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- DinosauraHabitué du forum
Comme l'a écrit Iphigénie (je ne sais plus sur quel fil), le problème est que le cache-misère sécrété par la pédagogie actuelle (évaluer par compétences, multiplier les petites évaluations, développer l'auto-évaluation chez nos élèves pour qu'ils deviennent "conscients de leurs processus d'apprentissage" etc etc) pour en camoufler/travestir les résultats délétères sur les élèves (leur absence de connaissances et de capacités réelles, leur absence d'exigences envers eux-mêmes et donc de travail et d'efforts pour obtenir des résultats... puisque de toute façon, ils passent...) est chèrement payé par les profs. A eux l'augmentation insidieuse de la productivité, le stress supplémentaire, les élèves en retard de plusieurs classes, et tout cela pour un pas un rond de plus (au contraire), mais les discours culpabilisateurs de notre institution et le fait que l'on essaye malgré tout de faire au mieux avec ce qu'on a (en abaissant nos exigences, en déployant des trésors d'inventivité, donc précisément en adoptant des méthodes préconisées par la pédagogie actuelle, ce qui est sa grande force finalement) se chargent de vaincre nos réticences, ruiner nos facultés critiques et nous mettre au pas.
- LefterisEsprit sacré
Kilmeny a écrit:Les élèves n'apprennent pas les leçons s'il n'y a pas de devoirs notés...
Exact, ils le disent eux-mêmes, et même dans les classes faibles et paresseuses.
iphigénie a écrit:C'est ça: en fait plus on met de notes, plus ça veut dire que la classe a du mal à travailler.
C'est du Beckett: "plus on est plein, plus on est vide"....(Fin de Partie: titre prophétique... :lol: )
C'est aussi exact : d'une part, il faut les pousser, d'autre part, il faut les "rattraper". J'estime qu'une évaluation de "fin de séquence", avec de la grammaire, un devoir d'écriture devraient suffire, une dictée par-ci par-là devrait suffire , mais mes moyennes sont catastrophiques , ils ne bossent pas entre les deux. Donc j'évalue toutes les semaines sur un point étudié, rapidement, avec une note sur 5 ou 10 et parfois je donne un rattrapage. Ca demande une énergie considérable, la classe hurle, se plaint au PP (mais se plaint aussi des moyennes basses ).
Par exemple, je m'acharne en ce moment sur le son [é] (er, ai, é, etc.) et les accords des participes. 1ère évaluation catastrophique, moyenne de la classe 2/10 , évaluation suivante proche de la moyenne. Du coup je remonte ma moyenne de classe autour des 8 .
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MarieLNeoprof expérimenté
PFC a écrit:Kilmeny a écrit:Comment donner le goût de l'effort à des élèves qui arrivent au lycée et qui n'ont jamais fait aucun effort depuis le CP... ? Même si on leur donne le goût, le moindre effort les fait plier, étant donné qu'ils n'y sont pas habitués...
Ou alors "vous avez vu madame, j'ai passé plein de temps sur ma dissert" et d'ajouter avec fierté (sans ironie) : "au moins 25 minutes !"...
Je suis d'accord qu'en lycée c'est mission impossible. Je ne parle dans mon cas que du collège. J'avoue que pour le lycée, je n'ai pas de solution, à part la même que tout le monde: arrêtons de faire passerceux qui n'ont pas le profilceux qui ne savent pas ce que c'est que d'être un élève.
Dans un établissement de très faible niveau, les quelques bons élèves n'ont à fournir aucun effort réel pour être en tête de classe. Les exceptions se comptent vraiment sur les doigts d'une main, de deux les années fastes - non pas dans une classe, ni même un niveau, mais bien dans tout l'établissement. S'ils sont les seuls à passer au lycée... remarque, ça réglera peut-être le problème des classes de lycée trop chargées.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- DinosauraHabitué du forum
Axel a écrit:PFC a écrit:Kilmeny a écrit:Comment donner le goût de l'effort à des élèves qui arrivent au lycée et qui n'ont jamais fait aucun effort depuis le CP... ? Même si on leur donne le goût, le moindre effort les fait plier, étant donné qu'ils n'y sont pas habitués...
Ou alors "vous avez vu madame, j'ai passé plein de temps sur ma dissert" et d'ajouter avec fierté (sans ironie) : "au moins 25 minutes !"...
Je suis d'accord qu'en lycée c'est mission impossible. Je ne parle dans mon cas que du collège. J'avoue que pour le lycée, je n'ai pas de solution, à part la même que tout le monde: arrêtons de faire passerceux qui n'ont pas le profilceux qui ne savent pas ce que c'est que d'être un élève.
Dans un établissement de très faible niveau, les quelques bons élèves n'ont à fournir aucun effort réel pour être en tête de classe. Les exceptions se comptent vraiment sur les doigts d'une main, de deux les années fastes - non pas dans une classe, ni même un niveau, mais bien dans tout l'établissement. S'ils sont les seuls à passer au lycée... remarque, ça réglera peut-être le problème des classes de lycée trop chargées.
+1 Je suis dans ce genre d'établissements, et à la vérité on devrait déjà avoir 1/3 des élèves de 6e en segpa si le système fonctionnait vraiment. Mais ça la ficherait mal au niveau des statistiques... Cette année, j'ai remarqué que même mes bons élèves (qui, en effet, ont pas beaucoup à se fouler pour être tête de classe) savent pas écrire sans faire au moins 3 fautes par phrase et/ou lisent avec le doigt (voire ânonnent)...
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- Thalia de GMédiateur
Il m'est arrivé de procéder ainsi, naguère. Dernière dictée sur les part passés, moyenne catastrophique. je n'ai pas fait de contrôle de rattrapage.Lefteris a écrit:Kilmeny a écrit:Les élèves n'apprennent pas les leçons s'il n'y a pas de devoirs notés...
Exact, ils le disent eux-mêmes, et même dans les classes faibles et paresseuses.iphigénie a écrit:C'est ça: en fait plus on met de notes, plus ça veut dire que la classe a du mal à travailler.
C'est du Beckett: "plus on est plein, plus on est vide"....(Fin de Partie: titre prophétique... :lol: )
C'est aussi exact : d'une part, il faut les pousser, d'autre part, il faut les "rattraper". J'estime qu'une évaluation de "fin de séquence", avec de la grammaire, un devoir d'écriture devraient suffire, une dictée par-ci par-là devrait suffire , mais mes moyennes sont catastrophiques , ils ne bossent pas entre les deux. Donc j'évalue toutes les semaines sur un point étudié, rapidement, avec une note sur 5 ou 10 et parfois je donne un rattrapage. Ca demande une énergie considérable, la classe hurle, se plaint au PP (mais se plaint aussi des moyennes basses ).
Par exemple, je m'acharne en ce moment sur le son [é] (er, ai, é, etc.) et les accords des participes. 1ère évaluation catastrophique, moyenne de la classe 2/10 , évaluation suivante proche de la moyenne. Du coup je remonte ma moyenne de classe autour des 8 .
Et m... à la fin, est-ce si compliqué d'apprendre les règles, refaire les exos, appliquer la relecture sélective de manière à ce que, par exemple, les mots pluriel portent bien la marque du pluriel ?
D'ailleurs, ils ne se plaignent même pas en me disant : "Madame, c'était trop dur". Un signe ?
J'ai parfois l'impression de me disperser et me fatiguer inutilement à multiplier les petits contrôles plutôt que de pratiquer des évaluations plus copieuses, mais plus rares.
D'ailleurs, il faut que je m'y colle, j'ai deux contrôles à préparer pour demain.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- IphigénieProphète
De toute façon, le plus imbécile du système c'est qu'il n'est plus qu'une machine à culpabiliser les enseignants qui n'en font jamais assez, jamais assez bien, jamais assez longtemps (pas besoin d'imagination pour produire les discours officiels) ...
Faute de savoir (et plus facile que de savoir) réellement quoi faire de ces jeunes.
Qu'on bourre à 35 dans des classes où aucune exigence ne peut être retenue contre eux au motif qu'un illuminé a déclaré un jour que l'on pouvait faire de la pédagogie différenciée dans un collège unique où il est interdit de faire des différences entre les élèves: c'est sûr que sur un concept aussi percutant on ne peut que s'étendre en lamentations inutiles années après années, dans l'attente de l'apocalypse...
c'est la pensée positive du dimanche soir.
Faute de savoir (et plus facile que de savoir) réellement quoi faire de ces jeunes.
Qu'on bourre à 35 dans des classes où aucune exigence ne peut être retenue contre eux au motif qu'un illuminé a déclaré un jour que l'on pouvait faire de la pédagogie différenciée dans un collège unique où il est interdit de faire des différences entre les élèves: c'est sûr que sur un concept aussi percutant on ne peut que s'étendre en lamentations inutiles années après années, dans l'attente de l'apocalypse...
c'est la pensée positive du dimanche soir.
- Thalia de GMédiateur
Apocalypse signifiant révélation, je comprends ton optimisme délirant.iphigénie a écrit:De toute façon, le plus imbécile du système c'est qu'il n'est plus qu'une machine à culpabiliser les enseignants qui n'en font jamais assez, jamais assez bien, jamais assez longtemps (pas besoin d'imagination pour produire les discours officiels) ...
Faute de savoir (et plus facile que de savoir) réellement quoi faire de ces jeunes.
Qu'on bourre à 35 dans des classes où aucune exigence ne peut être retenue contre eux au motif qu'un illuminé a déclaré un jour que l'on pouvait faire de la pédagogie différenciée dans un collège unique où il est interdit de faire des différences entre les élèves: c'est sûr que sur un concept aussi percutant on ne peut que s'étendre en lamentations inutiles années après années, dans l'attente de l'apocalypse...
c'est la pensée positive du dimanche soir.
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- OlympiasProphète
Mais tu sais que tu es créatif, toi ??stanleymilgram a écrit:Notons les lipdub...
Nous avons de plus en plus d'élèves de seconde qui n'ont pas le niveau, qui ne savent pas se tenir, qui ne veulent rien faire (bien soutenus par leurs chers parents...), mais auxquels on donnera le bac et qui prendront une gaufre magistrale dans le supérieur. Mais tout va bien dans le meilleur des mondes...
Certains font une faute par mot, ne savent écrire que dans un incompréhensible charabia, n'apprennent pas les cours...je suis dans une grande confusion, moi qui ose demander à leurs esprits supérieurs d'écrire convenablement et d'apprendre un peu de vocabulaire...
Dernière question en date : Madame, ça veut dire quoi étoffe ? (texte d'histoire médiévale). L'an dernier, un autre m'a demandé le sens de fourreur, et d' orfèvre :shock:
- philannDoyen
Olympias a écrit:
Nous avons de plus en plus d'élèves de seconde qui n'ont pas le niveau, qui ne savent pas se tenir, qui ne veulent rien faire (bien soutenus par leurs chers parents...), mais auxquels on donnera le bac et qui prendront une gaufre magistrale dans le supérieur. Mais tout va bien dans le meilleur des mondes...
Le problème est que:
- c'est socialement hélas d'une violence devenue pas si rare. Bienvenue sous l'Ancien Régime.
- même en décidant de ne pas se faire de mal...nous le vivons de plus en plus mal, car notre boulot a de moins en moins de sens.
- c'est nous qui vivons en première ligne cette schizophrénie entre les attentes délirantes, les projets fous... et le niveau abyssalement bas de nos élèves ( et je parle là des établissements tout à fait normaux, de villes tout à fait bourgeoises)
- rajoutons à cela, les difficultés sociales de plus en plus grandes...
...et le système explose.
- Spoiler:
- et c'est à ce moment là que j'ai décidé d'y rentrer :afro:
- Spoiler:
- :boulet:
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- ParatgeNeoprof expérimenté
Olympias a écrit:
Nous avons de plus en plus d'élèves de seconde qui n'ont pas le niveau, qui ne savent pas se tenir, qui ne veulent rien faire (bien soutenus par leurs chers parents...), mais auxquels on donnera le bac et qui prendront une gaufre magistrale dans le supérieur. Mais tout va bien dans le meilleur des mondes...
Certains font une faute par mot, ne savent écrire que dans un incompréhensible charabia, n'apprennent pas les cours...je suis dans une grande confusion, moi qui ose demander à leurs esprits supérieurs d'écrire convenablement et d'apprendre un peu de vocabulaire...
Dernière question en date : Madame, ça veut dire quoi étoffe ? (texte d'histoire médiévale). L'an dernier, un autre m'a demandé le sens de fourreur, et d' orfèvre :shock:
— M’sieur, ça veut dire quoi « favorable » ?
Quant au bac pipeau et au supérieur, comme dit notre proviseur : « Ce n’est pas mon problème. »
Il suffit de faire semblant et de fournir des stats modèle soviétique !
- SimoneS.Niveau 4
J'ai de la chance, je prends le train tous les jours : les petites interros sur points précis dont parle Lefteris se corrigent très bien en 25 minutes.
Blague à part, ce qui se joue, c'est qu'en effet nos élèves ne savent pas ce que c'est que travailler. Un effort, même minime, leur semble irréalisable et sans but.
Internet joue un peu son rôle là-dedans ("Mais madaaaaaaame... Pourquoi il faudrait traduire nous-mêmes puisqu'on peut aller dans Google ?"), la télé-poubelle aussi, mais pas seulement.
Du coup, oui, les mini-interros limitent les dégâts sur la moyenne, le CDE est content. Mais ils ne savent toujours rien et si on en leur dit pas que dans le gros devoir il faudra appliquer tel point, tel point et tel point vus en cours, ils ne font pas le lien.
Bref, c'était ma minute "Je suis optimiste et je vais retourner en cours pleine d'entrain après mon congé mat'".
Blague à part, ce qui se joue, c'est qu'en effet nos élèves ne savent pas ce que c'est que travailler. Un effort, même minime, leur semble irréalisable et sans but.
Internet joue un peu son rôle là-dedans ("Mais madaaaaaaame... Pourquoi il faudrait traduire nous-mêmes puisqu'on peut aller dans Google ?"), la télé-poubelle aussi, mais pas seulement.
Du coup, oui, les mini-interros limitent les dégâts sur la moyenne, le CDE est content. Mais ils ne savent toujours rien et si on en leur dit pas que dans le gros devoir il faudra appliquer tel point, tel point et tel point vus en cours, ils ne font pas le lien.
Bref, c'était ma minute "Je suis optimiste et je vais retourner en cours pleine d'entrain après mon congé mat'".
- User5899Demi-dieu
Bof. Nombre d'heures de la discipline pour les élèves multiplié par 2 me donne le nombre de devoirs de l'année, dont un maximum de trois bacs blancs en 1re. Et pour être heureux, je ne contrôle plus rien. De toutes façons, si je contrôle, ils se plantent et après, je suis le seul à avoir des mauvaises notes et on dit que je suis méchant... Tant que j'aurai des collègues qui ont plus de 16 de moyenne de classe avec des élèves qui écrivent parfois leur nom différemment d'un devoir à l'autre, ce sera ma position.
Enfin, j'envisage de multiplier le nombre d'heures par 1,5 pour très bientôt
Enfin, j'envisage de multiplier le nombre d'heures par 1,5 pour très bientôt
- cariboucGuide spirituel
c'est exactement ça.iphigénie a écrit:C'est ça: en fait plus on met de notes, plus ça veut dire que la classe a du mal à travailler.
C'est du Beckett: "plus on est plein, plus on est vide"....(Fin de Partie: titre prophétique... :lol: )
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- SimoneS.Niveau 4
Cripure a écrit:Bof. Nombre d'heures de la discipline pour les élèves multiplié par 2 me donne le nombre de devoirs de l'année, dont un maximum de trois bacs blancs en 1re. Et pour être heureux, je ne contrôle plus rien. De toutes façons, si je contrôle, ils se plantent et après, je suis le seul à avoir des mauvaises notes et on dit que je suis méchant... Tant que j'aurai des collègues qui ont plus de 16 de moyenne de classe avec des élèves qui écrivent parfois leur nom différemment d'un devoir à l'autre, ce sera ma position.
Enfin, j'envisage de multiplier le nombre d'heures par 1,5 pour très bientôt
En collège, on ne peut pas trop compter ainsi, ce n'est pas assez. Et puis, les parents demandent plus (à compter les notes sur Pronotes toutes les semaines pour voir quel prof en fait le plus... ), ça les rassure, je suppose.
Pour les collègues... re- Je demande à bosser systématiquement ou presque avec une collègue d'HG qui note comme moi, on se soutient mutuellement lors des conseils de classe. Mais elle part en retraite cette année.
- SimoneS.Niveau 4
Nous sommes dans un quartier très soumis à la concurrence du privé, et notre établissement, qui avait très mauvaise réputation il y a peu encore, remonte peu à peu la pente grâce à un CDE très dynamique, mais très à l'écoute des parents aussi. On ne peut pas tout avoir... Dans l'ensemble, c'est vrai que nous nous prêtons à certaines exigences, conscients que cela participe de son travail pour le collège. Au moins, nous notons comme nous l'entendons.
- PhilomèleNiveau 9
Cripure a écrit:Bof. Nombre d'heures de la discipline pour les élèves multiplié par 2 me donne le nombre de devoirs de l'année, dont un maximum de trois bacs blancs en 1re. Et pour être heureux, je ne contrôle plus rien. De toutes façons, si je contrôle, ils se plantent et après, je suis le seul à avoir des mauvaises notes et on dit que je suis méchant... Tant que j'aurai des collègues qui ont plus de 16 de moyenne de classe avec des élèves qui écrivent parfois leur nom différemment d'un devoir à l'autre, ce sera ma position.
Enfin, j'envisage de multiplier le nombre d'heures par 1,5 pour très bientôt
Je ne vais pas vous surprendre en vous disant qu'ils obtiennent le bac puis persévèrent en Licence de Lettres. J'ai déjà vu cela à trois reprises en L1. Une fois, il s'agissait d'une étudiante qui avait noté son nom de façon erronée sur la fiche d'inscription pédagogique, puis de façon correcte au premier devoir sur table. Pour moi, esprit simple et administratif, deux noms, deux étudiants. Je passe sur le bazar qui a suivi (je n'avais évidemment que ça à faire, repérer l'erreur parmi cent cinquante copies et étudiants). Même pas sûre qu'ils décrochent en cours de L1, d'ailleurs, on doit les retrouver en L2.
Mais je ressasse et digresse. Fil intéressant.
- SimoneS.Niveau 4
Non. Mon mari en a corrigé 300, des comme ça, dans une discipline proche. Moyenne à 3 et des poussières. Notes remontées administrativement, passage en L2.
- User5899Demi-dieu
Mon frangin, qui est le méchant de la famille, met en général 0,5 à 120 copies de L1 sur 150 aux partiels de Noël.
C'est vrai que c'est impressionnant, cela dit. C'est beaucoup plus mauvais que des entrants en seconde chez nous...
C'est vrai que c'est impressionnant, cela dit. C'est beaucoup plus mauvais que des entrants en seconde chez nous...
- cariboucGuide spirituel
Mais bien sûrCripure a écrit:Mon frangin, qui est le méchant de la famille, met en général 0,5 à 120 copies de L1 sur 150 aux partiels de Noël.
C'est vrai que c'est impressionnant, cela dit. C'est beaucoup plus mauvais que des entrants en seconde chez nous...
Ce que vous écrivez, les uns et les autres, fait peur
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- PhilomèleNiveau 9
Sans même parler de notes "remontées administrativement" par une main invisible, je me sens pour ma part toujours prise entre le marteau et l'enclume sur la question de la sélection en L1. D'un côté, ma bien-pensance m'amène à ne pas vouloir pratiquer l'exclusion sociale (une partie de mes étudiants n'a clairement pas de filet de sécurité familial ou social). De l'autre, je redoute l'émission de diplômes-assignats, évidemment dévalués par le faible niveau desdits étudiants inclus socialement.
En L1 et L2, on est clairement dans le faux-semblant scolaire. On attend que ça passe. La formation commence véritablement en L3, parfois en master / prépa Capes (et encore).
J'ai cru pendant quelques années que l'on pouvait faire quelque chose pédagogiquement avec les étudiants de L1-L2 : je pensais notamment que je devais mieux comprendre ce qui se joue dans le secondaire. Le temps passant, je comprends désormais pourquoi certains collègues désertent le terrain de l'enseignement : je ne suis pas dans une université parisienne et je dois dire qu'en pratique, mis à part quelques collègues proches de la retraite, notre U.F.R. fait mentir les clichés, car les enseignants-chercheurs sont investis dans la formation des étudiants. N'empêche que je commence à fatiguer et à conclure que l'on ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif, ou faire travailler un étudiant qui n'a pas développé le désir de faire quelque chose de son intelligence. Ou qui n'a pas compris qu'être ignorant n'est pas un projet possible.
Pour revenir au sujet du fil, je constate aussi que l'instauration du contrôle continu en Licence conduit à multiplier les évaluations et les notes. Les étudiants travaillent pour des devoirs précis, sont formatés pour rendre des exercices stérilisants. Ils perdent de vue toute perspective large de formation de l'esprit. Nous devenons une usine à évaluations et diplômes, au lieu d'être un lieu de savoir et de culture. La question des compétences, qui nous arrive, va finir de vider la coquille. L'examen terminal était peut-être préjudiciable aux étudiants faibles et mal armés pour l'enseignement supérieur : il avait le mérite de ne pas écraser les étudiants sous un stress inutile (parce que oui, les étudiants sont malgré leur paresse angoissés et stressés par les devoirs notés) et de laisser le temps de respiration nécessaire à la réflexion.
(Désolée si je suis un peu à côté de la discussion - découragement.)
En L1 et L2, on est clairement dans le faux-semblant scolaire. On attend que ça passe. La formation commence véritablement en L3, parfois en master / prépa Capes (et encore).
J'ai cru pendant quelques années que l'on pouvait faire quelque chose pédagogiquement avec les étudiants de L1-L2 : je pensais notamment que je devais mieux comprendre ce qui se joue dans le secondaire. Le temps passant, je comprends désormais pourquoi certains collègues désertent le terrain de l'enseignement : je ne suis pas dans une université parisienne et je dois dire qu'en pratique, mis à part quelques collègues proches de la retraite, notre U.F.R. fait mentir les clichés, car les enseignants-chercheurs sont investis dans la formation des étudiants. N'empêche que je commence à fatiguer et à conclure que l'on ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif, ou faire travailler un étudiant qui n'a pas développé le désir de faire quelque chose de son intelligence. Ou qui n'a pas compris qu'être ignorant n'est pas un projet possible.
Pour revenir au sujet du fil, je constate aussi que l'instauration du contrôle continu en Licence conduit à multiplier les évaluations et les notes. Les étudiants travaillent pour des devoirs précis, sont formatés pour rendre des exercices stérilisants. Ils perdent de vue toute perspective large de formation de l'esprit. Nous devenons une usine à évaluations et diplômes, au lieu d'être un lieu de savoir et de culture. La question des compétences, qui nous arrive, va finir de vider la coquille. L'examen terminal était peut-être préjudiciable aux étudiants faibles et mal armés pour l'enseignement supérieur : il avait le mérite de ne pas écraser les étudiants sous un stress inutile (parce que oui, les étudiants sont malgré leur paresse angoissés et stressés par les devoirs notés) et de laisser le temps de respiration nécessaire à la réflexion.
(Désolée si je suis un peu à côté de la discussion - découragement.)
- LefterisEsprit sacré
C'est sûr que ça marche au compte-goutte, pour certains élèves. Mais ça permet aussi de remonter la moyenne générale sans faire de concessions -ça étire les notes, j'ai ainsi des classes de 2 de moyenne à 16- et d'avoir la paix. Et de toute manière...SimoneS. a écrit:J'ai de la chance, je prends le train tous les jours : les petites interros sur points précis dont parle Lefteris se corrigent très bien en 25 minutes.
Blague à part, ce qui se joue, c'est qu'en effet nos élèves ne savent pas ce que c'est que travailler. Un effort, même minime, leur semble irréalisable et sans but.
Internet joue un peu son rôle là-dedans ("Mais madaaaaaaame... Pourquoi il faudrait traduire nous-mêmes puisqu'on peut aller dans Google ?"), la télé-poubelle aussi, mais pas seulement.
Du coup, oui, les mini-interros limitent les dégâts sur la moyenne, le CDE est content. Mais ils ne savent toujours rien et si on en leur dit pas que dans le gros devoir il faudra appliquer tel point, tel point et tel point vus en cours, ils ne font pas le lien.
Bref, c'était ma minute "Je suis optimiste et je vais retourner en cours pleine d'entrain après mon congé mat'".
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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