Des classes devenues difficiles à gérer

Bonjour,
Tout est dans le titre. Je suis un prof de maths contractuel débutant. Je suis en charge de deux classes de seconde (une était très agréable au début mais est devenue difficile à gérer. Une autre était déjà très peu supportable au début. La 3e est une classe de TSTMG donc il n'y a pas de surprise. Quoique quand ils sont en demi-groupe, il y a du travail et du silence).
J'ai donné des punitions au début (exercices) pour devoir non fait ou autres manquements, mais l'opération atteint ses limites lorsque je n'ai plus d'exercices en stock ou que je me retrouve avec trop de punitions à corriger. Du coup j'ai arrêté. Mal m'en a pris. L'ambiance s'est dégradés dans les classes au point que chaque séance me vide de mon énergie. Le bruit, les haussements (infructueux) de ton pour obtenir le silence ne font qu'amplifier fatigue et nervosité.
Une fois j'ai arrêté le cours et donné un contrôle pour avoir le silence (c'était le paradis). Mais encore une fois cela a ses limites. Je dois avancer dans mon programme.
Vendredi, j'ai donné un devoir à faire sur place à des élèves trop bavards pour les empêcher de parler pendant le cours. Certains ont refusé, sous prétexte les autres n'en avaient pas eu alors qu'ils bavardaient. Ceux même qui ne m'ont pas rendu leur DM. Je les ai déjà prévenu que je mettrai un 0.
Demain je pense aller chez le CPE pour parler de leurs cas.
Je n'ai jamais appelé les parents ni renvoyé des élèves (là encore se pose le problème de qui renvoyer).
Je suis vraiment exténué. La déprime s'installe. Pouvez-vous m'aider s'il-vous-plaît? Que devrais-je faire?

Parler au CPE et aux profs principaux c'est déjà un bon départ.
Il y a de nombreux fils ici consacrés à la gestion de classe,aux classes bavardes et difficiles. Promène-toi sur ce forum.
Bon courage.

@yogi
Très bien, c'est ce que je vais faire. Je me suis déjà promené sur le forum il y a un certain temps avant de me décider à m'inscrire. Mais je voulais encore un peu plus de conseils.
@wanax J'ai lu ton MP. Je n'ai que des séances d'une heure avec mes classes. Je donne toujours un ou deux exercices à faire à la maison qu'on corrige ensemble. Donc ça prend déjà une 15 mn environ (si ceux sont les élèves qui corrigent). Puis j'embraye sur le cours dans lequel je donne les techniques et exercices type.
Du coup les exercices en classe, on en fait un maxi. Je n'ai vraiment pas le temps. Ca passe très vite.
En fait je remplace un prof, et il y a eu un moment ou les élèves n'ont pas eu de prof (2 semaines). Donc j'essaye de combler le retard.
Mais je vais essayer de faire comme tu dis. Plus d'exercices. Par contre pourquoi une fiche d'exercice alors qu'on a un manuel avec plein d'exercices?

eric1 a écrit:@wanax J'ai lu ton MP.(...) Par contre pourquoi une fiche d'exercice alors qu'on a un manuel avec plein d'exercices?  

Pour des raisons de maniabilité et de fluidité.
( Tenir compte de ceux qui n'auront pas leur livre. )
Très peu d'exercices corrigés dans les livres, ou des corrections minimalistes. Trop de pages inutiles, d'activités nécessitant un tableur, etc...
Pas assez, voire pas du tout de rappels des années précédentes ( les secondes ont besoin de travailler les fractions, les TS aussi... )
J'arracherais volontiers les deux tiers des pages de ces manuels.

Fournir le corrigé les responsabilise, les rassure, leur permet de travailler chez eux en reprenant la fiche.
Ceux qui vont vite ne sont pas obligés d'attendre les autres et augmentent leur confiance en eux-mêmes.
Pour ceux qui vont lentement, l'avantage est qu'il n'y a pas le regard des autres, pour certains, ça compte.
Attention, ce ne sont pas que des exercices : j'essaie de mêler les 'règles', propriétés et théorèmes aux exercices, en général, ceux-ci sont répétés,
pour que ceux qui ont échoué au premier réussisse le second.
Mais ce n'est en rien une formule magique, ça marche avec les classes motivées. Dans les classes foutoir, cela permet aux élèves qui veulent
bosser de profiter de leur temps de classe, cela te libère de l'énergie pour maintenir l'ordre et l'activité des autres.

Le seul handicap que je vois à ce qui n'est qu'une pratique, c'est que ça prend du temps ( presque une heure pour une heure. )
Et demain, l'une des heures sera faite grâce au livre et aux annales du bac qu'on trouve sur le site de l'APMEP ( taper bac annales apmep sur Google, c'est une mine. )

Attention, je suis dans un bon lycée, même si nous avons notre part de classes pénibles ( mais jamais de violences. )

Tu donnes donc un corrigé sous forme de polycopie à chaque élève? Tu n'as pas peur qu'ils n'attendent uniquement le corrigé? Quand je vois certains de mes élèves, ils attendent juste la correction. Il y a des volontaires mais ceux sont toujours les mêmes.
Sinon comment tu mets la pression en passant dans les rangs. Je m’époumone à leurs dire de se mettre au travail, pour certains, c'est comme si je parlais à un mur. Pourtant, je leur demande d'appliquer les instructions du cours à la lettre.
Sinon tu as raison pour les fiches d' exercices. Ils oublient souvent leurs manuels (soit disant c'est trop lourd).

Bonjour,
je suis moi aussi contractuelle, mais en collège, et j'ai quelques classes qui m'ont donné du fil à retordre. Un conseil: appelle les parents. Ca a marché pour moi, il y a eu un moment où j'appelais 5-6 parents dans la semaine. Ca ne doit pas être très long, mais un truc du style "il est dommage que X gâche ses capacités, il faudrait que nous soyons sur la même longueur d'ondes..."Les gamins se rendent compte que tu peux sévir, et ils n'aiment pas du tout. Fais un plan de classe, si ce n'est pas déjà fait. Et il faut que tu te tiennes aux punitions. Bon, ça ne marche pas avec toute les classes mais ça m'a permis de reprendre la main dans quelques unes d'entre elles. Bon courage !

Je suis allé chez le CPE qui m'a conseillé de téléphoner aux parents plutôt que de rédiger un rapport. Du coup j'en ai appelé 2 (et un autre mais j'ai eu le répondeur. Je rappellerai plus tard). Un parent était assez coopératif et n'a pas hésité à me demander de donner des punitions. En revanche je n'ai pas l'autre parent très coopératif. Il faut dire que son enfant est un élément très perturbateur depuis le début de l'année. Ce parent a déjà été convoqué. DU coup j'imagine qu'il doit être fatigué de toutes ces complaintes. j'ai juste eu un "je vais voir ça avec elle" en guise de réponse. Comme pour expédier la conversation.
Que me conseillez vous dans ces cas la. Cet élève a déjà eu un rapport. Vais-je encore lui en flanquer un deuxième?

Bonsoir, une idee que j'applique et qui peut marcher pour certains. Tu passes dans les rangs et soit tu menaces de ramasser certains exercices et tu notes, soit tu proposes de ramasser certains exercices pour augmenter leur moyenne.

Personnellement (je suis au collège) ma classe de 4ème quand elle est casse pied je trouve un moyen de faire un exercice en lien avec ce qu'on est en train de faire et je préviens que je vais en ramasser quelques uns au hasard : certains ont donc déjà eu 3 ou 4 notes alors que d'autres 1 seule et je régularise au fur et à mesure des semaines. Comme ma classe a assez peur des notes (sauf 1 cas très particulier qui collectionne volontairement les 0 -copies blanches-) cela fonctionne très très bien !

le mieux c'est encore si l'exercice te permet d'avancer un peu ton cours (en français c'est facile à mettre en place : expliquer tel ou tel point dans un texte etc) sans pour autant faire des choses qu'il n'ont jamais vu ou qu'ils ne peuvent pas faire seuls car trop complexe ... le tout est de trouver le juste milieu

Si tu ne veux pas te surcharger de copies, j'interroge à l'oral et je note sur 5. Si l'élève n'a rien fait, 0/5 et mot dans le carnet pour avertir les parents. L'élève est interrogé à nouveau dans la semaine pour avoir une seconde chance.

Cela fait deux ou trois ans que j'ai chaque année une seconde difficile en raison des bavardages incessants . Il y a trois ans j'ai essayé toute une panoplie de punitions et de sanctions qui n'ont abouti à rien mais qui m'ont demandé beaucoup de temps et d'énergie  . Maintenant je ne fais...rien   C'est-à-dire que quand les élèves n'écoutent pas, je me tais , j'arrête le cours . En général ils se taisent aussi au bout d'un temps plus ou moins long (une seule fois j'ai été obligée d'attendre si longtemps que je n'ai pas repris le cours) La méthode n'est pas d'une efficacité radicale mais elle est reposante   (j'exclus catégoriquement de me punir moi-même par la correction de devoirs supplémentaires )

Sans vouloir juger of course, c'est un peu un constat d'échec que d'attendre le "bon vouloir" des élèves pour reprendre le cours et je ne conseillerais pas cette méthode à un jeune collègue..

Fesseur Pro a écrit:Sans vouloir juger of course, c'est un peu un constat d'échec que d'attendre le "bon vouloir" des élèves pour reprendre le cours et je ne conseillerais pas cette méthode à un jeune collègue..

Bien sûr, ce n'est pas une méthode à conseiller à quelqu'un qui entre dans le métier ,  notre collègue se donne beaucoup de mal pour essayer de faire travailler des élèves qui ne font pas d'efforts , j'admire son énergie et sa combativité. (Je ne suis plus dans cette démarche parce que je m'investis moins ou différemment)