Robert Ménard (maire de Béziers) : "Je n'appliquerai pas la réforme des rythmes scolaires".

Vous aviez indiqué, pendant la campagne électorale, que "la réforme ne doit pas, telle qu’elle est, être mise en œuvre". Mais que pensez-vous de la réforme elle-même ?

Je constate que la majorité des acteurs de l’éducation, enseignants, syndicats, etc. sont contre. La réforme serait réclamée à cor et à cri par les enseignants et les parents, nous ne nous poserions pas de questions et nous l’appliquerions. Mais ce n’est pas ce que j’entends quand je fais le tour des écoles. De plus, l’État a fait une réforme, sans en prévoir son financement, ce qui est complètement irresponsable. Par ailleurs, cette réforme n’est pas complète, a des “oublis”. Par exemple, il n’y a rien de prévu pour les enfants handicapés. Et pourtant, ce sont les plus faibles, c’est eux qu’il faudrait justement aider le plus !

Que comptez-vous donc faire à la rentrée prochaine ?
Je n’appliquerai pas la réforme car je constate qu’elle est mal préparée et, je le répète, elle est très contestée par une grosse majorité du corps enseignant et des parents d’élèves et n’est pas financée. Ce sont les communes qui doivent en assurer le financement !

Combien coûterait à la Ville la mise en place de cette réforme ?
Elle pourrait nous coûter jusqu’à 1 M€ ! Où trouver l’argent ?

En décidant de ne pas appliquer la réforme à la rentrée 2014, la Ville sera donc hors-la-loi ?
Non, puisqu’il ne s’agit pas d’une loi mais d’un décret.

Mais, même s’il s’agit d’un décret, les villes qui ne l’appliqueront pas pourront être déférées par le préfet devant le tribunal administratif. Qui pourrait leur enjoindre de prendre les mesures nécessaires. Et donc d’accueillir les enfants 4,5 jours par semaine ?
Oui, mais je pense que les villes vont être tellement nombreuses à refuser de mettre en place la réforme des rythmes scolaires - même Marseille a refusé - que les préfets ne le feront pas.