Lycée Pierre-de-la-Ramée (Saint-Quentin, 02) : Tensions entre les élèves et la proviseur Anne-Marie Hurlin.

Le lycée Pierre-de-La Ramée s’apprête-t-il à revivre un mouvement de contestation comme en février 2013 ? On n’en est pas encore là. Mais plus d’un an après la fronde contre la proviseure, l’incompréhension subsiste entre la direction et une partie des élèves et de leurs parents. Depuis une semaine, la tension semble même être remontée d’un cran.

Si Anne-Marie Hurlin, à la tête de l’établissement depuis la rentrée 2012, reste fortement critiquée, plusieurs parents dénoncent aussi les méthodes du conseiller principal d’éducation (CPE) arrivé en septembre dernier. Mercredi 9 avril, une mère de famille a fait appel à la police pour récupérer son fils à l’internat.

À la base, il s’agissait d’une simple histoire de place pendant l’étude. L’élève de 1ère, qui se dit victime d’acharnement de la part du CPE, a refusé de bouger de place à la demande de ce dernier et les choses ont dégénéré. « Il a enlevé ma table, il a jeté mes affaires alors je suis parti, » témoigne l’adolescent qui a ensuite fait une crise de nerfs.

« Mon fils m’a appelé en larmes. Il était dans tous ses états, complète la maman. Le CPE ne voulait pas le faire sortir de la salle. J’ai voulu le récupérer de peur qu’il fasse une bêtise, mais personne n’a voulu m’ouvrir au lycée. Ils ne voulaient pas le faire sortir. J’appelle ça de la séquestration » L’intervention de la police a calmé les esprits. Le jeune homme a été absent plusieurs jours de l’école. Il a repris les cours mais a été exclu de l’internat.

À la suite de cet incident, le jeune homme a reçu le soutien d’une trentaine de ses camarades. Au-delà de cet épisode, ces derniers mettent en cause les méthodes de la direction qu’ils estiment trop autoritaire. Quelques parents, sous couvert d’anonymat, confirment. « Ils mettent la pression sur les enfants, » souligne une mère de famille. « On ne s’acharne pas sur des gamins. Ils ne sont pas là pour agresser les jeunes. »

Les mêmes griefs étaient dénoncés l’année dernière et avaient débouché sur plusieurs jours de mouvement (lire ci-dessous).

S’agit-il d’une exagération des parents et des élèves face à l’autorité ou de véritables carences pédagogiques ? Il existe à tout le moins un problème de dialogue à l’intérieur du lycée. « On ne peut jamais rencontrer la directrice, elle répond que les élèves, ce n’est pas son problème » affirme une maman.