- GrypheMédiateur
Un résumé par l'IFE :
En plus direct, sur le site de France culture :
Marcel Gauchet est intervenu dernièrement sur France culture pour présenter sa thèse (Cf. ce topic : https://www.neoprofs.org/t72034-marcel-gauchet-invite-du-7-9-sur-france-inter-17-fevrier-2014#2398588),
mais j'ai pour ma part surtout été intéressée par l'émission que lui a consacrée Europe1 et qui s'est révélée passionnante :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Europe-1-social-club-Frederic-Taddei/Sons/Europe-1-Social-Club-Marcel-Gauchet-1811259/ (les 45 premières minutes.)
http://ife.ens-lyon.fr/vst/Ouvrages/DetailPublication.php?parent=accueil&id=931L'IFE a écrit:Auteur(s) : OTTAVI Dominique, GAUCHET Marcel, BLAIS Marie-Claude (dir.)
Editeur(s) : Éditions Stock
Coll. Essais, 264 pages, 19€
Année d'édition : 2014 (paru en février 2014)
Apprendre, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que cela suppose ? Par quelles voies cela passe-t-il ? À ces questions, l’école contemporaine apporte une réponse catégorique : l’école traditionnelle s’est trompée, elle a voulu transmettre des connaissances détenues par un maître en les inculquant à des élèves passifs. Cette pédagogie de l’imposition ne marche pas. Il faut lui substituer une pédagogie active faisant de l’enfant l’acteur de la construction de ses savoirs.
Nous sommes au moment où cette réponse se révèle aussi fausse, dans sa demi-vérité, que la philosophie antérieure. Tout est à reprendre. C’est le problème fondamental de l’école d’aujourd’hui, plongée dans une incertitude complète sur la nature de l’opération qu’il lui revient d’effectuer.
C’est le problème que ce livre s’efforce d’éclairer. D’abord, en dégageant les origines historiques de ce nouveau modèle pédagogique. Ensuite, en en montrant par plusieurs exemples les limites. Enfin et surtout, en instaurant une réflexion sur cette expérience primordiale dont les adultes refoulent le souvenir : la difficulté d’apprendre, qui ne se sépare pas de la nécessité d’une transmission. À quelles conditions, de quelle manière, par quels dispositifs, une telle transmission est-elle possible ? Il ne s’agit pas ici d’apporter des solutions toutes faites, mais de contribuer à dessiner le cadre d’une entreprise nécessaire de refondation.
En plus direct, sur le site de France culture :
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-transmettre-apprendre-et-maintenant-2014-02-20Dans ce livre, les co-auteurs reviennent sur 40 ans de débat, de divergences, entre ceux que l'on a appellés d'un côté les "républicains" et ceux que l'on a appelés de l'autre les "pédagogues". Les uns partisans d'une transmission fondée sur une connaissance apportée par le maître, les autres mettant plutôt l'élève au coeur de l'acquisition des savoirs.
Selon les co-auteurs, il faut aujourd'hui trouver une troisième voie, entre la transmission et l'acte d'apprendre.
Marcel Gauchet est intervenu dernièrement sur France culture pour présenter sa thèse (Cf. ce topic : https://www.neoprofs.org/t72034-marcel-gauchet-invite-du-7-9-sur-france-inter-17-fevrier-2014#2398588),
mais j'ai pour ma part surtout été intéressée par l'émission que lui a consacrée Europe1 et qui s'est révélée passionnante :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Europe-1-social-club-Frederic-Taddei/Sons/Europe-1-Social-Club-Marcel-Gauchet-1811259/ (les 45 premières minutes.)
- philannDoyen
merci pour ces références!!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Alors, tu as écouté l'entretien sur France CU ?Gryphe a écrit:Un résumé par l'IFE :http://ife.ens-lyon.fr/vst/Ouvrages/DetailPublication.php?parent=accueil&id=931L'IFE a écrit:Auteur(s) : OTTAVI Dominique, GAUCHET Marcel, BLAIS Marie-Claude (dir.)
Editeur(s) : Éditions Stock
Coll. Essais, 264 pages, 19€
Année d'édition : 2014 (paru en février 2014)
Apprendre, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que cela suppose ? Par quelles voies cela passe-t-il ? À ces questions, l’école contemporaine apporte une réponse catégorique : l’école traditionnelle s’est trompée, elle a voulu transmettre des connaissances détenues par un maître en les inculquant à des élèves passifs. Cette pédagogie de l’imposition ne marche pas. Il faut lui substituer une pédagogie active faisant de l’enfant l’acteur de la construction de ses savoirs.
Nous sommes au moment où cette réponse se révèle aussi fausse, dans sa demi-vérité, que la philosophie antérieure. Tout est à reprendre. C’est le problème fondamental de l’école d’aujourd’hui, plongée dans une incertitude complète sur la nature de l’opération qu’il lui revient d’effectuer.
C’est le problème que ce livre s’efforce d’éclairer. D’abord, en dégageant les origines historiques de ce nouveau modèle pédagogique. Ensuite, en en montrant par plusieurs exemples les limites. Enfin et surtout, en instaurant une réflexion sur cette expérience primordiale dont les adultes refoulent le souvenir : la difficulté d’apprendre, qui ne se sépare pas de la nécessité d’une transmission. À quelles conditions, de quelle manière, par quels dispositifs, une telle transmission est-elle possible ? Il ne s’agit pas ici d’apporter des solutions toutes faites, mais de contribuer à dessiner le cadre d’une entreprise nécessaire de refondation.
En plus direct, sur le site de France culture :
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-transmettre-apprendre-et-maintenant-2014-02-20Dans ce livre, les co-auteurs reviennent sur 40 ans de débat, de divergences, entre ceux que l'on a appellés d'un côté les "républicains" et ceux que l'on a appelés de l'autre les "pédagogues". Les uns partisans d'une transmission fondée sur une connaissance apportée par le maître, les autres mettant plutôt l'élève au coeur de l'acquisition des savoirs.
Selon les co-auteurs, il faut aujourd'hui trouver une troisième voie, entre la transmission et l'acte d'apprendre.
Marcel Gauchet est intervenu dernièrement sur France culture pour présenter sa thèse (Cf. ce topic : https://www.neoprofs.org/t72034-marcel-gauchet-invite-du-7-9-sur-france-inter-17-fevrier-2014#2398588),
mais j'ai pour ma part surtout été intéressée par l'émission que lui a consacrée Europe1 et qui s'est révélée passionnante :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Europe-1-social-club-Frederic-Taddei/Sons/Europe-1-Social-Club-Marcel-Gauchet-1811259/
- GrypheMédiateur
Oui, mais j'ai préféré l'émission d'Europe1 que je suis en train de finir d'écouter.Ingeborg B. a écrit:Alors, tu as écouté l'entretien sur France CU ?
Merci pour le lien vers France culture car j'ai écouté aussi, du coup !
- User17706Bon génie
Il pourrait bien rendre service, lui, compte tenu d'un positionnement peu polémique et de propos qui, pour beaucoup, sont exacts.
- retraitéeDoyen
Comment mesurer la passivité d'un élève ?
Celui qui écoute et essaie de comprendre est-il passif ?
Celui qui intervient hors de propos en disant ce qui lui passe par la tête est-il actif ?
Pour ma part, je n'ai, à quelques rares exceptions, jamais eu de professeurs déversant leur savoir. Tous avaient l'intention de faire comprendre leurs cours aux élèves.
Et j'ai été élève de 1957 à 1964.
Celui qui écoute et essaie de comprendre est-il passif ?
Celui qui intervient hors de propos en disant ce qui lui passe par la tête est-il actif ?
Pour ma part, je n'ai, à quelques rares exceptions, jamais eu de professeurs déversant leur savoir. Tous avaient l'intention de faire comprendre leurs cours aux élèves.
Et j'ai été élève de 1957 à 1964.
- User17706Bon génie
Je ne crois pas qu'il faille réagir de cette façon à cette partie de son propos. Il ne dit pas que c'est vrai tout ça; il dit que c'est une représentation qui est à présent ancrée dans les esprits.
- retraitéeDoyen
PauvreYorick a écrit:Je ne crois pas qu'il faille réagir de cette façon à cette partie de son propos. Il ne dit pas que c'est vrai tout ça; il dit que c'est une représentation qui est à présent ancrée dans les esprits.
Ce n'était pas MG que je visais ! Je visais ceux qui tiennent de tels propos, et prétendent dénigrer un enseignement où l'élève "était passif".
- PatissotDoyen
Cripure a écrit:Transmettre, dit-il.
_________________
« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- GrypheMédiateur
Transmettre, Apprendre, résumé du premier chapitre :
(N'y cherchez pas un résumé à 100% fidèle, je résume ce qui m'a semblé le plus significatif .)
Les tiraillements entre "Républicains" et "Pédagogues" sont en réalité beaucoup plus anciens qu'il n'y paraît. Les affrontements idéologiques autour de la question de l'école sont en fait en jeu depuis plusieurs siècles.
- Un antique courant de la "transmission" est quasiment d'essence religieuse, de l'ordre de l'initiation à un petit nombre d'initiés.
- Le moderne courant de la pédagogie est à rattacher à Descartes avec le Discours de la Méthode : "je reconstruis le savoir à partir de ma propre expérience"...
Ces deux courants avaient tant bien que mal fusionné sans que jamais on les interroge l'un l'autre... Il y avait une sorte de compromis qui tenait tant bien que mal debout, mis à mal depuis une quarantaine d'années avec le triomphe du courant "pédagogue", qui a permis de mettre en lumière qu'en fait, la partie "transmissive" qu'on tentait de jeter au feu était absolument indispensable et qu'on ne pouvait pas faire sans.
Incarnation de cette fragile synthèse, l'enseignement du latin (note de bas de page, p. 23, résumé de Françoise Waquet, Le Latin ou l'empire d'un signe, 1998) :
Avec le latin, on a simultanément la coexistence de la partie "transmissive" : le courant humaniste, le retour aux origines gréco-latines rêvées, et de la partie "cartésienne" avec la grammaire, la logique de la structure de la phrase, etc.
Le déclin du latin est en quelque sorte le symbole du fait que ces deux courants ne parviennent plus à vivre en bonne harmonie...
L'évolution de l'histoire allait dans le sens de la suprématie du courant "moderniste-pédago" (pour faire court), mais on se rend compte que cela ne fonctionne pas si bien que cela car quelques domaines sont rétifs à se laisser enseigner de cette manière, et notamment on se rend compte de la carence de la "transmission" pour le coup, de choses qui apparemment ne passent pas par des méthodes "modernes", à savoir entre autres ce qui relève du domaine éthique, ce qui relève du domaine de la citoyenneté et, pour ce qui nous concerne plus directement, ce qui relève de la maîtrise de la langue.
"C'est sur la base d'une série de constats de carence que s'est opérée la redécouverte de la transmission." (p. 28.)
"Telle est la leçon sans équivoque de l'expérience que nous avons vécue en vraie grandeur depuis une quarantaine d'années, et dont il est grand temps de tirer les conséquences. Il y a un incompressible de la transmission qui représente l'actuel butée des appareils scolaires et des attentes investies en eux. Il faut les faire passer au centre de la réflexion." (p. 30.)
"D'où les deux volets de ce livre.
Il s'interroge, d'un côté, sur les résistances de la transmission.
Il s'attache, de l'autre côté, à faire ressortir la spécificité du fait d'apprendre."
"c'est du travail commun autour de cette question névralgique que dépend aujourd'hui le progrès des lumières en matière d'éducation." (p. 31.)
:livre:
(N'y cherchez pas un résumé à 100% fidèle, je résume ce qui m'a semblé le plus significatif .)
Les tiraillements entre "Républicains" et "Pédagogues" sont en réalité beaucoup plus anciens qu'il n'y paraît. Les affrontements idéologiques autour de la question de l'école sont en fait en jeu depuis plusieurs siècles.
- Un antique courant de la "transmission" est quasiment d'essence religieuse, de l'ordre de l'initiation à un petit nombre d'initiés.
- Le moderne courant de la pédagogie est à rattacher à Descartes avec le Discours de la Méthode : "je reconstruis le savoir à partir de ma propre expérience"...
Ces deux courants avaient tant bien que mal fusionné sans que jamais on les interroge l'un l'autre... Il y avait une sorte de compromis qui tenait tant bien que mal debout, mis à mal depuis une quarantaine d'années avec le triomphe du courant "pédagogue", qui a permis de mettre en lumière qu'en fait, la partie "transmissive" qu'on tentait de jeter au feu était absolument indispensable et qu'on ne pouvait pas faire sans.
Incarnation de cette fragile synthèse, l'enseignement du latin (note de bas de page, p. 23, résumé de Françoise Waquet, Le Latin ou l'empire d'un signe, 1998) :
Avec le latin, on a simultanément la coexistence de la partie "transmissive" : le courant humaniste, le retour aux origines gréco-latines rêvées, et de la partie "cartésienne" avec la grammaire, la logique de la structure de la phrase, etc.
Le déclin du latin est en quelque sorte le symbole du fait que ces deux courants ne parviennent plus à vivre en bonne harmonie...
L'évolution de l'histoire allait dans le sens de la suprématie du courant "moderniste-pédago" (pour faire court), mais on se rend compte que cela ne fonctionne pas si bien que cela car quelques domaines sont rétifs à se laisser enseigner de cette manière, et notamment on se rend compte de la carence de la "transmission" pour le coup, de choses qui apparemment ne passent pas par des méthodes "modernes", à savoir entre autres ce qui relève du domaine éthique, ce qui relève du domaine de la citoyenneté et, pour ce qui nous concerne plus directement, ce qui relève de la maîtrise de la langue.
"C'est sur la base d'une série de constats de carence que s'est opérée la redécouverte de la transmission." (p. 28.)
"Telle est la leçon sans équivoque de l'expérience que nous avons vécue en vraie grandeur depuis une quarantaine d'années, et dont il est grand temps de tirer les conséquences. Il y a un incompressible de la transmission qui représente l'actuel butée des appareils scolaires et des attentes investies en eux. Il faut les faire passer au centre de la réflexion." (p. 30.)
"D'où les deux volets de ce livre.
Il s'interroge, d'un côté, sur les résistances de la transmission.
Il s'attache, de l'autre côté, à faire ressortir la spécificité du fait d'apprendre."
"c'est du travail commun autour de cette question névralgique que dépend aujourd'hui le progrès des lumières en matière d'éducation." (p. 31.)
:livre:
- GrypheMédiateur
Au fait, y a-t-il eu des lecteurs ? Qu'en avez-vous pensé ?Transmettre, Apprendre
- User17706Bon génie
Ce que j'entends ici ou là sur l'embrigadement de Darwin ou de Descartes me remplit quand même de méfiance, mais je n'ai pas lu. Je m'y apprêtais, mais ça me retient un peu, j'avoue.
- CeladonDemi-dieu
"Il ne s'agit pas de revenir aux pratiques des Hussards Noirs de la République qui ont donné des résultats dans un contexte historique daté. Mais, il convient de reconnaître que les « pédagogistes » ont accéléré les cadences de fabrication des nouvelles chaînes invisibles de l'ignorance, multiplié les dangers de l'anomie, qui entravent les jeunes générations, et particulièrement les éléments les plus fragiles, premiers exclus du système scolaire et de la société.
Il ne s'agit pas de faire un choix entre « Transmettre » et « Apprendre ». Prenant appui sur les transmissions familiales tacites : langue, valeurs, codes sociaux, culture, l'Ecole doit, non seulement, transmettre des savoirs ; elle doit s'assurer que les élèves acquièrent ces savoirs."
La suite ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/s-o-s-ecole-151668
Il ne s'agit pas de faire un choix entre « Transmettre » et « Apprendre ». Prenant appui sur les transmissions familiales tacites : langue, valeurs, codes sociaux, culture, l'Ecole doit, non seulement, transmettre des savoirs ; elle doit s'assurer que les élèves acquièrent ces savoirs."
La suite ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/s-o-s-ecole-151668
- Presse-puréeGrand sage
Recension sur le site Skholè (21/05/2014)
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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