Le Monde : "Les Smartphones ont envahi les salles de réunion", surtout pour "les plus jeunes et les plus chefs".

Marcel Khrouchtchev a écrit:"Les plus chefs" passent-ils vraiment leur temps le smartphone à la main? Je crois que de ce point de vue, l'analyse est biaisée. Les vrais chefs ont des secrétaires pour s'occuper des relations avec l'extérieur. L'asservissement par le smartphone, qui te rend disponible et localisable tout le temps, c'est plutôt pour ceux qui sont un peu en-dessous dans la hiérarchie.
Pour se référer à l'EN, je pense que les proviseurs peuvent être tout le temps sur leur smartphone, mais le ministre ou un recteur sans doute pas.

PauvreYorick a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:"Les plus chefs" passent-ils vraiment leur temps le smartphone à la main? Je crois que de ce point de vue, l'analyse est biaisée. Les vrais chefs ont des secrétaires pour s'occuper des relations avec l'extérieur. L'asservissement par le smartphone, qui te rend disponible et localisable tout le temps, c'est plutôt pour ceux qui sont un peu en-dessous dans la hiérarchie.
Pour se référer à l'EN, je pense que les proviseurs peuvent être tout le temps sur leur smartphone, mais le ministre ou un recteur sans doute pas.

C'est ce qu'Eco expliquait déjà dans Comment voyager avec un saumon ? si je me souviens bien.

stench a écrit:"Suivent deux autres catégories à risque (le leur davantage que le nôtre). D'abord, il y a ceux qui ne conçoivent pas de se déplacer sans avoir la possibilité d'échanger des frivolités avec des parents ou amis qu'ils viennent de quitter. Difficile de les condamner : s'ils ne savent pas échapper à cette compulsion pour jouir de leurs instants de solitude, s'ils n'arrivent pas à s'intéresser à ce qu'ils font à ce moment-là, s'ils sont incapables de savourer l'éloignement après le rapprochement, s'ils veulent afficher leur vacuité et même la brandir comme un étendard, eh bien, tout cela est du ressort d'un psy. Ils nous cassent les pieds, mais il faut comprendre leur effarante aridité intérieure, rendre grâces au ciel d'être différents d'eux et pardonner (sans se laisser gagner par la joie luciférienne de ne pas leur ressembler, ce serait de l'orgueil et un manque de charité). Reconnaissons-les comme notre prochain qui souffre, et tendons l'autre oreille.
 Dans la dernière catégorie, on trouve - aux côtés des acheteurs de faux portables, au bas de l'échelle sociale - ceux qui entendent montrer, publiquement, qu'ils sont sans cesse sollicités, consultés pour des affaires urgentissimes d'une éminente complexité : les conversations qu'ils nous infligent dans les trains, les aéroports ou les restaurants, concernent de délicates transactions monétaires, des profilés métalliques jamais arrivés, des demandes de rabais pour un stock de cravates, et tant d'autres choses encore qui, dans l'esprit du téléphoneur, font très « Rockefeller ».
 Or, la division des classes est une abominable mécanique : le parvenu aura beau gagner un fric fou, d'ataviques stigmates prolétaires lui feront ignorer le maniement des couverts à poisson, accrocher un Kiki à la lunette arrière de sa Ferrari, un saint Christophe au tableau de bord de son jet privé, et dire qu'il va « au coiffeur » ; aussi n'est-il jamais reçu par la duchesse de Guermantes (et il rumine, se demandant bien pourquoi, vu qu'il a un bateau long comme un pont).
 Ces gens-là ignorent que Rockefeller n'a aucunement besoin d'un portable, car il possède un immense secrétariat, si efficace que c'est à peine si son chauffeur vient lui susurrer deux mot à l'oreille. L'homme de pouvoir n'est pas obligé de répondre à chaque coup de fil. Voire. Il n'est là pour personne. Même au plus bas de l'échelle directoriale, les deux symboles de la réussite sont la clé des toilettes privées et une secrétaire qui répond « Monsieur le directeur est en réunion ».
 Ainsi, celui qui exhibe son portable comme symbole de pouvoir déclare au contraire à la face du monde sa désespérante condition de sous-fifre, contraint de se mettre au garde-à-vous au moindre appel du sous-administrateur délégué, même quand il s'envoie en l'air, condamné, pour gagner sa croûte, à poursuivre nuit et jour ses débiteurs, persécuté par sa banque pour un chèque en bois, le jour de la communion de sa fille. Arborer ce type de téléphone, c'est donc montrer qu'il ne sait rien de tout cela, et c'est ratifier son implacable marginalisation sociale."

U. Eco, « Comment ne pas utiliser le téléphone portable », in Comment voyager avec un saumon. 1992. © Grasset, 1997 pour la traduction française.

Marcel Khrouchtchev a écrit:T'es à la ramasse si tu crois qu'un chef d'établissement ou un responsable de licence (c'est mon cas) peut faire son boulot (y compris répondre à ses mails) depuis Bali ou d'une terrasse.

B-Becker a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:T'es à la ramasse si tu crois qu'un chef d'établissement ou un responsable de licence (c'est mon cas) peut faire son boulot (y compris répondre à ses mails) depuis Bali ou d'une terrasse.

T'es à la ramasse si tu crois que le sujet initial ou moi-même abordons le thème des chefs d'établissements et des responsables de licence (ton cas ne m'intéresse pas). Sois courtois, je le serai en retour, merci.

Caspar Goodwood a écrit:Tristement vrai, je le constate tous les jours ou presque (collègues, y compris devant les élèves, mon cde, mes étudiants de licence pro...): "attendre un appel important" est l'excuse standard.

Caspar Goodwood a écrit:Ne te demande pas: c'en est une.

Caspar Goodwood a écrit:Ah mais non, moi c'est pas pareil j'arrête quand je veux (et puis d'abord il pleut).   

Caspar Goodwood a écrit:Il y a quand même quelques règles de savoir-vivre à respecter, sans que cela soit de la servilité.

PauvreYorick a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:"Les plus chefs" passent-ils vraiment leur temps le smartphone à la main? Je crois que de ce point de vue, l'analyse est biaisée. Les vrais chefs ont des secrétaires pour s'occuper des relations avec l'extérieur. L'asservissement par le smartphone, qui te rend disponible et localisable tout le temps, c'est plutôt pour ceux qui sont un peu en-dessous dans la hiérarchie.
Pour se référer à l'EN, je pense que les proviseurs peuvent être tout le temps sur leur smartphone, mais le ministre ou un recteur sans doute pas.

C'est ce qu'Eco expliquait déjà dans Comment voyager avec un saumon ? si je me souviens bien.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:Juste une plaisanterie, je te   en fait.

C'est réciproque mon cher   

cliohist a écrit:.
« Pour l'intervenant, c'est terrible. « Il y a une grande solitude à défendre un sujet devant un océan de mecs qui pianotent », avoue une quadra rédactrice en chef à la télévision ».

Voilà qq années, aux USA, une conférencière avait été déstabilisée : les organisateurs projetaient dans son dos les réactions que qq participants s'envoyaient par SMS à son sujet.

un souvenir, voilà 2 ans, lors d’au moins deux colloques. Après son intervention (20 minutes), l’universitaire ne reste pas à la tribune, mais il retourne dans la salle.
Que fait-il immédiatement ?
Il consulte ses SMS et ses mails.

Face au smartphone, le comportement d’un adulte est-il si différent de celui de beaucoup d’ados ?
Le Monde écrit :
« Sarkozy avait jeté un œil sur son Blackberry lors d'une visite au pape »

Sur les ados, lire l'autre fil Les smartphones sont nos nouveaux kits identitaires.
https://www.neoprofs.org/t74797-yann-leroux-erving-goffman-les-smartphones-sont-nos-nouveaux-kits-identitaires?

le blog de Yann Leroux
http://psychologik.blogspot.fr/2014/03/les-adolescents-les-smartphones-et.html
des réactions sur FB :
https://www.facebook.com/philippe.watrelot/posts/10203366078813217


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Caspar Goodwood a écrit:Il y a encore des téléphones simples non?

Caspar Goodwood a écrit: Et vous avez ce qu'ils vous disent les ânes?   

Caspar Goodwood a écrit: j'ai pris la mouche...  

Caspar Goodwood a écrit:Henriette:   

Olympias a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:Henriette:   

Exactement ! J'ai pas mal d'adultes, il a remplacé le doudou...et pas en bien ! Samedi il a fallu supporter les braillements (en deux langues...) d'une voyageuse dans le TGV qui se croyait sans doute sur une île déserte !! Je n'avais pas d'écouteurs magiques pour isoler mes tympans de son insupportable verbiage.  

PauvreYorick a écrit:

Olympias a écrit:

Caspar Goodwood a écrit:Henriette:   

Exactement ! J'ai pas mal d'adultes, il a remplacé le doudou...et pas en bien ! Samedi il a fallu supporter les braillements (en deux langues...) d'une voyageuse dans le TGV qui se croyait sans doute sur une île déserte !! Je n'avais pas d'écouteurs magiques pour isoler mes tympans de son insupportable verbiage.  

Parfois, face à ça, je défais un lacet, j'ôte la chaussure, je m'approche du gêneur, je porte la chaussure à mon oreille et je braille moi aussi toute une conversation. Dans la chaussure.

Caspar Goodwood a écrit:Il y a encore des téléphones simples non?

Les smartphones sont assez addictifs il faut bien le dire, mais j'essaie de soigner mon addiction: j'utilise très rarement le mien en public, et quand je suis avec des amis ou en famille, mon smartphone reste dans une poche ou dans un tiroir. On peut aussi le mettre en silencieux ou carrément l'éteindre si on veut vraiment être tranquille (à partir d'une certaine heure par exemple, on peut aussi décréter que le dimanche ou un autre jour est une journée sans smartphone).

PS: Et vous avez ce qu'ils vous disent les ânes?