Pétition contre la suppression de CPGE littéraires au lycée Camille Guérin à Poitiers

Les signataires de ce texte expriment leur désaccord avec le projet de Monsieur Jacques Moret, Recteur de l’Académie de Poitiers, de supprimer :


- à la rentrée 2015 trois CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles) dans l'académie de Poitiers, une classe de PCSI (Physique Chimie Sciences Industrielles) au lycée Camille Guérin de Poitiers, une classe de PCSI au lycée Jean Dautet de La Rochelle, et une classe d'Hypokhâgne (section littéraire) au lycée Camille Guérin,
- à la rentrée 2016 au moins deux classes de PC et une classe de Khâgne.

Si ce projet aboutit, il faut s'attendre à perdre sept classes de CPGE sur les trente-trois que compte actuellement l'académie, dans le cadre d'un projet qui propose d'en créer une, avec une baisse consécutive du nombre de places proposées et une assurance bien moindre de débouchés professionnels.

Les signataires pensent que ces suppressions, auront pour conséquence :
- une grave détérioration de l'offre de formation proposée dans l'académie de Poitiers,
- une baisse de l'attractivité des lycées Camille Guérin et Jean Dautet, renforçant à terme l'exode vers d'autres académies des élèves désirant faire des études en CPGE.

L'académie de Poitiers est parmi les académies de France les plus mal loties en ce qui concerne l'offre de formation en CPGE (rapport entre le nombre de classes et le nombre d'habitants). Si ce projet aboutit, l'académie de Poitiers sera l'académie la plus mal lotie du pays.

Il faut noter que le recrutement des CPGE de l'académie est majoritairement régional : les étudiants accueillis n'auraient ni l'ambition ni les moyens de préparer une grande école si ces classes n'existaient pas près de chez eux. Les classes de CPGE de l'académie sont pour moitié composées de boursiers.

Enfin, les élèves qui suivent une formation dans les CPGE réussissent dans leur immense majorité brillamment leurs études, pour la plupart dans les Grandes Ecoles, ou à l'Université où ils peuvent profiter de la formation solide et pluridisciplinaire suivie en CPGE.

Il ne s'agirait pas d'une seule classe préparatoire, qui fermerait au lycée Camille-Guérin, mais de six selon les professeurs des deux filières "touchées".

Une quarantaine de professeurs ne décolèrent pas depuis qu'ils ont reçu « une vague note sans entête extrait d'un rapport de travail » des services du rectorat faisant un état, statistiques à l'appui, de la situation des classes préparatoires du lycée Camille-Guérin; reflétant selon eux un manque de consultation criant pour une décision lourde de sens et de retombées.

« Nous avons appris après une réunion avec notre proviseur et par voie de presse que 6 classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) seraient fermées en deux temps d'ici 2016 », expose au nom de tous les professeurs de CPGE, Damien Framery. En ligne de mire de ces coupes claires, les filières littéraires (hypokhâgne et khâgne) et physique/chimie/sciences/ingénierie, des cursus qui totalisent à l'heure actuelle environ 300 étudiants (45 par classe).

Certes rien n'est encore gravé dans le marbre (*) mais la rumeur va bon train et, à l'heure des APB (admission post bac dont la clôture est le 10 juin), comme le souligne Nathalie Pontagnier, professeur de Lettres classiques, « cette annonce engendre un climat délétère; les parents sont inquiets et les élèves ne retiennent pas que l'éventuelle fermeture n'interviendrait qu'en 2015 ».

Une incompréhension d'autant plus palpable que les professeurs assurent que les débouchés existent. « Les scientifiques réussissent tous une école ou entrent en magistère, et obtiennent des emplois dans l'aéronautique, l'informatique ou la chimie. En sections littéraires, les étudiants accèdent aux secteurs les plus variés (15 à 20%): écoles de commerce et de management, instituts d'études politiques, écoles de traduction et d'interprétariat, de communication et de journalisme. Enfin d'autres peuvent poursuivre des études en master ou doctorat. » [...]

En décembre 2012, lors d'une visite guidée du lycée, Jacques Moret avait souligné la grande « concentration de classes préparatoires avec un gros taux de réussite aux concours ». Un exemple qui venait notamment illustrer l'une de ses grandes priorités: « Travailler sur l'égalité des chances entre les milieux ruraux et urbains, enfin lutter contre le décrochage scolaire. » [...]

(*) Dans notre édition du mardi 27 mai, Jacques Moret, recteur de l'académie reconnaissait que la fermeture d'une classe était à l'étude en raison d'un taux de réussite à l'accès aux grandes écoles de 5% et d'une offre supérieure à la demande des étudiants. [...]