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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
J'ai deux cas :
1. "Tout." L'élève est un provocateur, il n'y a rien à faire, je lui propose de me recontacter lorsqu'il aura de plus amples détails.
2. "Tout." L'élève n'a pas compris mais n'est pas un provocateur. Je cherche alors à vérifier point par point sa compréhension : le verbe, tu peux le trouver ? celui qui réalise l'action exprimée par le verbe, tu peux le trouver ? etc.
1. "Tout." L'élève est un provocateur, il n'y a rien à faire, je lui propose de me recontacter lorsqu'il aura de plus amples détails.
2. "Tout." L'élève n'a pas compris mais n'est pas un provocateur. Je cherche alors à vérifier point par point sa compréhension : le verbe, tu peux le trouver ? celui qui réalise l'action exprimée par le verbe, tu peux le trouver ? etc.
- Kan-gourouFidèle du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:PCF a écrit:A un élève qui me dit qu'il ne comprend pas, je commence toujours par lui demander ce qu'il ne comprend pas, où est le problème.
"Tout."
Évidemment c'est ce qu'ils commencent par dire, mais il faut insister pour qu'ils soient plus précis. Souvent, ça continue par:
- En fait, vous avez dit que A+B=C mais j'comprends pas comment ça peut donner ça.
- C'est normal, je n'ai pas dit A+B mais A-B. Maintenant tu comprends ?
- Heeeeeiiiiin !!! D'accooooord !!!
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ah oui. Je me demande si je n'ai pas des élèves vraiment faibles alors. Parce que, si je concède qu'il peut exister, les jours de demi-lune uniquement, des cas n°3, j'obtiens une tentative baragouinée de me dire ce qui ne va pas, tentative qui a le mérite de montrer la bonne volonté de son auteur, mais que je ne comprends généralement pas. :/
- *Fifi*Modérateur
Les élèves n'ont pas a te "reprocher" une manière de faire. Je pense vraiment que tu veux trop expliquer/justifier les choses. Ça pousse les gamins a continuer a te poser des questions puisque tu réponds (je parle là de questions pour moi insolentes). N'y réponds plus, cesse toute argumention qui n'est pas un point de cours et ça cessera petit à petit.Sei a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:PCF a écrit:A un élève qui me dit qu'il ne comprend pas, je commence toujours par lui demander ce qu'il ne comprend pas, où est le problème.
"Tout."
Idem.
(Contente de voir que je ne suis pas la seule.)
Capucine...
Oui, je suis nouvelle. Ca me fait penser à quelque chose ce que tu dis... L'élève dont je parle m'avait reproché de faire une progression séparée en langue et littérature. J'avais répondu qu'il y avait plusieurs manières de faire. Elle m'avait dit alors : oui, mais ici (dans cet établissement), tous nos profs sont comme ceci, alors vous êtes nouvelle, vous devez faire pareil. sic.
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- Kan-gourouFidèle du forum
Sei a écrit:PFC a écrit:A un élève qui me dit qu'il ne comprend pas, je commence toujours par lui demander ce qu'il ne comprend pas, où est le problème. Ça évite souvent de tout reprendre depuis le début.
Si vraiment rien n'est passé, je prends un nouvel exemple et je reprends tout avec lui, à son rythme. On se rend souvent compte que l'élève comprend, mais que le cours allait trop vite: il n'avait pas eu le temps de trouver le verbe que la classe répondait déjà à la question "le sujet fait-il l'action ?"
Si ce n'est toujours pas compris, un élève explique. Si ça ne passe toujours pas, je fais patienter l'élève et mets les autres en activité pour pouvoir lui expliquer.
Mais dans le cas que j'ai raconté, c'est l'élève qui a répondu à toutes les questions ! Donc le cours allait à SON rythme (et c'est là que je trouve que je gère très mal, je n'ai pas le réflexe de dire "je t'expliquerai quand les autres seront en exercice, par exemple).
Cela s'apprend, à force d'entraînement. Si tu vois les élèves souffler ou que tu as envie de sauter par la fenêtre, c'est que c'est le moment de lancer l'activité !
- SeiGrand Maître
*Fifi* a écrit:Je ne suis pas en lettres mais quand j'explique un truc/une leçon, je n'autorise aucun bruit pour faciliter la concentration. Une fois tout termine (et pas au milieu), je demande si c'est bon. Si c'est pas le cas (comme ça a l'air de te faire) :Sei a écrit:Fifi, les tiens te posent des questions pendant les activités ou pendant le déroulé de la leçon ? Moi, c'est pendant la leçon, et j'avoue que je ne comprends pas toujours où est le problème tant c'est constant. Comment fais-tu pour avancer dans la leçon s'ils n'ont pas compris un point ? (En grammaire, je décompose énormément, un point amène logiquement le point suivant.)
- je reprends les étapes plus doucement, en demandant a la fin de chacune si c'est bon
- je fais un schéma/j'écris au tableau, certains comprennent mieux de manière visuelle, tout en re expliquant.
- s'il s'agit d'un seul élève je dis aux autres de commencer l'exercice et je reprends avec elle.
Pour voi si l'élève ne se moque pas de toi, tu peux lui dire "ok je vais venir", tu lances les autres dans l'activité et tu vas le voir. Soit il a besoin d'explication et tu le verras vite en lui demandant ce qui coince, soit il va vite laisser tomber car c'est plus rigolo ! Ça peut être marrant de retarder le cours ou d'embêter le prof mais pas forcément de l'avoir à côté !
Mes élèves ADORENT que je m'occupe d'eux (je ne plaisante pas)... ou que je ne m'occupe pas d'eux (alors ils discutent entre eux). La demi mesure est difficile à trouver.
(Bon sang, ça me fait pense à un fonctionnement que j'ai, ça : prendre en charge, créer - malgré moi - une dépendance.)
Mes cours de grammaire sont très dialogués (je ne me contente pas d'expliquer et de demander si l'élève a compris, c'est un travail d'observation et de déduction). Peut-être devrais-je travailler autrement : les mettre en activité SANS moi, afin qu'ils établissent les points importants de manière autonome. Mais cela m'amène à un autre problème : cette classe est très difficile à mettre au travail. Même les professeurs qui ont plus d'expérience et d'autorité que moi ne se risquent pas à les laisser travailler seuls.
Rhaaaa... Pardon de monopoliser la conversation, Sylvain. (Mais merci à vous, car je réalise des choses.)
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- SeiGrand Maître
*Fifi* a écrit:Les élèves n'ont pas a te "reprocher" une manière de faire. Je pense vraiment que tu veux trop expliquer/justifier les choses. Ça pousse les gamins a continuer a te poser des questions puisque tu réponds (je parle là de questions pour moi insolentes). N'y réponds plus, cesse toute argumention qui n'est pas un point de cours et ça cessera petit à petit.Sei a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
"Tout."
Idem.
(Contente de voir que je ne suis pas la seule.)
Capucine...
Oui, je suis nouvelle. Ca me fait penser à quelque chose ce que tu dis... L'élève dont je parle m'avait reproché de faire une progression séparée en langue et littérature. J'avais répondu qu'il y avait plusieurs manières de faire. Elle m'avait dit alors : oui, mais ici (dans cet établissement), tous nos profs sont comme ceci, alors vous êtes nouvelle, vous devez faire pareil. sic.
Oui, ça je l'ai compris (cet épisode a eu lieu beaucoup plus tôt dans l'année, j'ai arrêté de me justifier). Cependant, je pense que le mal est fait, je me suis trop justifiée, et ils ont compris-senti que j'avais des failles. Il m'est difficile de revenir en arrière.
- Hermione0908Modérateur
Je suis au coeur du problème avec ma 4e de l'angoisse récupérée lundi. Je pose une question bateau de conjugaison, réponse "chais pas". Je repose la même question, et finalement, en y passant 5 minutes, l'élève avait la réponse (ce dont je me doutais depuis le début). Ils jouent sur cette inertie et sur l'énervement. Mais comme je ne suis pas la moitié d'une mule, dans ce cas, je suis plus têtue qu'eux, et de guerre lasse, on arrive parfois à quelque chose. Mais c'est épuisant.
Et cette classe passe son temps à contester absolument TOUT ce que je dis. Je réponds alors froidement que le prof, c'est moi. Ce n'est pas une solution magique, mais à force de marteler, j'ai bon espoir que ça ait un peu d'effet. Oui, je suis naïve. Clairement, je suis entrée dès le premier jour dans un rapport de force, et il n'y a pas 36 solution, ce sera eux ou moi, et de préférence moi, même si la bataille est rude.
Et cette classe passe son temps à contester absolument TOUT ce que je dis. Je réponds alors froidement que le prof, c'est moi. Ce n'est pas une solution magique, mais à force de marteler, j'ai bon espoir que ça ait un peu d'effet. Oui, je suis naïve. Clairement, je suis entrée dès le premier jour dans un rapport de force, et il n'y a pas 36 solution, ce sera eux ou moi, et de préférence moi, même si la bataille est rude.
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- SeiGrand Maître
PFC a écrit:Sei a écrit:PFC a écrit:A un élève qui me dit qu'il ne comprend pas, je commence toujours par lui demander ce qu'il ne comprend pas, où est le problème. Ça évite souvent de tout reprendre depuis le début.
Si vraiment rien n'est passé, je prends un nouvel exemple et je reprends tout avec lui, à son rythme. On se rend souvent compte que l'élève comprend, mais que le cours allait trop vite: il n'avait pas eu le temps de trouver le verbe que la classe répondait déjà à la question "le sujet fait-il l'action ?"
Si ce n'est toujours pas compris, un élève explique. Si ça ne passe toujours pas, je fais patienter l'élève et mets les autres en activité pour pouvoir lui expliquer.
Mais dans le cas que j'ai raconté, c'est l'élève qui a répondu à toutes les questions ! Donc le cours allait à SON rythme (et c'est là que je trouve que je gère très mal, je n'ai pas le réflexe de dire "je t'expliquerai quand les autres seront en exercice, par exemple).
Cela s'apprend, à force d'entraînement. Si tu vois les élèves souffler ou que tu as envie de sauter par la fenêtre, c'est que c'est le moment de lancer l'activité !
J'imagine que c'est aussi le moment venu quand j'ai envie d'en faire sauter un par la fenêtre...?
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- Kan-gourouFidèle du forum
Sei a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:PCF a écrit:A un élève qui me dit qu'il ne comprend pas, je commence toujours par lui demander ce qu'il ne comprend pas, où est le problème.
"Tout."
Idem.
(Contente de voir que je ne suis pas la seule.)
Capucine...
Oui, je suis nouvelle. Ca me fait penser à quelque chose ce que tu dis... L'élève dont je parle m'avait reproché de faire une progression séparée en langue et littérature. J'avais répondu qu'il y avait plusieurs manières de faire. Elle m'avait dit alors : oui, mais ici (dans cet établissement), tous nos profs sont comme ceci, alors vous êtes nouvelle, vous devez faire pareil. sic.
"Ben voyons ! Je vais changer rien que pour tes beaux yeux ! Et je vais me laisser pousser la barbe comme monsieur X ou me teindre en blonde comme madame Y ! Essaie ma méthode, on verra en fin d'année celle que tu auras préférée !"
- *Fifi*Modérateur
Après ton cours dialogue, s'il y a plusieurs élèves qui disent ne pas avoir compris, tu peux re-expliquer une fois avec des couleurs, des schémas, puis tu demandes a un élève d'expliquer. Dans ces phases là tu exiges le silence : les élèves doivent s'écouter entre eux, c'est le cours. Ça peut calmer des rigolos qui voudraient se faire remarquer. Si ça bloque toujours chez un ou deux tu lances la majorité dans un exo d'application et tu expliques de manière individuelle.Sei a écrit:*Fifi* a écrit:Je ne suis pas en lettres mais quand j'explique un truc/une leçon, je n'autorise aucun bruit pour faciliter la concentration. Une fois tout termine (et pas au milieu), je demande si c'est bon. Si c'est pas le cas (comme ça a l'air de te faire) :Sei a écrit:Fifi, les tiens te posent des questions pendant les activités ou pendant le déroulé de la leçon ? Moi, c'est pendant la leçon, et j'avoue que je ne comprends pas toujours où est le problème tant c'est constant. Comment fais-tu pour avancer dans la leçon s'ils n'ont pas compris un point ? (En grammaire, je décompose énormément, un point amène logiquement le point suivant.)
- je reprends les étapes plus doucement, en demandant a la fin de chacune si c'est bon
- je fais un schéma/j'écris au tableau, certains comprennent mieux de manière visuelle, tout en re expliquant.
- s'il s'agit d'un seul élève je dis aux autres de commencer l'exercice et je reprends avec elle.
Pour voi si l'élève ne se moque pas de toi, tu peux lui dire "ok je vais venir", tu lances les autres dans l'activité et tu vas le voir. Soit il a besoin d'explication et tu le verras vite en lui demandant ce qui coince, soit il va vite laisser tomber car c'est plus rigolo ! Ça peut être marrant de retarder le cours ou d'embêter le prof mais pas forcément de l'avoir à côté !
Mes élèves ADORENT que je m'occupe d'eux (je ne plaisante pas)... ou que je ne m'occupe pas d'eux (alors ils discutent entre eux). La demi mesure est difficile à trouver.
(Bon sang, ça me fait pense à un fonctionnement que j'ai, ça : prendre en charge, créer - malgré moi - une dépendance.)
Mes cours de grammaire sont très dialogués (je ne me contente pas d'expliquer et de demander si l'élève a compris, c'est un travail d'observation et de déduction). Peut-être devrais-je travailler autrement : les mettre en activité SANS moi, afin qu'ils établissent les points importants de manière autonome. Mais cela m'amène à un autre problème : cette classe est très difficile à mettre au travail. Même les professeurs qui ont plus d'expérience et d'autorité que moi ne se risquent pas à les laisser travailler seuls.
Rhaaaa... Pardon de monopoliser la conversation, Sylvain. (Mais merci à vous, car je réalise des choses.)
Mais il y a là 2 problèmes différents : les remarques insolentes et les questions de cours.
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- SeiGrand Maître
tiptop77 a écrit:capucine1981 a écrit:tiptop77 a écrit:Je rejoins les collègues pour dire qu'il faut sanctionner à la moindre remarque de leur part car c'est de l'insolence.
Et pour se faire plaisir:
- Spoiler:
un coup de boule à celui qui ose la ramener
c'est cruel, mais...est-ce légal?
Non, mais ça soulage!
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Oh, mais ce n'est rien ! Cette conversation m'a été d'un grand réconfort, et j'en ai tiré suffisamment de suc pour vous en faire grâce.
Pour ma part, un cours de grammaire se réalise à peu près de cette matière :
- Introduction du mystère et de la peur autour du titre du cours, pour dédramatiser un peu : "Aujourd'hui, nous allons vivre le cauchemar de toutes vos nuits, la peur de la peur, la fin des temps grammaticaux : le SUBJONCTIF" (Enfin, un truc du genre.)
- Puis, observation à partir de phrases très semblables au tableau, pour que les élèves se rendent compte qu'ils saisissent intuitivement ce que permet d'exprimer la chose. Par exemple, une phrase avec un verbe à l'indicatif, la même phrase avec le même verbe mais au subjonctif. Jusque là, ils ont toujours fini par me donner une définition approximative de ce que permets d'exprimer la chose.
- Ensuite, on lit la partie du cours qui va permettre de réaliser les premières activités. On lira la suite pour les prochaines, et ainsi de suite. La première activité consiste à apprendre - je le fais en classe, maintenant, car il le font trop peu chez eux - le procédé de base. On répète, on répète. J'essaie de le faire répéter et appliquer par un maximum d'élèves, en particulier par les plus faibles. En valorisant fortement le moindre fragment de bonne réponse pour leur montrer que c'est simple et qu'ils doivent avoir confiance. Si la classe est calme, je peux faire la ou les premières activités avec eux, avec possibilité de venir écrire sa proposition ou tableau, ou désignation d'un secrétaire. Mais le reste se fait individuellement.
- A la fin de la séance, je leur demande avec insistance s'ils n'ont pas compris certaines choses, en faisant bien comprendre que là, c'est le moment où jamais, car nous allons passer à autre chose. M'enfin là j'ai jamais trop de succès, à part les provocateurs qui savent qu'on va passer à une séance de littérature, et qui font exprès de dire qu'ils n'ont rien compris du tout, qu'il faut tout recommencer. Et que je veux absolument une moyenne d'au moins 15 à la prochaine évaluation (quand j'ai commencé à fixer ce genre d'objectif, c'était avec le subjonctif précisément, et j'ai eu une très bonne moyenne, mais c'est peut-être une pure coïncidence ; je me demande si ce n'est pas bénéfique, quand même, que les élèves voient de cette manière que le prof désire ardemment de bonnes notes pour eux).
Pour ma part, un cours de grammaire se réalise à peu près de cette matière :
- Introduction du mystère et de la peur autour du titre du cours, pour dédramatiser un peu : "Aujourd'hui, nous allons vivre le cauchemar de toutes vos nuits, la peur de la peur, la fin des temps grammaticaux : le SUBJONCTIF" (Enfin, un truc du genre.)
- Puis, observation à partir de phrases très semblables au tableau, pour que les élèves se rendent compte qu'ils saisissent intuitivement ce que permet d'exprimer la chose. Par exemple, une phrase avec un verbe à l'indicatif, la même phrase avec le même verbe mais au subjonctif. Jusque là, ils ont toujours fini par me donner une définition approximative de ce que permets d'exprimer la chose.
- Ensuite, on lit la partie du cours qui va permettre de réaliser les premières activités. On lira la suite pour les prochaines, et ainsi de suite. La première activité consiste à apprendre - je le fais en classe, maintenant, car il le font trop peu chez eux - le procédé de base. On répète, on répète. J'essaie de le faire répéter et appliquer par un maximum d'élèves, en particulier par les plus faibles. En valorisant fortement le moindre fragment de bonne réponse pour leur montrer que c'est simple et qu'ils doivent avoir confiance. Si la classe est calme, je peux faire la ou les premières activités avec eux, avec possibilité de venir écrire sa proposition ou tableau, ou désignation d'un secrétaire. Mais le reste se fait individuellement.
- A la fin de la séance, je leur demande avec insistance s'ils n'ont pas compris certaines choses, en faisant bien comprendre que là, c'est le moment où jamais, car nous allons passer à autre chose. M'enfin là j'ai jamais trop de succès, à part les provocateurs qui savent qu'on va passer à une séance de littérature, et qui font exprès de dire qu'ils n'ont rien compris du tout, qu'il faut tout recommencer. Et que je veux absolument une moyenne d'au moins 15 à la prochaine évaluation (quand j'ai commencé à fixer ce genre d'objectif, c'était avec le subjonctif précisément, et j'ai eu une très bonne moyenne, mais c'est peut-être une pure coïncidence ; je me demande si ce n'est pas bénéfique, quand même, que les élèves voient de cette manière que le prof désire ardemment de bonnes notes pour eux).
- CowabungaHabitué du forum
Quand un élève me dit : "Mais jeee compreeennds paaaas eeeuuuuhh !!", je ne demande jamais "Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?", pour éviter le fameux "Toooouuut" ou le vilain "Mééchéépaaaas !!".
Je dis : "D'accord. Viens au tableau, tu vas le faire." Deux solutions : soit l'élève crève de trouille d'aller au tableau et ne recommencera pas à me faire croire qu'il ne comprend rien ; soit il réalise qu'en fait il a très bien compris et il est tout content.
Attention, l'effet pervers, c'est que tous ceux qui ne sont pas sûrs d'avoir compris mais qui adorent aller au tableau se mettent à beugler.
Sinon, pour la question initiale, Sylvain, tu n'es pas animateur du Club Med : il n'y aucune obligation de produire un cours passionnant, et d'ailleurs certains sujets ne s'y prêtent guère. On fait ce qu'on peut, avec qui on est, qui ils sont, et ce qu'il y a à faire. Donc c'est de l'insolence pure et simple, et c'est punition. Je déconseille le cassage, parce que ça mène généralement à une escalade, et ça met souvent une mauvaise ambiance.
Je dis : "D'accord. Viens au tableau, tu vas le faire." Deux solutions : soit l'élève crève de trouille d'aller au tableau et ne recommencera pas à me faire croire qu'il ne comprend rien ; soit il réalise qu'en fait il a très bien compris et il est tout content.
Attention, l'effet pervers, c'est que tous ceux qui ne sont pas sûrs d'avoir compris mais qui adorent aller au tableau se mettent à beugler.
Sinon, pour la question initiale, Sylvain, tu n'es pas animateur du Club Med : il n'y aucune obligation de produire un cours passionnant, et d'ailleurs certains sujets ne s'y prêtent guère. On fait ce qu'on peut, avec qui on est, qui ils sont, et ce qu'il y a à faire. Donc c'est de l'insolence pure et simple, et c'est punition. Je déconseille le cassage, parce que ça mène généralement à une escalade, et ça met souvent une mauvaise ambiance.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- SeiGrand Maître
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Oh, mais ce n'est rien ! Cette conversation m'a été d'un grand réconfort, et j'en ai tiré suffisamment de suc pour vous en faire grâce.
Pour ma part, un cours de grammaire se réalise à peu près de cette matière :
- Introduction du mystère et de la peur autour du titre du cours, pour dédramatiser un peu : "Aujourd'hui, nous allons vivre le cauchemar de toutes vos nuits, la peur de la peur, la fin des temps grammaticaux : le SUBJONCTIF" (Enfin, un truc du genre.)
Moi, je dis : aujourd'hui, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise nouvelle, c'est que nous allons travailler sur un temps trèèèès difficile : le passé simple.
La bonne nouvelle, c'est que ce temps est en fait très facile... si l'on apprend les trucs pour savoir comment conjuguer.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je casse peu, ou du moins je réponds de manière à faire rire et détendre l'atmosphère. J'ai commencé à faire certaines choses vers le milieu de l'année, en ayant peur que cela soit perçu comme humiliant, ou que cela me discrédite, mais ça n'a jamais fait autre chose que mettre fin au conflit naissant par le rire. Par exemple, j'imite souvent la voix puérile d'un élève qui commence à contester une réprimande, en particulier s'il emploie une expression d'jeuns type "ça s'fait pas". Mais je ne peux pas réagir comme ça dans toutes les situations. Il m'arrive aussi de me moquer de cette manière, par l'imitation caricaturale, d'un élève qui ricane d'un truc puéril.
- Kan-gourouFidèle du forum
Sei a écrit: Mes élèves ADORENT que je m'occupe d'eux (je ne plaisante pas)... ou que je ne m'occupe pas d'eux (alors ils discutent entre eux). La demi mesure est difficile à trouver.
(Bon sang, ça me fait pense à un fonctionnement que j'ai, ça : prendre en charge, créer - malgré moi - une dépendance.)
Mes cours de grammaire sont très dialogués (je ne me contente pas d'expliquer et de demander si l'élève a compris, c'est un travail d'observation et de déduction). Peut-être devrais-je travailler autrement : les mettre en activité SANS moi, afin qu'ils établissent les points importants de manière autonome. Mais cela m'amène à un autre problème : cette classe est très difficile à mettre au travail. Même les professeurs qui ont plus d'expérience et d'autorité que moi ne se risquent pas à les laisser travailler seuls.
Rhaaaa... Pardon de monopoliser la conversation, Sylvain. (Mais merci à vous, car je réalise des choses.)
C'est impossible en grammaire. Ta méthode est la bonne. Ils se mettront d'autant mieux au travail s'ils ont bien compris avant de commencer les exercices. Après, si même les professeurs les plus expérimentés n'y parviennent pas, il n'y a pas de quoi culpabiliser.
Pour les motiver, je leur dis que le premier à avoir réussi tous les exercices gagnera un 10/10 dans la moyenne. Mais ils n'ont droit de faire l'exercice 2 que quand ils ont réussi le 1er, le 3 quand ils ont réussi le 2... Je passe dans les rangs, toujours dans le même sens, et je viens en aide à ceux qui ont le plus de difficultés. S'il y a du bruit, je me plante devant eux et j'arrête de vérifier. Cela signifie qu'ils perdent du temps pour gagner le 10/10 mais aussi qu'ils auront plus d'exercices à la maison (puisque tous sont à finir pour le cours suivant).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ah, bonne idée ça, je note : donner d'emblée tous les exercices en précisant que ce qui est fait en cours n'est plus à faire à la maison, forcément.
En début d'année, je m'acharnais à les faire bosser en fin d'heure en leur rappelant cette logique de bon sens, mais j'ai abandonné, ça ne fonctionnait pas. Mais sur l'ensemble d'un cours, ça peut quand même en pousser certains à ne pas glander.
En début d'année, je m'acharnais à les faire bosser en fin d'heure en leur rappelant cette logique de bon sens, mais j'ai abandonné, ça ne fonctionnait pas. Mais sur l'ensemble d'un cours, ça peut quand même en pousser certains à ne pas glander.
- SeiGrand Maître
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Ah, bonne idée ça, je note : donner d'emblée tous les exercices en précisant que ce qui est fait en cours n'est plus à faire à la maison, forcément.
En début d'année, je m'acharnais à les faire bosser en fin d'heure en leur rappelant cette logique de bon sens, mais j'ai abandonné, ça ne fonctionnait pas. Mais sur l'ensemble d'un cours, ça peut quand même en pousser certains à ne pas glander.
Ça, ça marche du tonnerre avec mes 6e. J'adore les voir soudainement gratter avec enthousiasme.
Mais les 4e s'en fichent.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Pendant un an, je n'ai jamais entendu parler des 4e autrement qu'en tant que niveau de l'Enfer. Je n'ai vraiment pas hâte d'en avoir.
- *Fifi*Modérateur
Tout dépend de ce qu'on appelle "cassage". Pour ma part ça les fait plutôt sourire et ils voient vite que c'est mon mode de fonctionnement mais ce n'est jamais méchant. Ex :Cowabunga a écrit:Quand un élève me dit : "Mais jeee compreeennds paaaas eeeuuuuhh !!", je ne demande jamais "Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?", pour éviter le fameux "Toooouuut" ou le vilain "Mééchéépaaaas !!".
Je dis : "D'accord. Viens au tableau, tu vas le faire." Deux solutions : soit l'élève crève de trouille d'aller au tableau et ne recommencera pas à me faire croire qu'il ne comprend rien ; soit il réalise qu'en fait il a très bien compris et il est tout content.
Attention, l'effet pervers, c'est que tous ceux qui ne sont pas sûrs d'avoir compris mais qui adorent aller au tableau se mettent à beugler.
Sinon, pour la question initiale, Sylvain, tu n'es pas animateur du Club Med : il n'y aucune obligation de produire un cours passionnant, et d'ailleurs certains sujets ne s'y prêtent guère. On fait ce qu'on peut, avec qui on est, qui ils sont, et ce qu'il y a à faire. Donc c'est de l'insolence pure et simple, et c'est punition. Je déconseille le cassage, parce que ça mène généralement à une escalade, et ça met souvent une mauvaise ambiance.
- un élève pose une question sur un truc qui vient juste d'être déjà demande, je peux dire "oh il y a un écho dans la salle", et je répète la réponse.
- je peux dire "pardon, je parle pas yaourt" si je comprends rien à la phrase. Du moment qu'on encourage et que l'élève y arrive après, ça passe bien.
- quand c'est une question idiote "on va faire comme si je n'avais rien entendu", ou "attends je m'assoies".
C'est selon le gamin aussi. Si c'est un qui teste je peux abuser des "mais oui mais oui", ou des "mais bien suuuuur" bien ironiques.
Enfin ce que j'appelle "cassage" n'est rien de méchant et le ton est cool du moment qu'il s'agit pas d'une provocation. Mais ça permet aux gamins gentils de réaliser que les limites sont franchies. S'il ne comprend pas, je hausse le ton : morale sur le respect, sur l'attitude voire punition en fin d'heure.
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- Kan-gourouFidèle du forum
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Ah, bonne idée ça, je note : donner d'emblée tous les exercices en précisant que ce qui est fait en cours n'est plus à faire à la maison, forcément.
En début d'année, je m'acharnais à les faire bosser en fin d'heure en leur rappelant cette logique de bon sens, mais j'ai abandonné, ça ne fonctionnait pas. Mais sur l'ensemble d'un cours, ça peut quand même en pousser certains à ne pas glander.
Je ne donne pas tous les exercices tout de suite. Je les donne un à un, dès qu'un élève réussit, en clamant bien fort: "Machinchose passe en tête !" ou "Les filles réussissent mieux que les garçons aujourd'hui" (ou l'inverse, mais ça marche moins bien). Quand il reste 5-10 minutes, on sort les agenda et on colle tous les exercices.
- *Fifi*Modérateur
Tout dépend s'il s'agit de questions de compréhension ou d'exercice de pure application. J'ai une 6eme plutôt faible et si je donne pleins de questions à la fois ils vont certes avancer mais en bâclant et sans se creuser les méninges.Sei a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Ah, bonne idée ça, je note : donner d'emblée tous les exercices en précisant que ce qui est fait en cours n'est plus à faire à la maison, forcément.
En début d'année, je m'acharnais à les faire bosser en fin d'heure en leur rappelant cette logique de bon sens, mais j'ai abandonné, ça ne fonctionnait pas. Mais sur l'ensemble d'un cours, ça peut quand même en pousser certains à ne pas glander.
Ça, ça marche du tonnerre avec mes 6e. J'adore les voir soudainement gratter avec enthousiasme.
Mais les 4e s'en fichent.
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- SeiGrand Maître
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Pendant un an, je n'ai jamais entendu parler des 4e autrement qu'en tant que niveau de l'Enfer. Je n'ai vraiment pas hâte d'en avoir.
Pendant un an, ce sont les 3e qui me paraissaient comme les anges révoltés du paradis EN. Je les ai enfin vus pendant les épreuves d'HDA, tantôt dans leurs petits souliers, tantôt sans convocation, ni feuilles, ni stylo (avec manteau, cependant, gardé pendant l'entretien), mais presque toujours avec Wikipedia, récité sans être compris pendant 38 secondes pour les moins courageux, 10 mn pour les plus téméraires.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- SeiGrand Maître
*Fifi* a écrit:Tout dépend s'il s'agit de questions de compréhension ou d'exercice de pure application. J'ai une 6eme plutôt faible et si je donne pleins de questions à la fois ils vont certes avancer mais en bâclant et sans se creuser les méninges.Sei a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Ah, bonne idée ça, je note : donner d'emblée tous les exercices en précisant que ce qui est fait en cours n'est plus à faire à la maison, forcément.
En début d'année, je m'acharnais à les faire bosser en fin d'heure en leur rappelant cette logique de bon sens, mais j'ai abandonné, ça ne fonctionnait pas. Mais sur l'ensemble d'un cours, ça peut quand même en pousser certains à ne pas glander.
Ça, ça marche du tonnerre avec mes 6e. J'adore les voir soudainement gratter avec enthousiasme.
Mais les 4e s'en fichent.
C'est vrai. Je dois aussi les tanner pour l'expression écrite.
- Hermione0908Modérateur
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Pendant un an, je n'ai jamais entendu parler des 4e autrement qu'en tant que niveau de l'Enfer. Je n'ai vraiment pas hâte d'en avoir.
J'ai eu 6 classes de 4e depuis que j'enseigne, 5 à l'année, et 1 actuellement pour 8 semaines. Sur tout ça, deux très bien, deux trèèèèèèès pourries (dont l'actuelle) et deux moyen très bof. A mon sens, c'est le niveau le plus aléatoire, ça peut être très chouette si tu as des élèves un peu matures, ou tout du moins un bon noyau qui entraîne la classe dans le bon sens. Mais si tu as une partie d'éléments très perturbateurs et surtout que le ventre mou suit, ou qui rit à leurs provocations, c'est l'enfer.
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