Jean-Pascal Gayant (Un. du Mans) : "Un canyon s'est ouvert entre lycée et université dans les études scientifiques" ; "Avec sa majorité d'instits littéraires, l'école primaire est une loterie"

L'article du monde à l'origine de l'article de ouest-france :
http://www.lemonde.fr/education/article/2014/05/14/un-canyon-s-est-ouvert-entre-lycee-et-universite-dans-les-etudes-scientifiques_4416670_1473685.html

le monde a écrit:Que pensez-vous de la réduction du nombre d'intitulés de licence mise en oeuvre par Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et à la recherche ?

C'est une décision de bon sens. Les intitulés s'adressent aux élèves, aux parents et aux futurs employeurs. Les travaux approfondis du « comité licence » et de la Conférence des doyens d'universités scientifiques ont aidé à cette réduction, qui aboutit à 16 mentions de licence en sciences.

Que pensez-vous de l'enseignement des sciences au lycée et de son articulation avec les premières années universitaires ?

Un canyon s'est ouvert entre lycée et université dans les études scientifiques. Notre conférence a, depuis un an environ, été alertée par les sociétés savantes de mathématiques et de physique, les professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles et, bien sûr, les enseignants de licences sur les conséquences des nouveaux programmes des lycées.

Depuis 2013, les étudiants qui arrivent à l'université ont une approche « littéraire » de la physique et des difficultés à modéliser un problème en équation. Ils s'appuient principalement sur l'intuition et l'observation, utilisent peu l'abstraction et ont une culture scientifique vulgarisée mais sans formation scientifique solide.

L'université tente d'enseigner, en première année, les concepts de base, mais il est déjà trop tard. La rigueur, le raisonnement, la compréhension des lois et principes se travaillent dès le plus jeune âge, en mobilisant les connaissances lors de la résolution de problèmes concrets et abstraits.

Ben voilà, Science et Vie junior en Première et Terminale S, on l'avait annoncé.


Dire que je me souviens d'un "progressiste" défendant les nouveaux programmes de maths de section S, soi-disant plus ambitieux et comprenant des contenus qu'on n'enseignait pas avant, ce qui amenait les élèves à en savoir plus que leurs aînés.

Quand on est incompétent, on se tait.

Je suis déprimé par l'état de nos disciplines et de nos cours au lycée.

Igniatius a écrit:Ben voilà, Science et Vie junior en Première et Terminale S, on l'avait annoncé.


Dire que je me souviens d'un "progressiste" défendant les nouveaux programmes de maths de section S, soi-disant plus ambitieux et comprenant des contenus qu'on n'enseignait pas avant, ce qui amenait les élèves à en savoir plus que leurs aînés.

Quand on est incompétent, on se tait.

Je suis déprimé par l'état de nos disciplines et de nos cours au lycée.

Et mon IPR qui, pour me vendre les tâches complexes en collège, me montre les sujets de physique bacS. S'il savait à quel point ça me déprime...

Trinity a écrit:

Igniatius a écrit:Ben voilà, Science et Vie junior en Première et Terminale S, on l'avait annoncé.


Dire que je me souviens d'un "progressiste" défendant les nouveaux programmes de maths de section S, soi-disant plus ambitieux et comprenant des contenus qu'on n'enseignait pas avant, ce qui amenait les élèves à en savoir plus que leurs aînés.

Quand on est incompétent, on se tait.

Je suis déprimé par l'état de nos disciplines et de nos cours au lycée.

Et mon IPR qui, pour me vendre les tâches complexes en collège, me montre les sujets de physique bacS. S'il savait à quel point ça me déprime...

Ne regarde pas les sujets du capes alors...

Will.T a écrit:

Trinity a écrit:

Igniatius a écrit:Ben voilà, Science et Vie junior en Première et Terminale S, on l'avait annoncé.


Dire que je me souviens d'un "progressiste" défendant les nouveaux programmes de maths de section S, soi-disant plus ambitieux et comprenant des contenus qu'on n'enseignait pas avant, ce qui amenait les élèves à en savoir plus que leurs aînés.

Quand on est incompétent, on se tait.

Je suis déprimé par l'état de nos disciplines et de nos cours au lycée.

Et mon IPR qui, pour me vendre les tâches complexes en collège, me montre les sujets de physique bacS. S'il savait à quel point ça me déprime...

Ne regarde pas les sujets du capes alors...

  

Ils ont mis des tâches complexes avec de la démarche d'investigation au CAPES ?  :shock: 

http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_externe/82/6/s2014_capes_ext_phys_chim_2_1_312826.pdf

http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_externe/82/7/s2014_capes_ext_phys_chim_2_2_312827.pdf

Will.T a écrit:http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_externe/82/6/s2014_capes_ext_phys_chim_2_1_312826.pdf

http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_externe/82/7/s2014_capes_ext_phys_chim_2_2_312827.pdf

Après 9 ans de collège, pas sûre que j'arriverais à tout faire mais ça me semble drôlement éloigné de ce qu'on m'a demandé au CAPES. Et l'EPS comme prétexte à une épreuve de physique...   

Trinity a écrit:Et l'EPS comme prétexte à une épreuve de physique...   

Ah ben du coup, ne regarde pas le programme de seconde...

Will.T a écrit:

Trinity a écrit:Et l'EPS comme prétexte à une épreuve de physique...   

Ah ben du coup, ne regarde pas le programme de seconde...

Vaut mieux pas, en effet. Je vais rester en collège, à pester que mes élèves ne savent ni écrire une phrase correcte, ni faire 2+2 sans calculatrice.

La tâche complexe à toutes les sauces... indigeste.

Il se trouve que j'ai enseigné les maths au primaire brièvement mais avec beaucoup de plaisir. Je précise que c'était à l'étranger mais avec un manuel français. Quelques remarques:
Je trouve quand même très exagéré de dire que c'est de la faute des PE, d'une part parce que le programme de primaire demande une bonne intelligence générale de l'arithmétique et de la géométrie, pas d'avoir fait une prépa, et d'autre part parce que les pauvres PE sont harcelés par leur inspection (sur le forum, il y en a qui en sont à cacher certains manuels au cas où l'inspecteur se pointerait, on croit rêver) et que comme nous tous ils ont très peu de possibilités de faire des exercices.
Parfois on comprend du premier coup (toujours si on est un génie je suppose) mais souvent on comprend en faisant les exercices il me semble (ou en les refaisant). C'est vrai en maths, mais aussi en grammaire. Or, faire des exercices de maths, faire des exercices de grammaire, faire apprendre par coeur, tout cela est présenté comme anti-pédagogique.
En plus si on fait un exercice, tout y est mâché et remâché (la division où on écrit tout, tout, tout, qu'est-ce que c'est ennuyeux). Quand j'étais gamine le calcul c'était du trapèze volant, il fallait aller vite, compter dans sa tête, c'était excitant, maintenant c'est de la bouillie informe et routinière.
Si on ajoute qu'on part de l'abstraction du nombre en maternelle, au lieu de construire sa représentation (ça a des conséquences monstrueuses, aucune conscience du nombre, incompréhension du sens des opérations, etc), on se dit tout de même qu'on demande aux PE de réussir l'impossible. Beaucoup d'instituteurs n'avaient que le bac, ils faisaient pourtant du bon boulot. Soyons honnêtes, les études des PE après le bac ne sont pas le problème. La formation et les injonctions imbéciles, par contre...

Je suis d'accord avec une partie ton post, mais enfin franchement, à l'époque où les instits n'avaient que le bac ils en savaient plus sur le calcul de base et les problèmes que bcp de bac+5 actuels.
Et en plus ils étaient bien formés à ce que tu décris : les soi-disant méthodes anti-pédagogiques. Celles qui marchent quoi.

C'est tellement incomparable.

Igniatius a écrit:Je suis déprimé par l'état de nos disciplines et de nos cours au lycée.

Pareil pour moi et mes sept collègues (âgés de 34 à 57 ans) de sciences physiques du lycée dans lequel je suis affecté cette année. Et j'espère vraiment être envoyé en collège à la rentrée. Pas toujours la joie, certes, mais les sciences au lycée, depuis 3 ans, c'est absurde. Complètement.