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- arcencielGrand Maître
Voilà! Itou paraît-il et sévère et juste qu'on dit aussi...Volubilys a écrit:Donc soit on est gentil et laxiste, soit on est autoritaire et méchant?
youpi!
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, je suis donc gentille. Je suis une gentille maîtresse autoritaire, c'est tout.
(lors d'une équipe éducative dernièrement, j'ai appris que j'étais cadrante)
- ycombeMonarque
Appeler ça «autorité naturelle», ça renvoie au don: tu es doué ou tu n'es pas doué et tu ne peux rien y faire. Qu'on puisse améliorer sa gestion de classe par un travail spécifique est une réalité, l'autorité peut s'acquérir, s'améliorer en la travaillant.Carabas a écrit:Oui alors ça, c 'est généralement ce que disent les gens qui en ont.Fafnir a écrit:Pour moi l'autorité naturelle est un mythe. Clairement.
Le problème de cette autorité naturelle, c'est que quand on en a, on n'en est pas conscient, mais quand on n'en a pas, on le voit très vite...
L'autorité naturelle, c'est le truc que n'a pas le prof qui se fait bordéliser.
D'une manière générale, dans n'importe quel domaine, on peut avoir cette idée comme quoi il y a le «don» ou pas, et baisser les bras «je ne suis pas doué», ou penser que l'échec est juste une information et travailler pour s'améliorer. C'est ce que Carol Dwek appelle les «états d'esprit» (son livre est traduit en français).
- AlExpert spécialisé
Ce que voulait dire la personne qui se disait "trop gentil", c'est qu'elle a peur de punir, à mon avis. Peur des élèves, de leurs réactions (de rejet), trop besoin d'être aimé. Et ça donne effectivement 0 autorité, 0 crédibilité, la catastrophe. J'ai connu plusieurs très jeunes profs qui "n'osaient" pas être fermes (= "être trop gentil"). Même pour moi c'est parfois difficile, comme dit plus haut je me fais avoir parce qu'au bout du compte, j'ai encore besoin que ça finisse par se passer harmonieusement. Du coup quand la classe ou un élève à problème s'est calmé(e), j'ai du mal à re-dégainer de suite l'arsenal de sanctions quand elle / il redérape. Récemment on m'a fait comprendre que c'était une fragilité, d'avoir ce besoin là (à tout prix, avoir une bonne relation avec tous les élèves...) ; que les élèves le sentent (inconsciemment, et ça suffit largement!) et qu'ils ont donc "un levier" pour me faire ch... et pourquoi s'en priveraient-ils ?
J'ai compris ça, mais je ne sais pas trop quoi faire pour avoir moins besoin de cette relation privilégiée et harmonieuse à l'autre. Du coup y a des classes où c'est génial, où je sors de chaque cours comblée , et des classes où c'est l'horreur, où je me fait balader... et où je me sens malheureuse. Je sais que c'est un problème de distance, je n'ai pas encore trouvé la bonne avec toutes les classes.
Il y a un autre phénomène : une classe se positionne très vite, en début d'année, et généralement ne va pas être immonde avec 100% des profs. Ils "sélectionnent" plus ou moins consciemment leurs souffre-douleurs de l'année... et pour être du "bon côté", mieux vaut en effet être solidement implanté dans l'établissement (bénéficier du bouche à oreilles...) ou arriver à en donner l'illusion, ce qui est quelque peu délicat quand on débarque après la rentrée pour un remplacement je me pose encore beaucoup de questions sur "l'adoption" du prof par les élèves, comment faire pour quasi à chaque coup recréer cette adhésion miraculeuse qui fait reconnaitre l'autorité... :| parce que là j'ai été adoptée, pas vraiment côté "souffre douleur", mais plutôt comme une petite polly-pocket qu'on s'amuse à faire tourner en bourrique...et in fine, avec renfort de menaces & sanctions & CPE-parents, qu'on finit par respecter/écouter/craindre trèstrès vaguement
J'ai compris ça, mais je ne sais pas trop quoi faire pour avoir moins besoin de cette relation privilégiée et harmonieuse à l'autre. Du coup y a des classes où c'est génial, où je sors de chaque cours comblée , et des classes où c'est l'horreur, où je me fait balader... et où je me sens malheureuse. Je sais que c'est un problème de distance, je n'ai pas encore trouvé la bonne avec toutes les classes.
Il y a un autre phénomène : une classe se positionne très vite, en début d'année, et généralement ne va pas être immonde avec 100% des profs. Ils "sélectionnent" plus ou moins consciemment leurs souffre-douleurs de l'année... et pour être du "bon côté", mieux vaut en effet être solidement implanté dans l'établissement (bénéficier du bouche à oreilles...) ou arriver à en donner l'illusion, ce qui est quelque peu délicat quand on débarque après la rentrée pour un remplacement je me pose encore beaucoup de questions sur "l'adoption" du prof par les élèves, comment faire pour quasi à chaque coup recréer cette adhésion miraculeuse qui fait reconnaitre l'autorité... :| parce que là j'ai été adoptée, pas vraiment côté "souffre douleur", mais plutôt comme une petite polly-pocket qu'on s'amuse à faire tourner en bourrique...et in fine, avec renfort de menaces & sanctions & CPE-parents, qu'on finit par respecter/écouter/craindre trèstrès vaguement
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- VolubilysGrand sage
Il faut être aussi autoritaire en maternelle qu'ailleurs, ce n'est pas car ils sont petits qu'ils faut laisser faire n'importe quoi et ne pas se faire obéir, l'autorité ne se joue pas de la même manière qu'avec des collégiens c'est sûr, mais si on est "trop gentil" (selon l'expression) en maternelle, on se fait bouffer tout de suite, et c'est violent une classe de petits hors contrôle!dandelion a écrit:En maternelle et dans les premières années de primaire il faut vraiment être gentil. La relation aux élèves est différente.
Je me dis qu'en même qu'en Arts Plastiques ou en musique, il doit être plus délicat d'avoir de l'autorité, compte tenu du peu de poids que l'on accorde symboliquement à ces disciplines et de la nature même de l'organisation du travail (et des difficultés liées au nombre d'élèves suivis comme relevé plus haut).
J'ai eux des maternelles pendant... pfffff.... longtemps, et c'est eux qui m'ont forcé à bosser mon autorité, pour devenir autoritaire en classe.
J'ai aussi cette réputation d'être très cadrante, c'est même dans mon rapport d'inspection. C'est une qualité dit comme ça.arcenciel a écrit:Voilà! Itou paraît-il et sévère et juste qu'on dit aussi...Volubilys a écrit:Donc soit on est gentil et laxiste, soit on est autoritaire et méchant?
youpi!
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, je suis donc gentille. Je suis une gentille maîtresse autoritaire, c'est tout.
(lors d'une équipe éducative dernièrement, j'ai appris que j'étais cadrante)
Une personne que l'on dit autoritaire, par contre, est considéré comme étant un dictateur, une personne horrible, méchante et cruelle.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- moritoriaNiveau 2
c'est la ou on reconnais l'autorité naturelle justement: quand ça fait marrer les élèves, c'est qu'on n'en a aucune. Pareil pour le regard de tueur.Tyler26 a écrit:Je reste toujours convaincu qu'une bonne gueulante bien théâtrale ou un regard de tueur peuvent permettre de gagner un temps fou.
Cela dit vous avez réussi un peu à nuancer mon opinion et je commence à comprendre que l'intelligence du cours et l'énergie déployée à les faire réussir peuvent asseoir une certaine autorité.
Ce qui est difficile en arts plastiques c'est de leur montrer qu'on apprend des choses (œuvres, vocabulaires, concepts artistiques...) et qu'on travaille des compétences, des savoir-être...
Je pense que c'est une facette du problème non négligeable et que je vais plutôt me focaliser la-dessus tout en continuant à sanctionner froidement les dépassements de limites. L'autre grand problème c'est qu'on a environ 20 classes (soit environ 500 élèves) et que c'est épuisant de tout punir tous le temps ! D'où l’intérêt peut-être de faire le forcing en début d'année ?
- User5899Demi-dieu
Perso, je suis très sympa, mais je ne lâche jamais rien et je suis très cadrant, comme vous dites. Pourtant, ma réputation est celle d'un dictateur, et on m'a encore rapporté que des élèves de 3e ont demandé à leur PP si j'avais toujours des 2e...Volubilys a écrit:Une personne que l'on dit autoritaire, par contre, est considéré comme étant un dictateur, une personne horrible, méchante et cruelle.
Ben c'est confortable, mais je n'ai pas l'impression d'être un dictateur.
- Tyler26Niveau 1
Al a écrit:Ce que voulait dire la personne qui se disait "trop gentil", c'est qu'elle a peur de punir, à mon avis. Peur des élèves, de leurs réactions (de rejet), trop besoin d'être aimé. Et ça donne effectivement 0 autorité, 0 crédibilité, la catastrophe. J'ai connu plusieurs très jeunes profs qui "n'osaient" pas être fermes (= "être trop gentil"). Même pour moi c'est parfois difficile, comme dit plus haut je me fais avoir parce qu'au bout du compte, j'ai encore besoin que ça finisse par se passer harmonieusement. Du coup quand la classe ou un élève à problème s'est calmé(e), j'ai du mal à re-dégainer de suite l'arsenal de sanctions quand elle / il redérape. Récemment on m'a fait comprendre que c'était une fragilité, d'avoir ce besoin là (à tout prix, avoir une bonne relation avec tous les élèves...) ; que les élèves le sentent (inconsciemment, et ça suffit largement!) et qu'ils ont donc "un levier" pour me faire ch... et pourquoi s'en priveraient-ils ?
J'ai compris ça, mais je ne sais pas trop quoi faire pour avoir moins besoin de cette relation privilégiée et harmonieuse à l'autre. Du coup y a des classes où c'est génial, où je sors de chaque cours comblée , et des classes où c'est l'horreur, où je me fait balader... et où je me sens malheureuse. Je sais que c'est un problème de distance, je n'ai pas encore trouvé la bonne avec toutes les classes.
Il y a un autre phénomène : une classe se positionne très vite, en début d'année, et généralement ne va pas être immonde avec 100% des profs. Ils "sélectionnent" plus ou moins consciemment leurs souffre-douleurs de l'année... et pour être du "bon côté", mieux vaut en effet être solidement implanté dans l'établissement (bénéficier du bouche à oreilles...) ou arriver à en donner l'illusion, ce qui est quelque peu délicat quand on débarque après la rentrée pour un remplacement je me pose encore beaucoup de questions sur "l'adoption" du prof par les élèves, comment faire pour quasi à chaque coup recréer cette adhésion miraculeuse qui fait reconnaitre l'autorité... :| parce que là j'ai été adoptée, pas vraiment côté "souffre douleur", mais plutôt comme une petite polly-pocket qu'on s'amuse à faire tourner en bourrique...et in fine, avec renfort de menaces & sanctions & CPE-parents, qu'on finit par respecter/écouter/craindre trèstrès vaguement
C'est vrai, j'ai l'impression que c'est un peu ça pour moi, bien que je ne m'en rende pas vraiment compte.
J'ai tout de même progressé en essayant de rester moi-même : c'est-à-dire "bienveillant" tout en sanctionnant quand il faut (la fameuse main de fer dans un gant de velours). J'essaye mais je n'y arrive pas tout le temps et avec tout le monde. En plus c'est usant, chronophage et pas forcément efficace... J'ai l'impression que la bienveillance, avec certains élèves est interprétée comme une faiblesse (tant cette notion leur est inconnue...)
C'est pour cela que j'aimerais avoir de l'autorité naturelle pour pouvoir leur parler un langage qui comprenne !
- nuagesGrand sage
Reine Margot a écrit:Encore faut-il, aussi, ne pas être trop agacé ou excèdé par ce permanent travail d'éducation (punir, reprendre, faire des remarques...)
En effet, pour moi cela n'a aucun intérêt et si notre travail consiste à "éduquer" au lieu d'enseigner je laisserai volontiers ma place d'enseignante à des éducateurs, par nature , par goût et par choix personnel.
- moritoriaNiveau 2
La pire des situations: être prof sans autorité naturelle, parce que, non, désolée, ça n'est pas un mythe, dans un collège ou il y a une administration totalement incompétente ou, pire encore, qui soutient les eleves contre les profs. Comment on fait dans ce cas?
- CarabasVénérable
Voilà, c'est ça. Et c'est ce que ne comprennent pas les gens qui en ont.moritoria a écrit:c'est la ou on reconnais l'autorité naturelle justement: quand ça fait marrer les élèves, c'est qu'on n'en a aucune. Pareil pour le regard de tueur.Tyler26 a écrit:Je reste toujours convaincu qu'une bonne gueulante bien théâtrale ou un regard de tueur peuvent permettre de gagner un temps fou.
Cela dit vous avez réussi un peu à nuancer mon opinion et je commence à comprendre que l'intelligence du cours et l'énergie déployée à les faire réussir peuvent asseoir une certaine autorité.
Ce qui est difficile en arts plastiques c'est de leur montrer qu'on apprend des choses (œuvres, vocabulaires, concepts artistiques...) et qu'on travaille des compétences, des savoir-être...
Je pense que c'est une facette du problème non négligeable et que je vais plutôt me focaliser la-dessus tout en continuant à sanctionner froidement les dépassements de limites. L'autre grand problème c'est qu'on a environ 20 classes (soit environ 500 élèves) et que c'est épuisant de tout punir tous le temps ! D'où l’intérêt peut-être de faire le forcing en début d'année ?
"Moi, je n'ai pas d'autorité, voyons! Je pousse une bonne gueulante de temps en temps, je les cadre bien et c'est bon..." Si c'est marche, c'est qu'on a bien de l'autorité.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- CasparProphète
Oui, mais ça se travaille aussi, et il faut parfois aller un peu à l'encontre de son caractère, et le fait d'être dans un établissement depuis plusieurs années aide beaucoup.
- dandelionVénérable
Je ne voulais pas dire qu'il ne fallait pas faire preuve d'autorité (surtout en maternelle où comme tu le soulignes ça se travaille sur la durée, d'autant qu'ils oublient vite...), je voulais simplement dire qu'il fallait une autre forme de patience, gentillesse, bienveillance, émerveillement. L'affectif est toujours présent dans le secondaire, et même le supérieur (j'ai tendance à penser qu'on fait un petit effort supplémentaire pour un enseignant que l'on apprécie) mais c'est différent. J'avoue que pour moi 'gentil' est une qualité (même si j'ai jubilé intérieurement lorsque lors d'un remplacement la cafteuse de service m'a dit que les autres me trouvaient méchante). J'ai eu des profs réellement méchants, et, certes, l'ordre régnait dans leur classe, mais pour moi ce n'étaient pas de bons enseignants. J'ai aussi eu l'espèce cadrante et bienveillante, et je préfère (c'est aussi mon objectif en tant que parent, être aimante et cadrante, gentille mais avec des principes).Volubilys a écrit:Il faut être aussi autoritaire en maternelle qu'ailleurs, ce n'est pas car ils sont petits qu'ils faut laisser faire n'importe quoi et ne pas se faire obéir, l'autorité ne se joue pas de la même manière qu'avec des collégiens c'est sûr, mais si on est "trop gentil" (selon l'expression) en maternelle, on se fait bouffer tout de suite, et c'est violent une classe de petits hors contrôle!dandelion a écrit:En maternelle et dans les premières années de primaire il faut vraiment être gentil. La relation aux élèves est différente.
Je me dis qu'en même qu'en Arts Plastiques ou en musique, il doit être plus délicat d'avoir de l'autorité, compte tenu du peu de poids que l'on accorde symboliquement à ces disciplines et de la nature même de l'organisation du travail (et des difficultés liées au nombre d'élèves suivis comme relevé plus haut).
J'ai eux des maternelles pendant... pfffff.... longtemps, et c'est eux qui m'ont forcé à bosser mon autorité, pour devenir autoritaire en classe.J'ai aussi cette réputation d'être très cadrante, c'est même dans mon rapport d'inspection. C'est une qualité dit comme ça.arcenciel a écrit:Voilà! Itou paraît-il et sévère et juste qu'on dit aussi...Volubilys a écrit:Donc soit on est gentil et laxiste, soit on est autoritaire et méchant?
youpi!
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, je suis donc gentille. Je suis une gentille maîtresse autoritaire, c'est tout.
(lors d'une équipe éducative dernièrement, j'ai appris que j'étais cadrante)
Une personne que l'on dit autoritaire, par contre, est considéré comme étant un dictateur, une personne horrible, méchante et cruelle.
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