- henrietteMédiateur
EDUCATION - Des étudiants passés par la case prépa témoignent de leurs souvenirs qui sont plutôt positifs...
Ils pensaient vivre deux années d’enfer, mais la réalité a été moins douloureuse. Selon une étude de l’EM Strasbourg Business School, en partenariat avec Espace prépas, dévoilée en exclusivité par 20 minutes, les trois quarts des élèves de classes prépas ne regrettent pas leur choix d’orientation et 75% d’entre eux le recommanderaient même à leurs proches.
>> TÉMOIGNEZ - Vous êtes passé par une classe préparatoire et vous en avez sérieusement bavé? Racontez-nous vos écueils et l'image que vous en gardez en réagissant dans les commentaires ou en nous écrivant à contribution@20minutes.fr.
«J’étais assez effrayé»
C’est le cas de Deborah Puschner, 22 ans, aujourd’hui élève en deuxième année du programme grande école à l’EM Strasbourg, qui a effectué sa prépa au lycée Montaigne de Mulhouse. «Je pensais vraiment que je n’allais pas avoir de vie sociale pendant deux ans. Mais ça n’a pas été le cas. Même si le programme implique beaucoup de travail, en s’organisant c’est jouable».
La suite : http://www.20minutes.fr/societe/1392509-la-prepa-c-est-un-accelerateur-de-maturite
- e-WandererGrand sage
Je ne trouve pas que ce soit un "accélérateur de maturité", c'est même précisément l'inverse : on reste dans le cadre d'un lycée, les élèves sont sur-encadrés, maternés, parfois fliqués (sans pouvoir sécher les cours médiocres à cause de l'épée de Damoclès des équivalences). D'ailleurs, plus la prépa est petite et a des résultats incertains, plus le système est infantilisant.
En revanche, c'est une très bonne formation interdisciplinaire qui permet aux bons élèves de progresser rapidement, puisque c'est le seul endroit où on leur permette enfin de ne pas être retardés par les plus faibles et d'avoir des professeurs de très bon niveau, dévoués, et auxquels ont donne les moyens de ce dévouement (nombre limité d'heures de cours, pas d'exigences de recherche, pas de tâches administratives, salaire conséquent).
Le système convient parfaitement à des gens qui, comme je l'étais à cet âge, sont assez dociles (y compris au sens étymologique du terme : "prêts à recevoir un enseignement"). Mais justement, des élèves plus mûrs, plus indépendants ou plus critiques peuvent s'y sentir assez mal à l'aise. Plus grave, ce système peut être très destructeur pour certaines personnes : certains élèves deviennent dépressifs, développent une phobie des examens et concours. On récupère chaque année à la fac des étudiants très bien formés et solides, mais aussi des gens traumatisés par leurs années de prépa : j'ai en particulier le souvenir d'une étudiante absolument extraordinaire, mais qui a abandonné sa prépa agreg au bout de deux mois car ça lui rappelait des souvenirs pénibles et elle s'en rendait malade (anorexie, insomnie etc.). J'ai aussi connu 5 cas de suicides au cours de ma scolarité à Ulm. Tout cela n'est pas anodin.
On pourrait éviter ce danger avec un système secondaire qui permette aux meilleurs élèves de progresser de façon plus harmonieuse et régulière, et qui rende superflues ces années de rattrapage express. Actuellement, le collège et le lycée sont organisés pour les élèves moyens, rien n'est prévu pour ceux qui ont les capacités de progresser plus vite et d'assimiler davantage de choses.
En revanche, c'est une très bonne formation interdisciplinaire qui permet aux bons élèves de progresser rapidement, puisque c'est le seul endroit où on leur permette enfin de ne pas être retardés par les plus faibles et d'avoir des professeurs de très bon niveau, dévoués, et auxquels ont donne les moyens de ce dévouement (nombre limité d'heures de cours, pas d'exigences de recherche, pas de tâches administratives, salaire conséquent).
Le système convient parfaitement à des gens qui, comme je l'étais à cet âge, sont assez dociles (y compris au sens étymologique du terme : "prêts à recevoir un enseignement"). Mais justement, des élèves plus mûrs, plus indépendants ou plus critiques peuvent s'y sentir assez mal à l'aise. Plus grave, ce système peut être très destructeur pour certaines personnes : certains élèves deviennent dépressifs, développent une phobie des examens et concours. On récupère chaque année à la fac des étudiants très bien formés et solides, mais aussi des gens traumatisés par leurs années de prépa : j'ai en particulier le souvenir d'une étudiante absolument extraordinaire, mais qui a abandonné sa prépa agreg au bout de deux mois car ça lui rappelait des souvenirs pénibles et elle s'en rendait malade (anorexie, insomnie etc.). J'ai aussi connu 5 cas de suicides au cours de ma scolarité à Ulm. Tout cela n'est pas anodin.
On pourrait éviter ce danger avec un système secondaire qui permette aux meilleurs élèves de progresser de façon plus harmonieuse et régulière, et qui rende superflues ces années de rattrapage express. Actuellement, le collège et le lycée sont organisés pour les élèves moyens, rien n'est prévu pour ceux qui ont les capacités de progresser plus vite et d'assimiler davantage de choses.
- victor44Habitué du forum
e-Wanderer a écrit:Je ne trouve pas que ce soit un "accélérateur de maturité", c'est même précisément l'inverse
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Le système convient parfaitement à des gens qui, comme je l'étais à cet âge, sont assez dociles (y compris au sens étymologique du terme : "prêts à recevoir un enseignement"). Mais justement, des élèves plus mûrs, plus indépendants ou plus critiques peuvent s'y sentir assez mal à l'aise. Plus grave, ce système peut être très destructeur pour certaines personnes : certains élèves deviennent dépressifs, développent une phobie des examens et concours. On récupère chaque année à la fac des étudiants très bien formés et solides, mais aussi des gens traumatisés par leurs années de prépa : j'ai en particulier le souvenir d'une étudiante absolument extraordinaire, mais qui a abandonné sa prépa agreg au bout de deux mois car ça lui rappelait des souvenirs pénibles et elle s'en rendait malade (anorexie, insomnie etc.). J'ai aussi connu 5 cas de suicides au cours de ma scolarité à Ulm. Tout cela n'est pas anodin.
- thrasybuleDevin
"Un accélérateur de maturité"... comment est-il possible de s'exprimer si mal? La faute à la prépa?
- MrBrightsideEmpereur
Cher Thrasy, tout est la faute à la prépa, toujours
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
"Je me souviens..." De Georges Perec vidé de la khâgne d'Henri IV parce que jugé mauvais en littérature?!
La prépa n'est pas forcément un lieu d'épanouissement pour ceux qui sont un peu hors-norme ou atypique.
Pour ma part, docile certainement, j'ai adoré même si c'était très dur et si dans certaines matières j'ai été régulièrement ratatiné. Une formation pluridisciplinaire et l'habitude de travailler vite et bien. Un legs très précieux pour la suite!
La prépa n'est pas forcément un lieu d'épanouissement pour ceux qui sont un peu hors-norme ou atypique.
Pour ma part, docile certainement, j'ai adoré même si c'était très dur et si dans certaines matières j'ai été régulièrement ratatiné. Une formation pluridisciplinaire et l'habitude de travailler vite et bien. Un legs très précieux pour la suite!
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CdB
@AbbeCordillere
- Reine MargotDemi-dieu
La prépa ne convient pas à tous, certains s'épanouissent mieux en fac, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut la supprimer ou demander qu'elle abaisse ses exigences comme le fait le reste du système éducatif...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- philannDoyen
Je suis un peu étonnée en lisant ce fil, que personne ou presque ne défende l'idée d'une maturité plus grande des élèves liée...au contenu de l'enseignement!
Ca doit être un travers d'époque et je dois être un vieux dino...mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui la façon dont on enseigne passe largement au dessus du contenu enseigné.
Il me semble qu'à 20 ans avoir lu plus que la majorité des gens de son âge, avoir une culture très généraliste et étendue, doit favoriser une certaine maturité (pas nécessairement psychologique ou affective, mais peut-être intellectuelle: une capacité de raisonnement que d'autres n'ont pas, par exemple!)
Ca doit être un travers d'époque et je dois être un vieux dino...mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui la façon dont on enseigne passe largement au dessus du contenu enseigné.
Il me semble qu'à 20 ans avoir lu plus que la majorité des gens de son âge, avoir une culture très généraliste et étendue, doit favoriser une certaine maturité (pas nécessairement psychologique ou affective, mais peut-être intellectuelle: une capacité de raisonnement que d'autres n'ont pas, par exemple!)
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- MoonchildSage
C'est peut-être parce que cette "maturité intellectuelle" est tellement décorrélée de la maturité psychologique ou affective qu'on rechigne à mettre en avant l'idée générale d'une maturité plus grande liée au contenu de l'enseignement.philann a écrit:Je suis un peu étonnée en lisant ce fil, que personne ou presque ne défende l'idée d'une maturité plus grande des élèves liée...au contenu de l'enseignement!
Ca doit être un travers d'époque et je dois être un vieux dino...mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui la façon dont on enseigne passe largement au dessus du contenu enseigné.
Il me semble qu'à 20 ans avoir lu plus que la majorité des gens de son âge, avoir une culture très généraliste et étendue, doit favoriser une certaine maturité (pas nécessairement psychologique ou affective, mais peut-être intellectuelle: une capacité de raisonnement que d'autres n'ont pas, par exemple!)
- BoubouleDoyen
e-Wanderer a écrit:Je ne trouve pas que ce soit un "accélérateur de maturité", c'est même précisément l'inverse : on reste dans le cadre d'un lycée, les élèves sont sur-encadrés, maternés, parfois fliqués (sans pouvoir sécher les cours médiocres à cause de l'épée de Damoclès des équivalences). D'ailleurs, plus la prépa est petite et a des résultats incertains, plus le système est infantilisant.
[...]
On a tous vécu des choses différentes en prépa. Personnellement, j'ai "appris" à sécher les cours en prépa.
La maturité, elle vient quand on s'assume. Je suppose qu'en moyenne les prépas qui partent loin de chez eux et vivent en cité U ou en appart, mûrissent plus que ceux en internat, mais je ne suis même pas sûr.
Bref, vite, un sociologue, un vrai pour poser et traiter le débat scientifiquement ;-)
- VicomteDeValmontGrand sage
La plupart du temps, voyant la tête des étudiants en prépa qui débarquent en L3, c'est plutôt de l'intellect sous cloche qui n'a pas vraiment l'occasion de se frotter à la réalité brute du monde.
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- User17706Bon génie
Je serais vraiment très surpris que la question de la maturité soit la bonne à poser s'agissant de la prépa. En prépa, on apprend plein de choses, on fait beaucoup d'exercices, on apprend à travailler vite.
- histoires2Niveau 3
PauvreYorick a écrit:Je serais vraiment très surpris que la question de la maturité soit la bonne à poser s'agissant de la prépa. En prépa, on apprend plein de choses, on fait beaucoup d'exercices, on apprend à travailler vite.
exactement. Ce n'est pas fait pour s'épanouir, mais pour apprendre à travailler vite et efficacement.
La maturité? bof. Plutôt un semblant de maturité, dû à la culture générale qu'on y ingère et qui permet de faire semblant, de jouer un rôle. La maturité vient après (ou pas).
Je ne parle pas des prépas scientifiques que je ne connais pas du tout.
- toniakrogerNiveau 5
Je ne connais pas beaucoup de gens qui ayant intégré une ENS , l'X ou HEC viennent écrire des années après que leur formation était épouvantable, inutile, qu'ils ont été mal préparés à quoi que ce soit.
En revanche les gens comme Geneviève Fioraso qui ont échoué en prépa s'acharnent sur le système dont ils dénoncent les prétendues insuffisances.
C'est de bonne guerre. Plutôt que de reconnaitre qu'on n'a pas été à la hauteur, on accuse le système dans lequel on a échoué.Cela évite de se remettre en question.
En revanche les gens comme Geneviève Fioraso qui ont échoué en prépa s'acharnent sur le système dont ils dénoncent les prétendues insuffisances.
C'est de bonne guerre. Plutôt que de reconnaitre qu'on n'a pas été à la hauteur, on accuse le système dans lequel on a échoué.Cela évite de se remettre en question.
- DwarfVénérable
"Lire fait gagner du temps" disait encore l'autre soir FOG à... Jeff Panacloc en évoquant, par exemple, Dostoïevski. :diable:philann a écrit:Je suis un peu étonnée en lisant ce fil, que personne ou presque ne défende l'idée d'une maturité plus grande des élèves liée...au contenu de l'enseignement!
Ca doit être un travers d'époque et je dois être un vieux dino...mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui la façon dont on enseigne passe largement au dessus du contenu enseigné.
Il me semble qu'à 20 ans avoir lu plus que la majorité des gens de son âge, avoir une culture très généraliste et étendue, doit favoriser une certaine maturité (pas nécessairement psychologique ou affective, mais peut-être intellectuelle: une capacité de raisonnement que d'autres n'ont pas, par exemple!)
C'est un fait, la littérature nous permet de vivre par procuration bien des expériences.
Cependant, rien ne remplace l'expérience et les leçons à en tirer... en partie grâce à nos lectures.
Pour la notion de prépa accélérateur de maturité, je suppose qu'effectivement, tout dépend du profil de la prépa et de ceux qui la fréquentent. J'ai pour ma part passé deux années (je ne compte pas mon semi-cubage atypique) inoubliables et décisives en compagnie de camarades ET de professeurs qui étaient tout sauf conventionnels et conformistes. Et pourtant, c'était un lycée parisien.
- User17706Bon génie
Personnellement j'ai un excellent souvenir de la prépa (il m'est même arrivé ponctuellement de regretter de n'avoir pas khûbé, c'est dire), mais je connais également une foultitude d'anciens élèves de prépa qui n'ont intégré aucune école et qui partagent cet excellent souvenir et témoignent de la reconnaissance à cette institution.
Particulièrement dans les CPGE littéraires, « échouer en prépa », je ne sais pas trop ce que ça veut dire (à part, peut-être, s'être imposé « pour rien » [croit-on] des efforts que l'on a détesté faire) : bien sûr, on l'a mauvaise quand on est deux ou trois fois de suite premier collé après les oraux d'Ulm, par exemple ; mais je crois que la grande majorité des élèves des CPGE littéraires n'envisagent l'ENS que comme une cerise sur le gâteau, c'est-à-dire un surcroît de réussite évidemment souhaitable, au terme d'un jeu auquel il convient de jouer sérieusement, mais qui n'est pas l'essentiel (bon, certains élèves d'Achquatre et d'Ellelgé prennent la chose autrement ; certains). J'étais dans ce cas, en tout cas ; et n'ai personnellement commencé à envisager réellement et sérieusement la possibilité d'intégrer que le matin des résultats. En aucun cas je n'aurais considéré un échec au concours comme un « échec en prépa ».
C'est bien sûr différent dans les CPGE scientifiques ou commerciales, où les écoles à intégrer sont beaucoup plus nombreuses et où n'en intégrer aucune ne signifie, du coup, pas la même chose.
Particulièrement dans les CPGE littéraires, « échouer en prépa », je ne sais pas trop ce que ça veut dire (à part, peut-être, s'être imposé « pour rien » [croit-on] des efforts que l'on a détesté faire) : bien sûr, on l'a mauvaise quand on est deux ou trois fois de suite premier collé après les oraux d'Ulm, par exemple ; mais je crois que la grande majorité des élèves des CPGE littéraires n'envisagent l'ENS que comme une cerise sur le gâteau, c'est-à-dire un surcroît de réussite évidemment souhaitable, au terme d'un jeu auquel il convient de jouer sérieusement, mais qui n'est pas l'essentiel (bon, certains élèves d'Achquatre et d'Ellelgé prennent la chose autrement ; certains). J'étais dans ce cas, en tout cas ; et n'ai personnellement commencé à envisager réellement et sérieusement la possibilité d'intégrer que le matin des résultats. En aucun cas je n'aurais considéré un échec au concours comme un « échec en prépa ».
C'est bien sûr différent dans les CPGE scientifiques ou commerciales, où les écoles à intégrer sont beaucoup plus nombreuses et où n'en intégrer aucune ne signifie, du coup, pas la même chose.
- BoubouleDoyen
toniakroger a écrit:Je ne connais pas beaucoup de gens qui ayant intégré une ENS , l'X ou HEC viennent écrire des années après que leur formation était épouvantable, inutile, qu'ils ont été mal préparés à quoi que ce soit.
En revanche les gens comme Geneviève Fioraso qui ont échoué en prépa s'acharnent sur le système dont ils dénoncent les prétendues insuffisances.
C'est de bonne guerre. Plutôt que de reconnaitre qu'on n'a pas été à la hauteur, on accuse le système dans lequel on a échoué.Cela évite de se remettre en question.
Et Maryline B., elle a échoué en prépa ?
- philannDoyen
Dwarf a écrit:
"Lire fait gagner du temps" disait encore l'autre soir FOG à... Jeff Panacloc en évoquant, par exemple, Dostoïevski. :diable:
C'est un fait, la littérature nous permet de vivre par procuration bien des expériences.
Cependant, rien ne remplace l'expérience et les leçons à en tirer... en partie grâce à nos lectures.
Pour la notion de prépa accélérateur de maturité, je suppose qu'effectivement, tout dépend du profil de la prépa et de ceux qui la fréquentent. J'ai pour ma part passé deux années (je ne compte pas mon semi-cubage atypique) inoubliables et décisives en compagnie de camarades ET de professeurs qui étaient tout sauf conventionnels et conformistes. Et pourtant, c'était un lycée parisien.
Curieusement mon élève de 3eme le plus mature, le plus censé et celui qui fait les réflexions les plus pertinentes...est aussi celui qui lit les Misérables. Sans doute l'effet du hasard! Quant à l'apprentissage de méthodes, acquisition d'une culture etc. cela peut faire gagner pas mal d'années intellectuellement. Cela peut être décisif au moment des concours.
Personnellement, je n'ai pas fait de prépa, je pense que cela ne m'aurait pas convenu du tout! Mais je défends ardemment leur principe.
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2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- DwarfVénérable
philann a écrit:Dwarf a écrit:
"Lire fait gagner du temps" disait encore l'autre soir FOG à... Jeff Panacloc en évoquant, par exemple, Dostoïevski. :diable:
C'est un fait, la littérature nous permet de vivre par procuration bien des expériences.
Cependant, rien ne remplace l'expérience et les leçons à en tirer... en partie grâce à nos lectures.
Pour la notion de prépa accélérateur de maturité, je suppose qu'effectivement, tout dépend du profil de la prépa et de ceux qui la fréquentent. J'ai pour ma part passé deux années (je ne compte pas mon semi-cubage atypique) inoubliables et décisives en compagnie de camarades ET de professeurs qui étaient tout sauf conventionnels et conformistes. Et pourtant, c'était un lycée parisien.
Curieusement mon élève de 3eme le plus mature, le plus censé et celui qui fait les réflexions les plus pertinentes...est aussi celui qui lit les Misérables. Sans doute l'effet du hasard! Quant à l'apprentissage de méthodes, acquisition d'une culture etc. cela peut faire gagner pas mal d'années intellectuellement. Cela peut être décisif au moment des concours.
Personnellement, je n'ai pas fait de prépa, je pense que cela ne m'aurait pas convenu du tout! Mais je défends ardemment leur principe.
Et sinon, s'il y a bien une chose qui fait mûrir, je pense, en général et en classe prépa en particulier, c'est d'être confronté à ses limites et de se voir signifié ce que l'on vaut vraiment. (Oui, je sais, certains m'objecteront qu'il y a l'art et la manière, mais arrive un moment où il faut bien sortir de l'enfance ou de l'adolescence, non?)
A ce jeu-là, Maître Muglioni ne mâchait pas ses mots à notre égard et je me souviens des réactions outrées de certains de mes camarades, par quoi je leur répondais que leur réaction à elle seule prouvait qu'il avait raison et qu'au lieu de geindre, il valait mieux remédier aux lacunes qu'il avait, bien légitimement, pointées... :diable:
- JohnMédiateur
Le titre de l'article a été changé.
Il est désormais le suivant : "La classe prépa, ce n’est pas toujours le bagne ".
http://www.20minutes.fr/societe/1392381-la-classe-prepa-c-est-pas-le-bagne
Il est désormais le suivant : "La classe prépa, ce n’est pas toujours le bagne ".
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- MoonchildSage
Mais est-il plus mature parce qu'il lit les Misérables ou lit-il les Misérables parce qu'il est plus mature ?philann a écrit:Curieusement mon élève de 3eme le plus mature, le plus censé et celui qui fait les réflexions les plus pertinentes...est aussi celui qui lit les Misérables.
Il paraît que les choses ont un peu évolué depuis que j'y suis passé, mais ce que j'ai vu des CPGE scientifiques c'est qu'on y concentre des matheux plus ou moins neuneus sur le plan relationnel (je ne m'exclus pas du lot) pour qu'ils se lancent dans une grande course à l'échalote.PauvreYorick a écrit:C'est bien sûr différent dans les CPGE scientifiques ou commerciales, où les écoles à intégrer sont beaucoup plus nombreuses et où n'en intégrer aucune ne signifie, du coup, pas la même chose.
- e-WandererGrand sage
C'est tout moi, ça ! :lol: Je suis convaincu que j'ai réussi ce concours parce que je suis, fondamentalement, joueur. J'avais des condisciples plus cultivés, plus travailleurs, plus subtils (qui ont intégré ou pas), mais je suis sûr que personne n'était aussi joueur que moi. Je joue à tout et à n'importe quoi, des jeux les plus sérieux (go, échecs) aux plus idiots. J'inclus aussi le sport, naturellement : même pour un footing ou une séance de piscine, je me fixe un challenge de temps ou de distance. Sinon je m'embête. Au rugby, je jouais tout naturellement 3e ligne, le poste où on passe son temps à faire dégringoler les autres et où, contrairement à ce qu'on pense parfois, tout se joue au mental : le type a beau être costaud, lancé en pleine course, si on a décidé qu'il va dégringoler, il dégringole.PauvreYorick a écrit:Personnellement j'ai un excellent souvenir de la prépa (il m'est même arrivé ponctuellement de regretter de n'avoir pas khûbé, c'est dire), mais je connais également une foultitude d'anciens élèves de prépa qui n'ont intégré aucune école et qui partagent cet excellent souvenir et témoignent de la reconnaissance à cette institution.
Particulièrement dans les CPGE littéraires, « échouer en prépa », je ne sais pas trop ce que ça veut dire (à part, peut-être, s'être imposé « pour rien » [croit-on] des efforts que l'on a détesté faire) : bien sûr, on l'a mauvaise quand on est deux ou trois fois de suite premier collé après les oraux d'Ulm, par exemple ; mais je crois que la grande majorité des élèves des CPGE littéraires n'envisagent l'ENS que comme une cerise sur le gâteau, c'est-à-dire un surcroît de réussite évidemment souhaitable, au terme d'un jeu auquel il convient de jouer sérieusement, mais qui n'est pas l'essentiel (bon, certains élèves d'Achquatre et d'Ellelgé prennent la chose autrement ; certains). J'étais dans ce cas, en tout cas ; et n'ai personnellement commencé à envisager réellement et sérieusement la possibilité d'intégrer que le matin des résultats. En aucun cas je n'aurais considéré un échec au concours comme un « échec en prépa ».
C'est bien sûr différent dans les CPGE scientifiques ou commerciales, où les écoles à intégrer sont beaucoup plus nombreuses et où n'en intégrer aucune ne signifie, du coup, pas la même chose.
Je suis entré en prépa sans rien savoir de la rue d'Ulm, simplement parce que les profs de lycée m'avaient dit que c'était une bonne formation et que je trouvais bien de continuer sur une voie généraliste (je n'avais pas encore d'idée d'orientation très précise). Mais en arrivant, on m'a dit qu'il y avait un concours au bout. Concours = jeu. :aah: Je suis très gentil, très serviable, je n'ai jamais fait de coup tordu à quiconque, je ne triche pas au jeu. Mais si je joue, je joue. Même perdre exprès pour faire gagner un gamin, j'ai du mal… Mais paradoxalement, même si on a cette mentalité-là, ce n'est qu'un jeu, il y a toujours de la distance : c'est ce qui fait que je ne me suis jamais formalisé après une mauvaise note ou une remarque désobligeante. Il y a des khâgneux qui se rêvent en écrivains, qui ont l'impression de jouer leur vie dès qu'ils écrivent une ligne, qui conçoivent chaque dissertation comme le Grand Œuvre : pour eux, c'est destructeur car ils se sentent jugés en tant que personne. C'est une menace à laquelle échappent totalement les "joueurs". Le prof, c'est l'entraîneur : il est par définition dans notre camp.
- toniakrogerNiveau 5
quand j'utilisais l'expression "échouer en prépa ", je pensais à ceux qui ne sont pas autorisés à passer en 2e année, en khâgne donc dans le cas de Fioraso.
Il est évident que quelqu'un qui fait 2 à 3 ans de HK et K et qui décroche sa L3 au bout ne fait pas partie de ceux qui ont échoué, même s'il n'a pas intégré une ENS
Il est évident que quelqu'un qui fait 2 à 3 ans de HK et K et qui décroche sa L3 au bout ne fait pas partie de ceux qui ont échoué, même s'il n'a pas intégré une ENS
- BoubouleDoyen
e-Wanderer a écrit:
C'est tout moi, ça ! :lol: Je suis convaincu que j'ai réussi ce concours parce que je suis, fondamentalement, joueur.
[...]
C'est une menace à laquelle échappent totalement les "joueurs". Le prof, c'est l'entraîneur : il est par définition dans notre camp.
Comme souvent, je trouve chez d'autres les mots que j'aimerais trouver seul ;-)
Et je crois que ta dernière phrase devrait être méditée par beaucoup beaucoup d'élèves/étudiants.
- DwarfVénérable
Je leur présente les choses ainsi : ils sont des sportifs qui se préparent à une compétition et je suis leur coach. S'ils écoutent les conseils et les appliquent, ils remporteront la victoire. Langage qui leur parle, en général (sauf feignasses invétérées).Bouboule a écrit:e-Wanderer a écrit:
C'est tout moi, ça ! :lol: Je suis convaincu que j'ai réussi ce concours parce que je suis, fondamentalement, joueur.
[...]
C'est une menace à laquelle échappent totalement les "joueurs". Le prof, c'est l'entraîneur : il est par définition dans notre camp.
Comme souvent, je trouve chez d'autres les mots que j'aimerais trouver seul ;-)
Et je crois que ta dernière phrase devrait être méditée par beaucoup beaucoup d'élèves/étudiants.
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