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- doctor whoDoyen
Condorcet a écrit:Comme le soulignent les auteurs, il serait opportun de revoir la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse (abroger ce texte de loi et en voter un autre) : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=78387ACF0A71089ECB351E2082672524.tpdjo17v_2?cidTexte=LEGITEXT000006068067&dateTexte=20140315
Oui. Dans un sens plus répressif. En y intégrant les programmes télés. Si on veut des gamins sans imagination, conformistes et soucieux de leur apparence, on les met une heure par jour devant Gulli.
- CondorcetOracle
doctor who a écrit:Condorcet a écrit:Comme le soulignent les auteurs, il serait opportun de revoir la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse (abroger ce texte de loi et en voter un autre) : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=78387ACF0A71089ECB351E2082672524.tpdjo17v_2?cidTexte=LEGITEXT000006068067&dateTexte=20140315
Oui. Dans un sens plus répressif. En y intégrant les programmes télés. Si on veut des gamins sans imagination, conformistes et soucieux de leur apparence, on les met une heure par jour devant Gulli.
Eh ben voyons... au XXIe siècle. Et quel bouc-émissaire ? La télévision !!!! Mais est-ce la télévision la responsable ou ceux qui n'en contrôlent pas l'usage dans le cadre du foyer ? Et l'autorité parentale ??? Une télévision se coupe, si besoin en prenant le câble d'alimentation, idem pour la connexion Internet quand l'usage devient incontrôlé. Bref, la vieille tentation d'incriminer le média plutôt que d'incriminer les usages et les pratiques, avec au bout les velléités répressives, sous couvert de protection de la jeunesse. Victor Hugo dans sa prime jeunesse, lisait Restif de la Bretonne... Je le trouve sans imagination, conformiste et soucieux de son apparence, pas vous ? :lol:
Education aux médias ou farouche défiance ?
- doctor whoDoyen
C'est vrai qu'on est tellement bien parti avec l'éducation aux médias ! On en voit très bien les effets sur les élèves !
Notre époque montre aux enfants, dans ses fictions, des choses qui n'ont jamais été montrées avant. Et après on veut que les parents soient le seul rempart contre la crétinerie, la violence, le conformisme (parce que tout le monde n'est pas Victor Hugo)?
Franchement, regarde Gulli deux heures de suite, comme je l'ai fait récemment dans une salle d'hôpital, et tu vas être étonné.
Notre époque montre aux enfants, dans ses fictions, des choses qui n'ont jamais été montrées avant. Et après on veut que les parents soient le seul rempart contre la crétinerie, la violence, le conformisme (parce que tout le monde n'est pas Victor Hugo)?
Franchement, regarde Gulli deux heures de suite, comme je l'ai fait récemment dans une salle d'hôpital, et tu vas être étonné.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- doctor whoDoyen
En outre, et c'est là la question, les enfants doivent-ils être traités comme des adultes dans leur accès aux médias, à la seule responsabilité des parents, et sachant que derrière il y a une industrie qui trouve des manières de plus en plus efficace de placer ses produits.
Les programmes télés actuels, c'est comme si la plupart des rayons de supermarché servaient du Macdo (la violence et le narcissisme étant l'équivalent télévisuel du gras et du sel dans les frites et les hamburgers) : comment les parents peuvent-ils lutter ?
Les programmes télés actuels, c'est comme si la plupart des rayons de supermarché servaient du Macdo (la violence et le narcissisme étant l'équivalent télévisuel du gras et du sel dans les frites et les hamburgers) : comment les parents peuvent-ils lutter ?
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- philannDoyen
Celeborn a écrit:yogi a écrit:
Euh en langues ,on aborde ces thèmes et questions dans les programmes en 3ième et Tle. Encore heureux qu'on a notre part d'information et de partage...
Je pense qu'il y a une différence entre les aborder de façon décrochée (sous la forme d' « éducations à… », pour paraphraser la formule souvent utilisée au primaire) et les aborder dans le cadre d'une progression disciplinaire (voire dans différentes disciplines).
Merci Celeborn, d'avoir traduit ma pensée!
Il ne s'agit évidemment pas de critiquer ces thèmes... Mais cela me semble très différent dans le cadre d'un programme disciplinaire et dans ce qui ressemble à mon sens de plus en plus à de la mise au pas institutionnelle (toujours enrobée de bons sentiments...et franchement d'une efficacité très contestable. Les heures de cours perdues, elles ,sont en revanche bien réelles)
Mes 5ème vont avoir droit à une interv' sur "demain je serai adulte" :shock: :shock:
4 heures de cours qui sautent!
Je préfèrerais les voir au ciné ou en sortie pour UN VRAI travail pédagogique en lettres, hist, arts pla...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
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- CelebornEsprit sacré
philann a écrit:
Mes 5ème vont avoir droit à une interv' sur "demain je serai adulte" :shock: :shock:
4 heures de cours qui sautent!
Je préfèrerais les voir au ciné ou en sortie pour UN VRAI travail pédagogique en lettres, hist, arts pla...
Voilà, c'est moi aussi le genre de choses qui me fatiguent. Et (mais là je suis très subjectif), à chaque fois que j'ai accompagné des élèves sur une de ses séances, je n'ai jamais eu l'impression qu'elles aient servi à quoi que ce soit. Il me semble justement qu'en tant que professeurs, on est conscients qu'intégrer des connaissances prend du temps et demande un certain savoir-faire de la part de l'enseignant. Or là, l'intervenant extérieur est loin d'être toujours au point sur le plan pédagogique, et la séance décrochée est aussi vite oubliée qu'elle a été faite. Ça, c'est le meilleur des cas, car j'en ai vu qui empiraient les choses, aussi.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- coindeparadisGuide spirituel
Je ne conteste pas l'utilité de travailler autour de l'altérité et des discriminations, mais comme l'explique Celeborn, quand cela est inscrit dans une discipline, une progression.
Travailler autour de "De l'esclavage des nègres" en lettres, sur les problématiques raciales en Afrique du sud en anglais, sur la notion de représentation sociale et d'affiliation en SES ou STMS me semble plus formateur qu'un vernis médiatique dont les élèves, eux-mêmes, ne sont pas dupes.
Travailler autour de "De l'esclavage des nègres" en lettres, sur les problématiques raciales en Afrique du sud en anglais, sur la notion de représentation sociale et d'affiliation en SES ou STMS me semble plus formateur qu'un vernis médiatique dont les élèves, eux-mêmes, ne sont pas dupes.
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- ProvenceEnchanteur
Celeborn a écrit:philann a écrit:
Mes 5ème vont avoir droit à une interv' sur "demain je serai adulte" :shock: :shock:
4 heures de cours qui sautent!
Je préfèrerais les voir au ciné ou en sortie pour UN VRAI travail pédagogique en lettres, hist, arts pla...
Voilà, c'est moi aussi le genre de choses qui me fatiguent. Et (mais là je suis très subjectif), à chaque fois que j'ai accompagné des élèves sur une de ses séances, je n'ai jamais eu l'impression qu'elles aient servi à quoi que ce soit. Il me semble justement qu'en tant que professeurs, on est conscients qu'intégrer des connaissances prend du temps et demande un certain savoir-faire de la part de l'enseignant. Or là, l'intervenant extérieur est loin d'être toujours au point sur le plan pédagogique, et la séance décrochée est aussi vite oubliée qu'elle a été faite. Ça, c'est le meilleur des cas, car j'en ai vu qui empiraient les choses, aussi.
J'ai eu le retour de mes 3e sur une séance d'information drogues et alcools. Ils n'ont pas été tendres avec l'intervenante... Ils n'ont pas caché leur lassitude non plus devant tout ce blabla rabâché année après année. Ce sont des thèmes à aborder avec les adolescents, mais pas comme c'est fait la plupart du temps.
- olive-in-oilSage
+1Provence a écrit:Celeborn a écrit:philann a écrit:
Mes 5ème vont avoir droit à une interv' sur "demain je serai adulte" :shock: :shock:
4 heures de cours qui sautent!
Je préfèrerais les voir au ciné ou en sortie pour UN VRAI travail pédagogique en lettres, hist, arts pla...
Voilà, c'est moi aussi le genre de choses qui me fatiguent. Et (mais là je suis très subjectif), à chaque fois que j'ai accompagné des élèves sur une de ses séances, je n'ai jamais eu l'impression qu'elles aient servi à quoi que ce soit. Il me semble justement qu'en tant que professeurs, on est conscients qu'intégrer des connaissances prend du temps et demande un certain savoir-faire de la part de l'enseignant. Or là, l'intervenant extérieur est loin d'être toujours au point sur le plan pédagogique, et la séance décrochée est aussi vite oubliée qu'elle a été faite. Ça, c'est le meilleur des cas, car j'en ai vu qui empiraient les choses, aussi.
J'ai eu le retour de mes 3e sur une séance d'information drogues et alcools. Ils n'ont pas été tendres avec l'intervenante... Ils n'ont pas caché leur lassitude non plus devant tout ce blabla rabâché année après année. Ce sont des thèmes à aborder avec les adolescents, mais pas comme c'est fait la plupart du temps.
J'ai accompagné des élèves de 6ème pour une intervention sur les risques de la route et les personnes dispensant cette "formation" ne semblaient guère habitués à ce genre de public ! Bonjour le vocabulaire employé :" la gamine, là, elle va se faire culbuter" (par une voiture !) :shock: Ils ont même appris à quitter un bus dans le calme avant d'avoir "testé" dans la panique : "Allez les enfants, vous imaginez, le bus est en feu, vous avez peur !" J'ai cru que nous allions avoir un VRAI accident !
- PointvirguleNiveau 6
coindeparadis a écrit:Celle de l'argument spécieux : "on peut leur montrer de telles images car ils voient bien pire (pornographie) sur internet."
C'est justement parce qu'ils voient bien pire sur internet et à la télévision qu'on doit leur montrer de telles images et les faire réfléchir sur leur sens. La représentation d'un corps nu, ou d'une scène de violence, n'a pas de sens en soi en termes d'image : c'est le contexte et l'interprétation qu'on y apporte qui donne du sens.
philann a écrit:même une seule minute, consacrée à autre chose qu'aux contenus disciplinaires m'exaspère ! déjà en tant qu'élève, les heures anti-drogue, anti-racisme etc... m'assomaient prodigieusement (malgré la légitimité de chacun de ces thèmes dans la soc civile MAIS PAS EN COURS!
Dans ce cas là ne parlons plus d'éducation mais d'instruction pour l'école. Celle-ci est un lieu de vie, parfois le seul lieu alternatif pour certains gamins. Éluder ce genre de questions c'est renforcer la fracture entre l'école et l'environnement extérieur (famille et vie sociale). Le véritable problème est de ne pas intégrer réellement ces problématiques (racisme, dépendance, sexualité d'un point de vue social relation filles/garçons) aux enseignements dispensés quotidiennement. C'est laisser penser que le problème se règle en une ou deux heures par ci et par là...
doctor who a écrit:Les programmes télés actuels, c'est comme si la plupart des rayons de supermarché servaient du Macdo (la violence et le narcissisme étant l'équivalent télévisuel du gras et du sel dans les frites et les hamburgers) : comment les parents peuvent-ils lutter ?
Lutter ne veut pas forcément dire interdire, mais donner matière à réflexion à l'enfant pour qu'il se rende compte qu'il y'a de nombreux éléments à prendre en compte derrière ce qu'ils voient. Après, si en tant qu'adulte il choisit de se laver le cerveau continuellement, ce sera son choix. Mais un choix éclairé...
- CondorcetOracle
doctor who a écrit:C'est vrai qu'on est tellement bien parti avec l'éducation aux médias ! On en voit très bien les effets sur les élèves !
Notre époque montre aux enfants, dans ses fictions, des choses qui n'ont jamais été montrées avant. Et après on veut que les parents soient le seul rempart contre la crétinerie, la violence, le conformisme (parce que tout le monde n'est pas Victor Hugo)?
Franchement, regarde Gulli deux heures de suite, comme je l'ai fait récemment dans une salle d'hôpital, et tu vas être étonné.
Primo, je connais Gulli.
Secondo, si l'on estime que Gulli n'est pas regardable, c'est au CSA qu'il appartient de trancher.
Tertio, ce n'est parce que l'éducation aux médias propose des réalisations très imparfaites que tout idée qui en découle doit en être abandonnée. Si l'on n'entend pas laisser aux parents la seule responsabilité de l'éducation aux médias, il convient à l'école républicaine d'en proposer une ou des utilisation(s) possibles. Cela ne doit pas être compris comme une amputation ni horaire ni pédagogique des disciplines.
Quarto, l'école est aussi conformiste puisqu'elle tend à proposer une norme. Elle définit un ou des modèle(s) de l'acceptable ou de l'inacceptable. Pourquoi devrait-elle s'en défendre ?
Quant à la crétinerie et la violence, elles ne sont pas l'apanage des ignorants.
- PointvirguleNiveau 6
Provence a écrit:
J'ai eu le retour de mes 3e sur une séance d'information drogues et alcools. Ils n'ont pas été tendres avec l'intervenante... Ils n'ont pas caché leur lassitude non plus devant tout ce blabla rabâché année après année. Ce sont des thèmes à aborder avec les adolescents, mais pas comme c'est fait la plupart du temps.
+1
A les entendre tout est à prendre du côté de l'interdit et du danger... Rien de mieux pour réveiller l'envie des jeunes ados !
Une autre approche est à considérer... J'ai déjà assisté à des interventions qui se plaçaient d'un point de vue positif, en dépassant le simple stade de la "prévention" : les élèves avaient accroché, si bien que certains sont venus se confier aux intervenants à la fin de l'heure sur les problèmes qu'ils rencontraient chez eux ou à l'école. Ça a permis de faire un signalement pour un élève, et celui-ci a pu dépasser la culpabilité éprouvée face à la situation. Une ou deux personnes sur 30, c'est déjà énorme à mon sens...
- CondorcetOracle
doctor who a écrit:En outre, et c'est là la question, les enfants doivent-ils être traités comme des adultes dans leur accès aux médias, à la seule responsabilité des parents, et sachant que derrière il y a une industrie qui trouve des manières de plus en plus efficace de placer ses produits.
Les programmes télés actuels, c'est comme si la plupart des rayons de supermarché servaient du Macdo (la violence et le narcissisme étant l'équivalent télévisuel du gras et du sel dans les frites et les hamburgers) : comment les parents peuvent-ils lutter ?
Les parents de ces parents ont bien lutté. Je ne vois pas pourquoi la télévision de flux des années 2010 représenterait un obstacle plus insurmontable que celle des années 1980. L'antienne contre les programmes télévisuels est aussi éculée que le petit écran : mais acceptons-en non pas l'augure mais le diagnostic. Il existe aujourd'hui la télévision de rattrapage (avec des programmes associés) qui permet de différer l'écoute : c'est cet usage que devraient privilégier et les parents et l'école. Il en va de la télévision comme de tout domaine de la vie citoyenne : cela implique des choix, de l'autorité et de la conviction quand on les estime légitime.
- coindeparadisGuide spirituel
Je ne comprends pas bien : on doit leur montrer les mêmes images que celles visualisées sur DVD ou internet ? Ou au contraire apporter autre chose, montrer le corps dans son aspect culturel esthétique, relationnel et donc faire de l'éducation ?Entreparentheses a écrit:coindeparadis a écrit:Celle de l'argument spécieux : "on peut leur montrer de telles images car ils voient bien pire (pornographie) sur internet."
C'est justement parce qu'ils voient bien pire sur internet et à la télévision qu'on doit leur montrer de telles images et les faire réfléchir sur leur sens. La représentation d'un corps nu, ou d'une scène de violence, n'a pas de sens en soi en termes d'image : c'est le contexte et l'interprétation qu'on y apporte qui donne du sens.
Condorcet, les programmes de 2010 ne sont pas du même registre que ceux des années 80. Je puise dans les émissions des années 80 (vive les DVD !) pour mon fils, qui trouve que "Gulli c'est moche".
- philannDoyen
Entreparentheses a écrit:philann a écrit:même une seule minute, consacrée à autre chose qu'aux contenus disciplinaires m'exaspère ! déjà en tant qu'élève, les heures anti-drogue, anti-racisme etc... m'assomaient prodigieusement (malgré la légitimité de chacun de ces thèmes dans la soc civile MAIS PAS EN COURS!
Dans ce cas là ne parlons plus d'éducation mais d'instruction pour l'école. Celle-ci est un lieu de vie, parfois le seul lieu alternatif pour certains gamins. Éluder ce genre de questions c'est renforcer la fracture entre l'école et l'environnement extérieur (famille et vie sociale). Le véritable problème est de ne pas intégrer réellement ces problématiques (racisme, dépendance, sexualité d'un point de vue social relation filles/garçons) aux enseignements dispensés quotidiennement. C'est laisser penser que le problème se règle en une ou deux heures par ci et par là...
J'ai dit à peu près le contraire e ce que tu me fais dire!
Je n'ai pas dit qu'il fallait éluder ces questions et ne pas en traiter...Mais que précisément en traiter correctement devait se faire dans le cadre d'un programme disciplinaire et non pas par saupoudrage de 2 h par ci par là pour se donner bonne conscience!
Quand à la fracture sociale elle est amplifiée chaque fois un peu plus lorsque l'on prétend démocratiser. On n'est parfois pas loin de la rééducation des "masses populaires nécessairement déviantes et arriérées". Personnellement, je trouve que parier sur l'intelligence de nos élèves quels que soient leur milieu est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités et les différences sociales. Alors aborder toutes ces questions OUI mais pas sous forme d'un catéchisme national, tape à l'oeil et souvent indécent.
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- PointvirguleNiveau 6
coindeparadis a écrit:Je ne comprends pas bien : on doit leur montrer les mêmes images que celles visualisées sur DVD ou internet ? Ou au contraire apporter autre chose, montrer le corps dans son aspect culturel esthétique, relationnel et donc faire de l'éducation ?Entreparentheses a écrit:coindeparadis a écrit:Celle de l'argument spécieux : "on peut leur montrer de telles images car ils voient bien pire (pornographie) sur internet."
C'est justement parce qu'ils voient bien pire sur internet et à la télévision qu'on doit leur montrer de telles images et les faire réfléchir sur leur sens. La représentation d'un corps nu, ou d'une scène de violence, n'a pas de sens en soi en termes d'image : c'est le contexte et l'interprétation qu'on y apporte qui donne du sens.
J'avoue qu'en inversant les deux parties de la phrase il pouvait y avoir confusion :lol:
Leur apporter autre chose oui, il ne me serait pas venu à l'idée de visionner de la pornographie pour leur parler des questions sous-jacentes... Ils le font très bien eux-mêmes.
- User17706Bon génie
Ça peut donner lieu à des exercices instructifs. De retour d'une séance de ce type, nous avons travaillé avec une Term. sur les mille manières de prouver qu'il faut boire au volant.Provence a écrit: J'ai eu le retour de mes 3e sur une séance d'information drogues et alcools. Ils n'ont pas été tendres avec l'intervenante... Ils n'ont pas caché leur lassitude non plus devant tout ce blabla rabâché année après année. Ce sont des thèmes à aborder avec les adolescents, mais pas comme c'est fait la plupart du temps.
- CondorcetOracle
coindeparadis a écrit:Je ne comprends pas bien : on doit leur montrer les mêmes images que celles visualisées sur DVD ou internet ? Ou au contraire apporter autre chose, montrer le corps dans son aspect culturel esthétique, relationnel et donc faire de l'éducation ?Entreparentheses a écrit:coindeparadis a écrit:Celle de l'argument spécieux : "on peut leur montrer de telles images car ils voient bien pire (pornographie) sur internet."
C'est justement parce qu'ils voient bien pire sur internet et à la télévision qu'on doit leur montrer de telles images et les faire réfléchir sur leur sens. La représentation d'un corps nu, ou d'une scène de violence, n'a pas de sens en soi en termes d'image : c'est le contexte et l'interprétation qu'on y apporte qui donne du sens.
Condorcet, les programmes de 2010 ne sont pas du même registre que ceux des années 80. Je puise dans les émissions des années 80 (vive les DVD !) pour mon fils, qui trouve que "Gulli c'est moche".
Parce que l'on oublie la déferlante d'émissions misant sur le sensationnel de ces années-là. Les DVD proposent une double sélection : une au sein de la grille des programmes, une autre au sein de la collection elle-même, ce qui crée l'impression - fausse - d'une grande qualité inhérente à la programmation d'alors, alors qu'il s'agit avant tout d'un choix d'archiviste et de problème de conservation puis de mise sur le marché. La loi sur le dépôt légal de l'audiovisuel n'est entrée en vigueur qu'en 1995 : avant cette date, la France doit une fière chandelle au travail attentionné, minutieux, digne d'éloges des documentalistes de l'Institut national de l'audiovisuel créé en 1974. Après le démantèlement de l'ORTF (Office de radio-diffusion télévision française), ils/elles ont eu à coeur de récoler, inventorier, légender des collections entières. Grâce à elles, le citoyen est susceptible d'avoir accès à celles-ci. La gratuité d'accès aux archives audiovisuelles devrait être la règle (une augmentation de la redevance audiovisuelle pourrait financer une telle mesure).
- coindeparadisGuide spirituel
Je faisais allusion à des programmes pour enfants. Mais je suis d'accord que le DVD permet de filtrer et de choisir l'heure de programmation. Parce que la télévision le matin, ce n'est pas concevable chez nous.
- CondorcetOracle
Et tu as bien raison
De même que je n'aurais pas aimé souper avec la télévision (quelle que soit la qualité du programme) comme cela fut le cas dans de nombreux foyers.
De même que je n'aurais pas aimé souper avec la télévision (quelle que soit la qualité du programme) comme cela fut le cas dans de nombreux foyers.
- PointvirguleNiveau 6
philann a écrit:
J'ai dit à peu près le contraire e ce que tu me fais dire!
C'est la distinction"société civile" et "cours" qui m'a interpellée : "la légitimité de chacun de ces thèmes dans la soc civile MAIS PAS EN COURS"... J'interprète ce propos comme ceci : il n'y a aucune légitimité à intégrer ces questions aux cours que nous dispensons à l'école.
Au temps pour moi si mon interprétation est maladroite
philann a écrit:Quand à la fracture sociale elle est amplifiée chaque fois un peu plus lorsque l'on prétend démocratiser. On n'est parfois pas loin de la rééducation des "masses populaires nécessairement déviantes et arriérées". Personnellement, je trouve que parier sur l'intelligence de nos élèves quels que soient leur milieu est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités et les différences sociales.
Bonjour le stéréotype des "masses populaires" Mais je suis obligée d'avouer que nombreux sont ceux qui entretiennent cette vision. Ce n'est pas parce qu'on intervient sur les questions de dépendance (tabac, drogue) par exemple que l'on s'adresse forcément aux enfants de milieux populaires... Ça ne veut pas dire grand chose. Le genre d'intervention dont je parlais juste avant dans mes messages mise sur une vision à la fois collective (réflexion en groupe) et individuelle (approche personnalisée dans un deuxième temps).
Quant à l'intelligence, elle n'est pas innée que je sache... Tu peux parier dessus, mais le mieux c'est encore d'y contribuer.
- CondorcetOracle
Entreparentheses a écrit:philann a écrit:
J'ai dit à peu près le contraire e ce que tu me fais dire!
C'est la distinction"société civile" et "cours" qui m'a interpellée : "la légitimité de chacun de ces thèmes dans la soc civile MAIS PAS EN COURS"... J'interprète ce propos comme ceci : il n'y a aucune légitimité à intégrer ces questions aux cours que nous dispensons à l'école.
Au temps pour moi si mon interprétation est maladroitephilann a écrit:Quand à la fracture sociale elle est amplifiée chaque fois un peu plus lorsque l'on prétend démocratiser. On n'est parfois pas loin de la rééducation des "masses populaires nécessairement déviantes et arriérées". Personnellement, je trouve que parier sur l'intelligence de nos élèves quels que soient leur milieu est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités et les différences sociales.
Bonjour le stéréotype des "masses populaires" Mais je suis obligée d'avouer que nombreux sont ceux qui entretiennent cette vision. Ce n'est pas parce qu'on intervient sur les questions de dépendance (tabac, drogue) par exemple que l'on s'adresse forcément aux enfants de milieux populaires... Ça ne veut pas dire grand chose. Le genre d'intervention dont je parlais juste avant dans mes messages mise sur une vision à la fois collective (réflexion en groupe) et individuelle (approche personnalisée dans un deuxième temps).
Quant à l'intelligence, elle n'est pas innée que je sache... Tu peux parier dessus, mais le mieux c'est encore d'y contribuer.
C'est ce qu'essaie de faire tout enseignant, à quel niveau qu'il soit.
- coindeparadisGuide spirituel
Mais force est de constater que tous ces journées "citoyennes" sont bien plus programmées dans les établissements de quartiers populaires, selon la sacro-sainte habitude de considérer qu'aux pauvres on réserve l'éducation, aux riches l'instruction.
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- JohnMédiateur
Les mêmes qui disent ça sont les premiers à hurler s'ils voient marqué "développement durable" dans le programme de géo, ou "les discriminations" dans le programme d'ECJS.philann a écrit:Il ne s'agit évidemment pas de critiquer ces thèmes... Mais cela me semble très différent dans le cadre d'un programme disciplinaire et dans ce qui ressemble à mon sens de plus en plus à de la mise au pas institutionnelle
A un moment, il faut être cohérent : soit on dit qu'il faut parler aux élèves des discriminations, de la santé, de la sexualité et de l'environnement, soit on dit qu'il faut taire ces problématiques, et on assume l'un ou l'autre point de vue. Se contenter de dire : "ce qui se fait actuellement est nul", ça me semble le degré zéro de la réflexion. Et on ne peut pas non plus se contenter de dire : "Bah, ils verront ça en SES s'ils en font".
Je rappelle aussi qu'on parle ici d'un livre qui aurait dû être retiré des CDI de collège selon une inspectrice du secondaire : les réflexions sur le primaire ne concernent donc pas le mail cité au début du fil.
Plutôt de considérer que les personnels de ces établissements sont des imbéciles ou des cyniques quand ils organisent ces journées, on peut imaginer qu'ils essaient de réagir à des problèmes réels qui ont eu lieu ? Non seulement ils sont en prise directe avec ces problèmes, mais en plus ils se font accuser de mépris et de discrimination envers "les pauvres" : c'est biencoindeparadis a écrit:Mais force est de constater que tous ces journées "citoyennes" sont bien plus programmées dans les établissements de quartiers populaires, selon la sacro-sainte habitude de considérer qu'aux pauvres on réserve l'éducation, aux riches l'instruction.
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- CelebornEsprit sacré
John a écrit:
Les mêmes qui disent ça sont les premiers à hurler s'ils voient marqué "développement durable" dans le programme de géo, ou "les discriminations" dans le programme d'ECJS.
C'est un peu plus compliqué que ça (je parle du développement durable en géo, pas des discriminations en ECJS). On a là un vrai problème de construction des programmes scolaires de géographie, fondés sur une forme de zapping géographique qui déstructure complètement la discipline. Le souci n'est pas d'étudier la transition démographique, les inégalités de développement, l'urbanisme, etc. Le souci est que le programme de 5e, par exemple, est avant tout dans une logique idéologique et non dans une logique géographique. Mes collègues ont de vrais soucis avec ce programme car tout le monde s'ennuie sévère au bout d'un moment, et car on étudie des trucs censés être super pointus avec des élèves qui ont du mal à savoir où se situe ce qu'ils étudient, et qui manquent d'une conscience réellement… géographique.
Bref : c'est complètement inefficace, y compris du point de vue du développement durable.
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Celeborn a écrit:John a écrit:
Les mêmes qui disent ça sont les premiers à hurler s'ils voient marqué "développement durable" dans le programme de géo, ou "les discriminations" dans le programme d'ECJS.
C'est un peu plus compliqué que ça (je parle du développement durable en géo, pas des discriminations en ECJS). On a là un vrai problème de construction des programmes scolaires de géographie, fondés sur une forme de zapping géographique qui déstructure complètement la discipline. Le souci n'est pas d'étudier la transition démographique, les inégalités de développement, l'urbanisme, etc. Le souci est que le programme de 5e, par exemple, est avant tout dans une logique idéologique et non dans une logique géographique. Mes collègues ont de vrais soucis avec ce programme car tout le monde s'ennuie sévère au bout d'un moment, et car on étudie des trucs censés être super pointus avec des élèves qui ont du mal à savoir où se situe ce qu'ils étudient, et qui manquent d'une conscience réellement… géographique.
Bref : c'est complètement inefficace, y compris du point de vue du développement durable.
Je ne suis absolument pas d'accord avec ton argumentaire sur le programme de géographie de 5e. Il a des soucis mais dire qu'il n'est pas dans une démarche géographique, c'est n'y rien connaître à ce qu'est la géographie et ne pas réfléchir à l'application de ce programme.
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