- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Allez une petite mise à jour en ce qui me concerne:
-pour la 3eme fois consécutive, 0 audition en histoire (22ème section). Concurrence sauvage (168 dossiers par exemple sur l'un des postes de Paris X Nanterre), très haut niveau de certains auditionnés (livre/s publiés, nombreux articles, nombreuses campagnes de recrutement...) excellent piston pour d'autres (la présence de son propre directeur de thèse dans le comité)... Bref, une certaine amertume vis-à-vis de ma matière fétiche et de la configuration du "champ" universitaire dans la 22ème section (histoire moderne, contemporaine, histoire de l'art)
-je me console avec plusieurs auditions en 11ème section (en anglais) où il apparaît que la concurrence est moins forte, le localisme et le féodalisme moins évidents et le sectarisme aussi...
Reste plus qu'à briller!
-pour la 3eme fois consécutive, 0 audition en histoire (22ème section). Concurrence sauvage (168 dossiers par exemple sur l'un des postes de Paris X Nanterre), très haut niveau de certains auditionnés (livre/s publiés, nombreux articles, nombreuses campagnes de recrutement...) excellent piston pour d'autres (la présence de son propre directeur de thèse dans le comité)... Bref, une certaine amertume vis-à-vis de ma matière fétiche et de la configuration du "champ" universitaire dans la 22ème section (histoire moderne, contemporaine, histoire de l'art)
-je me console avec plusieurs auditions en 11ème section (en anglais) où il apparaît que la concurrence est moins forte, le localisme et le féodalisme moins évidents et le sectarisme aussi...
Reste plus qu'à briller!
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Je suis évidemment déçu pour toi et te souhaite le meilleur en 11e section.
Mais juste une question: pourquoi définis-tu les comités de 22e comme "sectaires"? L'accusation de localisme me semble aussi assez incompatible avec ce que tu dis de la qualité des dossiers retenus.
Pour la présence des directeurs de thèse, on en a déjà parlé, c'est sûr que c'est un vrai problème. Mais en une période de pénurie de poste, faut-il que les anciens élèves des membres des comités soient interdits de candidature? Or si leur patron de thèse est au comité, 'est que, justement, ils collent sans doute au profil. Bref, c'est difficile à démêler.
Mais juste une question: pourquoi définis-tu les comités de 22e comme "sectaires"? L'accusation de localisme me semble aussi assez incompatible avec ce que tu dis de la qualité des dossiers retenus.
Pour la présence des directeurs de thèse, on en a déjà parlé, c'est sûr que c'est un vrai problème. Mais en une période de pénurie de poste, faut-il que les anciens élèves des membres des comités soient interdits de candidature? Or si leur patron de thèse est au comité, 'est que, justement, ils collent sans doute au profil. Bref, c'est difficile à démêler.
- e-WandererGrand sage
Comme MK, je t'envoie des pensées de soutien et je croise les doigts pour la suite.
C'est vraiment rude en ce moment : si je prends en compte les 3 comités dans lesquels je siège cette année, je vais voir défiler 23 candidats (pour 220 dossiers environ, disons 200 en retirant les doublons). Je peux vous garantir avant même le début des auditions qu'il n'y a pas une seule personne parmi les 23 dont je ne voudrais pas comme collègue, et que ça a été un crève-cœur d'écarter certaines personnes dès la première phase. On voit vraiment passer des dossiers magnifiques ! Déjà, à chaque fois, on a écarté toutes les demandes de mutation pour donner une chance aux plus jeunes.
Pourtant, bizarrement, il y a des domaines où on ne trouve personne…
C'est vraiment rude en ce moment : si je prends en compte les 3 comités dans lesquels je siège cette année, je vais voir défiler 23 candidats (pour 220 dossiers environ, disons 200 en retirant les doublons). Je peux vous garantir avant même le début des auditions qu'il n'y a pas une seule personne parmi les 23 dont je ne voudrais pas comme collègue, et que ça a été un crève-cœur d'écarter certaines personnes dès la première phase. On voit vraiment passer des dossiers magnifiques ! Déjà, à chaque fois, on a écarté toutes les demandes de mutation pour donner une chance aux plus jeunes.
Pourtant, bizarrement, il y a des domaines où on ne trouve personne…
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Je dis "sectaire" c'est un peu brutal... C'est fatigant de voir qu'en dehors de la France et depuis peu de l'Europe, il n'y a pas de recrutement. J'ai un ami moderniste qui a fait une belle thèse sur un ecclésiastique mexicain...Il n'entre dans aucune case et c'est aussi très dur pour lui.
Pour le directeur au comité, ça me semble un problème d'équité par rapport aux autres candidats. C'est d'ailleurs interdit si on est un peu strict dans le texte du décret. Mais j'ai déjà dit que les MCF ne devraient pas selon moi avoir pour premier poste leur propre fac, ça me semble incestueux. Mais je conçois d'être minoritaire.
Le fond du problème reste le manque dramatique de postes. On survit tout juste grâce aux départs des baby boomers mais ça ne durera pas.
Pour le directeur au comité, ça me semble un problème d'équité par rapport aux autres candidats. C'est d'ailleurs interdit si on est un peu strict dans le texte du décret. Mais j'ai déjà dit que les MCF ne devraient pas selon moi avoir pour premier poste leur propre fac, ça me semble incestueux. Mais je conçois d'être minoritaire.
Le fond du problème reste le manque dramatique de postes. On survit tout juste grâce aux départs des baby boomers mais ça ne durera pas.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Mais les directeurs de thèse ne sont pas présents que dans les comités de leur université.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
C'est vrai mais quand c'est dans leur propre fac, c'est un peu gênant quand même, non? Enfin sinon autant passer à un système de charge, d'offices ?! qu'on achèterait? Qu'on se passerait de maître à élève?...
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ah mais là je suis d'accord. Et rappelons qu'il est impossible ou presque de devenir MCF à Paris IV sans y avoir été étudiant. Le localisme n'est pas que provincial.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Arrête je me demande si je ferais pas PRAG la bas ?!
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CdB
@AbbeCordillere
- NitaEmpereur
CdB.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Collier de Barbe a écrit:Arrête je me demande si je ferais pas PRAG la bas ?!
Je ne sais pas si être PRAG à Paris IV est un bon plan. Je sais que les MCF sont déjà traités là-bas comme des machines à TD, je n'imagine même pas la façon dont doivent être traités les PRAG.
- philannDoyen
Collier de Barbe a écrit:C'est vrai mais quand c'est dans leur propre fac, c'est un peu gênant quand même, non? Enfin sinon autant passer à un système de charge, d'offices ?! qu'on achèterait? Qu'on se passerait de maître à élève?...
Ca c'est un peu l'idée!! :| Le poulain, la mandarin toussa toussa...
Blague à part! à toi!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Ouais je crois pas que ça soit une super bonne idée.
Petite anecdote Paris 4 quand je cherchais un poste d'Ater. Je candidate donc à Paris 4 (je n'y étais pas inscrit en thèse). Pas de nouvelle. Rien. Pas un mail. J'appelle "Mais euh svp je voudrais savoir le résultat pour le recrutement d'ATER? -mais monsieur vous êtes étudiant à Paris 4? -non -Alors c'est pas vous"
Petite anecdote Paris 4 quand je cherchais un poste d'Ater. Je candidate donc à Paris 4 (je n'y étais pas inscrit en thèse). Pas de nouvelle. Rien. Pas un mail. J'appelle "Mais euh svp je voudrais savoir le résultat pour le recrutement d'ATER? -mais monsieur vous êtes étudiant à Paris 4? -non -Alors c'est pas vous"
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CdB
@AbbeCordillere
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pas étonnant... Et ce sont les mêmes qui ensuite dénoncent le localisme provincial.
- e-WandererGrand sage
Ça me rappelle un comité de sélection un peu houleux à Paris IV…
– (le président du comité de sélection) : "Il serait normal que nous recrutions untel parce que nous l'avons sollicité"
– (Moi) : "Excusez-moi, mais personnellement je n'ai sollicité personne. Si vous faites appel à des membres extérieurs pour avaliser des décisions prises d'avance, autant le dire tout de suite et je rentre chez moi".
– (les mouches) : Bzzzz
Un peu plus tard :
– (le président) : "D'ailleurs nous, à Paris IV, nous avons l'habitude de ne recruter les professeurs qu'à la mutation"
– (moi, pas guéri) : "Si vous avez ce scrupule pour éviter le localisme, cela vous honore. Mais si vous entendez par là que la province n'est qu'une solution d'attente permettant aux collègues de faire leurs armes avant d'être dignes de remonter à Paris, c'est un peu discourtois à l'égard des provinciaux qui siègent dans cette salle."
– (les mouches) : BZZZZZZZZ !!!!!
Pourtant, j'ai été réinvité depuis, comme quoi…
– (le président du comité de sélection) : "Il serait normal que nous recrutions untel parce que nous l'avons sollicité"
– (Moi) : "Excusez-moi, mais personnellement je n'ai sollicité personne. Si vous faites appel à des membres extérieurs pour avaliser des décisions prises d'avance, autant le dire tout de suite et je rentre chez moi".
– (les mouches) : Bzzzz
Un peu plus tard :
– (le président) : "D'ailleurs nous, à Paris IV, nous avons l'habitude de ne recruter les professeurs qu'à la mutation"
– (moi, pas guéri) : "Si vous avez ce scrupule pour éviter le localisme, cela vous honore. Mais si vous entendez par là que la province n'est qu'une solution d'attente permettant aux collègues de faire leurs armes avant d'être dignes de remonter à Paris, c'est un peu discourtois à l'égard des provinciaux qui siègent dans cette salle."
– (les mouches) : BZZZZZZZZ !!!!!
Pourtant, j'ai été réinvité depuis, comme quoi…
- CondorcetOracle
Je souscris en tous points à l'avis de Cdb.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
:lol: :lol:
Paris IV, c'est tout un poème. J'ai passé 2-3 colloques avec un collègue à toi de Paris IV e-Wanderer (peut-être le reconnaîtras-tu ), qui serre les mains à la chaîne en disant son nom suivi de "professeur à la Sorbonne". Y a des malades quand même.
Paris IV, c'est tout un poème. J'ai passé 2-3 colloques avec un collègue à toi de Paris IV e-Wanderer (peut-être le reconnaîtras-tu ), qui serre les mains à la chaîne en disant son nom suivi de "professeur à la Sorbonne". Y a des malades quand même.
- e-WandererGrand sage
Heureusement, ça change un peu avec les nouvelles générations (en tout cas dans l'UFR où j'ai fait mon monitorat). Mais pas bien vite quand même…
Et puis surtout, ils ont recruté Rachele Borghi en géographie, c'est tout de même un signe fort de changement !
Et puis surtout, ils ont recruté Rachele Borghi en géographie, c'est tout de même un signe fort de changement !
- PhilomèleNiveau 9
Collier de Barbe a écrit:Allez une petite mise à jour en ce qui me concerne:
-pour la 3eme fois consécutive, 0 audition en histoire (22ème section). Concurrence sauvage (168 dossiers par exemple sur l'un des postes de Paris X Nanterre), très haut niveau de certains auditionnés (livre/s publiés, nombreux articles, nombreuses campagnes de recrutement...) excellent piston pour d'autres (la présence de son propre directeur de thèse dans le comité)... Bref, une certaine amertume vis-à-vis de ma matière fétiche et de la configuration du "champ" universitaire dans la 22ème section (histoire moderne, contemporaine, histoire de l'art)
-je me console avec plusieurs auditions en 11ème section (en anglais) où il apparaît que la concurrence est moins forte, le localisme et le féodalisme moins évidents et le sectarisme aussi...
Reste plus qu'à briller!
Je croise également les doigts ! L'expérience de l'audition devient un vrai atout, à la longue : davantage d'aisance, de maturité. La performance compte beaucoup plus que ne le pensent souvent les candidats : le jury doit se sentir à l'aise avec le candidat et, à dossiers, profils, parcours comparables, c'est cette empathie qui emporte le morceau.
e-Wanderer a écrit:
Pourtant, bizarrement, il y a des domaines où on ne trouve personne…
Cela m'intrigue. Lesquels, par exemple ?
e-Wanderer a écrit:Heureusement, ça change un peu avec les nouvelles générations (en tout cas dans l'UFR où j'ai fait mon monitorat). Mais pas bien vite quand même…
Et puis surtout, ils ont recruté Rachele Borghi en géographie, c'est tout de même un signe fort de changement !
Je n'avais jamais entendu parler de cette chercheuse et de ses travaux. J'avoue que la confusion entre militantisme et recherche me trouble, de la part d'une enseignante, d'autant plus si une institution la promeut (par le recrutement).
Pour faire une comparaison avec les "port-royalistes" de la Sorbonne, par exemple, quelle que soit leur adhésion chrétienne personnelle, leur pratique religieuse de notoriété semi-publique, etc., il ne me semble pas qu'ils fassent de leur cours un instrument de prosélytisme. L'objet d'étude "jansénisme" est un objet comme un autre, pas moins ou plus légitime que le "queer" (moins excitant, mais c'est une autre question), mais je ne crois pas qu'un cours se termine jamais par la récitation de l'office des heures !
Mais je n'ai peut-être pas les idées suffisamment claires sur la question, parce que je situe mes travaux dans l'optique d'une transmission de la culture, d'un entretien du savoir sur certains objets passés (je sais, ce n'est pas bien sexy), pas de l'intervention politique (en tout cas pas au-delà de l'idée très anodine qui consiste à prétendre former un individu capable de poser des choix éclairés).
- Marie LaetitiaBon génie
e-Wanderer a écrit:Ça me rappelle un comité de sélection un peu houleux à Paris IV…
– (le président du comité de sélection) : "Il serait normal que nous recrutions untel parce que nous l'avons sollicité"
– (Moi) : "Excusez-moi, mais personnellement je n'ai sollicité personne. Si vous faites appel à des membres extérieurs pour avaliser des décisions prises d'avance, autant le dire tout de suite et je rentre chez moi".
– (les mouches) : Bzzzz
Un peu plus tard :
– (le président) : "D'ailleurs nous, à Paris IV, nous avons l'habitude de ne recruter les professeurs qu'à la mutation"
– (moi, pas guéri) : "Si vous avez ce scrupule pour éviter le localisme, cela vous honore. Mais si vous entendez par là que la province n'est qu'une solution d'attente permettant aux collègues de faire leurs armes avant d'être dignes de remonter à Paris, c'est un peu discourtois à l'égard des provinciaux qui siègent dans cette salle."
– (les mouches) : BZZZZZZZZ !!!!!
Pourtant, j'ai été réinvité depuis, comme quoi…
:lol: :lol:
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- e-WandererGrand sage
Pas ou peu de spécialistes de langue française/grammaire/stylistique du XVIIIe siècle, pas ou peu de médiévistes spécialistes de rhétorique… C'est d'ailleurs ce qu'on constate au CNU : en 9e section, la plupart des thésards foncent vers la littérature du XXe, les littératures francophones ou la littérature du XIXe (peut-être les trois quarts des thésards, rien que sur ces trois domaines). Forcément, ça crée ensuite un embouteillage considérable. Mais pourtant, ce n'est pas un reproche sous ma plume : il faut choisir un sujet par passion et non par stratégie, d'autant que la demande peut complètement changer entre le début et la fin d'une thèse. Il faut évidemment être prêt à enseigner toute sa carrière dans la spécialité qu'on a choisie (nos amis suisses, par exemple, admettent beaucoup plus facilement les parcours moins linéaires ou les approches transversales).Philomèle a écrit:e-Wanderer a écrit:
Pourtant, bizarrement, il y a des domaines où on ne trouve personne…
Cela m'intrigue. Lesquels, par exemple ?
- PhilomèleNiveau 9
e-Wanderer a écrit:Philomèle a écrit:e-Wanderer a écrit:
Pourtant, bizarrement, il y a des domaines où on ne trouve personne…
Cela m'intrigue. Lesquels, par exemple ?
Pas ou peu de spécialistes de langue française/grammaire/stylistique du XVIIIe siècle, pas ou peu de médiévistes spécialistes de rhétorique… C'est d'ailleurs ce qu'on constate au CNU : en 9e section, la plupart des thésards foncent vers la littérature du XXe, les littératures francophones ou la littérature du XIXe (peut-être les trois quarts des thésards, rien que sur ces trois domaines). Forcément, ça crée ensuite un embouteillage considérable. Mais pourtant, ce n'est pas un reproche sous ma plume : il faut choisir un sujet par passion et non par stratégie, d'autant que la demande peut complètement changer entre le début et la fin d'une thèse. Il faut évidemment être prêt à enseigner toute sa carrière dans la spécialité qu'on a choisie (nos amis suisses, par exemple, admettent beaucoup plus facilement les parcours moins linéaires ou les approches transversales).
C'est intéressant. J'imagine aussi que les directeurs doivent dire : méfiance, ce sont plutôt des objets de 7e section (linguistique) que de 9e section (langue et littérature françaises). Aversion pour les dossiers bâtards. Non sans raison d'ailleurs, car je suis toujours un peu étonnée, en commission, lorsque le dossier est trop transdisciplinaire ou pluriséculaire, de la méfiance qu'il suscite : "spécialiste de tout, spécialiste de rien", et l'on préfère les érudits monomaniaques rassurant à la place. Heureusement que d'autres critères viennent souvent rééquilibrer le jugement final.
Pour les aspirants au doctorat qui nous lisent, il y a eu voilà dix ans une étude fort intéressante (et dont les conclusions sont toujours valables) : coll., La Traversée des thèses. Bilan de la recherche doctorale en littérature française du XXe siècle, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2004. Prédominance écrasante du narratif et romanesque, très peu de poésie et de théâtre. De façon générale, il me semble aussi qu'il devient difficile de trouver en 9e section des spécialistes de théâtre, car les qualifications relèvent plutôt de la 18e section.
Sinon, toujours à l'adresse des aspirants au doctorat, les comptes rendus de session du CNU en 9e section donnent souvent des indications sur la répartition des dossiers par période ou par genre, avec les taux de qualification. En siècles anciens, la qualification est quasiment automatique (car les candidats sont souvent très bons au départ), tandis qu'en XXe siècle, la qualification doit approcher les 50 %, sauf erreur de ma part (parce qu'il y a beaucoup de dossiers de littérature comparée, des dossiers de candidats étrangers plus fragiles, notamment).
- mandaneNiveau 5
C'est vraiment intéressant de vous lire: merci pour tous les renseignements!
Concernant la faible part de docteurs spécialistes de langue et littérature classique, je crois avoir remarqué que la connaissance stylistique et linguistique est un très gros atout, à la fois sur les postes d'ATER et sur ceux de MCF - les personnes recrutées sur la littérature d'ancien régime que je connais ont toutes consacré une grande part de leur thèse à la question de la langue. A tel point que je me dis que lorsqu'on ne travaille que sur la littérature, on a une très faible chance d'être recruté. Donc pour le coup, je ne pense pas que les dossiers à cheval entre section 7 et 9 pénalisent vraiment.
Concernant la faible part de docteurs spécialistes de langue et littérature classique, je crois avoir remarqué que la connaissance stylistique et linguistique est un très gros atout, à la fois sur les postes d'ATER et sur ceux de MCF - les personnes recrutées sur la littérature d'ancien régime que je connais ont toutes consacré une grande part de leur thèse à la question de la langue. A tel point que je me dis que lorsqu'on ne travaille que sur la littérature, on a une très faible chance d'être recruté. Donc pour le coup, je ne pense pas que les dossiers à cheval entre section 7 et 9 pénalisent vraiment.
- e-WandererGrand sage
En fait, le CNU n'est pas si méchant que ça, mais il faut que les règles soient bien comprises : on ne peut pas être qualifié en 9e section si on présente un dossier de pur comparatiste avec une trop faible part dévolue aux corpus de langue française. On ne peut pas être qualifié en 9e section, malgré le volet "langue française", si on présente un dossier de pur linguiste sans aucune préoccupation pour des corpus littéraires. On ne peut pas être qualifié en 9e section si on est un spécialiste de théâtre avec un profil purement 18e section (en travaillant par exemple uniquement sur des questions techniques de mise en scène ou d'économie du théâtre dans la création contemporaine). On ne peut pas être qualifié en 9e section si on n'envisage la littérature qu'avec un regard de pédagogue pur sucre (il y a pour cela la 71e, sauf erreur).
La plupart des dossiers rejetés le sont pour ces raisons de double qualification hasardeuse : car sinon, le CNU n'a pas vocation à refaire la soutenance de thèse. Il y tout de même quelques cas marginaux de dossiers avec des rapports de soutenance désastreux, ou des gens qui demandent une requalification alors qu'ils n'ont rien publié dans l'intervalle, ou des gens qui n'ont strictement aucune expérience d'enseignement (supérieur ou secondaire). Ça ne sert à rien d'engorger les comités de sélection de candidatures que l'on sait par avance vouées à l'échec.
La plupart des dossiers rejetés le sont pour ces raisons de double qualification hasardeuse : car sinon, le CNU n'a pas vocation à refaire la soutenance de thèse. Il y tout de même quelques cas marginaux de dossiers avec des rapports de soutenance désastreux, ou des gens qui demandent une requalification alors qu'ils n'ont rien publié dans l'intervalle, ou des gens qui n'ont strictement aucune expérience d'enseignement (supérieur ou secondaire). Ça ne sert à rien d'engorger les comités de sélection de candidatures que l'on sait par avance vouées à l'échec.
- NadejdaGrand sage
Pour moi comme pour beaucoup de mes collègues chercheurs, cette période de mi-mai est celle de la déprime et de la remise en question. Une année après l’autre, les réponses négatives à nos candidatures aux postes de maître de conférences arrivent par paquets. Les bonnes candidatures se comptent par dizaines pour chaque poste. Le plus souvent, on ne reçoit d'ailleurs aucune réponse, ce qui nous rejette dans l’anonymat des négligés. Parfois la lueur d’une audition. Les candidats se connaissent souvent, se croisent à l’audition – Ca va ? Ca va... - et font tout leur possible pour ravaler leur animosité à l’égard des concurrents. Il n’y aura qu’un gagnant et tous les autres devront quand-même continuer à travailler ensemble sans s’entretuer. Les perdants sont si nombreux et leur échec si répétitif que ça donne l’impression d’un gris marécage dont surnage de temps à autre un heureux qu’on ne voudra pas haïr car lui aussi aura connu l’angoisse des mois de mai sans une couleur vive dans le ciel.
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- e-WandererGrand sage
Oui, c'est désolant de ne pas pouvoir offrir davantage de postes :| . Cette année, j'ai participé à trois comités de sélection (ce qui correspond à la limite autorisée). Les trois élections ont été parfaitement ouvertes. Pour l'une d'elle, il y a avait une candidature locale mais elle n'a pas été retenue. À chaque fois, les discussions ont été longues et les votes assez partagés car il y avait beaucoup de très bons candidats : aucun recrutement n'a été réglé dès le premier tour de scrutin. Et à chaque fois, les auditions ont été vraiment déterminantes – ce qui pose d'ailleurs problème quand on considère la brièveté des entretiens : je préfère largement le système des Suisses (cours devant les collègues et les étudiants, discussions approfondies…). Mais ce n'est sans doute pas possible à l'échelle d'un plus grand pays.
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