Jérémie Fontanieu, prof de SES à Drancy prêt à « changer le monde et sa classe ».

Ah..... la sacro-sainte bienveillance...

Eh bien non, désolée, je suis polie, courtoise, mais définitivement et simplement incisive, et je n'accorde pas ma bienveillance à quelqu'un à sa demande. Je l'accorde spontanément en revanche à ceux qui sont en position de fragilité, de doute, d'évaluation, situations dans lesquelles tu ne sembles pas te trouver, il me semble.

Mais quand même, Jérémie F, vous ne vous dites pas que parmi tous vos élèves il y en a qui ne souhaitent pas être pris en photo à tout bout de champ ? Si j'étais encore élève, je détesterais être prise en photo et me retrouver sur le mur FB de mon professeur... A vous lire tous vos élèves sont épanouis, beaux, bien dans leurs pompes... Est-ce si vrai à un âge où on se sent vite complexé et à une époque où la pression de l'image est si forte — ce que votre "implication" illustre assez bien, du reste ?

Ils sont pris en photo lors de sorties, c'est à dire 4 à 5 fois par an pas plus. Quelques élèves de la classe préfèrent en effet ne pas apparaître sur les photos, ce que je comprends et respecte bien évidemment car je les écoute et travaille avec eux, auprès d'eux. Comme vous tous.

@Audrey Venir vous écrire avec respect et gentillesse, après ce qui avait été écrit, me semble pouvoir constituer une preuve de volonté d'échanger parce que conscient de ma vulnérabilité, de ma capacité à progresser, de ce que le regard des autres peut m'apporter

(dodo cette fois vraiment, surveillances demain!)

Quant au titre du journal créé autour de ce projet: "Le magazine de l'élite"...

Autre chose qui me surprend: on voit de nombreuses références dans ce journal à "l'équipe pédagogique", pourtant, le seul nom de prof que je vois apparaître est de "M.Fontanieu"...et j'ai tout lu.

Celeborn a écrit:Je pense avoir saisi une chose qui pourrait avoir peut-être un peu tendance à agacer autour de toi, en fait, Jérémie.

Jérémie F a écrit:
Je suis ferme et bienveillant

grâce à notre encadrement ferme et bienveillant

j’ai parlé de notre projet fin 2013 afin qu’un regard extérieur, bienveillant, sur les élèves et leur super travail (ils bossent tant!), les valorise

Les articles bienveillants qui ont commencé à paraître

ce système d’encadrement ferme et bienveillant

nous avons des relations de confiance, de respect, de bienveillance

faisons le dans le respect, la reconnaissance de l’autre et même, si possible (ce serait super), la bienveillance

Merci de vos retours bienveillants.

j’avais expliqué ensuite à la classe, de façon bienveillante

j’ai reçu énormément de réactions bienveillantes et positives de professeurs, de personnels éducatifs

j’aime bien échanger, encore une fois, dans la bienveillance

s’inquiètent de tel ou tel point de façon bienveillante, tout cela favorise l’échange

ce sont ces mêmes qui m’ont accueilli avec bienveillance au début

rester « naïf » comme je suis sous plusieurs points, gentil ou bienveillant

Pourquoi ne pas imaginer que je sois juste « un peu spécial » et qu’on me laisse l’être, avec bienveillance

notre cadre ferme et bienveillant avec parents et collègues

Merci de ta bienveillance

mettre en place notre « cadre ferme et bienveillant »

Cela ne m’empêche pas d’être gentil ou bienveillant

les interrogations entre collègues sont riches en enseignements je trouve ; quand c’est de façon bienveillante une nouvelle fois

Ouaip. J'y vois de plus en plus mal, les bienveillants, ça m'énerve

Jérémie F a écrit:Oui je crois qu'il y a beaucoup de points sur lequel l'environnement qui est le mien explique des différences qui peuvent vous sembler extraordinaires. Quelqu'un a écrit (j'écrirai longuement à ce sujet demain) "chez moi, les parents impliqués vont sur Pronote" ; chez nous, Pronote est consulté par 1% des parents environ. Même chose pour les droits à l'image des enfants donc ; nous ne ferions pas ainsi (le site du lycée est une page publique, les magazines aussi sont en ligne) dans une autre situation en effet !

d'où vient ce chiffre des 1% ?

Audrey a écrit:Quand je lis ça sur le site du lycée, ça me met franchement mal à l'aise: "Le rappeur Disiz, en activité artistique depuis 15 ans maintenant, est venu saluer la jeune génération de banlieusards prenant son destin en main : la #TeamTes2 est en effet particulièrement déterminée pour atteindre l’objectif annoncé de 100% de réussite en juillet prochain !!"

Pourquoi réduire ses élèves à des "banlieusards", bon sang? Pourquoi les mettre dans des boîtes, les y garder, au lieu de les en sortir?

https://www.youtube.com/watch?v=WJ3IqFzKrV8


Jérémie, la loi s'applique aussi à Drancy, votre chef ou vous-même devraient s'en convaincre.

Ombredeloup a écrit:

Une passante a écrit:qu'ils n'oublient pas de se soucier de la scolarité de leur enfant ? c'est effectivement déresponsabilisant et infantilisant...

Les parents sont-ils tous responsables? Je n'en suis pas sure. Après tout, ils sont aussi d'anciens élèves et peuvent être étourdis, irresponsables... Imaginez vos futurs élèves parents.  Qu'est-ce que cela donne?

Ben ça donne des adultes.
Et, en général, les adultes n'aiment pas être infantilisés.
Moi, je n'aime pas ça. Je n'ai jamais donné mon numéro de portable aux enseignants de mon fils, non plus. Les sms, je trouverais ça insupportable en tant que parent.

Jérémie F a écrit:Ils sont pris en photo lors de sorties, c'est à dire 4 à 5 fois par an pas plus. Quelques élèves de la classe préfèrent en effet ne pas apparaître sur les photos, ce que je comprends et respecte bien évidemment car je les écoute et travaille avec eux, auprès d'eux. Comme vous tous.

@Audrey  Venir vous écrire avec respect et gentillesse, après ce qui avait été écrit, me semble pouvoir constituer une preuve de volonté d'échanger parce que conscient de ma vulnérabilité, de ma capacité à progresser, de ce que le regard des autres peut m'apporter

(dodo cette fois vraiment, surveillances demain!)

Ecrire à quelqu'un sur un forum, qui plus est régi par une charte, comme l'est Néo, entre adultes implique qu'on s'adresse à l'autre avec respect. C'est la règle, ce n'est pas une preuve d'une volonté d'échanger. Tu ne me donnes pas, à moi, l'impression d'échanger : tu répètes un discours bien rôdé.

Ombredeloup, on doit déjà bien souvent éduquer les gamins, je ne suis pas là en plus pour éduquer leurs parents, sinon on n'en sort plus.

Cripure a écrit:

Audrey a écrit:Quand je lis ça sur le site du lycée, ça me met franchement mal à l'aise: "Le rappeur Disiz, en activité artistique depuis 15 ans maintenant, est venu saluer la jeune génération de banlieusards prenant son destin en main : la #TeamTes2 est en effet particulièrement déterminée pour atteindre l’objectif annoncé de 100% de réussite en juillet prochain !!"

Pourquoi réduire ses élèves à des "banlieusards", bon sang? Pourquoi les mettre dans des boîtes, les y garder, au lieu de les en sortir?

https://www.youtube.com/watch?v=WJ3IqFzKrV8


Jérémie, la loi s'applique aussi à Drancy, votre chef ou vous-même devraient s'en convaincre.

Ca me rappelle ça...

j'ai cru lire le mot "lycée ghetto" quelque part, Jérémie F., qu'entendez vous par là ? pour connaître un peu le 93, et pour avoir aussi des amis qui enseignent dans les collèges de Drancy, j'avoue ma perplexité. Ce n'est pas comparable à ce qu'on peut rencontrer dans certains établissements de Saint Denis ou à Stains.

Nita a écrit:

Ombredeloup a écrit:

Une passante a écrit:qu'ils n'oublient pas de se soucier de la scolarité de leur enfant ? c'est effectivement déresponsabilisant et infantilisant...

Les parents sont-ils tous responsables? Je n'en suis pas sure. Après tout, ils sont aussi d'anciens élèves et peuvent être étourdis, irresponsables... Imaginez vos futurs élèves parents.  Qu'est-ce que cela donne?

Ben ça donne des adultes.
Et, en général, les adultes n'aiment pas être infantilisés.
Moi, je n'aime pas ça. Je n'ai jamais donné mon numéro de portable aux enseignants de mon fils, non plus. Les sms, je trouverais ça insupportable en tant que parent.

J'en prends bonne note. Il me reste encore du temps avant la rentrée, je vais y réfléchir.

Jérémie F a écrit:


La réponse est négative, je ne respecte pas le droit à l'image des élèves je dois l'avouer. C'avait été pareil pour les articles sur le site du lycée, ou avec les magazines de la classe que les élèves avaient faits.

Pour le reste, je vous réponds demain car il est tard   ça va être un autre pavé...

Jérémie F a écrit:Oui je crois qu'il y a beaucoup de points sur lequel l'environnement qui est le mien explique des différences qui peuvent vous sembler extraordinaires. Quelqu'un a écrit (j'écrirai longuement à ce sujet demain) "chez moi, les parents impliqués vont sur Pronote" ; chez nous, Pronote est consulté par 1% des parents environ. Même chose pour les droits à l'image des enfants donc ; nous ne ferions pas ainsi (le site du lycée est une page publique, les magazines aussi sont en ligne) dans une autre situation en effet !

Jérémie F a écrit:Ils sont socialement, culturellement, banlieusards, se ressentent banlieusards, sont désignés comme banlieusards et aspirent à devenir des banlieusards... lettrés, diplômés. Disiz est un banlieusard devenu artiste, fier d'où il vient et du trajet qu'il a accompli.

Il y a beaucoup de point sur lesquels vous pouvez parfaitement émettre des critiques "choquées". Vous pouvez aussi être moins offensive chère collègue : ne vous semble-t-il pas ici que l'on procède à un interrogatoire ? Discutons avec bienveillance si vous le voulez bien, sans se méfier par principe. A demain

Pincez-moi, dites-moi que je cauchemarde...  :shock: :shock: :shock: Ce n'est pas parce que dans leur famille, personne ne prend en compte leurs droits qu'ils n'ont pas à être respectés! C'est lamentable!

Et les réduire à leur qualité de banlieusard, mais c'est... au-delà des mots.

J'ai du mal à croire qu'ils veulent tous devenir "des banlieusards". Déjà, s'ils ne souhaitent pas partir, ils vont souhaiter habiter en pavillon et quitter les cités. Beaucoup s'imaginent aller travailler à Dubaï ou dans le monde anglophone. Ils revendiquent une identité stigmatisée car ils sont très jeunes et beaucoup ont besoin de se retrouver dans une identité même négative (les jeunes de banlieue, d'origine non européenne, amateurs de rap), ce n'est pas une opinion personnelle c'est un cliché médiatique que tu utilises et instrumentalises.
Pourquoi tu ne les emmènes pas plutôt à l'opéra, au théâtre pour les sortir de leur milieu? Tu trouveras des volontaires c'est sûr et tu pourras lutter plus efficacement contre le déterminisme social monstrueux qui pèse sur ces élèves en les faisant entrer dans la culture de la classe dirigeante.
J'ai du mal à comprendre l'idéologie qui est à la base de ta démarche.
Et je déteste les phénomènes de groupe "tous ensemble"  qui semblent à la base de ta méthode que je trouve totalitaire et méprisante ( ce n'est pas parce que les élèves revendiquent une identité qu'il faut les y réduire, tu es un adulte, ils ont 17 ou 18 ans bon sang , prends de la distance!!!) .

Un adulte, vous en êtes sûre ? Il va faire "dodo" !

Concernant le respect du droit à l'image, j'ai toujours vu des photos d'élèves dans la presse locale, à l'occasion de voyages scolaires, de spectacles de fin d'année ou de compétitions sportives, et je ne pense pas que l'autorisation des familles soit systématiquement demandée.

En revanche, un prof qui téléphone aux parents ou qui leur envoie des textos, je trouve ça intrusif et déplacé.

Ce qui serait bien, c'est qu'un des collègues de son établissement trouve aussi ce forum et nous parle de la manière dont a été vécue cette année scolaire par les autres enseignants, les autres classes...
Cela nous permettrait d'avoir une vision plus complète du sujet.

Je ne crois pas que cela soit réalisable : comment continuer à travailler ensemble après ?

Igniatius a écrit:Je ne crois pas que cela soit réalisable : comment continuer à travailler ensemble après ?

+ 1

Quelle bienvieillance, Igniatius !   
Ta réponse implique en effet qu'on puisse travailler avec Jérémie F. si on n'adhère pas à sa "vision".

J'ai, pour ma part, beaucoup de mal à y croire.

Bon je lis un peu vite peut-être mais je vous trouve un peu durs avec ce collègue...

Je n'aime pas trop l'effet meute qui se jette sur lui...  

Il a l'air particulier mais il ne retire rien aux autres me semble-t-il...

C'est en effet l'obstacle qui me semble rédhibitoire, c'est pour cela que j'ai hésité à émettre cette idée. Il faudrait  réussir à intervenir ici en en révélant le moins possible sur soi-même, cela serait difficile, peut-être pas impossible ? Après tout la vingtaine de personnes présentes à l'heure syndicale ont déjà accepté un risque du même ordre, et même plus important, puisque leur identité est connue.

Violet a écrit:Bon je lis un peu vite peut-être mais je vous trouve un peu durs avec ce collègue...

Je n'aime pas trop l'effet meute qui se jette sur lui...  

Je suis assez d'accord.

Audrey a écrit:C'est une faute professionnelle grave. Je ne peux pas dire autre chose.

Es-tu sûr que les élèves ne signent pas en début d'année une autorisation d'utilisation de leur image pour les publications officielles de l'établissement? C'est le cas dans mon collège. Les familles ont le droit de refuser qu'on exploite l'image de leur enfant.

ici aussi, ainsi, certains élèves n'apparaissent même pas sur le trombinoscope...

Ombredeloup a écrit:Bon, cela ne me coute pas, je ferai l'essai l'an prochain avec les SMS. (Et oui, j'ai horreur des appels !! )

un appel, aussi désagréable à passer soit il, je le conçois bien, je déteste ça, à l'avantage d'inviter a la discussion. Un SMS peut vite être jeté... Ignoré... Plus facile que d'ignorer une voix.
de plus donner ainsi ton numéro te rend disponible & sollicitable n'importe quand - à moins d'avoir un tel pro distinct du privé comme on peut avoir un mail pro qu'on ne consulte que quand on bosse.
notre boulot empiète déjà énormément sur notre vie privée - n'en rajoutons pas de nous même...