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- InviteeFVénérable
Sinon j'ignorais que tu étais en CPGE, mais effectivement, sans parler de planqués, ça explique notre différence de vision.
- MrBrightsideEmpereur
Je ne suis pas psy, mais préférer un type d'élève sans le favoriser me paraît difficile. Si on les préfère, c'est qu'on aime plus travailler avec ceux là qu'avec les autres, et la conséquence humaine est de rechercher d'avantage leur participation et leur succès que celui des autres, qu'on essaie tant bien que mal d'assurer plus par obligation que par autre chose.
Je ne sais pas si je suis clair
Exemple: je préfère enseigner la littérature à la grammaire. Et pourtant, je ne néglige pas la grammaire pour autant, mais je reste convaincu que je suis bien meilleur prof de litté que de grammaire. Il me semble que préférer enseigner à un type d'élève ne peux que résulter en un enseignement moins passionné, moins patient avec d'autres types d'élèves.
(Quant à la CPGE, tu serais surprise de ce qu'on y trouve. Parce que là niveau phagocytage je pourrais t'en présenter une pas piquée des vers :lol: )
Je ne sais pas si je suis clair
Exemple: je préfère enseigner la littérature à la grammaire. Et pourtant, je ne néglige pas la grammaire pour autant, mais je reste convaincu que je suis bien meilleur prof de litté que de grammaire. Il me semble que préférer enseigner à un type d'élève ne peux que résulter en un enseignement moins passionné, moins patient avec d'autres types d'élèves.
(Quant à la CPGE, tu serais surprise de ce qu'on y trouve. Parce que là niveau phagocytage je pourrais t'en présenter une pas piquée des vers :lol: )
- InviteeFVénérable
Tu es clair ! Mais je ne vois pas du tout les choses comme toi. Je suis beaucoup plus rigoureuse, attentive et méthodique dans une discipline (ou une dimension quelconque) qui m'attire moins que quand je suis dans l'affect, parce que je mets les bouchées doubles pour compenser. Je ne suis pas fan de "l'aide au travail" (pas aide aux devoirs hein) méthodologique qu'on me colle en classe entière à des élèves que je n'ai pas et qui ne font pas espagnol et que je dois aider ex nihilo, pour ne pas me faire don d'une heure hebdo. Je préfère ma matière. Je ne néglige pas ni ces cours ni ces élèves pour autant et je m'applique deux fois plus, dans ma prépa et pendant l'heure, pour que ce soit de qualité. Même principe avec les collègues que j'apprécie moins (je suis tout aussi agréable et serviable avec eux qu'avec mes collègues qui me sont sympathiques) ou avec mes élèves. J'ai des préférences dans tous ces domaines parce que je suis humaine, mais je ne m'y arrête pas et je ne les laisse pas entrevoir parce que je suis professionnelle.
Sinon je connais très très très bien les CPGE pour avoir plus de 50% de mon entourage proche qui y enseigne ou y a enseigné. Ce n'était pas une remarque négative. Simplement, je pense que rien que la différence d'âge du public (les inhibitions sont loin d'être les mêmes à 13 et à 19 ans, au collège et quand on a déjà passé des oraux de bac et que notre dossier a été retenu dans une formation sélective) change considérablement la donne sur le sujet qui nous occupe.
Sinon je connais très très très bien les CPGE pour avoir plus de 50% de mon entourage proche qui y enseigne ou y a enseigné. Ce n'était pas une remarque négative. Simplement, je pense que rien que la différence d'âge du public (les inhibitions sont loin d'être les mêmes à 13 et à 19 ans, au collège et quand on a déjà passé des oraux de bac et que notre dossier a été retenu dans une formation sélective) change considérablement la donne sur le sujet qui nous occupe.
- MoonchildSage
Ouais m'enfin être réellement incapable de ne pas l'ouvrir, ce n'est pas de la "vraie extraversion", c'est simplement de l'incontinence verbale.MrBrightside a écrit:Je suis bien d'accord, mais du coup les extravertis on en fait quoi ? Parce que le "tais-toi, je t'ai assez entendu", pour un vrai extraverti c'est tout aussi blessant que la remarque de la prof de Sphynx évoquée plus haut.
- CasparProphète
Je suis bien d'accord, il ne faut pas mélanger l'élève extraverti (qui participe volontiers, aime travailler en groupes, fait partie des clubs sportifs ou autres...) et le pénible qui intervient à tout bout de champ pour se faire remarquer.
- MrBrightsideEmpereur
Heu, vous avez donc eu ou êtes donc des profs extraordinaires, parce que moi étant extraverti, j'ai eu chaque année de ma scolarité des profs qui refusaient de m'interroger et ignorait même quand je levais la main (à chaque question, évidemment ) Et pourtant je ne prenais pas la parole quand on me la donnait pas. C'est dans ce sens là que j'entendais le "tais-toi je t'ai assez entendu".
Clarification effectuée, je m'adresse maintenant à Fafnir: j'enseigne dans une CPGE de moins de 20 élèves. On n'a jamais vraiment sélectionné personne et nos élèves savent que si on les vire, on ferme boutique. Du coup, on se retrouve avec des élèves un peu... particuliers
Clarification effectuée, je m'adresse maintenant à Fafnir: j'enseigne dans une CPGE de moins de 20 élèves. On n'a jamais vraiment sélectionné personne et nos élèves savent que si on les vire, on ferme boutique. Du coup, on se retrouve avec des élèves un peu... particuliers
- CasparProphète
Sans être un prof extraordinaire, loin de là, j'essaie d'interroger un peu tout le monde. J'ai une très bonne classe de 4e où une dizaine d'élèves participent énormément et les autres du coup se reposent un peu. Une des élèves les plus actives est devant: souvent elle dit la réponse pas très fort, je lui fais un petit signe d'encouragement ou je dis oui de la tête et je demande la réponse à un autre élève (qui n'a pas entendu la réponse de mon élève hyperactive et géniale: elle s'appelle Perle, ça ne s'invente pas).
- InviteeFVénérable
MrBrightside a écrit:Heu, vous avez donc eu ou êtes donc des profs extraordinaires, parce que moi étant extraverti, j'ai eu chaque année de ma scolarité des profs qui refusaient de m'interroger et ignorait même quand je levais la main (à chaque question, évidemment ) Et pourtant je ne prenais pas la parole quand on me la donnait pas. C'est dans ce sens là que j'entendais le "tais-toi je t'ai assez entendu".
Clarification effectuée, je m'adresse maintenant à Fafnir: j'enseigne dans une CPGE de moins de 20 élèves. On n'a jamais vraiment sélectionné personne et nos élèves savent que si on les vire, on ferme boutique. Du coup, on se retrouve avec des élèves un peu... particuliers
Ça craint ! (Pour les deux parties du message !)
J'ai chaque année des "extravertis" gentils et bons élèves, qui trépignent pour donner la bonne réponse et voudraient parler tout le temps... Je temporise comme je peux, notamment en les mettant devant et leur donnant une ardoise (ils lèvent leur réponse et j'interroge les autres tout en faisant signe pour bonne ou mauvaise réponse; je leur réserve le droit de distribuer les papiers, écrire la date, aller chercher la réponse dans le dictionnaire, servir de secrétaire au tableau, bref : leur donner "du grain à moudre" quand je ne peux pas les interroger eux pour qu'ils ne soient ni frustrés ni malheureux.
Après j'ai des bavards gentils mais incapables de se taire, qui font des blagues à la cantonade, des hors sujets, souvent des élèves moyens qui travaillent peu et sont de tempérament rêveur ou alors avec un milieu familial difficile (ou les deux). Là je fais des jeux de mots exprès pour eux, je les sollicite à l'oral dans le cours, leur prévois des exos supplémentaires (du style charades, devinettes ou trucs de logique) que je dégaine dès qu'ils ont fini le travail écrit, je leur donne des gages du genre "traduire une blague" quand ils l'ouvre nt trop plutôt que de les coller... En un mot, je fais avec car je sais que c'est leur tempérament et qu'ils ne pensent pas à mal (mais des fois ça tombe mal, et le reste de la classe pourrait se dissiper... c'est mon rôle de les canaliser).
Et puis j'ai des chiants, avec volonté de nuire ou pauvres pauvres gamins. Là je suis obligée de faire le chef de meute et de sévir. J'essaie sans cesse de les raccrocher mais soyons honnêtes : souvent ils ont décroché dans toutes les disciplines depuis belle lurette et je n'arrive pas à grand chose.
- SphinxProphète
Parfois, je suis obligée de dire gentiment à M. ou L. qui lève encore le bras : "Attends, il faut que j'interroge un peu les autres tout de même..." "Rhôôô", me font-elles d'un air déçu. Mais je les interroge quand même dix fois plus souvent que les autres (et même technique que Caspar, quand on me lance la bonne réponse mais que les autres n'ont pas entendu, je fais signe que c'est ça et j'en profite pour interroger aussi les muets. Par contre, G. qui passe son temps à raconter d'une voix claironnante ce qu'il a fait ce week-end, ce qu'il a mangé à la cantine, ce qu'il a vu à la télé et de quelle marque sont ses chaussettes, oui, je le fais taire sans ménagement. (Enfin... j'essaie.)
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- philannDoyen
MrBrightside a écrit:Mais ça on le sait, je suis un de ces planqués qui enseignent en CPGE, on me l'a assez envoyé aux gencives il y a quelques mois
Et oui, je persiste à voir un problème à favoriser les élèves dans lesquels ont reconnaît son propre parcours. Je n'ai pas dit que les profs qui le faisait étaient de mauvais prof pour autant, mais personnellement, ça me pose un problème (parce que soyons honnêtes, je n'ai pas lu "je me soucie des taiseux" comme tu le dis, mais bel et bien "je préfère les taiseux". Quand j'entends ça, j'ai du mal imaginer que tous les élèves sont traités à égalité.) Que l'on favorise les taiseux, les enfants de milieux modeste, les filles aux cheveux bouclés ou les porteurs de mocassin ne change rien au problème. Après, tant mieux si ça ne choque que moi.
Je réponds puisque c'est moi qui l'ai dit! Oui je préfère les taiseux, pas seulement parmi les élèves, chez les gens en général. Seulement quand je suis en cours, je ne suis pas Philann avec ses goûts , ses choix perso et ses amitiés ou inimitiés...je suis le prof d'allemand de la classe X ou Y.
Nous sommes humains, il y a nécessairement dans chaque groupe humain, y compris nos classes, des gens avec qui le courant passe mieux qu'avec d'autres... Si je faisais des différences entre les élèves en fonction de cela, je serais un prof épouvantable. Je me surveille donc, j'essaie de mettre en avant le qualités de Pablo, pénible au dernier degré monté sur pile. J'essaie de ne pas baffer Albertine prétentieuse comme personne qui croit tout mieux savoir que tout le monde et est odieuse avec ses camarades. J'essaie de faire parler quand même un peu Gédéon...parce que bon, un cours de LV sans jamais ouvrir la bouche, c'est quand même embêtant.
Je précise...que personnellement j'étais plutôt grande gueule (limite insolente). Mais précisément je détesterais m'avoir comme élève!! :lol: Reconnaitre ses préférences perso, ce vers quoi on penche spontanément ne veut pas dire pour autant que l'on suit ses penchants. Et je suis d'accord avec Holderfar qu'il y a des très remuants, parfois pénibles qui peuvent aussi très attachants...Mais ils me demandent infiniment plus d'efforts.
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- CincinnataHabitué du forum
holderfar a écrit:Je ne te cache pas que c'est difficile. Mais ils sont très attachants, tu verras .
Fafnir a écrit:
J'ai chaque année des "extravertis" gentils et bons élèves, qui trépignent pour donner la bonne réponse et voudraient parler tout le temps... Je temporise comme je peux, notamment en les mettant devant et leur donnant une ardoise (ils lèvent leur réponse et j'interroge les autres tout en faisant signe pour bonne ou mauvaise réponse; je leur réserve le droit de distribuer les papiers, écrire la date, aller chercher la réponse dans le dictionnaire, servir de secrétaire au tableau, bref : leur donner "du grain à moudre" quand je ne peux pas les interroger eux pour qu'ils ne soient ni frustrés ni malheureux.
Après j'ai des bavards gentils mais incapables de se taire, qui font des blagues à la cantonade, des hors sujets, souvent des élèves moyens qui travaillent peu et sont de tempérament rêveur ou alors avec un milieu familial difficile (ou les deux). Là je fais des jeux de mots exprès pour eux, je les sollicite à l'oral dans le cours, leur prévois des exos supplémentaires (du style charades, devinettes ou trucs de logique) que je dégaine dès qu'ils ont fini le travail écrit, je leur donne des gages du genre "traduire une blague" quand ils l'ouvre nt trop plutôt que de les coller... En un mot, je fais avec car je sais que c'est leur tempérament et qu'ils ne pensent pas à mal (mais des fois ça tombe mal, et le reste de la classe pourrait se dissiper... c'est mon rôle de les canaliser).
Et puis j'ai des chiants, avec volonté de nuire ou pauvres pauvres gamins. Là je suis obligée de faire le chef de meute et de sévir. J'essaie sans cesse de les raccrocher mais soyons honnêtes : souvent ils ont décroché dans toutes les disciplines depuis belle lurette et je n'arrive pas à grand chose.
ça c'est de la réponse concrète et constructive, merci !
_________________
" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
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