- e-WandererGrand sage
En LSH, nos recherches ne coûtent pas grand-chose, mais les postes, eux, sont très convoités par toutes sortes de prédateurs en période de pénurie de moyens. Par conséquent, je crois que si on veut maintenir les postes, il faut impérativement avoir des centres de recherche très forts (donc de vrais projets communs qui impliquent tous les membres de l'équipe locale, et qui soient transversaux comme au CESR de Tours qui réunit des historiens, des littéraires, des musicologues…) : c'est la seule solution "vendable" à l'heure actuelle.
Il ne faut hélas plus trop compter sur les aspects pédagogiques et l'enseignement, d'autant que je ne suis pas bien certain que le CAPES et l'agrégation durent encore bien longtemps. La réforme de la mastérisation nous mène tout droit à la suppression des concours et a été conçue dans ce but.
Il ne faut hélas plus trop compter sur les aspects pédagogiques et l'enseignement, d'autant que je ne suis pas bien certain que le CAPES et l'agrégation durent encore bien longtemps. La réforme de la mastérisation nous mène tout droit à la suppression des concours et a été conçue dans ce but.
- User17706Bon génie
Marcel Khrouchtchev a écrit:Philomèle a écrit:le XVIIe, c'est has been.
- sandGuide spirituel
Philomèle, ce que tu écris est effrayant.
- PhilomèleNiveau 9
e-Wanderer a écrit:En LSH, nos recherches ne coûtent pas grand-chose, mais les postes, eux, sont très convoités par toutes sortes de prédateurs en période de pénurie de moyens. Par conséquent, je crois que si on veut maintenir les postes, il faut impérativement avoir des centres de recherche très forts (donc de vrais projets communs qui impliquent tous les membres de l'équipe locale, et qui soient transversaux comme au CESR de Tours qui réunit des historiens, des littéraires, des musicologues…) : c'est la seule solution "vendable" à l'heure actuelle.
Il ne faut hélas plus trop compter sur les aspects pédagogiques et l'enseignement, d'autant que je ne suis pas bien certain que le CAPES et l'agrégation durent encore bien longtemps. La réforme de la mastérisation nous mène tout droit à la suppression des concours et a été conçue dans ce but.
Je partage complètement l'analyse sur les concours de l'enseignement. Ce sera d'ailleurs une catastrophe parce que les étudiants du master MEEF sont encore légèrement stimulés par la mise en concurrence nationale du concours. Si on le supprime, les étudiants qui se laissent déjà vivre en Licence n'auront plus aucune raison de faire un effort sur ce qui en demande un peu : grammaire, langue, textes anciens. On obtiendra des niveaux très disparates selon la région de formation. Je souffre à l'avance pour les cours de L1-L2.
Par contre, de ce que j'ai vu par ma lorgnette, j'ai mal saisi l'intervention des labos dans le recrutement. Les choses se sont jouées au niveau de l'UFR, qui a dû justifier les demandes de poste par une stratégie à court terme dans l'offre de formation (éventuelles ouverture et fermeture de parcours, ou renforcement - cuisine très très officieuse). Je ne sais pas bien qui se préoccupe d'un labo de SHS en dehors du labo lui-même (je pense à la difficulté à entrer dans les axes d'un projet de région ou de l'ANR, par exemple). Mais peut-être que je vois les choses en noir. Je ne voudrais pas encore plomber davantage le moral des impétrants de ce fil.
(Bon, je retourne avec entrain à mes préparations de cours. Courage à tous !)
- PhilomèleNiveau 9
sand a écrit:Philomèle, ce que tu écris est effrayant.
L'optimisme n'est pas mon fort. Il ne faut pas se laisser déstabiliser.
En fait, je manque de recul sur l'histoire même des recrutements, de la formation des facultés de Lettres, sur l'enseignement supérieur, etc. Peut-être qu'on a toujours travaillé en régime de semi-crise. Je travaillais récemment sur l'université parisienne dans la première moitié du XVIe siècle : gros conflit sur le caractère indispensable ou non d'un diplôme en Arts libéraux comme pré-requis à toute poursuite d'études (en droit, médecine, théologie) pendant des décennies. À la fin du Moyen Âge, il y a d'ailleurs des chiffres intéressants sur les abandons d'études (un étudiant sur quatre obtenait le premier diplôme, le baccalauréat). Ou encore, l'étude de Compagnon sur La Troisième République des Lettres très intéressante sur l'université avant les lois Ferry : il n'y avait pas d'enseignement, deux poignées d'élèves en formation, les professeurs avaient pour rôle principal la constitution des jurys du bac. Les témoignages de J. de Romilly sur les années 60 à la Sorbonne m'ont aussi paru très intéressants : époque des étudiants apparemment intéressés et de la publication rare. Ce qui me paraît inédit, à présent, c'est l'étouffement sous la paperasse et le benchmarking. Pour le reste, peut-être que les universitaires ont toujours vivoté ni plus ni moins que maintenant.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
On voit en histoire plusieurs postes profilés spécifiquement "ESPE". Les ESPE accueillent désormais directement des enseignants-chercheurs?
Suis un peu perdu
Suis un peu perdu
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CdB
@AbbeCordillere
- e-WandererGrand sage
C'était déjà le cas des IUFM. Je connais des gens qui y font/ont fait carrière, faute de trouver un poste en fac, mais qui ne sont pas pour autant des "pédagos".
- barègesÉrudit
Une des craintes avec les nouveaux concours, c'était qu'une partie des heures (donc des postes) de préparation aux concours passent de l'escarcelle des facs à celle des espés, avec une diminution du volant disciplinaire (la fac assurerait quelques cours résiduels, l'essentiel se faisant à l'espé).
J'ai vu plusieurs intervenants sur ce fil placer en ligne de mire la disparition des préparations à l'agrégation externe. Il y a quelques années, une telle perspective aurait mis du monde dans la rue. Là on accepte avec fatalisme (je m'inclus dans le "on"), mais ce sont les filières entières qui en paieront les conséquences : comme dit par ailleurs, pourquoi infliger aux étudiants des cours de spécialité faits par des spécialistes, si de telles connaissances ne sont jamais mises en jeu ?
On finira par observer un glissement comparable à celui qui a modifié le métier des enseignants dans le secondaire : former et recruter des gens à un niveau donné pour enseigner à un autre niveau et dans une autre matière (en l'occurrence, hors du domaine de spécialité). Un recrutement pour des postes de MCF dans une concurrence folle, donc à très haut niveau (surtout de recherche), enseignement transversal et pluridisciplinaire (surtout pas de théorie ! surtout pas de fond ! surtout pas de spécialité !). Premier stade, pour les gens en exercice : un sentiment d'absurde, une souffrance pour certains. Second stade, question naïve de l'institution et des usagers : mais pourquoi réserver ces enseignements à des MCF, puisque leurs connaissances/compétences ne "servent à rien" au niveau de l'enseignement ? Les postes de MCF seront remplacés par des postes de PRAG et PRCE.
J'ai vu plusieurs intervenants sur ce fil placer en ligne de mire la disparition des préparations à l'agrégation externe. Il y a quelques années, une telle perspective aurait mis du monde dans la rue. Là on accepte avec fatalisme (je m'inclus dans le "on"), mais ce sont les filières entières qui en paieront les conséquences : comme dit par ailleurs, pourquoi infliger aux étudiants des cours de spécialité faits par des spécialistes, si de telles connaissances ne sont jamais mises en jeu ?
On finira par observer un glissement comparable à celui qui a modifié le métier des enseignants dans le secondaire : former et recruter des gens à un niveau donné pour enseigner à un autre niveau et dans une autre matière (en l'occurrence, hors du domaine de spécialité). Un recrutement pour des postes de MCF dans une concurrence folle, donc à très haut niveau (surtout de recherche), enseignement transversal et pluridisciplinaire (surtout pas de théorie ! surtout pas de fond ! surtout pas de spécialité !). Premier stade, pour les gens en exercice : un sentiment d'absurde, une souffrance pour certains. Second stade, question naïve de l'institution et des usagers : mais pourquoi réserver ces enseignements à des MCF, puisque leurs connaissances/compétences ne "servent à rien" au niveau de l'enseignement ? Les postes de MCF seront remplacés par des postes de PRAG et PRCE.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Voilà un constat tristement lucide Barèges...
- ElleDriverNiveau 6
Tout à fait, et le procès est bien en marche. Les discours autour de l'articulation (sous-entendre: fusion) entre le secondaire et la licences n'étaient pas tous très rassurants.
J'ai pu constater aussi que sur le volant de nouveaux postes MCF généreusement octroyés par la ministre, la plupart (voire tous, c'est le cas dans mon établissement) sont profilés comme suit: enseignement numérique et/ou méthodologie et/ou LANSAD. Uniquement. Sans mention aucune de contenus disciplinaires plus approfondis. Mais avec toutes les tâches administratives associées.
Il restera la recherche mais par les temps qui courent, elle n'est pas spécialement en odeur de sainteté pour les humanités...
J'ai pu constater aussi que sur le volant de nouveaux postes MCF généreusement octroyés par la ministre, la plupart (voire tous, c'est le cas dans mon établissement) sont profilés comme suit: enseignement numérique et/ou méthodologie et/ou LANSAD. Uniquement. Sans mention aucune de contenus disciplinaires plus approfondis. Mais avec toutes les tâches administratives associées.
Il restera la recherche mais par les temps qui courent, elle n'est pas spécialement en odeur de sainteté pour les humanités...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ces nouveaux postes ne sont pas octroyés par le ministère, et c'est encore pire: ce sont les universités elles-mêmes qui se livrent librement à cette évolution dans le profil des postes.
- ElleDriverNiveau 6
Oui pardon, je me suis mal exprimée, ou pas suffisamment clairement: mon établissement les a tous profilés comme mentionné.
Par contre je pensais que les mille postes émanaient du ministère car créés sous forme de dotation en masse salariale...
Par contre je pensais que les mille postes émanaient du ministère car créés sous forme de dotation en masse salariale...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ah ben peut-être. Dans mon université, les postes sont des supports et ils n'apparaissent pas, mais peuvent disparaître. En tout cas au sein de mon UFR, je reconnais ne pas être suffisamment au courant de ce qui se passe ailleurs.
- User17706Bon génie
Il va falloir créer une nouvelle branche de l'ontologie rien que pour ça.Marcel Khrouchtchev a écrit: Dans mon université, les postes sont des supports et ils n'apparaissent pas, mais peuvent disparaître.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PauvreYorick a écrit:Il va falloir créer une nouvelle branche de l'ontologie rien que pour ça.Marcel Khrouchtchev a écrit: Dans mon université, les postes sont des supports et ils n'apparaissent pas, mais peuvent disparaître.
Ils peuvent être gelés aussi
Mais malheureusement, ils sont toujours morts quand ils sortent de cette hibernation...
- e-WandererGrand sage
Non : on a réussi à en dégeler un cette année ! :aab:
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
e-Wanderer a écrit:Non : on a réussi à en dégeler un cette année ! :aab:
- ElleDriverNiveau 6
Marcel Khrouchtchev a écrit:Ah ben peut-être. Dans mon université, les postes sont des supports et ils n'apparaissent pas, mais peuvent disparaître. En tout cas au sein de mon UFR, je reconnais ne pas être suffisamment au courant de ce qui se passe ailleurs.
Oui, les postes laissés vacants par les départs de quelque nature qu'ils soient. Je parlais là des 1000 (980 très exactement je crois) postes créés pour les universités, IEP et IUT fin 2012, dans le cadre du plan pour la réussite en licence (qui ne sont pas nécessairement revenus à des créations d'ailleurs).
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
A Bordeaux 3, il me semble que c'est assez fréquent qu'être docteur de ladite université est un atout de poids (c'est du moins ce que l'on constate sur les dernières années).
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Tu voudrais dire que l'élection à Bordeaux 3 ne serait pas tout à fait honnête? :shock: :shock: :shock:
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CdB
@AbbeCordillere
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pour ce poste je n'en sais rien du tout, je ne fais que le constat que les recrutements du département d'histoire de Bordeaux 3 ces dernières années ont majoritairement concerné des docteurs de cette université.
Mais je dis ça sans rien à l'esprit d'ailleurs: il ne me semble pas condamnable qu'un labo d'histoire forme des doctorants sur ses axes de recherche, et que ceux-ci, une fois devenus docteurs, soient bien placés quand il s'agit de recruter un EC sur lesdits axes.
Mais je dis ça sans rien à l'esprit d'ailleurs: il ne me semble pas condamnable qu'un labo d'histoire forme des doctorants sur ses axes de recherche, et que ceux-ci, une fois devenus docteurs, soient bien placés quand il s'agit de recruter un EC sur lesdits axes.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Marcel Khrouchtchev a écrit:Pour ce poste je n'en sais rien du tout, je ne fais que le constat que les recrutements du département d'histoire de Bordeaux 3 ces dernières années ont majoritairement concerné des docteurs de cette université.
Mais je dis ça sans rien à l'esprit d'ailleurs: il ne me semble pas condamnable qu'un labo d'histoire forme des doctorants sur ses axes de recherche, et que ceux-ci, une fois devenus docteurs, soient bien placés quand il s'agit de recruter un EC sur lesdits axes.
Alors là je ne suis pas du tout d'accord. Ces pratiques localistes sont dramatiques. Si les docteurs doivent être prioritaires sur les postes de leur fac, pourquoi faire un concours national? Alors même que ces facs souffrent déjà d'un invraisemblable provincialisme (voir cette session la fac de Chambéry qui recrute un MCF en histoire pour faire de l'histoire...italienne ou suisse par ex) ?!
Perso, je suis partisan d'interdire absolument aux docteurs d'être recrutés (pour un premier poste) dans leur fac de formation. Ainsi on créerait plus de mouvement et on obligerait à des élections moins malhonnêtes.
- CondorcetOracle
Collier de Barbe a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Pour ce poste je n'en sais rien du tout, je ne fais que le constat que les recrutements du département d'histoire de Bordeaux 3 ces dernières années ont majoritairement concerné des docteurs de cette université.
Mais je dis ça sans rien à l'esprit d'ailleurs: il ne me semble pas condamnable qu'un labo d'histoire forme des doctorants sur ses axes de recherche, et que ceux-ci, une fois devenus docteurs, soient bien placés quand il s'agit de recruter un EC sur lesdits axes.
Alors là je ne suis pas du tout d'accord. Ces pratiques localistes sont dramatiques. Si les docteurs doivent être prioritaires sur les postes de leur fac, pourquoi faire un concours national? Alors même que ces facs souffrent déjà d'un invraisemblable provincialisme (voir cette session la fac de Chambéry qui recrute un MCF en histoire pour faire de l'histoire...italienne ou suisse par ex) ?!
Perso, je suis partisan d'interdire absolument aux docteurs d'être recrutés (pour un premier poste) dans leur fac de formation. Ainsi on créerait plus de mouvement et on obligerait à des élections moins malhonnêtes.
Ce serait effectivement plus juste,
- User17706Bon génie
C'est ce qui a lieu en mathématiques et, pour l'instant, il ne semble pas que ça ait provoqué l'effondrement de l'Univers.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Collier de Barbe a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Pour ce poste je n'en sais rien du tout, je ne fais que le constat que les recrutements du département d'histoire de Bordeaux 3 ces dernières années ont majoritairement concerné des docteurs de cette université.
Mais je dis ça sans rien à l'esprit d'ailleurs: il ne me semble pas condamnable qu'un labo d'histoire forme des doctorants sur ses axes de recherche, et que ceux-ci, une fois devenus docteurs, soient bien placés quand il s'agit de recruter un EC sur lesdits axes.
Alors là je ne suis pas du tout d'accord. Ces pratiques localistes sont dramatiques. Si les docteurs doivent être prioritaires sur les postes de leur fac, pourquoi faire un concours national? Alors même que ces facs souffrent déjà d'un invraisemblable provincialisme (voir cette session la fac de Chambéry qui recrute un MCF en histoire pour faire de l'histoire...italienne ou suisse par ex) ?!
Perso, je suis partisan d'interdire absolument aux docteurs d'être recrutés (pour un premier poste) dans leur fac de formation. Ainsi on créerait plus de mouvement et on obligerait à des élections moins malhonnêtes.
On en a déjà parlé: en faisant cela, il ne servira plus à rien de lancer des étudiants dans des thèses sur les axes du laboratoire.
Je dis ça d'autant plus librement que j'ai été élu contre un docteur de l'université dans laquelle j'ai été pris, donc heureusement pour moi qu'ils ont pris un docteur d'une autre université.
Après, que l'université de Chambéry fasse de l'histoire italienne ou suisse, je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de choquant.
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