Conseils pour tenir en juin?

Ils sont terribles...
Et pensez à ma collègue et moi même qui sommes inspectées... Jeudi! Et oui, rien ne cloche à part que cela fait un mois que les élèves n'ont plus envie!   

musa a écrit: 
Rhô on dirait les miens... Et cet après-m, alors que je faisais cours sur le subjonctif (je sais ça vend du rêve), ils ont été tellement odieux que je leur ai donné trois verbes à conjuguer aux quatre temps du subjonctif pour les dernières 20 minutes; Et maintenant ça me fait un tas de torchons à corriger...  

Il ne faut pas te punir !!!

Tu as raison Marounette, j'ai eu tort de craquer !  :| 

Mais j'ai toujours raison!
Non, je plaisente.
Si j'ai bien retenu quelque chose de cette année, c'est d'évité de me punir en punissant mes élèves.

Deux conseils de classes de 4ème ce soir.
J'espère secrètement ne plus revoir certains élèves dès demain.

C'est mon rêve aussi, le conseil a lieu jeudi soir, et vendredi, il me manque la moitié de la classe car l'autre moitié est en formation PSC1. Si seulement ça pouvait motiver les plus pénibles à rester chez eux... Franchement, ça ressemble à peu près à tout sauf à des cours. Est-ce bien normal de devoir faire la police environ 40 minutes sur 55 minutes de cours (fourchette basse...) ? Et cela pour des choses aussi basiques que se taire et avoir une attitude décente (je ne parle même pas de travailler, ils prennent ça comme une agression depuis près de deux semaines quand je le leur demande...) ?

Pointàlaligne a écrit:

ainah a écrit:
En tout cas je mesure la chance que j'ai en vous lisant, ici le mot d'ordre de la direction c'est "virez les tous si il faut, on va les accueillir!!"

   je veux travailler là moi aussi !

Ici on a eu une note de service qui nous recommande ne pas trop exclure sous prétexte qu'on serait fatigués.   
On se sent soutenu, c'est incroyable !

+1 C'est la quadrature du cercle : on nous demande de continuer à bosser, de ne surtout pas faire de goûters ou de jeux (et je suis totalement d'accord avec cela) mais dans le même temps, on nous demande de ne pas exclure car c'est un jeu pour les élèves (qui se donnent rendez-vous à la vie scolaire désormais car ils font tout pour se faire exclure) et parce que la vie sco est débordée.
Bref, vivement le 4 juillet...  

plumedair a écrit:Ils sont terribles...
Et pensez à ma collègue et moi même qui sommes inspectées... Jeudi! Et oui, rien ne cloche à part que cela fait un mois que les élèves n'ont plus envie!   

   pour l'inspection au mois de juin.

Une inspection en juin  Bon courage en effet!

Ma fille, en collège privé a cours jusqu'au 24 juin. Je la connais, elle va vouloir venir pendant les deux dernières semaines me filer un "coup de main" dans ma classe. J'en suis déjà ravie!

plumedair a écrit:Ils sont terribles...
Et pensez à ma collègue et moi même qui sommes inspectées... Jeudi! Et oui, rien ne cloche à part que cela fait un mois que les élèves n'ont plus envie!   

Courage pour cette inspection !! Je t'envoie plein d'ondes positives à toi et à ta collègue !

Pour les tenir en juin (mais bon sang ça devient compliqué), je garde le théâtre pour la fin.

Ca permet deux choses:
1) de sortir de mon préfabriqué à 35°C le vendredi am, pour aller interpréter des scènes ou faire de l'impro dehors.
2) de les tenir malgré la fin des notes et les conseils de classe terminés. Plus de notes, certes, mais passer devant tout le monde sans avoir rien appris, là, ça coince. Le ridicule, à cet âge, ça marche mieux que le bâton et la carotte. Sachant qu'évidemment, je fais passer tout le monde, texte appris ou pas (les blancs sont des silences, c'est toujours bon à prendre).

J'essaye aussi de faire au moins trois sinon quatre trucs différents dans chaque heure de cours, histoire de ne pas leur laisser le temps de moufter.
J'alterne les études de texte (trèèèès courtes), les passages d'adaptations filmées, le recopiage de bilan au vidéoproj, les essais de mise en scène devant la classe.

Quand une classe débarque façon troupeau de zébus, je pique une gueulante éclair, et j'impose une minute zen, silence total, tête dans les bras yeux fermés. Le premier qui ouvre les yeux avant mon signal se retrouve dehors. C'est magique.

Bref, le mois de juin est un patchwork de 1001 petites recettes, émaillées d'une bonne cinquantaine de "ça me saoûle" soupirés façon tragédie grecque (on reste dans le sujet).
Pour l'instant ça marche. Plus que 13 jours...

J'en peux plus ... Je n'arrive plus à être patiente. Rien de très grave mais ils attendent que le temps passe et cherche à bavarder à tout va. Et moi j'ai l'impression de mordre au moindre truc, beaucoup trop. Je déteste ça, d'autant que le soir je ressasse et me trouve trop dire et injuste. Double peine : ça m'énerve la journée et me déprime le soir.

Pareil fifi...

En même temps, si tout le monde faisait cours, en juin, ce serait plus simple, non ?

Quatre heures de cours aujourd'hui : six rapports, et encore j'en ai un autre à écrire... Des gamins ultra-pénibles et mal élevés (encore plus que d'habitude) notamment dans ma 6° de l'enfer, celle-là même dans laquelle nous avons eu la joie de décerner, hier soir, des avertissements à environ 4/5 des élèves... Impossible de faire cours avec eux, ni de rien faire d'autre du reste : ils ont copié le manuel. Plus que quatre heures à les subir... Ils se croient déjà tous en vacances alors ils veulent manger en classe, et papoter, et "ça sert à rien de faire cours puisque le conseil est passé"... mais qu'ils restent donc chez eux ! "Et avec monsieur D (mon remplaçant) c'était mieux pis c'était pas comme ça pis on écrivait moins pis on l'écoutait..."
Les 5° pénibles m'ont déclaré que le dernier jour, on ne travaillait pas. Ce n'était même pas une question. Je les ai outrés en leur disant que le dernier jour, je ferais ce pour quoi je suis payée, à savoir cours.
Dans le collège, c'est la foire au slip... Des gamins qui se baladent partout, qui hurlent, qui viennent zyeuter dans les classes par les hublots comme des crétins, qui fichent des coups de pied dans les portes... Des dégradations (fenêtres cassées pour se faire la malle d'un cours :shock:), des boules puantes, enfin une ambiance détestable.
Pardon, j'avais juste besoin de le dire.

  

Mais que les parents les gardent et les éduquent !

Raoul, toutes mes compatissantes.

Rentrée en cours à 13h30 avec mes 4e, j'ai interrompu le cours à 13h50 (trop de bruit, pas possible de terminer une phrase sans devoir m'interrompre pour demander à l'un ou l'autre de se taire, se tenir correctement, se mettre en face de sa table, ouvrir son livre, cesser de jouer avec tout et n'importe quoi...). Je n'ai pas repris le cours avant la sonnerie à 14h25, et j'ai écrit un rapport circonstancié de deux pages.

Le plus drôle : une des plus pénibles, qui vient sans affaires, insolente, agressive, qui ne travaille pas, qui commence à râler sur le mode "Ouah ! mais on fait rien là !" (parce que d'habitude tu fais quelque chose ?).

Comment je tiens ? Il me reste deux heures en classe entière, et trois des plus pénibles seront hors de ma vue durant un temps. Je bénis ma convoc pour le bac.

Honnêtement, faut vous mettre un peu à la place des gamins, ils ont subi une année scolaire, ils ne sont plus motivés par les notes (ne me dîtes pas que vous n'étiez pas (au moins en partie) motivés par les notes), et il fait chaud dehors donc ça ne donne pas vraiment envie de travailler. Pourquoi ne pas leur montrer un film en rapport avec la séquence, plutôt que de vouloir absolument faire cours jusqu'au dernier jour?

Pour plusieurs raisons :
- je ne suis pas ouvreuse mais professeur de français, je ne vais pas passer mon mois de juin à passer des films.
- il manque aux classes que j'ai actuellement près de la moitié de leur année en français (et ce n'est pas une exagération), pour des raisons diverses et variées. Je vais au moins tenter, dans la mesure de ce qui est possible, de plâtrer un peu les dégâts.

On n'est pas là pour acheter la paix sociale dans nos classes, mais pour enseigner. Nous aussi nous avons eu une année plus ou moins difficile, nous aussi nous sommes fatigués, nous aussi nous avons chaud dans nos salles. Et donc ? On laisse tomber ?

Hermione0908 a écrit:Pour plusieurs raisons :
- je ne suis pas ouvreuse mais professeur de français, je ne vais pas passer mon mois de juin à passer des films.
- il manque aux classes que j'ai actuellement près de la moitié de leur année en français (et ce n'est pas une exagération), pour des raisons diverses et variées. Je vais au moins tenter, dans la mesure de ce qui est possible, de plâtrer un peu les dégâts.

On n'est pas là pour acheter la paix sociale dans nos classes, mais pour enseigner. Nous aussi nous avons eu une année plus ou moins difficile, nous aussi nous sommes fatigués, nous aussi nous avons chaud dans nos salles. Et donc ? On laisse tomber ?

C'est pas faux, mais penses-tu qu'ils apprennent vraiment vu le contexte (peu de motivation, ils ne vont probablement pas relire leurs cours comme il n'y a plus de contrôles)? Pourquoi pas essayer de faire des activités plus ludiques? Et puis il ne reste plus beaucoup d'heures de cours avec le brevet/bac(?) qui approche, donc c'est pas comme si tu ne passais que des films pendant tout un mois.

Après je dis ça, mais je montre un film qu'aux deux dernières heures de cours - je vais passer deux oraux la semaine prochaine donc je finis plus tôt que les autres.

Chertea a écrit:C'est pas faux, mais penses-tu qu'ils apprennent vraiment vu le contexte (peu de motivation, ils ne vont probablement pas relire leurs cours comme il n'y a plus de contrôles)? Pourquoi pas essayer de faire des activités plus ludiques? Et puis il ne reste plus beaucoup d'heures de cours avec le brevet/bac(?) qui approche, donc c'est pas comme si tu ne passais que des films pendant tout un mois.

Ouais enfin dans ce cas c'était pas la peine de s'ennuyer un CAPES ou un CRPE ^^

Les enseignants sont pas animateurs de centre aéré ! Si ils ne sont pas motivés pour aller en cours, ils peuvent rester chez eux et pas faire chier le peuple.

Et je le dis clairement : si il y avait bien un truc qui me faisait chier au plus haut point au collège, c'était de me lever à 6h30 pour finalement regarder un film. Heureusement que c'était très rare.

Si on les conforte dans l'idée que le mois de juin c'est animations ludiques, ça devient extrêmement difficile de les mobiliser déjà à partir du mois de mai.
Ça fait 15 jours que mes élèves me sortent : "C'est la fin de l'année !" Eh bien non ! Je m'inscris en faux, conseils passés ou non, notes arrêtées ou non. A un moment, il faut être cohérent, on se plaint de la démobilisation, mais on l'entretient en devenant plus coulant ? Et encore une fois, je prêche pour ma paroisse, mais les élèves que j'ai actuellement ont un retard abyssal. Il est donc hors de question que je les laisse batifoler, par respect pour eux et pour mon enseignement.

Chertea a écrit:Honnêtement, faut vous mettre un peu à la place des gamins, ils ont subi une année scolaire, ils ne sont plus motivés par les notes (ne me dîtes pas que vous n'étiez pas (au moins en partie) motivés par les notes), et il fait chaud dehors donc ça ne donne pas vraiment envie de travailler. Pourquoi ne pas leur montrer un film en rapport avec la séquence, plutôt que de vouloir absolument faire cours jusqu'au dernier jour?

Je ne suis pas payée pour passer des films aux élèves mais pour leur faire cours. A la limite, si j'avais terminé le programme, je me poserais peut-être la question. Comme ce n'est pas le cas, j'estime que mes élèves ont encore des choses à apprendre. On est le 12 juin, pas le 3 juillet, l'année n'est pas encore terminée en collège.

Enfin, nous c'est fin des cours le 20, la dernière semaine, les élèves seront accueillis pour des animations faites par les surveillants pendant que nous, on sera en réunions-formations. Oui, une semaine de réunions, ça me réjouit d'avance. Donc, là je tiens encore mais la semaine prochaine, il y aura quelques films. Mais Persepolis en 3ème, des nouvelles de Maupassant en 4ème, et une pièce pour les 5eme. Ce que je fais cette semaine, c'est m'user la santé en pleine cagna dans une salle sans air face à des gamins au mieux affalés en train de s'éventer et bavarder.

Je tiens encore le coup pour le moment. J'ai annoncé aux élèves que dès les conseils passés, j'attaquerai les révisions de grammaire: fiches et exercices pour tous ! Fallait voir leur tête quand j'ai annoncé la chose. Les conseils étaient mardi, grammaire dès aujourd'hui. Je ne suis pas certaine d'avoir beaucoup d'élèves de 3ème demain  :lol: 

J'ai bossé jusqu'à la dernière séance avec toutes mes classes. Pour les terminales, lors de la dernière séance, j'ai passé deux vidéos en rapport avec le programme. Seul un tiers des élèves étaient intéressés. Les autres étaient déjà clairement en vacances. J'ai essayé, après la première vidéo, de faire des révisions en me basant dessus. Idem. Un tiers intéressé, les autres n'étaient présents que physiquement. Ca n'est pas comme s'il y avait le bac dans quelques jours!!!! Certains m'ont même dit, la veille de la fin des cours que si je disais clairement qu'on travaillait le vendredi, je n'aurai quasiment personne. Franchement, j'ai halluciné. Mais bon, même si la dernière séance n'était pas du cours de façon purement formelle, on a quand même bossé...enfin ceux qui étaient attentifs ont bossé. Les autres sont assez grands pour savoir ce qu'ils font, donc ils se débrouillent. S'ils se plantent, je n'irai pas m'en émouvoir vu leur attitude.

Chertea a écrit:
Honnêtement, faut vous mettre un peu à la place des gamins, ils ont subi une année scolaire, ils ne sont plus motivés par les notes (ne me dîtes pas que vous n'étiez pas (au moins en partie) motivés par les notes), et il fait chaud dehors donc ça ne donne pas vraiment envie de travailler. Pourquoi ne pas leur montrer un film en rapport avec la séquence, plutôt que de vouloir absolument faire cours jusqu'au dernier jour?

Wow !

Si je résume tes propos, les élèves "subissent" les années scolaires, ne sont motivés que par les notes et en juin ils n'ont pas envie de travailler car il fait trop chaud (on dirait une vieille pub pulco) ; par conséquent, faire cours jusqu'au dernier jour, c'est du n'importe quoi, mieux vaut leur "montrer" un film en rapport avec la "séquence".

Bon, ben non, hein.
Mes élèves auront des cours et nous finirons le programme, point barre.
Ceux qui considèrent que l'école est un centre aéré peuvent rester chez eux si leurs parents les autorisent à le faire.

Ces gamins (ou des frères, sœurs, etc.) reviennent en septembre; comment voulez-vous que l'on soit crédible devant eux et devant leurs familles si on accepte de leur part un comportement totalement déplacé en fin d'année scolaire ?