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- LeclochardEmpereur
Pseudo a écrit:PauvreYorick a écrit:Le soduku est une figure de trampoline, non ?Pseudo a écrit:
Plait-il ?
ah !J'ai inversé le u et le o ! Sudoku !
Je préfère ton soduku qui me fait bien rire. :lol:
- PseudoDemi-dieu
Leclochard a écrit:Pseudo a écrit:PauvreYorick a écrit:
Le soduku est une figure de trampoline, non ?
ah !J'ai inversé le u et le o ! Sudoku !
Je préfère ton soduku qui me fait bien rire. :lol:
Oui, c'est de l'humour involontaire :lol:
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- LeclochardEmpereur
Raoul Volfoni a écrit:Mouais. Je n'ai fait qu'un an en ZEP, j'en ai effectivement chié sur le moment et encore après... et non, je ne suis pas contente de l'avoir fait. J'y ai été brisée, et je ne pense pas y avoir appris grand-chose.
Moi aussi, on m'avait dit qu'en ZEP, l'ambiance est super, qu'il y a beaucoup de solidarité, qu'on va boire des coups avec les collègues... Légende urbaine, oui !
Ça dépend des établissements. Je regrette depuis trois ans l'ambiance de la salle des profs et la camaraderie entre collègues.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Raoul VolfoniGrand sage
Leclochard a écrit:Raoul Volfoni a écrit:Mouais. Je n'ai fait qu'un an en ZEP, j'en ai effectivement chié sur le moment et encore après... et non, je ne suis pas contente de l'avoir fait. J'y ai été brisée, et je ne pense pas y avoir appris grand-chose.
Moi aussi, on m'avait dit qu'en ZEP, l'ambiance est super, qu'il y a beaucoup de solidarité, qu'on va boire des coups avec les collègues... Légende urbaine, oui !
Ça dépend des établissements. Je regrette depuis trois ans l'ambiance de la salle des profs et la camaraderie entre collègues.
Bien entendu. C'est bien pour cela que l'idée de Mara Goyet selon laquelle c'est l'éclate en ZEP me gêne. Qu'elle en pense ce qu'elle veut, mais de là à dire que l'ambiance y est géniale et qu'il faut y envoyer les jeunes collègues pour qu'ils y fassent leurs premières armes dans la joie collective...
- User17706Bon génie
C'est tout de même gauchir un peu son propos, Raoul
- Raoul VolfoniGrand sage
Je te l'accorde, mais la tirade sur "vivre avec ses collègues en communauté" me semble légèrement bisounours, et ça m'a agacée.
- DinaaaExpert spécialisé
:shock:
Quelqu'un a-t-il déjà dormi sur les canapés en salle des profs ? (quels canapés ?)
Quand je suis arrivée dans ma ZEP, la principale a accueilli les néotit fraîchement émoulus en nous disant "surtout ne repartez jamais seul en RER, et si vous venez en voiture, garez-vous loin des grilles".
Pour ma part, je n'ai fait que 3 ans en enfer, mais j'en garde un souvenir douloureux, un sentiment d'inutilité totale, avec des collègues aussi perdus que moi n'ayant aucun truc ni aucun soutien à m'apporter. 2 ont démissionné cette année-là.
Je me sens bien mieux armée maintenant, avec 12 ans d'expérience, pour affronter ce genre d'établissement. J'accepterais d'y retourner si j'y trouvais un avantage financier et si j'avais la garantie que ce soit pour un temps limité (2-3 ans) avec retour dans un établissement "normal" après.
Quelqu'un a-t-il déjà dormi sur les canapés en salle des profs ? (quels canapés ?)
Quand je suis arrivée dans ma ZEP, la principale a accueilli les néotit fraîchement émoulus en nous disant "surtout ne repartez jamais seul en RER, et si vous venez en voiture, garez-vous loin des grilles".
Pour ma part, je n'ai fait que 3 ans en enfer, mais j'en garde un souvenir douloureux, un sentiment d'inutilité totale, avec des collègues aussi perdus que moi n'ayant aucun truc ni aucun soutien à m'apporter. 2 ont démissionné cette année-là.
Je me sens bien mieux armée maintenant, avec 12 ans d'expérience, pour affronter ce genre d'établissement. J'accepterais d'y retourner si j'y trouvais un avantage financier et si j'avais la garantie que ce soit pour un temps limité (2-3 ans) avec retour dans un établissement "normal" après.
- JennyMédiateur
Quelques uns de mes collègues font des siestes.Dinaaa a écrit:Quelqu'un a-t-il déjà dormi sur les canapés en salle des profs ? (quels canapés ?)
- Madame_ProfEsprit sacré
Ouais, super...
Moi, je m'en tape d'être un héros. Dans collège n°2, où c'est un peu dur (et on est pas en ZEP !), je ne vis pas sereinement mon boulot, et je suis fatiguée, heurtée, cela rejaillirait pas mal sur le reste si je n'y passais pas que 6h par semaine, et franchement, ayant d'autres problèmes dans ma vie personnelle, je m'en passerais assez bien.
T'façon, aux yeux de beaucoup de gens, quand je dis que je suis prof, ils sont déjà admiratifs (mais pas envieux, sauf pour les vacances ).
Il n'y a qu'une seule chose de vraie, cela permet d'apprendre à gérer des classes, à avoir de meilleurs réflexes, à faire face aux situations de crises. Oui, mais ce n'est pas non plus un passage obligé. Je n'applique pas tout ça dans collège n°1, parce que je n'en ai pas besoin, par contre j'enseigne avec sérénité et plaisir.
Il y a énormément à faire pour améliorer les conditions de travail dans les ZEP et mieux prendre en charge ce public particulier, mais au lieu de lancer un véritable chantier, on nous parle d'avantages financiers pour les profs, de meilleure formation des profs... et si on s'intéressait plutôt aux élèves ? et si on traitait les vrais problèmes ? et si on se donnait les moyens de rétablir l'autorité des profs dans ces établissements ? et si on individualisait les apprentissages ? et si on s'occupait un peu des incivilités et violences quotidiennes ? Je vois jamais de réflexion de fond sur tout ça dans les projets du gouvernement...
Moi, je m'en tape d'être un héros. Dans collège n°2, où c'est un peu dur (et on est pas en ZEP !), je ne vis pas sereinement mon boulot, et je suis fatiguée, heurtée, cela rejaillirait pas mal sur le reste si je n'y passais pas que 6h par semaine, et franchement, ayant d'autres problèmes dans ma vie personnelle, je m'en passerais assez bien.
T'façon, aux yeux de beaucoup de gens, quand je dis que je suis prof, ils sont déjà admiratifs (mais pas envieux, sauf pour les vacances ).
Il n'y a qu'une seule chose de vraie, cela permet d'apprendre à gérer des classes, à avoir de meilleurs réflexes, à faire face aux situations de crises. Oui, mais ce n'est pas non plus un passage obligé. Je n'applique pas tout ça dans collège n°1, parce que je n'en ai pas besoin, par contre j'enseigne avec sérénité et plaisir.
Il y a énormément à faire pour améliorer les conditions de travail dans les ZEP et mieux prendre en charge ce public particulier, mais au lieu de lancer un véritable chantier, on nous parle d'avantages financiers pour les profs, de meilleure formation des profs... et si on s'intéressait plutôt aux élèves ? et si on traitait les vrais problèmes ? et si on se donnait les moyens de rétablir l'autorité des profs dans ces établissements ? et si on individualisait les apprentissages ? et si on s'occupait un peu des incivilités et violences quotidiennes ? Je vois jamais de réflexion de fond sur tout ça dans les projets du gouvernement...
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- JulHabitué du forum
+ 1000 Pseudo.florestan a écrit:Pseudo a écrit:Elle aurait pu défendre le service militaire en son temps avec les mêmes arguments. Ou le travail à l'usine des enfants.
C'est exactement ça. C'est gonflant .
C'est usant les donneurs de leçons.
- OlympiasProphète
Euh...tu ne rêves pas vraiment...Gryphe a écrit:Je rêve ou ce n'est pas du tout ce qu'elle racontait il y a dix ans dans "Collèges de France" ?
La ZEP ça use, ça use...
- EdgarNeoprof expérimenté
Who is Mara Goyet ?
- LefterisEsprit sacré
C'est pas faux, le fait d'envoyer des gens pour faire le travail pénible et inutile dans des endroits dits "difficiles", en les payant mieux est déjà un aveu de l'impuissance sociale.Madame_Prof a écrit:Ouais, super...
Moi, je m'en tape d'être un héros. Dans collège n°2, où c'est un peu dur (et on est pas en ZEP !), je ne vis pas sereinement mon boulot, et je suis fatiguée, heurtée, cela rejaillirait pas mal sur le reste si je n'y passais pas que 6h par semaine, et franchement, ayant d'autres problèmes dans ma vie personnelle, je m'en passerais assez bien.
T'façon, aux yeux de beaucoup de gens, quand je dis que je suis prof, ils sont déjà admiratifs (mais pas envieux, sauf pour les vacances ).
Il n'y a qu'une seule chose de vraie, cela permet d'apprendre à gérer des classes, à avoir de meilleurs réflexes, à faire face aux situations de crises. Oui, mais ce n'est pas non plus un passage obligé. Je n'applique pas tout ça dans collège n°1, parce que je n'en ai pas besoin, par contre j'enseigne avec sérénité et plaisir.
Il y a énormément à faire pour améliorer les conditions de travail dans les ZEP et mieux prendre en charge ce public particulier, mais au lieu de lancer un véritable chantier, on nous parle d'avantages financiers pour les profs, de meilleure formation des profs... et si on s'intéressait plutôt aux élèves ? et si on traitait les vrais problèmes ? et si on se donnait les moyens de rétablir l'autorité des profs dans ces établissements ? et si on individualisait les apprentissages ? et si on s'occupait un peu des incivilités et violences quotidiennes ? Je vois jamais de réflexion de fond sur tout ça dans les projets du gouvernement...
Ce qu'il faudrait , c'est qu'il n'y ait pas de ZEP, mais des endroits où l'on apprend, de la même manière partout sur le territoire de la République. Mais ça, c'est un voeu pieux , et qui serait même hypocrite s'il venait de nos dirigeants, qui sont les premiers à promouvoir le localisme, à tenter de saborder les programmes, à instaurer les évaluations locales, voire les recrutements locaux.
Donc, tant qu'à faire, autant donner des compensations aux enseignants pour le temps qu'ils tirent leur peine, sous peine de n'avoir plus personne pour faire de la garderie -projets. Ca a déjà commencé : combien de classes vides ? De matières non assurées pendant des semaines ?
Une des raisons majeures de l'assèchement des candidats, concours , c'est la peur d'être nommé dans ces enfers, loin de chez soi. S'il y a un mieux financier et la garantie de se tirer, peut-être que... Indirectement , c'est "l'intérédézélèves". Ils n'auront peut-être pas un clone de mère Thérésa , dévoué à son sacerdoce et vivant dans la pauvreté , mais ils auront quelqu'un.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- EdgarNeoprof expérimenté
Il n'y a rien qui m'énerve comme l'argument du sacerdoce, de l'envie d'aller faire de la zep parce que "c'est beau". Je n'aime pas le misérabilisme qui existe au sein d'une partie des professeurs et des agents de l'EN.
Ce qui s'observe dans les ZEP sont des anomalies comportementales, cognitives parfois, cela n'a rien de beau ni de séduisant. Vouloir les corriger si on est pris dedans est une bonne chose, mais les porter aux nues, c'est du nihilisme.
Ce qui s'observe dans les ZEP sont des anomalies comportementales, cognitives parfois, cela n'a rien de beau ni de séduisant. Vouloir les corriger si on est pris dedans est une bonne chose, mais les porter aux nues, c'est du nihilisme.
- wanaxFidèle du forum
La soeur de John Galt.Edgar a écrit:Who is Mara Goyet ?
- LefterisEsprit sacré
Edgar a écrit:Il n'y a rien qui m'énerve comme l'argument du sacerdoce, de l'envie d'aller faire de la zep parce que "c'est beau". Je n'aime pas le misérabilisme qui existe au sein d'une partie des professeurs et des agents de l'EN.
Ce qui s'observe dans les ZEP sont des anomalies comportementales, cognitives parfois, cela n'a rien de beau ni de séduisant. Vouloir les corriger si on est pris dedans est une bonne chose, mais les porter aux nues, c'est du nihilisme.
D'autant que ça sonne très souvent faux, ce discours : si on le tient, on est soit un ravi, soit un hypocrite. A part dans les déclarations ministérielles, dans la prose pédagogole, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire qu'il se plaisait en ZEP . La seule chose que j'ai vue (j'ai fait mon stage en ZEP très dure, classée violence ou je ne sais ) , c'est un stagiaire démissionnaire, des titulaires jeunes qui amassaient des points, des remplaçants qui tournaient ...
Et une des idées "tendance" des plumitifs, qu'il faudrait y envoyer dces enseignants expérimentés, est certainement une des plus c*** . Il est déjà dur d'attirer des jeunes qui ont espoir de partir , alors si l'on sait que c'est l'incarcération à vie, ou le risque de replonger autoritairement à 50 ans parce qu'on est expérimenté, même plus la peine d'y penser.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- EdgarNeoprof expérimenté
wanax a écrit:La soeur de John Galt.Edgar a écrit:Who is Mara Goyet ?
Ah, tout s'éclaire pour moi... Je n'ose poser la question qui me vient...
- Pupuch76Niveau 8
J'ai fait mon année de stage en zep. J'en suis ressortie usée, au bout d'un an seulement, mais heureuse parce que j'avais quand même réussi à faire de belles choses avec la majorité des gamins qui en voulaient.
L'année suivante j'ai fait un bahut super tranquille, un peu ennuyeux même, à côté de l'ambiance de ma zep, mais j'étais heureuse de faire cours à des petits mignons qui en voulaient. J'ai enchainé sur un bahut plus pénible avec des gamins arrogants, mais j'arrivais à faire cours.
Cette année je suis en éclair, les gamins ne bossent pas, les parents nous reprochent de ne pas y arriver, mais ne font rien derrière, donc les gamins continuent. Le collège est en train de me dégouter petit à petit du métier.
J'en viens à faire des cours avec des exigences de segpa, et mes élèves sont incapables de les faire, soit parce qu'ils n'ont aucune base, soit parce qu'ils refusent de bosser et s'en vantent.
Est-ce que je deviens une pro de la gestion de classe pour autant, parce que je suis dans un éclair? Je passe mon temps à parler dans le vent, je gérais beaucoup mieux mes classes l'année de stage. Quoique si je gère, si on considère qu'arriver à les garder assis 55 min c'est gérer sa classe.
J'ai même eu jeudi un élève (un mignon de 3e) qui m'a sorti : "On m'a dit madame qu'un élève ne gardait en mémoire que 3 min de cours sur une heure. Pourquoi vous vous embêtez autant à préparer vos cours? J'suis triste pour vous, vous travaillez pour rien".
Alors passage obligé, OK je veux bien.
Est ce que je suis heureuse de passer par là ? Non
Est ce que plus tard, avec du recul je serai heureuse d'etre passée par là ? Je me souviendrai surtout de combien j'ai galéré, combien je me suis sentie impuissante, inutile, et fatiguée.
Et ras le bol d'entendre des choses du style :"ça te forge le caractère de commencer par là"... Non, ça me blase juste. Parce que je n'enseigne pas, je dresse des fauves et je les force à suivre des cours dont il se foutent. Et j'adore rendre des comptes parce que ma moyenne de classe est basse, alors que dans certaines matières elle est très haute (il faudra m'expliquer comment ils arrivent à mettre de bonnes notes à des élèves qui ne savent même pas écrire correctement leur prénom...)
L'année suivante j'ai fait un bahut super tranquille, un peu ennuyeux même, à côté de l'ambiance de ma zep, mais j'étais heureuse de faire cours à des petits mignons qui en voulaient. J'ai enchainé sur un bahut plus pénible avec des gamins arrogants, mais j'arrivais à faire cours.
Cette année je suis en éclair, les gamins ne bossent pas, les parents nous reprochent de ne pas y arriver, mais ne font rien derrière, donc les gamins continuent. Le collège est en train de me dégouter petit à petit du métier.
J'en viens à faire des cours avec des exigences de segpa, et mes élèves sont incapables de les faire, soit parce qu'ils n'ont aucune base, soit parce qu'ils refusent de bosser et s'en vantent.
Est-ce que je deviens une pro de la gestion de classe pour autant, parce que je suis dans un éclair? Je passe mon temps à parler dans le vent, je gérais beaucoup mieux mes classes l'année de stage. Quoique si je gère, si on considère qu'arriver à les garder assis 55 min c'est gérer sa classe.
J'ai même eu jeudi un élève (un mignon de 3e) qui m'a sorti : "On m'a dit madame qu'un élève ne gardait en mémoire que 3 min de cours sur une heure. Pourquoi vous vous embêtez autant à préparer vos cours? J'suis triste pour vous, vous travaillez pour rien".
Alors passage obligé, OK je veux bien.
Est ce que je suis heureuse de passer par là ? Non
Est ce que plus tard, avec du recul je serai heureuse d'etre passée par là ? Je me souviendrai surtout de combien j'ai galéré, combien je me suis sentie impuissante, inutile, et fatiguée.
Et ras le bol d'entendre des choses du style :"ça te forge le caractère de commencer par là"... Non, ça me blase juste. Parce que je n'enseigne pas, je dresse des fauves et je les force à suivre des cours dont il se foutent. Et j'adore rendre des comptes parce que ma moyenne de classe est basse, alors que dans certaines matières elle est très haute (il faudra m'expliquer comment ils arrivent à mettre de bonnes notes à des élèves qui ne savent même pas écrire correctement leur prénom...)
- MoonchildSage
Il y a quand même pas mal d'arguments fumeux dans l'article de Mara Goyet mais elle en devient presque drôle, involontairement. Pour ma part, je ne retiendrai que les points 1 et 2 qui me semblent plutôt rationnels. Pour abonder dans le sens du 2, c'est sans aucun doute une absurdité d'envoyer des profs débutants en ZEP, mais ça ne serait certainement pas plus efficace d'y envoyer des profs "expérimentés" qui n'y ont plus enseigné depuis plusieurs années, voire qui n'y ont jamais enseigné ; il faudra bien à un moment où à un autre finir par comprendre qu'en ZEP ce ne sont pas les profs qui posent problème.
- ysabelDevin
Tu rêve, tu sais bien que c'est toujours la faute des profs !Moonchild a écrit:Il y a quand même pas mal d'arguments fumeux dans l'article de Mara Goyet mais elle en devient presque drôle, involontairement. Pour ma part, je ne retiendrai que les points 1 et 2 qui me semblent plutôt rationnels. Pour abonder dans le sens du 2, c'est sans aucun doute une absurdité d'envoyer des profs débutants en ZEP, mais ça ne serait certainement pas plus efficace d'y envoyer des profs "expérimentés" qui n'y ont plus enseigné depuis plusieurs années, voire qui n'y ont jamais enseigné ; il faudra bien à un moment où à un autre finir par comprendre qu'en ZEP ce ne sont pas les profs qui posent problème.
Honnêtement, je n 'ai jamais enseigné en ZEP et je ne compte pas y aller un jour (en plus je déteste les collégiens). Je crois bien qu'il faudrait qu'on me double mon salaire pour que j'y réfléchisse.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MalagaModérateur
Madame_Prof a écrit:Ouais, super...
Moi, je m'en tape d'être un héros. Dans collège n°2, où c'est un peu dur (et on est pas en ZEP !), je ne vis pas sereinement mon boulot, et je suis fatiguée, heurtée, cela rejaillirait pas mal sur le reste si je n'y passais pas que 6h par semaine, et franchement, ayant d'autres problèmes dans ma vie personnelle, je m'en passerais assez bien.
T'façon, aux yeux de beaucoup de gens, quand je dis que je suis prof, ils sont déjà admiratifs (mais pas envieux, sauf pour les vacances ).
Il n'y a qu'une seule chose de vraie, cela permet d'apprendre à gérer des classes, à avoir de meilleurs réflexes, à faire face aux situations de crises. Oui, mais ce n'est pas non plus un passage obligé. Je n'applique pas tout ça dans collège n°1, parce que je n'en ai pas besoin, par contre j'enseigne avec sérénité et plaisir.
Il y a énormément à faire pour améliorer les conditions de travail dans les ZEP et mieux prendre en charge ce public particulier, mais au lieu de lancer un véritable chantier, on nous parle d'avantages financiers pour les profs, de meilleure formation des profs... et si on s'intéressait plutôt aux élèves ? et si on traitait les vrais problèmes ? et si on se donnait les moyens de rétablir l'autorité des profs dans ces établissements ? et si on individualisait les apprentissages ? et si on s'occupait un peu des incivilités et violences quotidiennes ? Je vois jamais de réflexion de fond sur tout ça dans les projets du gouvernement...
Je suis totalement d'accord avec toi. Si un établissement est invivable, même en étant payé le double ou en n'ayant que 10 heures de cours, les professeurs (et les surveillants) ne resteront pas.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- FinrodExpert
Pour qui aime l'ironie et l'humour noir : les rites initiatiques en ZEP, enquête (article transformé ci-dessous)
http://www.mystere-tv.com/au-coeur-des-tribus-rites-initiatiques-v4111.html
http://www.mystere-tv.com/au-coeur-des-tribus-rites-initiatiques-v4111.html
Au coeur destribusZEP, Rites initiatiques - Vu 5836 fois.
QuelquestribusZEP sont aujourd'hui encore bien présente, même si elles sont éparpillées à traversle mondela France. Toutes ont des rituels et des cérémonies différentes et pour le moins inhabituelles, du moins à nos yeux. Allons à la rencontre de quelques-unes aujourd'hui.
Retrouvons tout d'abord unetribuZEP qui se trouveen Papouasiedans le 9-3, enNouvelle GuinéeSeine St Denis. C'est ici que nous rencontrons deux jeunesgarçonslauréats du CAPES qui bientôt n'en seront plus. Ils vont en effet, bientôt passer du staded'enfantd'étudiant, à celuid'hommede prof à travers une cérémonie d'initiation. Aujourd'hui, ils [...] sentent bon l'insouciance. Il en sera tout autrement demain, puisqu'ils seront séparés de leurmèresimage idyllique du métier pourvivre dans la tente des hommesfaire face à leur classe, nejoueronsthéoriserons plus, maischasseronspratiqueront et seront à présent de vraishommesprofesseurs.
Les futurs initiés sont excités, mais aussi un peu terrifiés, ils ne savent pas réellement ce qui les attends.Les mères des petitsLeur formateurs IUFM/ESPE sont quant à eux tristes de voir leurs petits devenir si vite deshommesprofesseurs, mais il en est ainsi et ce, depuis des générations.Chez les Massai d'Afrique du sudDans les ZEP du Sud de Marseille, les histoires de grandsguerriersprofesseurs sont légion, aussi, un jeunegarçonlauréat du CAPES doit êtrecirconcitlaissé seul et sans soutient devant des classes difficiles afin de le devenir. N'importe qui aurait peur d'unecirconcisiontelle situation à vif et surtout, à un âge avancé. Mais il n'en est rien pour les jeuneshommes MassaiCAPESIENS en passe de devenirguerriersprofesseurs, bien au contraire même puisqu'ils sont tous honorés d'y passer. Une foiscirconcisseuls devant élèves, leshommesprofesseurs porterontun bout de la peau tannée de l'animal offert en sacrifice pour le rituel et ce à vietoujours sur eux des rapports, fiches de colles et punitions pré-remplis .
Nous voici maintenant au sein d'unetribu thaïlandaiseZEP Toulousaine. Ici, ce sont les jeunesfemmesLauréates qui sont à l'honneur [...]. Aujourd'hui, une jeunefemmeenseignante se sent enfin prête à sauter le pas etenfile son chapeau à froufrous argentésentre dans sa classe de 4-ème déchainée.Un jeune hommeLes élèves qui comprennent bien le message estiment être les mieux placés pourl'épouserlui faire part de leur appétence pour sa discipline. Mais le choix est entre ses mains à elle et elle décidera une fois la cérémonie de labalançoire"bonne gueulante pour bien démarrer l'année" achevée. Le lendemain, tout le monde passe chacun son toursur la balançoireen entre tient individuel avec la CPE pour expliquer son comportement, laguérisseuse du villagela déléguée de classe également. Touschantent et font des prières sur le villagejurent et font des promesses sur leur comportement en espérant une bonne année à venir.
Dans quasiment toutes lestribusZEP,l'hommele professeur qui prend uneépouseclassedonne une dote àa du mal à contacter les familles decelle-cises élèves. Nous voilàen Nouvelle Guinéeà Perpignan, au coeurd'un peupled'une ZEP qui a su préserver ses traditions. Ce peuple pratique le cannibalismeles conseils de disciplines. C'est ici que nous rencontrons unhommeprofesseur contractuel qui est venu chercherla main d'une jeune femmesa classe de sixième SEGPA. Il a déjàété mariéeu une telle classe (3-ème SEGPA), mais a estimé que celle-ci ne répondait pas à ses critères [...]. Il a donc décidé de la laisser [...] et d'en prendre une autre, bien plus jeune, bien plus malléable. [...]
Les ritestribauxen ZEP sont nombreux, mais les conflits aussi. C'est pour cette raison qu'en général, un chefde cland'établissement est désigné et son proprefilsadjoint en général devient chef à son tour à samortmutation tant attendue. C'est dansun village d'Afriqueune ZEP Lyionnaise quele filsl'adjoint naturel du chef du village aujourd'huidécédéen dépression et unautre hommeprofesseur se disputent le rôle de chef légitime en attente d'un remplacement du CDE. Legrand chef de tout le peupleDASEN vient finalement régler le problème en désignant le filsl'adjoint légitime comme digne successeur. Personne ne reviendra sur ce jugement. [...]
La vie dans unetribuZEP est complexe et pour nous, difficile à suivre, mais cespeuplescommunautés de vie ont les mêmes cérémonies, les mêmes rites et les mêmes habitudes depuis des générations. Espérons que ceux-ci puissent encore bénéficier de la même chance et continuer à transmettre leurs coutumes encore longtemps, même si la plupart nous dépassent.
- Une passanteEsprit éclairé
L'idée est amusante mais les nombreuses fautes d'orthographe décrédibilisent le tout...
- IsidoriaDoyen
Je viens de lire cet article, que je trouve intéressant.
J'ai commencé en zep, violence, sensible, APV, EP1, Réseau ambition réussite. Un collège tristement célèbre, mais si proche de Paris qu'au départ j'ai cru être bénie des Dieux. Cette impression n'a pas duré longtemps, même si quand même le court temps de transport est resté un point positif des 4 ans que j'y ai passés.
C'était extrêmement dur, pire que ce que j'aurais pu imaginer, et la situation était telle que nous avions quand même pas mal de soutien officiel: la plus grosse DHG de France et la plus grosse enveloppe budgétaire, des formations du PAF et à l'intérieur de l'établissement, des Assistant d'éducation, des médiateurs, une assistante sociale, une psychologue deux jours par semaine,...
Dans la salle des profs c'était bon enfant souvent, parfois ca ressemblait aux alcooliques anonymes, et en général on travaillait pour trouver des solutions.
Entre collègues, on sortait, buvait, s'aimait, et parfois aussi on se criait dessus, et nous appelions notre univers le monde des bisounours.
Après, j'ai eu la chance de décrocher le sésame pour partir à l'étranger. Cette année là, nous étions 28 à partir, sur 52... J'ai eu des échos de la rentrée suivante, où les collègues disaient qu'ils avaient l'impression d'être eux-mêmes nouveaux.
Dans mes classes de choupinous disciplinés et globalement travailleurs, au départ, je n'y suis pas arrivée! Le comble! Moi je savais tenir des fauves, mais pas enseigner à des apprenants plus ordinaires! J'ai presque voulu repartir, je dis presque parce que quand même le goût du voyage a pris le dessus. Et puis cela est passé, je me suis adaptée, plus jamais je ne hausse le ton, parfois si je suis fatiguée je peux rester un moment assise, je sais que rien ne va arriver, je fais cours, avec les mêmes supports parfois, mais je continue à changer comme je le faisais en zep parce que je continue à tester.
Et puis j'ai voulu changer de pays, et le syndicat que j'ai contacté m'a dit qu'étant titulaire de l'académie de Créteil, l'administration refuserait sans doute ma demande de mouvement et que je retournerais là-bas.
Et là, d'un coup mon monde s'est effondré! J'avais complètement perdu de vue l'idée que je pourrais y retourner! Et maintenant je ne veux plus. Cette expérience m'a beaucoup appris, pédagogiquement, humainement, personnellement, mais elle m'a aussi transformée peu à peu, et j'ai mis du temps à redevenir la personne que j'étais avant.
Donc je suis plutôt d'accord avec Mara Goyet, jeune je l'ai fait et à un certain moment y ai pris une certaine forme de plaisir, mais désormais, NON. Et pourtant, mon expérience s'est affinée, mes cours sont prêts pour tous les niveaux de la 6è à la Tale. Mais non, je crois que je n'aurais plus l'énergie, plus la force, plus la foi.
Mais dans mon malheur, j'ai eu la chance de tomber dans le pire du pire, où les équipes sont vraiment soudées. Je crois comme cela est remarqué précédemment, que ce n'est pas le cas partout. Aujourd'hui j'aspirerais à ce qu'on respecte mes voeux, j'ai essuyé les plâtres, je ne veux plus le faire. Je ne sais plus faire ce métier-là.
J'ai commencé en zep, violence, sensible, APV, EP1, Réseau ambition réussite. Un collège tristement célèbre, mais si proche de Paris qu'au départ j'ai cru être bénie des Dieux. Cette impression n'a pas duré longtemps, même si quand même le court temps de transport est resté un point positif des 4 ans que j'y ai passés.
C'était extrêmement dur, pire que ce que j'aurais pu imaginer, et la situation était telle que nous avions quand même pas mal de soutien officiel: la plus grosse DHG de France et la plus grosse enveloppe budgétaire, des formations du PAF et à l'intérieur de l'établissement, des Assistant d'éducation, des médiateurs, une assistante sociale, une psychologue deux jours par semaine,...
Dans la salle des profs c'était bon enfant souvent, parfois ca ressemblait aux alcooliques anonymes, et en général on travaillait pour trouver des solutions.
Entre collègues, on sortait, buvait, s'aimait, et parfois aussi on se criait dessus, et nous appelions notre univers le monde des bisounours.
Après, j'ai eu la chance de décrocher le sésame pour partir à l'étranger. Cette année là, nous étions 28 à partir, sur 52... J'ai eu des échos de la rentrée suivante, où les collègues disaient qu'ils avaient l'impression d'être eux-mêmes nouveaux.
Dans mes classes de choupinous disciplinés et globalement travailleurs, au départ, je n'y suis pas arrivée! Le comble! Moi je savais tenir des fauves, mais pas enseigner à des apprenants plus ordinaires! J'ai presque voulu repartir, je dis presque parce que quand même le goût du voyage a pris le dessus. Et puis cela est passé, je me suis adaptée, plus jamais je ne hausse le ton, parfois si je suis fatiguée je peux rester un moment assise, je sais que rien ne va arriver, je fais cours, avec les mêmes supports parfois, mais je continue à changer comme je le faisais en zep parce que je continue à tester.
Et puis j'ai voulu changer de pays, et le syndicat que j'ai contacté m'a dit qu'étant titulaire de l'académie de Créteil, l'administration refuserait sans doute ma demande de mouvement et que je retournerais là-bas.
Et là, d'un coup mon monde s'est effondré! J'avais complètement perdu de vue l'idée que je pourrais y retourner! Et maintenant je ne veux plus. Cette expérience m'a beaucoup appris, pédagogiquement, humainement, personnellement, mais elle m'a aussi transformée peu à peu, et j'ai mis du temps à redevenir la personne que j'étais avant.
Donc je suis plutôt d'accord avec Mara Goyet, jeune je l'ai fait et à un certain moment y ai pris une certaine forme de plaisir, mais désormais, NON. Et pourtant, mon expérience s'est affinée, mes cours sont prêts pour tous les niveaux de la 6è à la Tale. Mais non, je crois que je n'aurais plus l'énergie, plus la force, plus la foi.
Mais dans mon malheur, j'ai eu la chance de tomber dans le pire du pire, où les équipes sont vraiment soudées. Je crois comme cela est remarqué précédemment, que ce n'est pas le cas partout. Aujourd'hui j'aspirerais à ce qu'on respecte mes voeux, j'ai essuyé les plâtres, je ne veux plus le faire. Je ne sais plus faire ce métier-là.
- totoroMonarque
Edgar a écrit:wanax a écrit:La soeur de John Galt.Edgar a écrit:Who is Mara Goyet ?
Ah, tout s'éclaire pour moi... Je n'ose poser la question qui me vient...
Mara Goyet est une prof d'hist-géo qui tient un blog et qui écrit des livres...
(Par contre, je ne sais pas qui est John Galt....)
Je trouve que le blog devient de plus en plus bien-pensant, mission républicaine, amour de son prochain... mais ça vient peut-être de moi...
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- RoninMonarque
Son parcours va la mener à l'IG.
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