Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- CherteaNiveau 9
Je pense pas que faire la tête soit une bonne idée, je l'ai fait et les élèves interprètent ton manque d'enthousiasme par "le prof a pas envie d'être là alors pourquoi l'écouter/travailler?".
- Raoul VolfoniGrand sage
Reine Margot a écrit:ça dépend des gens, certains sont très réservés dans la vie mais face à une classe savent donner le change. En fait je pense que ce qui compte surtout c'est le sentiment de légitimité, de se sentir à sa place en tant que prof, et qu'on est en droit d'exiger du respect de sa classe. Et pour cela pas forcément besoin d'en faire des tonnes, les élèves le sentent.
Je ne sais pas quelle est ta situation, mais si tu n'as pas encore passé le concours, je te conseille de faire des vacations (les rectorats sont en grande pénurie de profs, on t'accueillera à bras ouverts) car ce n'est qu'une fois face à une classe (la tienne, pas celle d'un tuteur en stage d'observation) que tu sauras si tu t'y sens bien.
Je suis entièrement d'accord avec ce que j'ai mis en gras. Je n'ai pas d'"autorité naturelle", je suis quelqu'un très (trop ?) conciliant mais j'ai fait un gros travail sur moi-même : depuis quelque temps, je m'affirme bien plus facilement et je n'ai plus peur de m'imposer en classe, tout simplement parce que j'ai intégré le fait que je suis prof et que je peux donc légitimement commander dans la classe. Je ne cède plus comme je l'aurais fait avant, je ne sors pas de cours avec des frustrations (j'aurais dû punir Machin, coller Truc...) comme les années précédentes où j'avais l'impression de me faire bouffer.
Et lorsque j'hésite sur la conduite à tenir, je repense à certaines discussions lues ici et en général ça m'aide à me décider (que ferait Cripure à ma place ? question-type que je me pose dans ces moments, car sa rigueur me semble être une excellente ligne de conduite - merci à lui d'ailleurs et à tous les autres Néos qui partagent leur expérience et leurs conseils sur ce forum, j'y trouve une aide précieuse).
- LilypimsGrand sage
Je suis d'accord sur la question du sourire. Les classes avec lesquelles j'ai eu les meilleures relations sont celles qui m'ont vue arriver hilare le jour de la rentrée ( trompée de salle et même de classe). Faire la tête n'est pas forcément la bonne solution.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- MélisandeNeoprof expérimenté
Quand on est prof débutant, on vit sur ses propres souvenirs DU PROF génial qu'on a connu étant élève et qu'on regardait avec des yeux admiratifs. On cherche à devenir ce prof-là qui nous sert de modèle, à faire briller dans les yeux de ses élèves cette étincelle d'admiration et d'amour... et on se vautre laborieusement !
C'est paradoxal : pour devenir ce prof aimé et respecté de ses élèves, il faut, justement, ne rechercher ni amour ni reconnaissance de la part des élèves. Il faut se convaincre et arriver en classe avec cette conviction qu'on est un PROF, qu'on est là pour leur APPRENDRE DES CHOSES, pour ENSEIGNER, et que toute attitude, intervention gênant cet apprentissage doit être sanctionné. On ne recherche pas l'amour des élèves, mais on cherche à leur apprendre des choses (par la contrainte s'il le faut). Et c'est là que les élèves vous respecteront car vous ferez ce pour quoi vous êtes là. La reconnaissance et le respect des élèves pour le prof ne doit pas être un but, un objectif, c'est juste une conséquence d'un bon enseignement, qui est le véritable objectif à atteindre.
Quand on a compris cela, qu'on a suffisamment pris de distance avec l'opinion des élèves sur soi, et qu'on se consacre en priorité à leur enseigner quelque chose (et non à gagner leur respect, leur admiration ou leur amour), c'est là qu'on l'obtient !
"L'amour est enfant de bohème, il n'a jamais jamais connu de lois..."
C'est paradoxal : pour devenir ce prof aimé et respecté de ses élèves, il faut, justement, ne rechercher ni amour ni reconnaissance de la part des élèves. Il faut se convaincre et arriver en classe avec cette conviction qu'on est un PROF, qu'on est là pour leur APPRENDRE DES CHOSES, pour ENSEIGNER, et que toute attitude, intervention gênant cet apprentissage doit être sanctionné. On ne recherche pas l'amour des élèves, mais on cherche à leur apprendre des choses (par la contrainte s'il le faut). Et c'est là que les élèves vous respecteront car vous ferez ce pour quoi vous êtes là. La reconnaissance et le respect des élèves pour le prof ne doit pas être un but, un objectif, c'est juste une conséquence d'un bon enseignement, qui est le véritable objectif à atteindre.
Quand on a compris cela, qu'on a suffisamment pris de distance avec l'opinion des élèves sur soi, et qu'on se consacre en priorité à leur enseigner quelque chose (et non à gagner leur respect, leur admiration ou leur amour), c'est là qu'on l'obtient !
"L'amour est enfant de bohème, il n'a jamais jamais connu de lois..."
- Reine MargotDemi-dieu
Encore faut-il, aussi, ne pas être trop agacé ou excèdé par ce permanent travail d'éducation (punir, reprendre, faire des remarques...) ce qui est très vite ressenti par les élèves, qui s'en donnent à coeur joie même si on punit et qu'on ne tolère pas...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Fesseur ProGuide spirituel
Ca c'est le métier.
_________________
Pourvu que ça dure...
- PabloPEExpert
Je fonctionne exactement pareil.*Fifi* a écrit:A mes yeux tout dépend de ce qu'on accepte ou pas.
Pour ma part, je souris, je fais des blagues, beaucoup d'ironie mais voilà, après on bosse et je ne supporte pas qu'on parle en même temps que moi ou qu'un autre élève. Donc je ne tolère aucun bavardage quand on met les idées en commun.
Ça veut pas dire que je crie, ça veut dire que je fais une remarque à chaque fois, quitte à rappeler de temps en temps les règles de politesse. Je sais que j'ai des classes bien plus calmes que d'autres collègues, juste parce que eux attendent que les gamins se régulent seuls et autorisent bien plus de choses.
Je pense qu'avec des classes lambda, on peut sourire, faire une blague, de l'ironie et ensuite ne tolérer aucun bavardage/marque d'inattention. Pour moi s'ils bavardent quand un répond à une question, c'est un manque de respect. Et je ne le tolère pas.
Quand on sait ce qu'on tolère et ce qu'on ne tolère pas, ça permet de mettre des limites aux élèves. Chacun est différent, il faut savoir ce qu'on peut accepter et ce qu'on refuse pour faire un cours convenable.
(Après je parle de classes sans gros gros problème de discipline).
_________________
"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- ChocolatGuide spirituel
Tyler26 a écrit:Bonjour,
Je sais que la question a déjà été débattue mais j'aimerais avoir de nouveaux témoignages...
Personnellement, je n'ai aucune autorité naturelle (je suis même très gentil) et du coup, je dois : essayer de bien jouer la comédie (je ne sais pas m'énerver et si je suis un peu en colère, ça ne se voit absolument pas...), menacer, sanctionner, les exhorter sans cesse à se taire, à me donner leur carnet. C'est épuisant...
D'un autre côté, je vois certains profs qui peuvent rentrer dans ma classe et en une phrase voire en un regard faire taire complètement toute la classe !
C'est tellement efficace que ça fait rêver !
Sans autorité naturelle, suis-je condamné à galérer ? Y a t-il un moyen de l'obtenir ? Faire du théâtre ?!
Je ne parlerais pas d'autorité naturelle mais de charisme, d'assurance, de détermination et de constance.
Le charisme est indiscutablement une injustice, mais il est bien réel - il y a des personnes qui arrivent quelque part et occupent l'espace rien que par leur présence. Il est naturel et il ne se travaille donc pas.
L'assurance, la constance et la détermination, très liées à la confiance en soi, se travaillent.
Plusieurs activités permettent de le faire et tu évoques le théâtre qui est une bonne idée.
Sinon, il n'y a pas "les gentils" et les "autoritaires".
Faire preuve d'autorité ne signifie pas être méchant.
Je pense que tu as un peu de travail à faire au niveau de la perception de ces différentes choses.
_________________
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
L'autorité, c'est un pouvoir d'agir sur autrui, avec lequel autrui peut avoir des rapports bien différents.
L'autorité naturelle, je la comprends plus comme une autorité à laquelle on adhère facilement, parce qu'on en reconnaît la légitimité. C'est lui le professeur, il est normal que je m'incline. C'est dans le rapport entre l'autorité et ce sur quoi elle agit que naît son caractère naturel. C'est l'autorité de ma tutrice, par exemple.
L'autorité qui ne l'est pas, c'est celle qu'on remet en question, mais devant laquelle on s'incline parce qu'on a peur d'être grondé ou puni.
En cette fin d'année de stage, je crois que j'ai les fesses entre les deux avec mes 5e.
L'autorité naturelle, je la comprends plus comme une autorité à laquelle on adhère facilement, parce qu'on en reconnaît la légitimité. C'est lui le professeur, il est normal que je m'incline. C'est dans le rapport entre l'autorité et ce sur quoi elle agit que naît son caractère naturel. C'est l'autorité de ma tutrice, par exemple.
L'autorité qui ne l'est pas, c'est celle qu'on remet en question, mais devant laquelle on s'incline parce qu'on a peur d'être grondé ou puni.
En cette fin d'année de stage, je crois que j'ai les fesses entre les deux avec mes 5e.
- Mary ParapluiesNiveau 6
Mélisande a écrit:Quand on est prof débutant, on vit sur ses propres souvenirs DU PROF génial qu'on a connu étant élève et qu'on regardait avec des yeux admiratifs. On cherche à devenir ce prof-là qui nous sert de modèle, à faire briller dans les yeux de ses élèves cette étincelle d'admiration et d'amour... et on se vautre laborieusement !
C'est paradoxal : pour devenir ce prof aimé et respecté de ses élèves, il faut, justement, ne rechercher ni amour ni reconnaissance de la part des élèves. Il faut se convaincre et arriver en classe avec cette conviction qu'on est un PROF, qu'on est là pour leur APPRENDRE DES CHOSES, pour ENSEIGNER, et que toute attitude, intervention gênant cet apprentissage doit être sanctionné. On ne recherche pas l'amour des élèves, mais on cherche à leur apprendre des choses (par la contrainte s'il le faut). Et c'est là que les élèves vous respecteront car vous ferez ce pour quoi vous êtes là. La reconnaissance et le respect des élèves pour le prof ne doit pas être un but, un objectif, c'est juste une conséquence d'un bon enseignement, qui est le véritable objectif à atteindre.
Quand on a compris cela, qu'on a suffisamment pris de distance avec l'opinion des élèves sur soi, et qu'on se consacre en priorité à leur enseigner quelque chose (et non à gagner leur respect, leur admiration ou leur amour), c'est là qu'on l'obtient !
"L'amour est enfant de bohème, il n'a jamais jamais connu de lois..."
Merci pour ce message, vraiment très juste et éclairant !
*tente de s'ôter de l'esprit l'image du Prof de Français de Prépa Vénéré *
- AlExpert spécialisé
Ma grande leçon d'autorité cette année vient d'une CPE... je me dis que c'est aussi son immense expérience de l'établissement + son statut "extérieur" à la classe : elle incarne une posture claire, les élèves l'associent immédiatement à diverses choses désagréables comme engueulade ; appel des parents ; suivi des sanctions, etc. Elle est venue une fois en début d'une de mes heures leur passer un savon (pas lié à moi), j'ai entendu les mouches voler ensuite dans toute la séance (classe difficile). L'an dernier j'étais réputée pour mon autorité "naturelle", cette année je surnage péniblement. Je retiens :
-Quand je pose une règle, plus de dialogue. plus d'explication, plus de justification. Ne surtout pas entrer dans la parole avec eux à ce moment là.
-Parler très fermement au départ, élever la voix quand il le faut, faire des effets-théâtre, mais si classe vraiment infecte, se préserver (parce que ça ça épuise...impossible de tenir à long terme pour moi) : poser la sanction, ne pas répondre aux contestations, passer au rapport d'incident / convoc des parents directement.
- Ne pas tomber dans le piège de classes sensibles : se réjouir visiblement quand ils se comportent mieux, se radoucir, commencer à se détendre... eux font du yo-yo entre comportements qui dérapent et conduite acceptable, et le prof se retrouve à faire pareil entre sévérité extrême, vigilance de tous les instants, et relâchement. Combien de fois ça m'a "explosé à la tronche" après...
Je me suis sacrément fait balader cette année...
-Quand je pose une règle, plus de dialogue. plus d'explication, plus de justification. Ne surtout pas entrer dans la parole avec eux à ce moment là.
-Parler très fermement au départ, élever la voix quand il le faut, faire des effets-théâtre, mais si classe vraiment infecte, se préserver (parce que ça ça épuise...impossible de tenir à long terme pour moi) : poser la sanction, ne pas répondre aux contestations, passer au rapport d'incident / convoc des parents directement.
- Ne pas tomber dans le piège de classes sensibles : se réjouir visiblement quand ils se comportent mieux, se radoucir, commencer à se détendre... eux font du yo-yo entre comportements qui dérapent et conduite acceptable, et le prof se retrouve à faire pareil entre sévérité extrême, vigilance de tous les instants, et relâchement. Combien de fois ça m'a "explosé à la tronche" après...
Je me suis sacrément fait balader cette année...
_________________
"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- SérénaNeoprof expérimenté
Al a écrit:Ma grande leçon d'autorité cette année vient d'une CPE... je me dis que c'est aussi son immense expérience de l'établissement + son statut "extérieur" à la classe : elle incarne une posture claire, les élèves l'associent immédiatement à diverses choses désagréables comme engueulade ; appel des parents ; suivi des sanctions, etc. Elle est venue une fois en début d'une de mes heures leur passer un savon (pas lié à moi), j'ai entendu les mouches voler ensuite dans toute la séance (classe difficile). L'an dernier j'étais réputée pour mon autorité "naturelle", cette année je surnage péniblement. Je retiens :
-Quand je pose une règle, plus de dialogue. plus d'explication, plus de justification. Ne surtout pas entrer dans la parole avec eux à ce moment là.
-Parler très fermement au départ, élever la voix quand il le faut, faire des effets-théâtre, mais si classe vraiment infecte, se préserver (parce que ça ça épuise...impossible de tenir à long terme pour moi) : poser la sanction, ne pas répondre aux contestations, passer au rapport d'incident / convoc des parents directement.
- Ne pas tomber dans le piège de classes sensibles : se réjouir visiblement quand ils se comportent mieux, se radoucir, commencer à se détendre... eux font du yo-yo entre comportements qui dérapent et conduite acceptable, et le prof se retrouve à faire pareil entre sévérité extrême, vigilance de tous les instants, et relâchement. Combien de fois ça m'a "explosé à la tronche" après...
Je me suis sacrément fait balader cette année...
Je suis entièrement d'accord avec toi. Tu viens de me faire comprendre mon erreur majeure avec une classe dont je n'arrive pas à venir à bout. Merci!
- Tyler26Niveau 1
Je reste toujours convaincu qu'une bonne gueulante bien théâtrale ou un regard de tueur peuvent permettre de gagner un temps fou.
Cela dit vous avez réussi un peu à nuancer mon opinion et je commence à comprendre que l'intelligence du cours et l'énergie déployée à les faire réussir peuvent asseoir une certaine autorité.
Ce qui est difficile en arts plastiques c'est de leur montrer qu'on apprend des choses (œuvres, vocabulaires, concepts artistiques...) et qu'on travaille des compétences, des savoir-être...
Je pense que c'est une facette du problème non négligeable et que je vais plutôt me focaliser la-dessus tout en continuant à sanctionner froidement les dépassements de limites. L'autre grand problème c'est qu'on a environ 20 classes (soit environ 500 élèves) et que c'est épuisant de tout punir tous le temps ! D'où l’intérêt peut-être de faire le forcing en début d'année ?
Cela dit vous avez réussi un peu à nuancer mon opinion et je commence à comprendre que l'intelligence du cours et l'énergie déployée à les faire réussir peuvent asseoir une certaine autorité.
Ce qui est difficile en arts plastiques c'est de leur montrer qu'on apprend des choses (œuvres, vocabulaires, concepts artistiques...) et qu'on travaille des compétences, des savoir-être...
Je pense que c'est une facette du problème non négligeable et que je vais plutôt me focaliser la-dessus tout en continuant à sanctionner froidement les dépassements de limites. L'autre grand problème c'est qu'on a environ 20 classes (soit environ 500 élèves) et que c'est épuisant de tout punir tous le temps ! D'où l’intérêt peut-être de faire le forcing en début d'année ?
- CarabasVénérable
Oui alors ça, c 'est généralement ce que disent les gens qui en ont.Fafnir a écrit:Pour moi l'autorité naturelle est un mythe. Clairement.
Le problème de cette autorité naturelle, c'est que quand on en a, on n'en est pas conscient, mais quand on n'en a pas, on le voit très vite...
L'autorité naturelle, c'est le truc que n'a pas le prof qui se fait bordéliser.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- Simone BouéNiveau 9
Comme tout le monde :
Avoir une ligne de conduite et s'y tenir coûte que coûte.
Savoir féliciter quand c'est nécessaire.
Travailler sur ce qui va et ce qui ne va pas, savoir se remettre en question.
Avoir une ligne de conduite et s'y tenir coûte que coûte.
Savoir féliciter quand c'est nécessaire.
Travailler sur ce qui va et ce qui ne va pas, savoir se remettre en question.
- alanneFidèle du forum
savoir interroger un élève 5 mn après une réprimande , avoir une ligne de conduite .... bref comme simone Eboué
_________________
Wait and see
- Marie LaetitiaBon génie
Carabas a écrit:Oui alors ça, c 'est généralement ce que disent les gens qui en ont.Fafnir a écrit:Pour moi l'autorité naturelle est un mythe. Clairement.
Le problème de cette autorité naturelle, c'est que quand on en a, on n'en est pas conscient, mais quand on n'en a pas, on le voit très vite...
L'autorité naturelle, c'est le truc que n'a pas le prof qui se fait bordéliser.
Non, non, quand on se fait bordéliser (je pense que c'est arrivé à presque tous les enseignants, au moins au début, voire dans chaque nouvel établissement), c'est sans doute que l'on manque d'autorité (même si l'autorité n'explique pas tout). Mais ce n'est pas naturel d'avoir de l'autorité (à moins d'avoir un caractère de chien, cent fois pire que le mien, et ça je doute que ça soit humainement possible ).
Comme l'a dit notamment Raoul, on peut être trop gentil au commençant à enseigner, on souffre à en devenir malade physiquement, et si on a la chance d'avoir à temps le conseil des "vieux" et les conditions pour prendre confiance en soi, on en vient à avoir de l'autorité parce que l'on ne doute plus de soi. La routine est importante, on fait les choses par habitude, sans hésiter, cela donne l'impression aux élèves que l'on est "installé" dans la maison. Pour moi, qui ai l'impression d'avoir vécu l'enfer pendant mon année de stage, les choses ont commencé à aller mieux quand j'ai pu enseigner plus d'un an au même endroit (alors que j'avais de très bonnes conditions d'enseignement, très peu de discipline à faire par rapport à l'endroit où je suis maintenant).
- Spoiler:
- Pour quelques autres, aussi, il y a une timidité terrrrrrrrrible qui donne l'impression d'une sévérité extrême... (alors qu'en fait on est un gentil nounours)
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CowabungaHabitué du forum
On ne peut pas être trop gentil.
En revanche, quand on fait le choix d'être dans le dialogue et l'écoute, de punir peu, il faut montrer, justement, que c'est un choix, et pas ta "nature". Tu agis de cette façon parce que tu crois que c'est la bonne façon.
Et ça veut dire aussi que, si ta démarche n'est pas comprise, pas admise, tu dois pouvoir montrer que tu es capable d'en adopter une autre.
Toute attitude, clémente ou pas, doit être le fruit d'une réflexion et d'une construction.
En revanche, quand on fait le choix d'être dans le dialogue et l'écoute, de punir peu, il faut montrer, justement, que c'est un choix, et pas ta "nature". Tu agis de cette façon parce que tu crois que c'est la bonne façon.
Et ça veut dire aussi que, si ta démarche n'est pas comprise, pas admise, tu dois pouvoir montrer que tu es capable d'en adopter une autre.
Toute attitude, clémente ou pas, doit être le fruit d'une réflexion et d'une construction.
_________________
"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- User5899Demi-dieu
Marie Laetitia a écrit:à moins d'avoir un caractère de chien, cent fois pire que le mien, et ça je doute que ça soit humainement possible
- JézabelNiveau 10
Moi je suis complètement jalouse des collègues qui savent imposer le silence total rien qu'en entrant dans une classe (et le silence reste 10 bonnes minutes une fois qu'ils sont repartis).
- VolubilysGrand sage
Ce que je ne comprends pas dans vos interventions, c'est l'opposition qui est faite entre autorité et gentillesse.
Je suis devenue très autoritaire et exigeante avec les années, pourtant je reste quelqu'un de foncièrement gentil et dévoué à mes élèves.
La méchanceté, c'est à dire le contraire de la gentillesse, c'est vouloir faire mal, vouloir blesser... Ça n'a rien à voir avec l'autorité.
Je suis devenue très autoritaire et exigeante avec les années, pourtant je reste quelqu'un de foncièrement gentil et dévoué à mes élèves.
La méchanceté, c'est à dire le contraire de la gentillesse, c'est vouloir faire mal, vouloir blesser... Ça n'a rien à voir avec l'autorité.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je préfère parler de bienveillance plutôt que de gentillesse. "Etre gentil avec les élèves", pour moi, c'est facilement synonyme de laxisme ou d'attitude un peu trop amicale. De plus, on ne peut pas être gentil quand on punit, alors que la bienveillance qualifie l'attitude du professeur dans la punition comme dans la valorisation.
- VolubilysGrand sage
Donc soit on est gentil et laxiste, soit on est autoritaire et méchant?
youpi!
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, je suis donc gentille. Je suis une gentille maîtresse autoritaire, c'est tout.
youpi!
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, je suis donc gentille. Je suis une gentille maîtresse autoritaire, c'est tout.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Volubilys, tu abuses un peu là. J'ai parlé de bienveillance. Je trouve le terme plus adapté, et me demande si ce n'est pas pour cela que d'autres personnes ici mettent le terme à l'écart. Je pense qu'ils l'emploient dans un sens péjoratif, comme synonyme de faible ou laxiste, ce qui n'implique pas d'être à l'inverse méchant.
- dandelionVénérable
En maternelle et dans les premières années de primaire il faut vraiment être gentil. La relation aux élèves est différente.
Je me dis qu'en même qu'en Arts Plastiques ou en musique, il doit être plus délicat d'avoir de l'autorité, compte tenu du peu de poids que l'on accorde symboliquement à ces disciplines et de la nature même de l'organisation du travail (et des difficultés liées au nombre d'élèves suivis comme relevé plus haut).
Je me dis qu'en même qu'en Arts Plastiques ou en musique, il doit être plus délicat d'avoir de l'autorité, compte tenu du peu de poids que l'on accorde symboliquement à ces disciplines et de la nature même de l'organisation du travail (et des difficultés liées au nombre d'élèves suivis comme relevé plus haut).
- arcencielGrand Maître
Voilà! Itou paraît-il et sévère et juste qu'on dit aussi...Volubilys a écrit:Donc soit on est gentil et laxiste, soit on est autoritaire et méchant?
youpi!
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, je suis donc gentille. Je suis une gentille maîtresse autoritaire, c'est tout.
(lors d'une équipe éducative dernièrement, j'ai appris que j'étais cadrante)
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum