui de la Préfecture; ils sont vraiment très agréables!
Que vous soyez croyants ou non, n'hésitez pas à aller faire brûler un cierge dans la cathédrale... on ne sait jamais, il faut tout essayer pour l'avoir ce maudit CAPES! :lol: :lol: :lol: :lol:
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2016-2017: tit2 en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
2015-2016: néo-tit en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
2014-2015: stagiaire à temps plein: deux classes de 6ème et deux classes de 4ème.
2013-2014: CA2: une classe de 2nde.
- emmatNiveau 3
Merci pour ces conseils, dandy 1166
- AudreyOracle
J'ai habité pas loin de 10 ans un petit appart pile en face de l'hôtel du théâtre....
Il faisait le coin de la rue Voltaire et de la rue de la scellerie...souvenirs...
Bon, la boîte de nuit en dessous n'était pas toujours discrète, mais quel bonheur de vivre là...
Il faisait le coin de la rue Voltaire et de la rue de la scellerie...souvenirs...
Bon, la boîte de nuit en dessous n'était pas toujours discrète, mais quel bonheur de vivre là...
- dandy1166Niveau 3
Mais de rien!
Après vous allez voir que c'est un peu comme à l'armée: on fait l'appel, vous devez vous ranger, vous ne devez pas parler dans les couloirs, vous ne devez pas secouer les enveloppes, vous devez lever la main pour appeler un surveillant...
Réunion: vous êtes dans la cour du lycée, en cercle, un surveillant vous appelle, vous lui montrez votre convocation ainsi que votre pièce d'identité, il vous donne une fiche mentionnant les épreuves, le numéro des commissions et les horaires de convocation; et puis vous allez dans une grande salle pour la réunion animée par le Président du jury qui vous expliquera toutes les modalités de ces deux jours intenses! La réunion dure 45 minutes à peu près.
Jour J: vous êtes 15-20 candidats convoqués à la même heure. Un surveillant fait l'appel dans la cour, vous devez lui montrer votre convocation ainsi que votre pièce d'identité et puis vous vous rangez par ordre d'appel. Ensuite vous traversez les couloirs lugubres du lycée (on dirait qu'on va à l'échafaud! Personne ne parle, les regards se croisent ou s'évitent et on réalise qu'on est tous dans la même situation!) et le surveillant vous amène dans la "salle des enveloppes". Vous vous placez devant le carton qui porte le numéro de votre commission et au signal du surveillant vous choisissez votre enveloppe mais ne les secouez pas sinon vous allez vous attirer les foudres! Ensuite, on vous conduit dans la salle de préparation. Vous êtes 15-20 candidats à préparer ensemble mais vous n'avez pas la même commission! Vous attendez que le surveillant vous dise de commencer. Vous pouvez aller aux WC mais levez la main pour le dire au surveillant! Au bout des 3h, la tension monte encore plus d'un cran. On vous conduit devant la porte de la salle de votre commission, vous attendez dans le couloir sur une chaise qui porte le numéro de la commission. Selon moi, il s'agit des minutes les plus HORRIBLES du concours!! C'est vraiment impressionnant! Vous profitez de boire un peu, de relire vos notes quand tout à coup la porte s'ouvre et le président de la commission vous invite à rentrer. M****!
Dernière info, lorsque le jury délibère vous devez prendre votre sac et vos affaires avec vous dans le couloir; ne laissez rien dans la salle!
Après vous allez voir que c'est un peu comme à l'armée: on fait l'appel, vous devez vous ranger, vous ne devez pas parler dans les couloirs, vous ne devez pas secouer les enveloppes, vous devez lever la main pour appeler un surveillant...
Réunion: vous êtes dans la cour du lycée, en cercle, un surveillant vous appelle, vous lui montrez votre convocation ainsi que votre pièce d'identité, il vous donne une fiche mentionnant les épreuves, le numéro des commissions et les horaires de convocation; et puis vous allez dans une grande salle pour la réunion animée par le Président du jury qui vous expliquera toutes les modalités de ces deux jours intenses! La réunion dure 45 minutes à peu près.
Jour J: vous êtes 15-20 candidats convoqués à la même heure. Un surveillant fait l'appel dans la cour, vous devez lui montrer votre convocation ainsi que votre pièce d'identité et puis vous vous rangez par ordre d'appel. Ensuite vous traversez les couloirs lugubres du lycée (on dirait qu'on va à l'échafaud! Personne ne parle, les regards se croisent ou s'évitent et on réalise qu'on est tous dans la même situation!) et le surveillant vous amène dans la "salle des enveloppes". Vous vous placez devant le carton qui porte le numéro de votre commission et au signal du surveillant vous choisissez votre enveloppe mais ne les secouez pas sinon vous allez vous attirer les foudres! Ensuite, on vous conduit dans la salle de préparation. Vous êtes 15-20 candidats à préparer ensemble mais vous n'avez pas la même commission! Vous attendez que le surveillant vous dise de commencer. Vous pouvez aller aux WC mais levez la main pour le dire au surveillant! Au bout des 3h, la tension monte encore plus d'un cran. On vous conduit devant la porte de la salle de votre commission, vous attendez dans le couloir sur une chaise qui porte le numéro de la commission. Selon moi, il s'agit des minutes les plus HORRIBLES du concours!! C'est vraiment impressionnant! Vous profitez de boire un peu, de relire vos notes quand tout à coup la porte s'ouvre et le président de la commission vous invite à rentrer. M****!
Dernière info, lorsque le jury délibère vous devez prendre votre sac et vos affaires avec vous dans le couloir; ne laissez rien dans la salle!
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- dandy1166Niveau 3
Audrey, heureusement que la boîte de nuit qu'il y a sous l'hôtel est fermée!!
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- MrCaillouxExpert
Ce que tu racontes fait presque film d'épouvante, dandy!! :shock:
Heureusement que ça ne se passe pas comme ça chez nous :lol: Je n'y retournerais pas :lol:
Avec nos manipulations imposées, on rentre dans notre salle 1h avant (enfin jusqu'à l'an dernier c'était 2h... mais ça c'était avant! ) on peut prendre nos marques et permet d'anticiper la façon dont on va organiser plan et schéma bilan quand le tableau fait la taille d'un ardoise :lol:
Dans ma matière, le plus horrible est la vérification du sujet de l'enveloppe (ils affichent les sujet dans le hall pour le public, du coup ils doivent vérifier que notre sujet correspond bien à notre numéro) On est aligné les un à côté des autres face à notre plateau, l'enveloppe dessus, au top on ouvre... et là, la torture débute: "vous allez nous lire à haute voix votre sujet pour la vérification" et à la lecture des sujets, les uns après les autres, tu te dis "mais pourquoi c'était pas dans mon enveloppe !!"
L'an dernier ça m'a fait rire, je lis mon sujet et je sens d'un coup 5 visages se tourner vers moi, avec des regards qui disaient "ouf, c'est pas tombé sur moi" et/ou "mon vieux t'as pas de bol, tu vas souffrir"... le sujet le plus redouté, et qui tombe le plus souvent (plusieurs fois par vague) le seul que j'ai pu préparer en oral blanc, j'ai pu limiter la casse (bon le 2ème oral c'était pas ça du tout ! )
Bon repos pour ceux qui sont passés ! Encore une longue semaine d'attente avant d'y aller, je suis condamné à la dernière vague, je ne remercie pas mon père pour ça... C'est long... :retard:
Heureusement que ça ne se passe pas comme ça chez nous :lol: Je n'y retournerais pas :lol:
Avec nos manipulations imposées, on rentre dans notre salle 1h avant (enfin jusqu'à l'an dernier c'était 2h... mais ça c'était avant! ) on peut prendre nos marques et permet d'anticiper la façon dont on va organiser plan et schéma bilan quand le tableau fait la taille d'un ardoise :lol:
Dans ma matière, le plus horrible est la vérification du sujet de l'enveloppe (ils affichent les sujet dans le hall pour le public, du coup ils doivent vérifier que notre sujet correspond bien à notre numéro) On est aligné les un à côté des autres face à notre plateau, l'enveloppe dessus, au top on ouvre... et là, la torture débute: "vous allez nous lire à haute voix votre sujet pour la vérification" et à la lecture des sujets, les uns après les autres, tu te dis "mais pourquoi c'était pas dans mon enveloppe !!"
L'an dernier ça m'a fait rire, je lis mon sujet et je sens d'un coup 5 visages se tourner vers moi, avec des regards qui disaient "ouf, c'est pas tombé sur moi" et/ou "mon vieux t'as pas de bol, tu vas souffrir"... le sujet le plus redouté, et qui tombe le plus souvent (plusieurs fois par vague) le seul que j'ai pu préparer en oral blanc, j'ai pu limiter la casse (bon le 2ème oral c'était pas ça du tout ! )
Bon repos pour ceux qui sont passés ! Encore une longue semaine d'attente avant d'y aller, je suis condamné à la dernière vague, je ne remercie pas mon père pour ça... C'est long... :retard:
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2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- meldcNiveau 6
tiens, une petite question bête et pratique : on est assis lors des épreuves orales, ou debout ?
sinon merci Dandy pour toutes la narration de l'aspect pratique des épreuves, on s'y croirait presque
sinon merci Dandy pour toutes la narration de l'aspect pratique des épreuves, on s'y croirait presque
- SardanapaliNiveau 3
merci dandy j'ai bien aimé ton histoire; maintenant je n'ai pas compris pourquoi il y avait qq'un qui secouait l'enveloppe... on fait ça pour les cadeaux de noel pour deviner le contenu. Mais ici le bruit d'un proust ou d'un Molière sonnera pareil non?
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φιλοκαλουμεν τε γαρ μετ' ευτελειας και φιλοσοφουμεν ανευ μαλακιας.
- dandy1166Niveau 3
meldc, on est assis!
Sardanapali, il y a des candidats qui secouent les enveloppes, les tâtent pour faire leur choix. De toute façon le poids du livre est trompeur; donc ça ne sert à rien de faire ça! Pour preuve, le sonnet d'Agrippa d'Aubigné figurait dans une anthologie de poésie...
Sardanapali, il y a des candidats qui secouent les enveloppes, les tâtent pour faire leur choix. De toute façon le poids du livre est trompeur; donc ça ne sert à rien de faire ça! Pour preuve, le sonnet d'Agrippa d'Aubigné figurait dans une anthologie de poésie...
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2016-2017: tit2 en REP: 1 classe de 5ème, 2 classes de 4ème et 1 classe de 3ème.
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2013-2014: CA2: une classe de 2nde.
- Bobby-CowenFidèle du forum
J'ai apprécié retrouver Tours - j'y ai fait mes études. Et je n'ai pas brûlé de cierge, j'ai joué de l'orgue à St Gatien
Bref.
Premier jour d'épreuve ; je tire une enveloppe hors de son carton. Le poids me surprend ; arrivée à ma table, je découvre Les Essais de Montaigne ("l'avis au lecteur" ; le subjonctif en grammaire) et La Fin de Satan de Hugo (la toute fin du poème ; les adjectifs qualificatifs ensuite). Je réfléchis ; "Montaigne, c'est un risque à prendre, sachant que ce texte est un incontournable, et qu'il a été commenté maintes et maintes fois... d'ailleurs je l'ai donné à voir à mes élèves de 1ère, je risque de tomber dans le piège de la facilité... Et Hugo ? je ne connais pas La Fin de Satan, mais ça m'a l'air intéressant. C'est riche, complexe, mais c'est rigolo, je croyais que Hugo était déiste, pas un fervent catholique..." Et hop, sans m'en rendre compte, j'étais partie pour expliquer le poème de V. Hugo !
Je suis contente des sujets sur lesquels je suis tombée, car je me suis retrouvée face à un vrai dilemme. Qui choisir ? Pourquoi ? Mais je pense avoir choisi en conséquence de cause, et j'ai adoré expliquer ce passage de la Fin de Satan. Je vais m'atteler pendant les vacances à m'en procurer un exemplaire !
Bref.
Premier jour d'épreuve ; je tire une enveloppe hors de son carton. Le poids me surprend ; arrivée à ma table, je découvre Les Essais de Montaigne ("l'avis au lecteur" ; le subjonctif en grammaire) et La Fin de Satan de Hugo (la toute fin du poème ; les adjectifs qualificatifs ensuite). Je réfléchis ; "Montaigne, c'est un risque à prendre, sachant que ce texte est un incontournable, et qu'il a été commenté maintes et maintes fois... d'ailleurs je l'ai donné à voir à mes élèves de 1ère, je risque de tomber dans le piège de la facilité... Et Hugo ? je ne connais pas La Fin de Satan, mais ça m'a l'air intéressant. C'est riche, complexe, mais c'est rigolo, je croyais que Hugo était déiste, pas un fervent catholique..." Et hop, sans m'en rendre compte, j'étais partie pour expliquer le poème de V. Hugo !
- Spoiler:
- J'ai dû surprendre mon jury d'ailleurs, car lorsque je suis rentrée dans la salle, le président de la commission a présenté mon bordereau : "Mme Bobby, vous aviez le choix entre Montaigne et Hugo, vous avez choisi Hugo", et le monsieur à côté de lui, a fermé son exemplaire des Essais en lâchant un petit "ah !" (de surprise ? de déception ?) et a saisi celui de La Fin de Satan
Je suis contente des sujets sur lesquels je suis tombée, car je me suis retrouvée face à un vrai dilemme. Qui choisir ? Pourquoi ? Mais je pense avoir choisi en conséquence de cause, et j'ai adoré expliquer ce passage de la Fin de Satan. Je vais m'atteler pendant les vacances à m'en procurer un exemplaire !
- mimi40Niveau 5
Merci beaucoup Bobby-Cowen!!!
Repose-toi bien du coup
Repose-toi bien du coup
- leyadeEsprit sacré
Beau sujet, Bobby-Cowen!
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- RenardfutéNiveau 2
A vrai dire, ce que j'ai trouvé étonnant, c'est que pour ma seconde épreuve, j'ai du attendre presque 5 minutes devant la salle, tandis que pour la première, j'ai à peine eu le temps de m'asseoir sur ma chaise. Sans rire, je me suis assise, j'ai regardé le numéro de ma salle, et bim, la porte s'ouvrait ! Pour la première épreuve, ce mini délai de 5min était quand même bénéfique, car même si l'attente est douloureuse, on peut avoir le temps de se "mettre dans le bain" et réfléchir à ce qui va se dérouler.
J'ai une question sinon, c'est pourquoi les épreuves du capes se déroulent toujours dans les mêmes villes ? Ce genre de regroupement favorise le tourisme, c'est donc un manque à gagner considérable pour certaines régions, d'autant que c'est injuste pour les personnes vivant dans le sud qui se retrouvent épuisés à conduire jusqu'au lieu de l'examen. Et même si oui "la vie est injuste", n'y-a-t-il pas eu par le passé d'autres centres d'examens?
J'ai une question sinon, c'est pourquoi les épreuves du capes se déroulent toujours dans les mêmes villes ? Ce genre de regroupement favorise le tourisme, c'est donc un manque à gagner considérable pour certaines régions, d'autant que c'est injuste pour les personnes vivant dans le sud qui se retrouvent épuisés à conduire jusqu'au lieu de l'examen. Et même si oui "la vie est injuste", n'y-a-t-il pas eu par le passé d'autres centres d'examens?
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