Comment une monstrueuse éruption solaire a failli précipiter la Terre dans le chaos

Caspar Goodwood a écrit:Soyons quand même reconnaissants à la civilisation industrielle de nous avoir apportés des médecins, chirurgiens et dentistes relativement efficaces.    et aussi de pouvoir bavasser sur neo pendant des heures.  

Tout à fait d'accord, ce serait ingrat de ne pas le reconnaître!
Pourtant, je ne peux m'empêcher d'avoir un regard critique sur nos excès en tous genres. C'est pour cela (mais du coup, ça devient hors-sujet) que, sans prévoir l'avenir, il peut être pertinent de tenter d'imaginer (je prends des précautions) une voie raisonnable, par exemple en ce qui concerne l'énergie ou la qualité de vie des quelques milliards d'êtres humains qui n'ont pas accès aux bienfaits technologiques auxquels tu fais allusion.
Et j'avoue, à mon grand regret, qu'il est très difficile pour le M. Toulemonde que je suis, d'orienter mon existence et celle de mes enfants dans un sens éthique. J'achète chinois, je roule en diesel, je vais chez Mc Do, je surfe sur le net, je pollue un max pendant mes vacances en voiture, bref, j'utilise comme tous mes contemporains les "bienfaits" de cette civilisation industrielle tout en sachant pertinemment que je vampirise la planète tout en polluant allègrement.
Et je soigne ma schizophrénie au rosé, même pas sûr qu'il soit naturel! 

C'est bien le problème, nous sommes tous bien contents de profiter de la société de consommation et je ne jette la pierre à personne (bon, j'avoue que les gros 4x4, ça m'agace) et je pense que nous ne deviendrons vraiment décroissants que quand nous y serons forcés.

Dwarf a écrit:

thrasybule a écrit:Mouais, enfin ces histoires de cycle qui fleurent bon le millénarisme bon teint me font un peu rire. Ce qui n'invalide pas     les dangers courus par la planète

Caspar Goodwood a écrit:ouf! Je vais donc faire confiance à mon instinct. Et sinon pour le côté millénariste et fin d'un cycle:  

Mouais... Comme d'habitude, les extrêmes dans la radicalisation d'une opinion présentée de manière équilibrée - le tout avec l'ironie hautaine qui convient, comme toujours... Et le juste milieu, ça ne vous tenterait pas, pour changer un peu?

Tu seras bien aimable d'éviter les jugements de valeur péremptoire sur le côté "hautain" de mon ironie, qui n'était qu'un petit clin d'oeil d'une extrême bienveillance à cette sorte d'excitation, que je trouve pour ma part fort ambiguë, concernant le fantasme de la fin avec son imagerie apocalyptique de destruction et de renouvellement,représentée par l'inévitable image du cercle. Passons également sur le "comme toujours" qui montre bien peu de sens de la mesure et de la tempérance pour quelqu'un qui la prêche dans le même temps.
En parlant de mesure, on peut s'interroger sur les dangers, réels et terrifiants, concernant la course à la productivité de notre planète; personne n'ayant le monopole de la lucidité et de la clairvoyance devant les faits, sans former prophétiser le grand chambardement universel. Une question -comment dire?- de juste milieu?

Caspar Goodwood a écrit:C'est bien le problème, nous sommes tous bien contents de profiter de la société de consommation et je ne jette la pierre à personne (bon, j'avoue que les gros 4x4, ça m'agace) et je pense que nous ne deviendrons vraiment décroissants que quand nous y serons forcés.

...Et ça va faire très mal ce jour-là.

Il y aussi l'hypothèse d'un changement très progressif. Nos collègues de LC ou d'histoire me corrigeront si je me trompe mais ni la civilisation romaine ni la société féodale ne se sont effondrées du jour au lendemain, si?

thrasybule a écrit:Mouais, enfin ces histoires de cycle qui fleurent bon le millénarisme bon teint me font un peu rire. Ce qui n'invalide pas     les dangers courus par la planète

La planète ne court aucun danger, elle peut se passer de nous... Mars, Vénus, Mercure... existent malgré le manque de vie sur leur surface.
L'espèce humaine, par contre, doit continuellement s'adapter pour survivre... et garder une planète habitable.

D'où la stupidité des expressions telles que "sauver la planète", "un petit geste pour la planète"...

Caspar Goodwood a écrit:D'où la stupidité des expressions telles que "sauver la planète", "un petit geste pour la planète"...

   

Bien sûr Républicain, tu fais bien de corriger. Ce qui m'avait titillé,à vrai-dire, c'est l'expression l'argent-roi qui serait propre à notre époque dans cette période que nous traversons ( excuse, je n'ai pas le courage de relire), comme si elle lui était consubstantielle, alors qu'il s'agit bien d'un comportement humaine lié aux trois types de libido ( dominandi, sentiendi et sciendi) bref de l'appétence conquérante et dominatrice de l'homme dont toutes les civilisations témoignent, sous des formes diverses et à des degrés différents.

Caspar Goodwood a écrit:D'où la stupidité des expressions telles que "sauver la planète", "un petit geste pour la planète"...

Ah oui,ça m'agace!

Exact, les inégalités existent depuis toujours, je ne suis pas sûr que le capitalisme ou la civilisation industrielle en soient responsables directement.

thrasybule a écrit:Bien sûr Républicain, tu fais bien de corriger. Ce qui m'avait titillé,à vrai-dire, c'est l'expression  l'argent-roi qui serait propre à notre époque dans cette période que nous traversons ( excuse, je n'ai pas le courage de relire), comme si elle lui était consubstantielle, alors qu'il s'agit bien d'un comportement humaine lié aux trois types de libido ( dominandi, sentiendi et sciendi) bref de l'appétence conquérante et dominatrice de l'homme dont toutes les civilisations témoignent, sous des formes diverses et à des degrés différents.

J'ai comme l'impression que je ne peux que te faire confiance dans cette analyse, n'ayant pas les ressources et les connaissances suffisantes pour tenter de te contredire! 

Ben, c'est comme l'histoire du changement climatique, à l'échelle de l'histoire de la Terre c'est un détail. L'humanité a déjà connu des changements bien plus importants. Et quand on voit les arguments de certains politiques: "les plages risquent d'être atteintes, c'est pas bon pour le tourisme etc", on peut se demander s'ils ont déjà réfléchi à grande échelle...

Non, non, je trouve cela intéressant au contraire!  

Sans parler des conséquences désastreuses sur les sports d'hiver.

thrasybule a écrit:
Tu seras bien aimable d'éviter les jugements de valeur péremptoire sur le côté "hautain" de mon ironie, qui n'était qu'un petit clin d'oeil d'une extrême bienveillance à cette sorte d'excitation, que je trouve pour ma part fort ambiguë, concernant le fantasme de la fin avec son imagerie apocalyptique de destruction et de renouvellement,représentée par l'inévitable image du cercle. Passons également sur le "comme toujours" qui montre bien peu de sens de la mesure et de la tempérance pour quelqu'un qui la prêche dans le même temps.
En parlant de mesure, on peut s'interroger sur les dangers, réels et terrifiants, concernant la course à la productivité de notre planète; personne n'ayant le monopole de la lucidité et de la clairvoyance devant les faits, sans former prophétiser le grand chambardement universel. Une question -comment dire?- de juste milieu?

Je veux bien admettre la bienveillance de ton propos quand bien même ses termes ont pu éveiller en moi des réflexes dus à d'autres propos ou réactions sur ce forum comme ailleurs : d'où ma propre réaction agacée. Ceci dit, le fond reste toujours plus important que la forme à mes yeux.

Caspar Goodwood a écrit:Exact, les inégalités existent depuis toujours, je ne suis pas sûr que le capitalisme ou la civilisation industrielle en soient responsables directement.

Ça c'est discutable...Le capitalisme accentue fortement les inégalités dans la répartition des richesses...

Caspar Goodwood a écrit:Sans parler des conséquences désastreuses sur les sports d'hiver.

 :lol: 

Vaste sujet, mais tu as sans doute entendu parler de l'esclavage, du servage etc...

Je n'avais pas vu le post de thrasybule mais je suis d'accord avec lui, il y a une certaine jouissance perverse à imaginer la fin du monde ou de la civilisation (voir le succès des films catastrophes, de The Walking Dead et autres).

Caspar Goodwood a écrit:Il y aussi l'hypothèse d'un changement très progressif. Nos collègues de LC ou d'histoire me corrigeront si je me trompe mais ni la civilisation romaine ni la société féodale ne se sont effondrées du jour au lendemain, si?

Il n'y a pas eu d'effondrement de la société féodale en soi mais une évolution progressive.

La question peut en revanche se poser pour l'Empire Romain (ou d'autres en Asie, Proche-Orient et Amérique du Sud qui sont moins consubstantiels de notre culture).

Disons que s'il n'y a eu pas d'effondrement surprenant et foudroyant en soi pour cet exemple, il y a revanche eu une série de signes avertisseurs qui auraient dû permettre de voir venir la suite si on n'y avait prêté attention. Nous en sommes aussi là, je pense, pour ce qui nous concerne. Le parallèle des films de Denys Arcand est sur ce point, je trouve, d'une grande subtilité.

Oui mais ils est plus facile de percevoir les signes après non?

thrasybule a écrit:Non, non, je trouve cela intéressant au contraire!  

Je pense honnêtement que tu as raison, ce comportement n'est pas nouveau, la différence étant peut-être que, de nos jours, les conséquences se situent au niveau de la totalité des habitants de la planète et que les moyens de communication nous permettent d'en prendre connaissance et pour certains conscience.
Je vais tenter un exemple:
Lors de la période de la colonisation et de l'esclavage, ce même moteur (l'appât du gain) était à l'oeuvre.
Les tribus d'Amazonie n'étaient pas impactées par ce système.
Aujourd'hui, il me semble que les moyens technologiques sont tellement énormes qu'une déforestation partielle de ce territoire est en marche et que même ces habitants isolés sont touchés, et tout cela, là aussi, pour de simples raisons de rentabilité économique et de rémunération des actionnaires des grandes entreprises prestataires.
Donc, sans être d'un pessimisme exagéré, on peut imaginer que, si des barrières ne sont pas érigées, ce poumon sera détruit et que tous les habitants de la Terre en subiront les conséquences: augmentation du CO2, augmentation de la température moyenne sur Terre, vaporisation du méthane sous-marin, augmentation supplémentaire de la température, changements climatiques, etc...
Bien sûr, rien n'est certain, ce ne sont que des conjectures, mais dans ce cas, ce ne seraient plus seulement les responsables qui devraient en supporter les conséquences, mais l'ensemble de l'humanité... Quant à ma tribu d'Amazonie, il y a bien longtemps qu'elle aura sombré dans l'alcoolisme, comme les Indiens.

J'ai étudié trois ans les langues et cultures mayas à l'Inalco avec des super-spécialistes en épigraphie et archéologie (sans était-ce ce à quoi tu faisais allusion, Dwarf, même s'il s'agit de l'Amérique Centrale car, sinon je ne vois pas, à l'exception de peut-être des Nazcas), personne n'était d'accord pour connaître les causes du collapse, si ce n'est une conjonction de facteurs d'une extrême complexité. Mais il est vrai que la pratique, désastreuse de la cultur itinérante sur brûlis, avaient épuisé les sols. Mais l'essentiel étaent, tout de même, les rivalités sanguinaires entre cités, l'appât du gain, la recherche des victimes sacrificielles, et l'oppression du peuple par les prêtres-guerriers. Mais aussi, et c'est important, l'obsession des katuns, qui correspondait à une fin de cycle ( no ironie hautaine inside) où se trouvaient les Mayas à cette époque et qui les avaient poussé vers la résignation, préciément parce-qu'ils voyaient la fin du monde arriver. Drôle d'auto-suggestion autoréalisatrice, à méditer pour nous-mêmes, tout en restant, it goes without saying, mesurés...

républicain a écrit:

thrasybule a écrit:Non, non, je trouve cela intéressant au contraire!  

Je pense honnêtement que tu as raison, ce comportement n'est pas nouveau, la différence étant peut-être que, de nos jours, les conséquences se situent au niveau de la totalité des habitants de la planète et que les moyens de communication nous permettent d'en prendre connaissance et pour certains conscience.
Je vais tenter un exemple:
Lors de la période de la colonisation et de l'esclavage, ce même moteur (l'appât du gain) était à l'oeuvre.
Les tribus d'Amazonie n'étaient pas impactées par ce système.
Aujourd'hui, il me semble que les moyens technologiques sont tellement énormes qu'une déforestation partielle de ce territoire est en marche et que même ces habitants isolés sont touchés, et tout cela, là aussi, pour de simples raisons de rentabilité économique et de rémunération des actionnaires des grandes entreprises prestataires.
Donc, sans être d'un pessimisme exagéré, on peut imaginer que, si des barrières ne sont pas érigées, ce poumon sera détruit et que tous les habitants de la Terre en subiront les conséquences: augmentation du CO2, augmentation de la température moyenne sur Terre, vaporisation du méthane sous-marin, augmentation supplémentaire de la température, changements climatiques, etc...
Bien sûr, rien n'est certain, ce ne sont que des conjectures, mais dans ce cas, ce ne seraient plus seulement les responsables qui devraient en supporter les conséquences, mais l'ensemble de l'humanité... Quant à ma tribu d'Amazonie, il y a bien longtemps qu'elle aura sombré dans l'alcoolisme, comme les Indiens.

Une de mes profs travaillent justement sur une tribu amazonienne, les trumais ou un truc comme ça, et elle m'avait bien expliqué ce que tu dis... C'est terrifiant....[/quote]

J'aimerais pas être déjà mort (Fatals Picards)

J'aimerais pas être déjà mort, c'était pas mieux avant.
J'aimerais pas être déjà mort,
ou alors y'a pas longtemps.

Paske le Moyen-Age, c'était un vrai carnage.
On mangeait salement, et pas de tickets restaurants.
L'économie c'était pas au point, ah pas comme maintenant.

L'argent existait pas encore, on devait en emprunter.
Avant qu'on puisse vraiment en avoir, ...

Même sous les Romains, c'était vraiment pas bien.
Y'avait que des films en noir et blanc, syle Gladiator.
Les séries américaines, n'existaient pas encore.

Dans La Guerre des Etoiles, y'avait, pas de vaisseaux ni d'action.
Pask'y connaissait à peine le Western, et pas la Science-Fiction.

J'aimerais pas être déjà mort, c'était pas mieux avant.
J'aimerais pas être déjà mort,
ou alors y'a pas longtemps.

A la Sécu, y'avait pas tous les imprimés.
Gutemberg il avait pas encore inventé le papier.
Les coupons, les remboursements, ca prennait super longtemps.

Les cadres allaient à La Défense à pied, les informaticiens travaillaient sur des papiers.
Les ordis devaient être en bois, ou en contreplaqué.

A la Renaissance, y'avait pas de vacances.
Les congés payés, y z'étaient pas payés.

Aux bals du 14 juillet, on pouvait pas danser.
Les pompiers n'avaient pas assez d'argent, pour tout organiser.
Sans les feux d'artifices, les pompiers étaient pauvres (les pompiers étaient pauvres).

J'aimerais pas être déjà mort, c'était pas mieux avant.
J'aimerais pas être déjà mort,
ou alors y'a pas longtemps.

J'aimerais pas être Pie XII, j'aime pas les R12.
J'aimerais pas être Henri IV, j'aime pas les R4.
J'aimerais pas être Louis XIV, j'aime pas les R14.
J'aimerais pas être Louis XVI, j'aime pas les R16.
J'aimerais pas être Louis I, j'aime pas les R1.
J'aimerais pas être Clovis, j'aime pas les R6.
J'aimerais pas être Louis 0, j'aime pas les Fuego.
J'aimerais pas être Charlemagne, j'aime pas les Safrane.

J'aimerais pas être déjà mort, c'était pas mieux avant.
J'aimerais pas être déjà mort,
ou alors y'a pas longtemps.

Caspar Goodwood a écrit:Oui mais ils est plus facile de percevoir les signes après non?

Si l'étude de l'histoire ne permet pas immanquablement de tout prévoir à l'avenir (cela se saurait depuis le temps!), elle évite de refaire certaines erreurs dont on a pu mesurer les conséquences par le passé. Et c'est déjà énorme.