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- Za-zouNiveau 4
Bonjour à tous,
je suis en train de faire ma séquence sur les textes fondateurs en 6ème : j'étudie des extraits de l'Ancien Testament, et je fais faire des exposés sur quelques figures importantes qu'on n'a pas le temps d'aborder.
Les autres années je n'ai pas rencontré de problème, mais cette année un des élèves refuse de faire l'exposé car "ça parle de dieu" (selon ses propos) mais aussi car il a une autre religion...
Je connais déjà la légitimité de mon cours et de mon approche, mais je ne sais pas quoi lui répondre et l'amener à travailler quand même dessus...!
Si quelqu'un savait trouver les mots pour lui parler à la rentrée sans que je m'énerve... ou alors juste quelqu'un qui a eu une expérience similaire...
merci d'avance
je suis en train de faire ma séquence sur les textes fondateurs en 6ème : j'étudie des extraits de l'Ancien Testament, et je fais faire des exposés sur quelques figures importantes qu'on n'a pas le temps d'aborder.
Les autres années je n'ai pas rencontré de problème, mais cette année un des élèves refuse de faire l'exposé car "ça parle de dieu" (selon ses propos) mais aussi car il a une autre religion...
Je connais déjà la légitimité de mon cours et de mon approche, mais je ne sais pas quoi lui répondre et l'amener à travailler quand même dessus...!
Si quelqu'un savait trouver les mots pour lui parler à la rentrée sans que je m'énerve... ou alors juste quelqu'un qui a eu une expérience similaire...
merci d'avance
- Une passanteEsprit éclairé
non, "ça ne parle pas de dieu", mais de mythes bibliques... ton approche n'est pas religieuse mais littéraire. Tu peux prendre pour exemples les dieux égyptiens qu'il a dû étudier en histoire, cela ne lui a probablement pas posé de problème...
- BartlebyNiveau 6
Et si tu lui donnais un exposé portant non pas sur un personnage biblique mais sur l'importance de la Bible dans la culture en général ? Il parlerait après ses camarades, cela ferait une sorte de conclusion... et cela l'amènerait à réfléchir à sa position.... et bien sûr, il n'aurait pas le droit d'exprimer son rejet : il devrait adopter un point de vue d'historien.
Voilà ma technique : tout refus d'activité entraîne un autre travail mille fois plus dur... En général, ça les calme.
Voilà ma technique : tout refus d'activité entraîne un autre travail mille fois plus dur... En général, ça les calme.
- oreHabitué du forum
Il faut lui rappeler qu'école laïque ne signifie pas qu'on ne parle jamais de religion.
En histoire, chaque année, j'ai le même problème avec quelques 6e qui me disent que je n'ai pas le droit d'évoquer ce sujet alors je leur rétorque "Ah, tu connais sans doute mieux les programmes que moi. Si c'est ça, fais cours à ma place et pendant ce temps-là, j'irai boire mon café!" et en général, ils se taisent.
On est maintenant constamment obligé de justifier les leçons abordées, c'en est navrant.
En histoire, chaque année, j'ai le même problème avec quelques 6e qui me disent que je n'ai pas le droit d'évoquer ce sujet alors je leur rétorque "Ah, tu connais sans doute mieux les programmes que moi. Si c'est ça, fais cours à ma place et pendant ce temps-là, j'irai boire mon café!" et en général, ils se taisent.
On est maintenant constamment obligé de justifier les leçons abordées, c'en est navrant.
- ProvenceEnchanteur
S'il ne fait pas le travail demandé, il doit être puni, c'est évident.
- thrasybuleDevin
Et je pense qu'une convocation des parents, éventuellement avec le CDE, serait nécessaire.
- Za-zouNiveau 4
C'est ce que je pensais faire ! merci à tous...
mais je ne sais pas quels arguments avancer devant les parents. "c'est au programme donc c'est obligatoire" me parait juste trop peu...
mais je ne sais pas quels arguments avancer devant les parents. "c'est au programme donc c'est obligatoire" me parait juste trop peu...
- thrasybuleDevin
Ne te mets pas en position d'argumenter mais affirme ton autorité intellectuelle en présentant l'étude des textes fondateurs comme l'analyse d'un univers de signes qu'il s'agit de décrypter en insistant sur la construction d'un imaginaire mythologique et son mode de fonctionnement. Bon tu le diras pas comme ça, oeuf corse!Za-zou a écrit:C'est ce que je pensais faire ! merci à tous...
mais je ne sais pas quels arguments avancer devant les parents. "c'est au programme donc c'est obligatoire" me parait juste trop peu...
- Za-zouNiveau 4
Merci pour toutes ces idées, je suis remontée à bloc !
- yphrogEsprit éclairé
[turn HS on]: fais-tu la cantique des cantiques... (utile pour Les raisins de la colère parmi d'autres...) ?
[/turn HS on]
[/turn HS on]
- IphigénieProphète
Oh et pourquoi pas le dire comme ça? Je trouve ça très beau.thrasybule a écrit:Ne te mets pas en position d'argumenter mais affirme ton autorité intellectuelle en présentant l'étude des textes fondateurs comme l'analyse d'un univers de signes qu'il s'agit de décrypter en insistant sur la construction d'un imaginaire mythologique et son mode de fonctionnement. Bon tu le diras pas comme ça, oeuf corse!Za-zou a écrit:C'est ce que je pensais faire ! merci à tous...
mais je ne sais pas quels arguments avancer devant les parents. "c'est au programme donc c'est obligatoire" me parait juste trop peu...
Et puis si les parents ne comprennent pas, ça leur donnera du temps pour réfléchir.
Nanmého!
Ras-le-bol des élèves/parents qui rejouent les programmes en ne sachant pas aligner trois mots.
Allez up: " au commencement était le Verbe".
Commençons par le commencement.
- MarieLNeoprof expérimenté
J'ai eu le problème pour la première fois voilà cinq ou six ans, le principal adjoint a discuté posément avec la famille (sans moi). Depuis je ne me laisse plus désarçonner, un élève n'a pas à choisir ce qu'il veut étudier et puis c'est tout. Pour les têtes de mule, j'applique à peu près la même méthode que Bartléby, un travail plus exigeant.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- LefterisEsprit sacré
Le religion n'est abordée que sous son aspect littéraire et historique. Aucun élève n'a le droit de refuser un enseignement au motif de ses opinions. Il y a un texte très clair là-dessus, je n'arrive pas à mettre la main dessus actuellement, mais j'en suis certain. Ce phénomène est de plus en plus fréquent hélas. Il n'y a malheureusement que la punitionZa-zou a écrit:Bonjour à tous,
je suis en train de faire ma séquence sur les textes fondateurs en 6ème : j'étudie des extraits de l'Ancien Testament, et je fais faire des exposés sur quelques figures importantes qu'on n'a pas le temps d'aborder.
Les autres années je n'ai pas rencontré de problème, mais cette année un des élèves refuse de faire l'exposé car "ça parle de dieu" (selon ses propos) mais aussi car il a une autre religion...
Je connais déjà la légitimité de mon cours et de mon approche, mais je ne sais pas quoi lui répondre et l'amener à travailler quand même dessus...!
Si quelqu'un savait trouver les mots pour lui parler à la rentrée sans que je m'énerve... ou alors juste quelqu'un qui a eu une expérience similaire...
merci d'avance
Du reste c'est la contestation en général qui s'étend. Si ça peut te consoler, j'ai une classe où la majorité de la classe conteste tout , absolument tout : le travail, les mots que tu emploies, les évaluations, les programmes...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- OlympiasProphète
Ne cède pas. Ras-le-bol de tous ces ignares aux préjugés et aux opinions qui leur tiennent lieu de savoir.
- BalthamosDoyen
J'essaie de désamorcer les différents cours sur les religions (je suis en histoire, donc chrétiens, islam, etc.) en rappelant souvent que se sont des croyances et que nous étudions dans un cadre historique. Je n'ai rien a faire de ce qu'ils (les élèves) croient mais ce qui m'intéresse dans mon cours d'histoire c'est de savoir ce que des personnes ont cru ou peut être croient encore.
Et quand j'arrive aux religions encore existantes, je n'hésite pas à comparer aux religions antiques. (Après avoir étudier la mythologie romaine, la prise de Troie, Athéna, etc. on peut étudier de la même manière et avec le même recul un autre chapitre)
J'ai eu de la chance, pas de refus manifeste mais je pense que suivant le cas de refus et impossibilité de faire comprendre ma position à l'élève, j'en référerai au CDE pour avoir une explication avec le CDE, l'élève, voire les parents.
Si mon expérience dans une autre discipline sur un sujet proche peut aider
Et quand j'arrive aux religions encore existantes, je n'hésite pas à comparer aux religions antiques. (Après avoir étudier la mythologie romaine, la prise de Troie, Athéna, etc. on peut étudier de la même manière et avec le même recul un autre chapitre)
J'ai eu de la chance, pas de refus manifeste mais je pense que suivant le cas de refus et impossibilité de faire comprendre ma position à l'élève, j'en référerai au CDE pour avoir une explication avec le CDE, l'élève, voire les parents.
Si mon expérience dans une autre discipline sur un sujet proche peut aider
- thrasybuleDevin
Cela me fait penser que j'avais eu une remarque d'un élève alors qu'on étudiait la description du retable d'Issenheim par Huysmanns dans Là-Bas...mais parce-que j'avais osé suggérer que le texte exprimait le doute du Christ face à Dieu, dans le paroxysme de la passion. Je l'avais heurté, pauvre petite chose
- Isis39Enchanteur
Une passante a écrit:non, "ça ne parle pas de dieu", mais de mythes bibliques... ton approche n'est pas religieuse mais littéraire. Tu peux prendre pour exemples les dieux égyptiens qu'il a dû étudier en histoire, cela ne lui a probablement pas posé de problème...
Juste pour info, on ne fait plus l'Egypte en 6e depuis 4 ans.
- LefterisEsprit sacré
Justement, un de mes aphorismes préférés est "opiner n'est pas savoir" . Je cite de tête, une vieille lecture , mais c'est Platon (celui qui me retrouve la référence est bienvenu ...) .Olympias a écrit:Ne cède pas. Ras-le-bol de tous ces ignares aux préjugés et aux opinions qui leur tiennent lieu de savoir.
De beaux exemples tous les jours. Pas plus tard que ce matin , avec une lettre d'amour de Musset à George Sand, où ils n'avaient pas repéré le destinataire. Je laisse deviner les réactions de mes jeunes barbares ...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- thrasybuleDevin
Je crois que c'est dans La République, je vais tenter de rechercher... Faut dire que l'idée est partout chez ce cher Platounet...Lefteris a écrit:Justement, un de mes aphorismes préférés est "opiner n'est pas savoir" . Je cite de tête, une vieille lecture , mais c'est Platon (celui qui me retrouve la référence est bienvenu ...) .Olympias a écrit:Ne cède pas. Ras-le-bol de tous ces ignares aux préjugés et aux opinions qui leur tiennent lieu de savoir.
De beaux exemples tous les jours. Pas plus tard que ce matin , avec une lettre d'amour de Musset à George Sand, où ils n'avaient pas repéré le destinataire. Je laisse deviner les réactions de mes jeunes barbares ...
- LefterisEsprit sacré
Simple curiosité, c'est l'idée qui compte. Mais il doit y avoir quelque part la chose exprimée en une formule lapidaire. Ne relis pas pur autant toute la Républiquethrasybule a écrit:Je crois que c'est dans La République, je vais tenter de rechercher... Faut dire que l'idée est partout chez ce cher Platounet...Lefteris a écrit:Justement, un de mes aphorismes préférés est "opiner n'est pas savoir" . Je cite de tête, une vieille lecture , mais c'est Platon (celui qui me retrouve la référence est bienvenu ...) .Olympias a écrit:Ne cède pas. Ras-le-bol de tous ces ignares aux préjugés et aux opinions qui leur tiennent lieu de savoir.
De beaux exemples tous les jours. Pas plus tard que ce matin , avec une lettre d'amour de Musset à George Sand, où ils n'avaient pas repéré le destinataire. Je laisse deviner les réactions de mes jeunes barbares ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- trompettemarineMonarque
Lefteris a écrit:Le religion n'est abordée que sous son aspect littéraire et historique. Aucun élève n'a le droit de refuser un enseignement au motif de ses opinions. Il y a un texte très clair là-dessus, je n'arrive pas à mettre la main dessus actuellement, mais j'en suis certain. Ce phénomène est de plus en plus fréquent hélas. Il n'y a malheureusement que la punitionZa-zou a écrit:Bonjour à tous,
je suis en train de faire ma séquence sur les textes fondateurs en 6ème : j'étudie des extraits de l'Ancien Testament, et je fais faire des exposés sur quelques figures importantes qu'on n'a pas le temps d'aborder.
Les autres années je n'ai pas rencontré de problème, mais cette année un des élèves refuse de faire l'exposé car "ça parle de dieu" (selon ses propos) mais aussi car il a une autre religion...
Je connais déjà la légitimité de mon cours et de mon approche, mais je ne sais pas quoi lui répondre et l'amener à travailler quand même dessus...!
Si quelqu'un savait trouver les mots pour lui parler à la rentrée sans que je m'énerve... ou alors juste quelqu'un qui a eu une expérience similaire...
merci d'avance
Du reste c'est la contestation en général qui s'étend. Si ça peut te consoler, j'ai une classe où la majorité de la classe conteste tout , absolument tout : le travail, les mots que tu emploies, les évaluations, les programmes...
Notre ministre a fait apposer la charte devant chaque établissement, charte qui réécrit la loi (j'ai bien retenu, Yogi, que ce n'était pas pour autant la loi ) :
Je cite la charte :
point n°12 Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique.
Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme.
Si l'élève refuse, il faut que le CDE règle cela avec les parents.
Je cite point n°12
- MalagaModérateur
Isis39 a écrit:Une passante a écrit:non, "ça ne parle pas de dieu", mais de mythes bibliques... ton approche n'est pas religieuse mais littéraire. Tu peux prendre pour exemples les dieux égyptiens qu'il a dû étudier en histoire, cela ne lui a probablement pas posé de problème...
Juste pour info, on ne fait plus l'Egypte en 6e depuis 4 ans.
On a le choix entre étudier la Mésopotamie ou l'Egypte; perso, je continue à faire étudier l'Egypte. En revanche, on voit beaucoup moins les croyances donc les dieux égyptiens.
Pour en revenir au sujet, j'ai eu, l'année dernière, un mot d'une mère d'élève choquée que l'on étudie les fondements de l'islam en 5e. Je l'ai simplement renvoyée vers le programme scolaire.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- User17706Bon génie
Je n'ai pas le texte sous les yeux mais il semblerait naturel de chercher autour de 477.Lefteris a écrit:Mais il doit y avoir quelque part la chose exprimée en une formule lapidaire. Ne relis pas pur autant toute la République
- User17706Bon génie
PauvreYorick a écrit:Je n'ai pas le texte sous les yeux mais il semblerait naturel de chercher autour de 477.Lefteris a écrit:Mais il doit y avoir quelque part la chose exprimée en une formule lapidaire. Ne relis pas pur autant toute la République
477 b comporte au moins: ἐπ᾽ ἄλλῳ ἄρα τέτακται δόξα καὶ ἐπ᾽ ἄλλῳ ἐπιστήμη
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