PISA 2012 mis au service... des vieilles nouvelles pédagogies !

A lire dans "Le Monde" du 03/02/14 : http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/02/03/une-necessaire-prise-de-conscience_4358944_3224.html (pour les abonnés).   

Revirement et nouvelle stratégie en 2014 : au lieu du déni des sessions précédentes, affichons notre catastrophisme pour promouvoir les nouvelles pédagogies. Sauf que - manque de chance - les résultats de la France en 2012 sont les meilleurs depuis 2006 (même si ça ne veut pas dire grand chose) ! Tant pis, il n'y aura qu'à faire semblant de ne pas s'en être rendu compte. Personne ne s'en apercevra, si ça se trouve.

Ainsi dans cet article de Maryline Baumard, trois affirmations fausses, des omissions et des raccourcis problématiques :
- La France n'est pas 25e mais 24e, et elle remonte en points et en rang depuis 2006 et 2009. Maryline Baumard aura lu son dossier de presse trop rapidement et confondu avec le classement en "culture mathématique".
- L'Allemagne n'était pas "loin derrière nous" mais... à un point derrière nous en 2000.
- La France n'est pas "championne du monde des inégalités scolaires" puisque dans la plupart des pays qui nous devancent une grande partie des enfants (jusqu'à 22% à Macao) ne sont pas scolarisés dans le secondaire... et ne sont donc pas évalués par PISA.  :lol: 
- En douze ans nous avons perdu 7 points mais en moyenne tous les pays qui nous devançaient en 2000 ont perdu 12,2 points : le Canada et la Finlande en ont perdu 10, le Royaume-Uni 25 et la Suède 30 : elle est passé loin derrière nous.
- Maryline Baumard accuse (comme de bien entendu) la notation française de peser sur la réussite des élèves : il est vrai que les pays asiatiques ont renoncé depuis longtemps à cette pédagogie stigmatisante !   
- Rien sur le "climat de discipline" mesuré par PISA, en France l'un des plus mauvais de tous les pays testés.

Question : comment peut-on faire autant d'approximations ? Ou plutôt pourquoi ?

Désintox : "Nouvelle livraison de PISA" !  

On a la  Maryline qu'on peut !
Y a-t-il un nom pour les gens qui ne voient que ce qu'ils croient ? 

Tu as mis tes liens en commentaire de l'article, Luigi ?
Sinon, fais passer par Cédelle, peut-être peut-il quelque chose conte celle qui lui a piqué sa place.

Pour lire en intégralité, aller sur :

www.google.co.uk

et rechercher :

Classement PISA : une nécessaire prise de conscience

Luigi, tu ne veux te lancer dans la sphère publique ?

On aurait besoin de gens comme cela, non d'expert, car le concept est creux ne traduit en fait aucune réalité, mais de professionnels capables de réaliser l travail de fourmi nécessaire à des analyses qui savent rester modestes en étant pertinentes, rigoureuses et utiles.

En tout cas, tu as tout mon soutient. Ce n'est pas grand chose, mais dans la seconde, je n'ai rien de mieux à proposer :'-(

Merci Finrod.   

J'aime mon métier d'enseignant que je ne quitterais pour rien au monde et j'aime l'école, à qui je dois tout et que je défends bec et ongle contre ces spécialistes infichus de connaître leurs dossiers ou tout simplement idéologues.

La meilleure façon de résister, c'est d'étudier, d'analyser, de réfléchir, de répondre point par point, de diffuser. Bref de ne pas se laisser faire.

doctor who a écrit:Tu as mis tes liens en commentaire de l'article, Luigi ?

Tu crois vraiment que je suis abonné au "Monde" ?  :lol: 

L'offensive des nouveaux pédagogues continue dans "Le Monde".

Après un dossier sur les concours hier (quel rapport avec les élèves de 15 ans évalués par PISA ?), aujourd'hui, bien dans la ligne ministérielle, le bien-être à l'école avec évidemment... l'exemple finlandais !

Pourtant les chiffres de PISA 2012 ne montrent pas un grand bien-être des petits Finlandais :



Et encore : le troisième chiffre pour la France est erroné, comme je l'ai démontré. Mais peu importe : il est exploité sans vergogne par Yann Algan, pourfendeur de la sélection et de l'élitisme à la française et accessoirement... professeur à Sciences-Po !

Yann Algan a écrit:C'est effectivement l'un des apports insuffisamment soulignés du programme PISA : les jeunes Français sont plus anxieux que la plupart de leurs camarades. Au moins la moitié ne se sentent pas chez eux à l'école.

 

A la clef : suppression des notes, du redoublement, pédagogie collaborative etc.