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- agcNiveau 9
Arverne a écrit:Ce qui m'agace dans cette histoire, c'est la charge de travail qu'elle s'est imposée. Contrairement à ce qui a été dit, si, on a le choix et la possibilité de refuser. Ce n'est pas à nous de sauver des filières, de monter des projets de dingue qui nous font travailler 80 heures par semaine.
Il y a assez de collègues dans de profondes dépressions, qui ont aussi fait un burn-out du fait de conditions de travail insupportables, même avec 18 heures. Je pense qu'ils ont droit à plus de reconnaissance et de compassion que cette collègue qui a fait 80 h par semaine et qui cherche maintenant à comprendre comment elle en est arrivée là J'ai en général beaucoup de mal avec les gens qui font beaucoup d'heures sup, tendant ainsi la perche à ceux qui nous accusent de ne pas en faire assez et donnant des idées à nos politiques, de droite comme de gauche pour nous "rentabiliser".
connaissez vous les exigences de l'enseignement en bac pro SPVL? Car moi oui et qu'une collègue investie et perfectionniste, sans doute, en arrive là ne m'étonne guère.....
- BalthazaardVénérable
"On peut ensuite effectivement se poser la question de la validité de ces motifs et de cet abandon dans le travail, mais c'est un autre sujet." je ne pense pas, pour moi c'est la clef de tout, ce genre de choses n'arrive pas par hasard
- Raoul VolfoniGrand sage
atrium a écrit:La réalité, c'est qu'on peut tous se laisser avoir. La doc peut toujours être plus intéressante, le cours mieux construit, les exos plus pertinents, les rendez-vous avec les parents plus nombreux, les projets avec les collègues sympas plus porteurs pour les élèves, etc... Rien d'étonnant à ce que certains ne réussissent pas à se fixer des limites avant de s'effondrer.
A teacher's job is never done.
+1.
Je suis arrivée au burn-out aussi en enchaînant deux années difficiles. La première dans un lycée pro très dur (j'en ai pas mal parlé ici), puis un début d'année de stage en lycée général où j'ai beaucoup travaillé (pour pas grand-chose en plus). Je ne voulais absolument pas faire passer les autres pour des feignasses mais je suis perfectionniste et ça me rassurait de passer beaucoup de temps à bosser... Je passais des week-ends entiers à bosser, à tel point que cesser de travailler pour passer l'aspirateur me faisait l'effet d'une pause ! Je me mettais une pression invivable, alors que j'étais encore affaiblie par l'année précédente.
Je me suis parfois demandé si j'aurais des chances que mon burn-out et ma dépression auraient des chances d'être déclarés "imputables au service" mais je ne sais pas si j'aurais le courage d'entreprendre les démarches. Il faudrait pourtant d'autres décisions comme celle accordée à cette collègue, pour montrer que nos conditions de travail sont difficiles et potentiellement dangereuses.
- florestanGrand sage
Franchement je pense que nous sommes particulièrement menacés par le burn out car il n'y a aucune limite au temps de travail possible et chez une personne perfectionniste et sensible à la culpabilisation latente dans notre milieu, et bien, il est facile de plonger.
- User5899Demi-dieu
Je vous le dis avec d'autant plus de sympathie que je pense en toute sérénité que je suis en train d'en démarrer un de derrière les fagots qui va me péter au nez d'ici peu.auléric a écrit:cripure ce que vous dites, je me le dis souvent (n'empêche que je dois me baffer pour m'interdire de culpabiliser de ne pas peaufiner plus ci ou çà , pas aidée d'ailleurs par une hiérarchie qui me dit que je n'en fait pas assez) . mais pour en arriver là , un petit burn out fut salutaire
- InvitéMAFidèle du forum
Notamment (mais pas seulement!) quand on nous fait croire que la survie de notre matière ne dépend que de nous, et que nous devons faire 1000 projets pour la faire vivre. On se comprend...florestan a écrit:chez une personne perfectionniste et sensible à la culpabilisation latente dans notre milieu, et bien, il est facile de plonger.
- ZenxyaGrand sage
Arverne a écrit:80 heures de travail par semaine ? On l'a attachée, menacée, ligotée pour qu'elle le fasse ? Désolée mais je ne la plains pas [modéré]. Encore une qui voulait faire passer les autres pour des feignasses, encore une qui donne de l'eau au moulin des réformateurs de l'EN qui veulent nous faire travailler plus d'heures parce que c'est bien connu, on ne fout pas grand chose, nous, les profs qui ne faisons que nos heures "légales".
Je te trouve très dure avec elle alors que sa souffrance est bien réelle. Si elle cite les heures (que son mari a calculé) c'est surtout pour montrer jusqu'où elle a pu aller dans l'exercice de son métier et expliquer pour quoi un matin elle n'a plus pu.
- CasparProphète
Cette collègue explique quand même précisément pourquoi elle travaillait autant: matière bien spécifique en LP, des contenus et des programmes qui changent tout le temps, pas de manuels... elle a peut-être trop tiré sur la corde ou elle ne savait pas dire non et sa situation n'est pas comparable à celle de tous les professeurs mais j'ai trouvé son témoignage intéressant.
- florestanGrand sage
MarieAnne a écrit:Notamment (mais pas seulement!) quand on nous fait croire que la survie de notre matière ne dépend que de nous, et que nous devons faire 1000 projets pour la faire vivre. On se comprend...florestan a écrit:chez une personne perfectionniste et sensible à la culpabilisation latente dans notre milieu, et bien, il est facile de plonger.
Tu m'étonnes!!! Je suis professeur d'allemand et je me sens particulièrement concernée par cette problématique je dois dire.
- CasparProphète
Comme disait une de mes collègues germanistes: "J'en ai marre de faire la p... pour ma matière."
- florestanGrand sage
Caspar Goodwood a écrit:Comme disait une de mes collègues germanistes: "J'en ai marre de faire la p... pour ma matière."
Si tu savais comme j'ai l'impression de tapiner à longueur de temps ça me déprime vraiment
- neoSage
Voir l'article de L'Express et le fil ouvert il y a 15 jours :florestan a écrit:MarieAnne a écrit:Notamment (mais pas seulement!) quand on nous fait croire que la survie de notre matière ne dépend que de nous, et que nous devons faire 1000 projets pour la faire vivre. On se comprend...florestan a écrit:chez une personne perfectionniste et sensible à la culpabilisation latente dans notre milieu, et bien, il est facile de plonger.
Tu m'étonnes!!! Je suis professeur d'allemand et je me sens particulièrement concernée par cette problématique je dois dire.
https://www.neoprofs.org/t71221-l-expressfr-un-professeur-d-allemand-en-college-victime-d-un-burn-out-temoigne
_________________
Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- atriumNeoprof expérimenté
La culpabilisation marche très bien chez les PE. On râle, moi le premier, et souvent à juste titre, contre les IEN et les CPC, mais la pression, nous nous la mettons aussi très bien entre nous dans nos écoles avec les meilleures intentions du monde.
Une des premières choses qu'on devrait apprendre aux stagiaires, c'est de s'organiser pour se ménager.
Une des premières choses qu'on devrait apprendre aux stagiaires, c'est de s'organiser pour se ménager.
_________________
It's okay to be a responsible member of society if only you know what you're going to be held responsible for.
John Brunner, The Jagged Orbit
- neoSage
Hélas, je confirme... Jamais je ne pourrais être PE !atrium a écrit:La culpabilisation marche très bien chez les PE. On râle, moi le premier, et souvent à juste titre, contre les IEN et les CPC, mais la pression, nous nous la mettons aussi très bien entre nous dans nos écoles avec les meilleures intentions du monde.
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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- florestanGrand sage
neo a écrit:Voir l'article de L'Express et le fil ouvert il y a 15 jours :florestan a écrit:MarieAnne a écrit:
Notamment (mais pas seulement!) quand on nous fait croire que la survie de notre matière ne dépend que de nous, et que nous devons faire 1000 projets pour la faire vivre. On se comprend...
Tu m'étonnes!!! Je suis professeur d'allemand et je me sens particulièrement concernée par cette problématique je dois dire.
https://www.neoprofs.org/t71221-l-expressfr-un-professeur-d-allemand-en-college-victime-d-un-burn-out-temoigne
Je connais cette collègue, elle cumule tous les facteurs de risque: perfectionnisme extrême, menace sur son poste, impression que tout dépend d'elle et........ prof d'allemand. Il est urgent de se préserver et de penser à soi d'abord!!!!
- stanleymilgramNiveau 9
florestan a écrit:Franchement je pense que nous sommes particulièrement menacés par le burn out car il n'y a aucune limite au temps de travail possible et chez une personne perfectionniste et sensible à la culpabilisation latente dans notre milieu, et bien, il est facile de plonger.
tout à fait .
- HéliandreExpert
C'est l'expression utilisée par certains collègues LC aussi...Caspar Goodwood a écrit:Comme disait une de mes collègues germanistes: "J'en ai marre de faire la p... pour ma matière."
- ArverneGrand sage
Edgar a écrit:linkus a écrit:Arverne, tu sais, elle peut travailler autant tout simplement pour autre chose que montrer aux autres que ce sont des fainéants.
Oui, penser que ceux qui travaillent beaucoup le font pour faire passer les autres pour des fainéants me semble une bien curieuse déformation de l'esprit, une sorte d'absurdité de la pensée digne de régimes bureaucratiques bolchéviques
Merci, ça fait plaisir de bon matin.
Je vous fais part de ma petite expérience actuelle. Dans ma salle des profs, il y a la collègue de français qui passe sa vie en salle des profs et qui passe son temps à dire et à essayer de prouver en restant travailler au collège que le français est une matière supérieure aux autres, j'ai la collègue d'anglais qui passe son temps à dire qu'elle ne se met jamais en arrêt maladie (alors qu'il y a une collègue qui a des soucis de santé cette année et qui est souvent arrêtée). Dans un autre style, il y a le collègue avec pourtant on s'entend très bien qui surnote ses élèves au brevet blanc.
Quelle est la motivation de tous ces collègues ?
Ne me dites pas que vous n'avez pas dans vos salles des profs des collègues qui sont toujours en train de l'ouvrir pour montrer qu'ils travaillent plus que les autres, qui font plein de projets pour être dans les petits papiers du PA et avoir les bonnes classe et le bon emploi du temps, qui viennent travailler en étant malade parce que "moi, tu comprends, je ne m'arrête jamais".
On a tous fait des semaines de fous quand on a commencé et qu'il fallait faire tous les cours, ou quand on change de programme. Mais faire 80 heures par semaine, je ne comprends pas. Déjà que physiquement, j'ai du mal à faire mes 18 heures et le reste (corrections et prép).
Mais bon, apparemment, je suis une bolchevique, je dois voir le mal partout ...
- linkusNeoprof expérimenté
Arverne a écrit:Edgar a écrit:linkus a écrit:Arverne, tu sais, elle peut travailler autant tout simplement pour autre chose que montrer aux autres que ce sont des fainéants.
Oui, penser que ceux qui travaillent beaucoup le font pour faire passer les autres pour des fainéants me semble une bien curieuse déformation de l'esprit, une sorte d'absurdité de la pensée digne de régimes bureaucratiques bolchéviques
Merci, ça fait plaisir de bon matin.
Je vous fais part de ma petite expérience actuelle. Dans ma salle des profs, il y a la collègue de français qui passe sa vie en salle des profs et qui passe son temps à dire et à essayer de prouver en restant travailler au collège que le français est une matière supérieure aux autres, j'ai la collègue d'anglais qui passe son temps à dire qu'elle ne se met jamais en arrêt maladie (alors qu'il y a une collègue qui a des soucis de santé cette année et qui est souvent arrêtée). Dans un autre style, il y a le collègue avec pourtant on s'entend très bien qui surnote ses élèves au brevet blanc.
Quelle est la motivation de tous ces collègues ?
Ne me dites pas que vous n'avez pas dans vos salles des profs des collègues qui sont toujours en train de l'ouvrir pour montrer qu'ils travaillent plus que les autres, qui font plein de projets pour être dans les petits papiers du PA et avoir les bonnes classe et le bon emploi du temps, qui viennent travailler en étant malade parce que "moi, tu comprends, je ne m'arrête jamais".
On a tous fait des semaines de fous quand on a commencé et qu'il fallait faire tous les cours, ou quand on change de programme. Mais faire 80 heures par semaine, je ne comprends pas. Déjà que physiquement, j'ai du mal à faire mes 18 heures et le reste (corrections et prép).
Mais bon, apparemment, je suis une bolchevique, je dois voir le mal partout ...
Ce n'est pas ça. Disons, c'est ta manière de généraliser qui me gène. En effet, j'en ai vu des collègues comme ça dont une tutrice qui ne s'arrête jamais et dit aux autres de s'arrêter....
_________________
J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- auléricNeoprof expérimenté
alors essayez de vous préserver le plus possible. je le dis aussi avec toute ma sympathieCripure a écrit:Je vous le dis avec d'autant plus de sympathie que je pense en toute sérénité que je suis en train d'en démarrer un de derrière les fagots qui va me péter au nez d'ici peu.auléric a écrit:cripure ce que vous dites, je me le dis souvent (n'empêche que je dois me baffer pour m'interdire de culpabiliser de ne pas peaufiner plus ci ou çà , pas aidée d'ailleurs par une hiérarchie qui me dit que je n'en fait pas assez) . mais pour en arriver là , un petit burn out fut salutaire
ohhhh que oui.atrium a écrit:La culpabilisation marche très bien chez les PE. On râle, moi le premier, et souvent à juste titre, contre les IEN et les CPC, mais la pression, nous nous la mettons aussi très bien entre nous dans nos écoles avec les meilleures intentions du monde.
Une des premières choses qu'on devrait apprendre aux stagiaires, c'est de s'organiser pour se ménager.
je me souviens l'année de stage d'une formatrice (devenue cpc depuis , tiens donc) à qui j'avais dit que je ne pouvais humainement en faire plus , entre les heures de préparations/corrections/classe et ma famille (mari et 3 enfants) et un physiologique besoin de dormir entre 2h et 5h du mat quand même ... pour assurer ensuite devant ma classe bien remuante de zep . Sa réponse : "ce n'est pas recevable". (je vous censure ce que j'en ai pensé ...)
- philannDoyen
Cripure
Faites attention à Vous
Un vrai burn out, quand ça vous explose à la figure, ça peut faire de vrais ravages. Deux de mes amis en ont fait un, les conséquences y compris physiques ont été
Aucun métier ne vaut que l'on se "tue" à la tâche !
Auleric: le malheur de notre institution et particulièrement dans le primaire, c'est que l'on apprend pas aux encadrants (profs mais aussi formateurs, inspecteurs...) la bienveillance.
Et chez vous on est parfois pas loin des khmers (ie pression des chers collègues DANS l'école même )
Faites attention à Vous
Un vrai burn out, quand ça vous explose à la figure, ça peut faire de vrais ravages. Deux de mes amis en ont fait un, les conséquences y compris physiques ont été
Aucun métier ne vaut que l'on se "tue" à la tâche !
Auleric: le malheur de notre institution et particulièrement dans le primaire, c'est que l'on apprend pas aux encadrants (profs mais aussi formateurs, inspecteurs...) la bienveillance.
Et chez vous on est parfois pas loin des khmers (ie pression des chers collègues DANS l'école même )
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- auléricNeoprof expérimenté
Et pourtant on exige que nous , nous soyons particulièrement bienveillants avec nos élèves (injonction paradoxale avec ce qu'on nous fait et cela est un facteur de stress supplémentaire)
- philannDoyen
C'est tout à fait mon avis!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- almuixeNeoprof expérimenté
florestan a écrit:Franchement je pense que nous sommes particulièrement menacés par le burn out car il n'y a aucune limite au temps de travail possible et chez une personne perfectionniste et sensible à la culpabilisation latente dans notre milieu, et bien, il est facile de plonger.
Parfaitement juste, je rajouterais que les enseignants sont une population encore plus sensible au burn-out que les deux propriétés citées comme le favorisant sont fréquemment celles qui nous ont permis de devenir professeurs.
Un enseignant, c'est assez souvent un ancien bon élève, très respectueux des institutions et qui s'attache à bien faire. Une proie idéale au burn-out.
J'ai même des élèves avec ce profil qui en ont fait.
- InvitéMAFidèle du forum
ET de ne pas avoir forcément plus de clients. Une mauvaise p..., le comble non?Caspar Goodwood a écrit:Comme disait une de mes collègues germanistes: "J'en ai marre de faire la p... pour ma matière."
- NielNiveau 5
auléric a écrit:Et pourtant on exige que nous , nous soyons particulièrement bienveillants avec nos élèves (injonction paradoxale avec ce qu'on nous fait et cela est un facteur de stress supplémentaire)
Je trouve cela particulièrement vrai!
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