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- variaHabitué du forum
Je suis presque gênée d'en remettre une couche sur ce qui a déjà été amplement discuté ici mais je suis la seule à être choquée par ce nouvel intitulé fumeux qui fleurit dans les études supérieures.. humanités numériques ????
On doit créer le blog fictif de Socrate revenu des Enfers ?
Concevoir une édition en 3D de la Comédie humaine ?
Mettre sur pied un chat actif 24h/24 avec des citations préenregistrées de la Recherche du temps perdu ?
Je sais bien que ce n'est pas (que) cela, mais quand même... et la corde, elle est numérique, elle aussi ???
On doit créer le blog fictif de Socrate revenu des Enfers ?
Concevoir une édition en 3D de la Comédie humaine ?
Mettre sur pied un chat actif 24h/24 avec des citations préenregistrées de la Recherche du temps perdu ?
Je sais bien que ce n'est pas (que) cela, mais quand même... et la corde, elle est numérique, elle aussi ???
- yphrogEsprit éclairé
varia a écrit:et la corde, elle est numérique, elle aussi ???
bien plus qu'on veuille bien l'admettre dès fois, oui. (cf. le fil tu sais que tu traines trop sur néo quand...)
c'est même ça qui m'a fait abandonner provisoirement mon "x", je crois, en partie.
à quand la poésie du cordon d'alimentation, parbleu?
- e-WandererGrand sage
L'informatique est un moyen et non une fin, nous sommes bien d'accord. Mais si c'est intelligemment fait, c'est formidable. Va faire un tour sur le site du Centre de Musique Baroque de Versailles, sur celui du CESR de Tours, sur celui du consortium CAHIER (et sur les sites partenaires), sur Molière 21 et les sites associés, sur celui de l'ITEM…varia a écrit:Je suis presque gênée d'en remettre une couche sur ce qui a déjà été amplement discuté ici mais je suis la seule à être choquée par ce nouvel intitulé fumeux qui fleurit dans les études supérieures.. humanités numériques ????
On doit créer le blog fictif de Socrate revenu des Enfers ?
Concevoir une édition en 3D de la Comédie humaine ?
Mettre sur pied un chat actif 24h/24 avec des citations préenregistrées de la Recherche du temps perdu ?
Je sais bien que ce n'est pas (que) cela, mais quand même... et la corde, elle est numérique, elle aussi ???
- Presse-puréeGrand sage
+ 1: il y a des choses très intéressantes dans cette branche.
Et ensuite, tactiquement, c'est ça ou la disparition. Alors, quitte à choisir, peut-être vaut-il mieux ne pas donner raison à ceux qui disent que les sciences humaines sont des trucs de happy few.
Et ensuite, tactiquement, c'est ça ou la disparition. Alors, quitte à choisir, peut-être vaut-il mieux ne pas donner raison à ceux qui disent que les sciences humaines sont des trucs de happy few.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- variaHabitué du forum
C'est justement ça qui est triste, que ce soit (dorénavant ? ou ça a toujours été comme ça ? je n'en sais rien en fait) un truc de happy few....
Mais avouez que "humanités numériques" c'est quand même bien pompeux...
Pq pas simplement "littérature et informatique" ??? ça aurait au moins le mérite d'être clair !
Mais avouez que "humanités numériques" c'est quand même bien pompeux...
Pq pas simplement "littérature et informatique" ??? ça aurait au moins le mérite d'être clair !
- e-WandererGrand sage
Parce que "humanités", ce n'est pas "littérature" : ça inclut aussi d'autres choses !
On peut ainsi concevoir une édition de texte ouverte sur d'autres arts : proposer par exemple la numérisation de gravures (éventuellement celles qui ornent plusieurs éditions), ou la mise en musique de poèmes (partitions et vidéos d'interprètes, pourquoi pas ?), ou des vidéos de mises en scène pour une pièce de théâtre. On peut constituer autour d'un texte une formidable base documentaire – en réunissant par exemple des photos des manuscrits, d'autres textes inspirés par le livre qu'on édite pour en montrer tout le rayonnement, des traductions en langue étrangère, ou bien des tableaux en lien avec le texte, des documents sur les décors ou les costumes etc. On peut proposer une bibliographie évolutive actualisée presque au jour le jour (ce que permet beaucoup moins facilement un texte imprimé). Les possibilités sont extrêmement nombreuses !
À mon avis, ça ne remplacera jamais un livre imprimé (pour des œuvres majeures et de grande ampleur, on ne va pas s'embêter à lire le texte intégral à l'écran, c'est trop fastidieux). Mais on peut toujours proposer une version imprimable, voire concevoir dès le départ un projet mixte (livre imprimé avec l'annotation critique érudite + site internet pour les variantes et la base documentaire), comme ici : http://www.astree.paris-sorbonne.fr
Il y a aussi, pour une édition en ligne digne de ce nom, la commodité offerte au lecteur de faire des recherches d'occurrences avec un moteur plus ou moins complexe. Et puis les possibilités ouvertes par les liens hypertexte (on imagine le texte de La Recherche du Temps perdu avec ses fameuses paperolles !) : http://www.item.ens.fr/index.php?id=13857
Bref, je crois qu'il faut être optimiste et considérer cela comme une véritable révolution, peut-être aussi importante que celle de l'invention de l'imprimerie. On a pour la première fois dans l'Histoire la possibilité technique de créer autour des textes de mini-encyclopédies multimédia, que l'on peut enrichir à l'infini de façon extrêmement souple : c'est quelque chose d'extraordinaire quand on y pense ! Le paradoxe est qu'il n'y a peut-être plus de public : notre jeunesse préfère les jeux vidéo… Mais faut-il incriminer les humanités numériques si la culture la plus exigeante devient le domaine de "happy few"? Ce n'est en tout cas pas un domaine réservé.
Et puis il y a le problème de la formation : créer un site internet, développer des outils spécifiques adaptés exactement au projet, cela demande des compétences qui sont davantage celles de développeurs que celles de purs "littéraires". On peut toujours faire appel à des ingénieurs de recherche, mais il n'est pas toujours facile de leur faire comprendre ce que l'on veut exactement, et surtout il faut trouver des financements pour les payer, ce qui ne va pas de soi dans une société qui tient les SHS en piètre estime et ne jure que par les sciences dures et la recherche appliquée, immédiatement rentable et directement ouverte sur l'industrie (demandez à Mmes Pécresse et Fioraso ce qu'elles en pensent !). Autant se former soi-même, ce serait l'idéal ! Les gens qui possèdent cette double compétence sont rares, extrêmement rares, et il devient urgent d'imaginer des cursus universitaires pour former les chercheurs de demain : des gens qui seraient à la fois de grands érudits et des développeurs de sites web capables non seulement d'utiliser des plates-formes comme Wordpress, mais carrément de programmer leurs propres outils.
On peut ainsi concevoir une édition de texte ouverte sur d'autres arts : proposer par exemple la numérisation de gravures (éventuellement celles qui ornent plusieurs éditions), ou la mise en musique de poèmes (partitions et vidéos d'interprètes, pourquoi pas ?), ou des vidéos de mises en scène pour une pièce de théâtre. On peut constituer autour d'un texte une formidable base documentaire – en réunissant par exemple des photos des manuscrits, d'autres textes inspirés par le livre qu'on édite pour en montrer tout le rayonnement, des traductions en langue étrangère, ou bien des tableaux en lien avec le texte, des documents sur les décors ou les costumes etc. On peut proposer une bibliographie évolutive actualisée presque au jour le jour (ce que permet beaucoup moins facilement un texte imprimé). Les possibilités sont extrêmement nombreuses !
À mon avis, ça ne remplacera jamais un livre imprimé (pour des œuvres majeures et de grande ampleur, on ne va pas s'embêter à lire le texte intégral à l'écran, c'est trop fastidieux). Mais on peut toujours proposer une version imprimable, voire concevoir dès le départ un projet mixte (livre imprimé avec l'annotation critique érudite + site internet pour les variantes et la base documentaire), comme ici : http://www.astree.paris-sorbonne.fr
Il y a aussi, pour une édition en ligne digne de ce nom, la commodité offerte au lecteur de faire des recherches d'occurrences avec un moteur plus ou moins complexe. Et puis les possibilités ouvertes par les liens hypertexte (on imagine le texte de La Recherche du Temps perdu avec ses fameuses paperolles !) : http://www.item.ens.fr/index.php?id=13857
Bref, je crois qu'il faut être optimiste et considérer cela comme une véritable révolution, peut-être aussi importante que celle de l'invention de l'imprimerie. On a pour la première fois dans l'Histoire la possibilité technique de créer autour des textes de mini-encyclopédies multimédia, que l'on peut enrichir à l'infini de façon extrêmement souple : c'est quelque chose d'extraordinaire quand on y pense ! Le paradoxe est qu'il n'y a peut-être plus de public : notre jeunesse préfère les jeux vidéo… Mais faut-il incriminer les humanités numériques si la culture la plus exigeante devient le domaine de "happy few"? Ce n'est en tout cas pas un domaine réservé.
Et puis il y a le problème de la formation : créer un site internet, développer des outils spécifiques adaptés exactement au projet, cela demande des compétences qui sont davantage celles de développeurs que celles de purs "littéraires". On peut toujours faire appel à des ingénieurs de recherche, mais il n'est pas toujours facile de leur faire comprendre ce que l'on veut exactement, et surtout il faut trouver des financements pour les payer, ce qui ne va pas de soi dans une société qui tient les SHS en piètre estime et ne jure que par les sciences dures et la recherche appliquée, immédiatement rentable et directement ouverte sur l'industrie (demandez à Mmes Pécresse et Fioraso ce qu'elles en pensent !). Autant se former soi-même, ce serait l'idéal ! Les gens qui possèdent cette double compétence sont rares, extrêmement rares, et il devient urgent d'imaginer des cursus universitaires pour former les chercheurs de demain : des gens qui seraient à la fois de grands érudits et des développeurs de sites web capables non seulement d'utiliser des plates-formes comme Wordpress, mais carrément de programmer leurs propres outils.
- CincinnataHabitué du forum
Presse-purée a écrit:+ 1: il y a des choses très intéressantes dans cette branche.
Et ensuite, tactiquement, c'est ça ou la disparition. Alors, quitte à choisir, peut-être vaut-il mieux ne pas donner raison à ceux qui disent que les sciences humaines sont des trucs de happy few.
C'est à force de "c'est mieux que rien" qu'on devient complice de la disparition... De plus, si le terme Humanités de recouvre pas uniquement la littérature, il ne recouvre absolument pas le numérique ! Le danger c'est de faire un infâme amalgame des deux. Le terme Humanités se suffit à lui-même, le numérique n'en est qu'un support possible, e -Wanderer, or dans l'appellation "Humanités numérique" on fait du numérique une caractéristique des humanités et plus un support.
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" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- e-WandererGrand sage
On peut discuter des appellations, mais ça ne change pas grand-chose. Tu peux de même considérer que l'humanisme de la Renaissance est une vision du monde ou une philosophie et que le livre n'en a été que le support. N'empêche que sans Gutenberg… Regarde en détail les sites que j'ai indiqués, prends un peu le temps…
- JohnMédiateur
Je ne vois pas d'"infâme amalgame" dans cette expressionDe plus, si le terme Humanités de recouvre pas uniquement la littérature, il ne recouvre absolument pas le numérique ! Le danger c'est de faire un infâme amalgame des deux. Le terme Humanités se suffit à lui-même, le numérique n'en est qu'un support possible
Et je n'ai pas un mot à ajouter à ce qu'a dit E-Wanderer : l'explication me semble parfaite.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CincinnataHabitué du forum
Quand même, moi je vois une grosse différence entre des humanités qui sont qualifiées de numériques et des humanités sur support numérique. Vous pouvez dire que je chipote mais l'adjectif indique quand même une caractéristique inhérente au nom ! Pour moi c'est vraiment un oxymore et plus on présente le numérique comme un domaine indispensable voire ici intrinsèque à l'humanité, plus on va perdre ce qui fait réellement cette humanité (les humanités, ou arts libéraux sont quand même censées former un homme complet pour le mener à la vérité !).
Et puis je suis peut-être totalement réac' mais, pour moi, toutes les humanités (que ce soit de la littérature, du latin ou de l'histoire...) impliquent un effort pour les découvrir. Je me méfie quelque peu de la facilité hyper-attractive du numérique.
Attention, je vois bien que le numérique est un outil très utile pour transmettre le savoir, mais ce qui me gêne c'est que dans cette appellation il n'est justement pas présenté comme un outil.
Et puis je suis peut-être totalement réac' mais, pour moi, toutes les humanités (que ce soit de la littérature, du latin ou de l'histoire...) impliquent un effort pour les découvrir. Je me méfie quelque peu de la facilité hyper-attractive du numérique.
Attention, je vois bien que le numérique est un outil très utile pour transmettre le savoir, mais ce qui me gêne c'est que dans cette appellation il n'est justement pas présenté comme un outil.
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Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- CincinnataHabitué du forum
e-Wanderer a écrit:Mais faut-il incriminer les humanités numériques si la culture la plus exigeante devient le domaine de "happy few"? Ce n'est en tout cas pas un domaine réservé.
Oui, je crois que la culture la plus exigeante devient le domaine des happy few précisément parce que l'on a renoncé à être exigeant avec TOUS pour transmettre cette culture à tous, en préférant la facilité du numérique, grâce à laquelle on a l'illusion de transmettre mieux. Je ne suis pas sûre que l'écran fasse mieux rentrer les informations.
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Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- e-WandererGrand sage
Mais c'est toi qui assimiles le numérique à une culture du moindre effort ! Justement, les sites sérieux, comme ceux que j'ai répertoriés, sont des sites d'une tenue scientifique irréprochable et dont la consultation demande un effort considérable. Je ne sais pas si tous les lecteurs, d'ailleurs, sont à même de lire une partition en notation baroque ou de comprendre les abréviations de la bibliographie matérielle qu'utilisent couramment les érudits et les chartistes. C'est tout sauf accessible et bas de gamme ! Le contenu est disponible pour tous (c'est en ce sens que je disais que ce n'est pas un domaine "réservé"), mais il n'est pas forcément accessible. En tout cas pas aux adeptes de la pratique du zapping…
- elena3Fidèle du forum
Le terme peut gêner effectivement...mais bon, quand on parle de peinture cela peut englober le support comme l'oeuvre...même si elle est moche
Je me méfie quelque peu de la facilité hyper-attractive du numérique. Le reste n'est pas tellement plus difficile: on peut écrire un texte nul, une musique nulle...
Je me méfie quelque peu de la facilité hyper-attractive du numérique. Le reste n'est pas tellement plus difficile: on peut écrire un texte nul, une musique nulle...
- JohnMédiateur
D'ailleurs, pour ajouter un exemple à ceux qu'a donnés E-Wandere, on peut citer aussi les musées virtuels : ça fait partie des humanités numériques, et ça ne remplace pas le musée réel.
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- CincinnataHabitué du forum
Ce que je veux dire, concernant la facilité, c'est que le numérique rend tout intéressant surtout chez les jeunes, normal puisqu'ils maitrisent bien cet outil, il leur est facile de le manier, mais ce n'est pas pour autant qu'ils vont mieux apprendre.
Il est beaucoup plus difficile de lire ou d'écrire avec une feuille et un stylo, ou encore de faire ses gammes seul devant son pupitre car ces 3 activités nécessitent concentration et maitrise de soi, ce que le numérique ne nécessite pas.
Qu'on utilise cet outil en parallèle de la méthode traditionnelle, comme un plus, je n'y vois pas d'inconvénients. Mais j'ai l'impression que l'on remplace souvent la méthode traditionnelle par le numérique pour se donner bonne conscience. Il suffit de regarder là où les classes fonctionnent bien, il y a tout de suite moins d'écrans que dans celles à problème. Le numérique sert trop à mon gout à cacher le fait que celui qui ne peut s'en passer à l'école est tout simplement incapable d'apprendre.
Il est beaucoup plus difficile de lire ou d'écrire avec une feuille et un stylo, ou encore de faire ses gammes seul devant son pupitre car ces 3 activités nécessitent concentration et maitrise de soi, ce que le numérique ne nécessite pas.
Qu'on utilise cet outil en parallèle de la méthode traditionnelle, comme un plus, je n'y vois pas d'inconvénients. Mais j'ai l'impression que l'on remplace souvent la méthode traditionnelle par le numérique pour se donner bonne conscience. Il suffit de regarder là où les classes fonctionnent bien, il y a tout de suite moins d'écrans que dans celles à problème. Le numérique sert trop à mon gout à cacher le fait que celui qui ne peut s'en passer à l'école est tout simplement incapable d'apprendre.
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- JohnMédiateur
Il est beaucoup plus difficile de lire ou d'écrire avec une feuille et un stylo, ou encore de faire ses gammes seul devant son pupitre car ces 3 activités nécessitent concentration et maitrise de soi, ce que le numérique ne nécessite pas.
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- e-WandererGrand sage
Je crois que c'est précisément le rôle des professeurs de faire sortir le numérique du domaine du pur ludique et de le relier à des contenus (n'en déplaise à certains pédagogues-démagogues et à certains "décideurs" politiques pour qui "numérique" est un mot magique, mais qui ne mettent rien derrière). Il faut éduquer les jeunes à croiser les sources, à lire vraiment, à recouper les informations etc. Ça aussi, c'est un aspect très neuf du métier d'enseignant. Je ne suis pas du tout convaincu, précisément, que les jeunes "maîtrisent le numérique" : ils savent naviguer, manier une souris, manipuler une tablette. Certes. Mais "maîtriser le numérique", c'est savoir appréhender des contenus. Un bon cuisinier n'est pas seulement celui qui sait tailler ses légumes à toute vitesse : c'est celui qui sait dans quel ordre il procède, comment il va associer les ingrédients etc.
- e-WandererGrand sage
Bien sûr, c'est un excellent exemple. L'avenir est d'ailleurs à des sites qui ne seraient pas uniquement des banques de données statiques donnant un aperçu des collections, mais d'ambitieuses plates-formes regroupant de nombreuses informations sur les peintres et leurs ateliers, sur la genèse des tableaux (avec par exemple le passage des toiles au rayon X, la comparaison avec les esquisses ou d'autres versions etc), ou même proposant des vidéos avec des analyses (un peu comme dans la fameuse émission Palettes qui passait sur Arte). On pourrait y trouver aussi des choses sur les choix muséographiques, les impératifs technique de la conservation etc.John a écrit:D'ailleurs, pour ajouter un exemple à ceux qu'a donnés E-Wandere, on peut citer aussi les musées virtuels : ça fait partie des humanités numériques, et ça ne remplace pas le musée réel.
- CincinnataHabitué du forum
Donc vous m'assurez toujours que l'enseignement avec le numérique n'est pas entrain de remplacer celui "traditionnel" ? Enseigner aux élèves à bien utiliser cet outil je trouve ça tout à fait pertinent, je retiens cet argument, mais je maintiens qu'on veut absolument le relier aux savoirs parce que dans certaines classes il est impossible d'enseigner de façon "traditionnelle" et c'est un problème.
Et John je ne vois pas ce qui vous choque (vous êtes décidément très choqué ce soir :lol: ) c'est pourtant vrai ce que j'écris, il est bien plus facile d'utiliser un écran en classe pour "capter l'attention" ou de faire faire un exercice sur ordinateur que d'utiliser le tableau ou une feuille, non ? Il est bien plus facile d'aller sur l'ordinateur pour faire ses devoirs que de se forcer à se concentrer devant un livre, j'ai l'impression d'écrire des banalités pourtant.
Et John je ne vois pas ce qui vous choque (vous êtes décidément très choqué ce soir :lol: ) c'est pourtant vrai ce que j'écris, il est bien plus facile d'utiliser un écran en classe pour "capter l'attention" ou de faire faire un exercice sur ordinateur que d'utiliser le tableau ou une feuille, non ? Il est bien plus facile d'aller sur l'ordinateur pour faire ses devoirs que de se forcer à se concentrer devant un livre, j'ai l'impression d'écrire des banalités pourtant.
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- JohnMédiateur
"traditionnel", d'accord, mais selon la tradition de quel siècle ?Donc vous m'assurez toujours que l'enseignement avec le numérique n'est pas entrain de remplacer celui "traditionnel" ?
S'il s'agit simplement de se concentrer pour lire la même chose, il faut autant de concentration pour lire et comprendre le même texte sur une feuille et sur internet.Il est bien plus facile d'aller sur l'ordinateur pour faire ses devoirs que de se forcer à se concentrer devant un livre
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- Presse-puréeGrand sage
Selon moi, tu confonds les moocs et les humanités numériques. Les humanités numériques, cela consiste à utiliser les ressources technologiques du numérique pour étudier les sciences humaines et diffuser les résultats. C'est une branche intéressante de la recherche actuelle. ça n'a rien à voir, selon moi, avec l'enseignement dans le secondaire.
Après, j'en conviens, c'est une expression à la mode, ce qui explique que tout le monde l'utilise à toutes les sauces. Qui plus est, le mot numérique est un mot magique qui fait apparaître les crédits... En tout cas, dans leur définition stricto sensu, les Humanités Numériques ne sont pas des trucs pour amuser la galerie.
Notons que les pionniers dans ce domaine sont précisément les LC, il y a plus de trente ans maintenant, avec les travaux de Greg Crane ou, en France, ceux de la fac de Besançon sur la fréquence lexicale (les vocs fréquentiels du latin et du grec).
Après, j'en conviens, c'est une expression à la mode, ce qui explique que tout le monde l'utilise à toutes les sauces. Qui plus est, le mot numérique est un mot magique qui fait apparaître les crédits... En tout cas, dans leur définition stricto sensu, les Humanités Numériques ne sont pas des trucs pour amuser la galerie.
Notons que les pionniers dans ce domaine sont précisément les LC, il y a plus de trente ans maintenant, avec les travaux de Greg Crane ou, en France, ceux de la fac de Besançon sur la fréquence lexicale (les vocs fréquentiels du latin et du grec).
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- CincinnataHabitué du forum
Ah oui effectivement je confonds les deux Presse-purée.
Euh John, l'enseignement sans écran est heureusement encore valable au XXI° siècle. Quant à la concentration et la lecture bon je ne suis toujours pas d'accord
Euh John, l'enseignement sans écran est heureusement encore valable au XXI° siècle. Quant à la concentration et la lecture bon je ne suis toujours pas d'accord
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" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- e-WandererGrand sage
Oui et non. Si on demande du matériel informatique, on finit effectivement toujours par l'obtenir si le projet tient la route. En revanche, si on demande un poste d'ingénieur recherche, on nous dit non (ou alors il faut lâcher en échange un poste d'enseignant-chercheur !). Si on demande des heures de secrétariat, on nous dit non. Si on demande des vacations (par exemple pour payer un doctorant pour des relectures, des tâches de numérisation, de l'encodage HTML…), on nous dit non. Les humanités numériques, il faut croire que c'est mieux sans l'humain…Presse-purée a écrit:Selon moi, tu confonds les moocs et les humanités numériques. Les humanités numériques, cela consiste à utiliser les ressources technologiques du numérique pour étudier les sciences humaines et diffuser les résultats. C'est une branche intéressante de la recherche actuelle. ça n'a rien à voir, selon moi, avec l'enseignement dans le secondaire.
Après, j'en conviens, c'est une expression à la mode, ce qui explique que tout le monde l'utilise à toutes les sauces. Qui plus est, le mot numérique est un mot magique qui fait apparaître les crédits... En tout cas, dans leur définition stricto sensu, les Humanités Numériques ne sont pas des trucs pour amuser la galerie.
Notons que les pionniers dans ce domaine sont précisément les LC, il y a plus de trente ans maintenant, avec les travaux de Greg Crane ou, en France, ceux de la fac de Besançon sur la fréquence lexicale (les vocs fréquentiels du latin et du grec).
- User17706Bon génie
varia a écrit: avouez que "humanités numériques" c'est quand même bien pompeux...
Pq pas simplement "littérature et informatique" ??? ça aurait au moins le mérite d'être clair !
Et aussi parce que l'«informatique», c'est tout à fait autre chose que la simple utilisation d'outils numériques, au même titre que l'art du constructeur automobile et celui du garagiste sont distincts de la capacité à conduire que valide le permis.e-Wanderer a écrit:Parce que "humanités", ce n'est pas "littérature" : ça inclut aussi d'autres choses !
En ce sens,
Oui, absolument. Si l'on est souvent déçu par les gadgets numériques (il en existe plein), c'est avant tout faute d'avoir une idée de ce que permet réellement l'ordinateur, et pour en avoir une idée, il n'y a pas 36 solutions, il faut coder.e-Wanderer a écrit: Il y a le problème de la formation : créer un site internet, développer des outils spécifiques adaptés exactement au projet, cela demande des compétences qui sont davantage celles de développeurs que celles de purs "littéraires". [...]
[Il faudrait] des gens qui seraient à la fois de grands érudits et des développeurs de sites web capables non seulement d'utiliser des plates-formes comme Wordpress, mais carrément de programmer leurs propres outils.
Beaucoup font ce que fait l'utilisateur normal d'un ordinateur: on lui livre un produit (un logiciel), il prend (très) rapidement et (très) incomplètement connaissance de ce qu'il est possible de faire avec, et il utilise une partie des fonctionnalités offertes. C'est la démarche inverse qui a un intérêt: [1] qu'est-ce que je veux faire? [2] quelle est la meilleure manière de le faire? et [3] on code. Mais ça demande des compétences tout à fait réelles qui n'ont que très peu de choses en commun avec celles requises pour l'usage quotidien d'une machine de ce type.
- barègesÉrudit
Presse-purée a écrit:Selon moi, tu confonds les moocs et les humanités numériques. Les humanités numériques, cela consiste à utiliser les ressources technologiques du numérique pour étudier les sciences humaines et diffuser les résultats. C'est une branche intéressante de la recherche actuelle. ça n'a rien à voir, selon moi, avec l'enseignement dans le secondaire.
Après, j'en conviens, c'est une expression à la mode, ce qui explique que tout le monde l'utilise à toutes les sauces. Qui plus est, le mot numérique est un mot magique qui fait apparaître les crédits... En tout cas, dans leur définition stricto sensu, les Humanités Numériques ne sont pas des trucs pour amuser la galerie.
Notons que les pionniers dans ce domaine sont précisément les LC, il y a plus de trente ans maintenant, avec les travaux de Greg Crane ou, en France, ceux de la fac de Besançon sur la fréquence lexicale (les vocs fréquentiels du latin et du grec).
Je travaille dans un domaine où les perspectives sont potentiellement vertigineuses.
Mais en lisant le message de Varia, je l'ai instinctivement approuvé.
C'est un intitulé qui fait une entrée fracassante dans les formations et les recrutements (les profils "recherche" et "enseignement" pour les postes d'enseignants-chercheurs).
Pour qui a vu venir les TICE dans le secondaire, il est difficile de ne pas frémir. L'aride fond théorique occulté par une mise en forme numérique et brillante... Dans un contexte, ceci a été dit, de MOOCS annoncés, de difficultés de survie de l'édition, de restrictions budgétaires tous azimuts, de difficultés à maintenir un tronc théorique dans les Licences (niveau des bacheliers, sentiment de décalage face aux exigences d'employabilité).
Pourquoi préciser (ou plutôt : mettre en avant) ces libellés ? Un spécialiste verra tout naturellement l'usage à faire des outils numériques pour la diffusion et la promotion de sa spécialité, et pour ses travaux. C'est en quelque sorte inscrit dans sa compétence de spécialiste. Alors que là, je suppose que certains sont désarçonnés par ces intitulés explicites : leurs compétences purement informatiques ne sont-elles pas défaillantes par rapport aux profils publiés ? La "matière" qui est la leur ne remplit-elle que la moitié du cahier des charges des emplois en question ?
De toute manière, c'est dire en filigrane que la spécialité universitaire ne se suffit plus à elle-même sans un bagage secondaire (pour les lettres : compétences en édition/métiers du livre, informatique en lien avec la spécialité, "échos modernes" de la période de spécialité, etc).
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