- virgereNeoprof expérimenté
Bonsoir,
Je dois passer un écrit le 9 janvier prochain, une dissertation en 4 heures dans le cadre d'une UE de littérature médiévale en L3 Lettres Modernes.
Le thème du semestre était "amour adolescent et récits idylliques au Moyen-Age".
Il nous avait été demandé de lire un extrait du banquet de Platon (le discours d'Aristophane sur le pouvoir d'Eros et les trois genres originels), des lais de Marie de France - Le frêne et Les deux amants - et d'autres comme Pyrame et Thisbé, Floris et Lyriopé, Floris et Blanchefleur, Aucassin et Nicolette.
Le cours (auquel je n'ai pas assisté mais une étudiante, sérieuse, m'a fait passer ses notes) a abordé la question du double et de la gémellité, l'inspiration antique, la maladie d'amour et quelques caractéristiques de l'idylle comme l'ignorance et l'âge, l'union dans la mort, la ressemblance, Cupidon et ses flèches, la nature et le locus amoenius. Deux cours ont par ailleurs été consacrés au film de Rohmer Les amours d'Astrée et Céladon (que je n'ai pas encore vu, que je vais louer sur le net pendant les vacances) : visionnage et analyse.
J'ai réussi à trouver sur internet (je ne suis pas en ville, pas de BU) quelques articles intéressants sur le site des cahiers de recherches médiévales et humanistes, dont une critique d'un bouquin conseillé en bibliographie (l'érotisme des adolescents dans la littérature française du M-A).
Comme je n'ai pas fait de dissertation depuis un certain temps (et inversement...) je voudrais pouvoir me préparer au mieux. Du coup, si certains parmi vous ont des idées de sujets, je pourrais m'entraîner à y répondre (non, z'inquiétez pas, je ne vous demanderai pas de me corriger ^^) ce qui me sera en outre une excellente méthode de révisions. Et d'un point de vue formel, je ne me sentirai pas - ou moins - dépourvue quand l'examen sera venu.
Allez-y, faites-vous plaisir : torturez-moi le cerveau :faim:
Je dois passer un écrit le 9 janvier prochain, une dissertation en 4 heures dans le cadre d'une UE de littérature médiévale en L3 Lettres Modernes.
Le thème du semestre était "amour adolescent et récits idylliques au Moyen-Age".
Il nous avait été demandé de lire un extrait du banquet de Platon (le discours d'Aristophane sur le pouvoir d'Eros et les trois genres originels), des lais de Marie de France - Le frêne et Les deux amants - et d'autres comme Pyrame et Thisbé, Floris et Lyriopé, Floris et Blanchefleur, Aucassin et Nicolette.
Le cours (auquel je n'ai pas assisté mais une étudiante, sérieuse, m'a fait passer ses notes) a abordé la question du double et de la gémellité, l'inspiration antique, la maladie d'amour et quelques caractéristiques de l'idylle comme l'ignorance et l'âge, l'union dans la mort, la ressemblance, Cupidon et ses flèches, la nature et le locus amoenius. Deux cours ont par ailleurs été consacrés au film de Rohmer Les amours d'Astrée et Céladon (que je n'ai pas encore vu, que je vais louer sur le net pendant les vacances) : visionnage et analyse.
J'ai réussi à trouver sur internet (je ne suis pas en ville, pas de BU) quelques articles intéressants sur le site des cahiers de recherches médiévales et humanistes, dont une critique d'un bouquin conseillé en bibliographie (l'érotisme des adolescents dans la littérature française du M-A).
Comme je n'ai pas fait de dissertation depuis un certain temps (et inversement...) je voudrais pouvoir me préparer au mieux. Du coup, si certains parmi vous ont des idées de sujets, je pourrais m'entraîner à y répondre (non, z'inquiétez pas, je ne vous demanderai pas de me corriger ^^) ce qui me sera en outre une excellente méthode de révisions. Et d'un point de vue formel, je ne me sentirai pas - ou moins - dépourvue quand l'examen sera venu.
Allez-y, faites-vous plaisir : torturez-moi le cerveau :faim:
- JohnMédiateur
A partir d'exemples précis, tirés des textes étudiés en cours et de vos lectures personnelles, vous traiterez le thème suivant, de manière argumentée et structurée :
"La puissance de l'amour dans les récits idylliques du Moyen Âge".
"La puissance de l'amour dans les récits idylliques du Moyen Âge".
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- virgereNeoprof expérimenté
Merci
Je m'y colle demain matin !
Je m'y colle demain matin !
- JohnMédiateur
Si tu veux, tu pourras mettre ton plan ici
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- virgereNeoprof expérimenté
Merci pour ta proposition, John. Et me coller à ton sujet me prouve à quel point je ne suis pas prête !
J'y réfléchis depuis deux heures (sans compter la nuit qui porte conseil... ou pas !) et je n'en viens pas à bout. (c'est dire si je ne suis pas - encore - capable de répondre en 4 heures !) J'ai du mal à problématiser le sujet.
A priori, je partirai sur un plan du type
I - définition de l'idylle
- étymologie eidos - grec - petit poème
- oeuvre de référence, les bucoliques de Virgile, description d'un lieu et d'un bonheur utopiques
- la pastorelle
--> amour réciproque de 2 jeunes gens dans un environnement champêtre (locus amoenius), renvoie à l'innocence (naïveté et ignorance)
Pourtant, bien loin du bonheur et de la paix, les idylles médiévales nous donnent à voir des héros en souffrance, victimes de sentiments qui les dépassent et les manipulent, jouets du Destin et de l'Amour.
II - l'amour dans les idylles médiévales
- la vision platonicienne de l'amour (la recherche de sa moitié --> le banquet de Platon)
--> l'idylle est liée au malheur, l'amour est la conséquence d'une rupture, d'une séparation de l'être complet originel.
- l'amour nait de la ressemblance (question du double, de la gémellité) renforcée par la symétrie des textes (Pyrame et Thisbé)
- l'amour n'est jamais choisi mais subi par les sujets qui en sont les victimes innocentes
--> la blessure amoureuse (référence à Cupidon et ses flèches)
--> la maladie d'amour qui se transmet des yeux au coeur (Ovide)
L'amour est un dieu puissant qui joue avec les mortels, choisissant ses victimes parmi les plus innocents (les enfants). La perte de cette innocence, l'ignorance de l'amour, les condamne irrémédiablement quand ils prennent conscience, à l'adolescence, de la nature du trouble qui les habite.
III - de l'amour à la mort
- la paronymie des termes sur laquelle jouent les textes
- le fin'amor : amour subtil et délicat, mais aussi amour final, fatal
- l'impasse dans laquelle sont placés les protagonistes et qui ne peut trouver sa résolution que dans la mort
--> La puissance de l'amour dépasse la volonté individuelle (monologue de Floris) mais se heurte aux tabous et aux valeurs de la société : l'inceste (les deux amants), la lignée et les mésalliances (le frêne, Floris et Lyriopé)
- l'amour est cruel et morbide, sa résolution intervient le plus souvent dans la mort : des deux héros réunis à jamais dans l'au-delà (Pyrame et Thisbé, les deux amants), de ceux qui s'opposent à lui (le père d'Aucassin), de ceux qui le méprise (Narcisse, fils de Floris et Lyriopé).
--> Seul le Dieu unique et le respect de ses valeurs (humilité, foi, ferveur) permet de vaincre la mortelle issue de l'amour (le frêne, Aucassin et Nicolette)
Problèmes :
- je ne suis pas convaincue de répondre au sujet je parle plus de la mort que de la puissance de l'amour, en même temps la puissance de l'amour se réalise dans la mort...)
- mes parties risquent être déséquilibrées (la dernière étant la plus longue), ce qui me laisse penser que mon plan n'est pas le bon
- je ne parviens pas à rédiger une introduction (du tout) ni même une conclusion satisfaisante
Bref, je me sens un peu perdue.
Je continuerai à réfléchir à ce sujet (mais je ne pourrai pas poster avant jeudi : il parait que c'est noël bientôt !), mais je veux bien des conseils méthodologiques (ou autres) : j'en ai un urgent besoin ! Parce que là, comment dire... mon moral en prend un sacré coup devant mon incapacité à répondre, alors même que j'ai travaillé (je n'ai même pas l'excuse du manque de travail...) !
J'espère toutefois que parmi toutes les critiques que je recevrai (en tout cas j'espère en recevoir), il y aura une part de positif.
(j'avoue, je me sens honteuse : comment prétendre légitimement à enseigner le français, même si je ne suis "que" au collège, quand on ne sait pas répondre à un sujet de dissertation ? *mode /auto-flagellation aux orties fraiches/ on* )
J'y réfléchis depuis deux heures (sans compter la nuit qui porte conseil... ou pas !) et je n'en viens pas à bout. (c'est dire si je ne suis pas - encore - capable de répondre en 4 heures !) J'ai du mal à problématiser le sujet.
A priori, je partirai sur un plan du type
I - définition de l'idylle
- étymologie eidos - grec - petit poème
- oeuvre de référence, les bucoliques de Virgile, description d'un lieu et d'un bonheur utopiques
- la pastorelle
--> amour réciproque de 2 jeunes gens dans un environnement champêtre (locus amoenius), renvoie à l'innocence (naïveté et ignorance)
Pourtant, bien loin du bonheur et de la paix, les idylles médiévales nous donnent à voir des héros en souffrance, victimes de sentiments qui les dépassent et les manipulent, jouets du Destin et de l'Amour.
II - l'amour dans les idylles médiévales
- la vision platonicienne de l'amour (la recherche de sa moitié --> le banquet de Platon)
--> l'idylle est liée au malheur, l'amour est la conséquence d'une rupture, d'une séparation de l'être complet originel.
- l'amour nait de la ressemblance (question du double, de la gémellité) renforcée par la symétrie des textes (Pyrame et Thisbé)
- l'amour n'est jamais choisi mais subi par les sujets qui en sont les victimes innocentes
--> la blessure amoureuse (référence à Cupidon et ses flèches)
--> la maladie d'amour qui se transmet des yeux au coeur (Ovide)
L'amour est un dieu puissant qui joue avec les mortels, choisissant ses victimes parmi les plus innocents (les enfants). La perte de cette innocence, l'ignorance de l'amour, les condamne irrémédiablement quand ils prennent conscience, à l'adolescence, de la nature du trouble qui les habite.
III - de l'amour à la mort
- la paronymie des termes sur laquelle jouent les textes
- le fin'amor : amour subtil et délicat, mais aussi amour final, fatal
- l'impasse dans laquelle sont placés les protagonistes et qui ne peut trouver sa résolution que dans la mort
--> La puissance de l'amour dépasse la volonté individuelle (monologue de Floris) mais se heurte aux tabous et aux valeurs de la société : l'inceste (les deux amants), la lignée et les mésalliances (le frêne, Floris et Lyriopé)
- l'amour est cruel et morbide, sa résolution intervient le plus souvent dans la mort : des deux héros réunis à jamais dans l'au-delà (Pyrame et Thisbé, les deux amants), de ceux qui s'opposent à lui (le père d'Aucassin), de ceux qui le méprise (Narcisse, fils de Floris et Lyriopé).
--> Seul le Dieu unique et le respect de ses valeurs (humilité, foi, ferveur) permet de vaincre la mortelle issue de l'amour (le frêne, Aucassin et Nicolette)
Problèmes :
- je ne suis pas convaincue de répondre au sujet je parle plus de la mort que de la puissance de l'amour, en même temps la puissance de l'amour se réalise dans la mort...)
- mes parties risquent être déséquilibrées (la dernière étant la plus longue), ce qui me laisse penser que mon plan n'est pas le bon
- je ne parviens pas à rédiger une introduction (du tout) ni même une conclusion satisfaisante
Bref, je me sens un peu perdue.
Je continuerai à réfléchir à ce sujet (mais je ne pourrai pas poster avant jeudi : il parait que c'est noël bientôt !), mais je veux bien des conseils méthodologiques (ou autres) : j'en ai un urgent besoin ! Parce que là, comment dire... mon moral en prend un sacré coup devant mon incapacité à répondre, alors même que j'ai travaillé (je n'ai même pas l'excuse du manque de travail...) !
J'espère toutefois que parmi toutes les critiques que je recevrai (en tout cas j'espère en recevoir), il y aura une part de positif.
(j'avoue, je me sens honteuse : comment prétendre légitimement à enseigner le français, même si je ne suis "que" au collège, quand on ne sait pas répondre à un sujet de dissertation ? *mode /auto-flagellation aux orties fraiches/ on* )
- JohnMédiateur
Pense vraiment à répondre au sujet précis, dans toutes les dimensions qu'il implique."La puissance de l'amour dans les récits idylliques du Moyen Âge".
Dans ce que tu proposes, ta première partie est trop vague et trop loin du sujet.
Dans la deuxième partie, tu dois aborder davantage les oeuvres sous l'angle de la "puissance de l'amour", et non simplement t'intéresser à l'amour en soi.
Pour t'aider à étudier le sujet, tu dois te poser les questions suivantes :
Quelle est la nature (diverse) de la puissance de l'amour ? D'où vient cette puissance ? Comment se manifeste-t-elle ? A-t-elle des conséquences positives/créatrices ou négatives/destructrices ? Cette puissance a-t-elle des limites ? Quelles sont les tensions, relations ou liens qui existent entre la puissance de l'amour et les autres puissances ou pouvoirs : pouvoir parental/familial, puissance divine, volonté individuelle, fatalité/destin, différences sociales, poids des conventions...? La puissance de l'amour permet-elle d'échapper à la condition humaine ? Quelle est la place du divin et/ou du merveilleux dans la puissance de l'amour au Moyen-Âge ? Cette puissance est-elle universelle ? S'applique-t-elle à des êtres singuliers, extraordinaires, communs ?
A partir de ces questions, tu pourras créer un plan. Mais tu peux largement t'inspirer de tes deuxième et surtout troisième parties pour créer ce plan.
Tes deuxième et troisième parties ne sont pas mal du tout, parce que tu fais beaucoup référence aux textes. Je te conseille, si tu as le temps, de relire les textes, et d'y relever, au crayon par exemple, tout ce qui te semble se rapporter au thème de la puissance de l'amour.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- virgereNeoprof expérimenté
Merci pour tes conseils. J'ai donc repris le sujet et les textes, comme tu me l'as conseillé. J'en ai tiré un nouveau plan que je soumets à ta sagacité (et à d'autres s'ils souhaitent participer)
Introduction :
Les sources de la littérature médiévale et l'omniprésence de références intertextuelles aux auteurs grecs.
Le récit idyllique et ses caractéristiques : dans un lieu rappelant le paradis perdu (locus amoenius), mise en scène d'enfants ou de jeunes gens (adolescents) se vouant un amour réciproque et qui devront se dépasser, franchir des obstacles, pour être enfin réunis.
Réunion qui se fait parfois dans la mort (issue fatale) pour les contre-idylles
è D’où l’amour tire-t-il sa puissance ? S’agit-il d’une toute-puissance ou connait-elle des limites ?
I Nature et manifestations de la puissance de l’amour
- la puissance de l’amour est d’essence divine : allégorie de l’amour signalée par la majuscule : Amour
à l’amour est un dieu qui en a la puissance, qui se joue des humains et joue avec eux comme dans la mythologie grecque (références à Cupidon et ses flèches, à Vénus)
- l’amour est une blessure (flèche) qui frappe par l’œil avant d’atteindre le cœur et de se propager au corps et à l’âme
à l’amour est une maladie (Ovide)
à sa puissance est plus forte que la pulsion de vie : ses victimes ne dorment plus, ne se nourrissent plus, s’affaiblissent (Pyrame et Thisbé, Aucassin et Nicolette, Floris et Lyriopé), plus forte aussi que la pulsion de mort (rétablissement de Floris donné pour mort à la seule pensée d’un rapprochement avec l’être aimé)
- l’amour est plus fort que l’individu, il est la pulsion qui pousse vers notre moitié perdue (mythe de l’androgyne, le banquet de Platon)
à sa puissance est plus forte que la volonté individuelle : dialogue intérieur du héros qui cherche à se raisonner mais n’y parvient pas (Pyrame et Thisbé, Floris et Lyriopé)
- dieu païen, l’amour est plus fort que le dieu des chrétiens qui ne parvient pas à sauver les victimes malgré leurs nombreuses prières ; plus fort que la foi, il pousse ses victimes au blasphème (Aucassin tirade sur ceux qui vont au paradis : « cil viel prestre et cil viel clop et cil manke (…) Mais in infer voil jou aller »)
- d’ailleurs le dieu unique
Dieu cruel et tyrannique, l’amour met sa puissance au service de sa propre cause. Cette puissance, qui peut être créatrice et bénéfique, se rit de des marionnettes qu’elle anime, les conduisant souvent au-delà de leurs forces, ne les libérant que dans la mort.
II Les conséquences de cette puissance
Amour et mort, revers d’une même médaille
- Fin’amor : amour subtil, amour final/fatal
à dieu susceptible, l’amour punit ceux qui le méprisent (Lyriopé et son orgueil, Narcisse son fils et son amour égocentré, le père incestueux des deux amants)
Mais la puissance de l’amour peut aussi être une puissance créatrice, bénéfique :
à elle immunise contre la douleur (Aucassin, le héros des deux amants), peut même être une force de vie (pouvoir de guérison donné à Nicolette, guérison miraculeuse de Floris).
à elle permet de surmonter l’enfermement (Aucassin et Nicolette, Pyrame et Thisbé), de gravir les montagnes (les deux amants), de surmonter ses peurs (Pyrame et Thisbé), d’affronter l’autorité paternelle ou familiale (Aucassin et Nicolette, Pyrame et Thisbé)
à mise au service du Bien, de l’honnêteté et de l’humilité, elle conduit à la réconciliation, au repentir et au pardon (Frêne)
- l’amour est plus fort que tout autre sentiment, la peur (Pyrame et Thisbé), l’orgueil (Lyriopé), l’honneur (Floris et Lyriopé), la jalousie (Frêne)
- l’amour de l’autre est plus fort que l’amour de soi (Lyriopé, Narcisse)
- l’amour triomphe des autres pouvoirs : la tradition et le lignage (Aucassin et Nicolette), les origines sociales (Frêne), l’autorité familiale (Pyrame et Thisbé) ou celle du père (les deux amants).
L’amour est donc une force très puissante à laquelle rien ne semble pouvoir résister. Il finit toujours par vaincre, ses victimes seront réunies à la fin du récit.
Mais cette réunion se fait souvent dans la mort. Et, finalement, quelle est la part de la puissance de l’amour dans cette réunion ? La mort est-elle une conséquence de cette puissance ou au contraire un aveu de faiblesse ?
III Les limites de la puissance de l’amour
L’amour ne choisit pas ses victimes au hasard. Contrairement aux pastourelles, les amants sont issus du même milieu, de la même origine. Ils sont parfois si proches qu’ils en sont jumeaux, symétriques, doubles, telles les deux moitiés d’un même être complet (Platon). Cette proximité, ces ressemblances sont renforcées par la symétrie des textes : les deux amants, jamais autrement désignés que par le couple qu’ils forment ; Pyrame et Thisbé, quasi jumeaux et symétriques parfaits chacun de son côté du mur ; Lyriopé, Floris et sa jumelle Florie, tous trois nés le même jour.
à si l’amour est si puissant, pourquoi choisit-il ses victimes parmi les plus faibles, les plus naïfs, les plus innocents (des enfants, beaux et sans défaut)
- l’amour est-il réellement plus puissant que les autres pouvoirs en jeu ?
à Aucassin et Nicolette : achetée par un vicomte, Nicolette se révèle fille de roi ; sa condition sarrasine a été rachetée par le baptême à pas d’opposition religieuse ni sociétale
à Frêne : amante rejetée par les vassaux du chevalier Goron, la noblesse révélée de sa naissance autorise in fine son mariage
à ces amours n’avaient finalement aucune raison d’être contrariées
- La mort est-elle la démonstration ultime de la puissance de l’amour ou l’aveu de son impuissance ?
à Les deux amants : toutes les conditions étaient réunies pour une fin heureuse : même noblesse, épreuve réussie (la montagne). La mort répond à l’impuissance de l’amour des enfants de triompher du tabou de l’amour incestueux du père
à Floris et Lyriopé : repentir de Lyriopé qui renonce à son orgueil, éloignement de son amant pour échapper au déshonneur et mariage final, mais mort de leur enfant, illégitime et maudit qui concentre tout l’orgueil auquel sa mère a renoncé
à Pyrame et Thisbé : même noblesse, seul écueil = médisance des serviteurs et opposition des parents dont le symbole final, l’apparition de la lionne, conduit au suicide réciproque
- le choix des victimes, un aveu de faiblesse ?
Conclusion
L’amour est une force qui tire sa puissance de son essence divine.
Il choisit ses victimes avec soin : des enfants naïfs et innocents, de noble lignage et les pousse à la révolte, à la mort.
Sa puissance s’exprime tant par les pouvoirs qu’il confère à ceux qu’il frappe que par leur impossibilité à s’en guérir quand bien même cet entêtement les conduira à la mort.
Mais l’amour prend garde de choisir des victimes vulnérables (jeunes enfants, naïfs et innocents), de ne pas contrevenir aux traditions (lignage et confession religieuse), aux conventions (origine sociale des amants) et n’a que la mort comme réponse quand il s’oppose à l’autorité familiale ou aux tabous.
La morale médiévale (chrétienté, respect de sa lignée et de l’autorité paternelle) est respectée et même renforcée par les récits idylliques et contre-idylliques, puisque l’amour ne vainc qu’à l’intérieur des valeurs chrétiennes et du poids de la tradition.
Je sens encore quelques défauts et lacunes, des choses dont je ne parle pas ou pas assez ou pas explicitement (le destin et la fatalité)
D'autres que j'exprime mal (le récit idyllique est une fausse rébellion face à l'autorité et sa morale vient au contraire renforcer la morale médiévale)
Je pense avoir corrigé quelques défauts : moins de généralités, plus de référence au texte, étude plus globale de sujet.
Ai-je fait mieux que la première fois ? Me suis-je rapprochée de ce que l'on est en droit d'attendre d'une L3 ?
Introduction :
Les sources de la littérature médiévale et l'omniprésence de références intertextuelles aux auteurs grecs.
Le récit idyllique et ses caractéristiques : dans un lieu rappelant le paradis perdu (locus amoenius), mise en scène d'enfants ou de jeunes gens (adolescents) se vouant un amour réciproque et qui devront se dépasser, franchir des obstacles, pour être enfin réunis.
Réunion qui se fait parfois dans la mort (issue fatale) pour les contre-idylles
è D’où l’amour tire-t-il sa puissance ? S’agit-il d’une toute-puissance ou connait-elle des limites ?
I Nature et manifestations de la puissance de l’amour
- la puissance de l’amour est d’essence divine : allégorie de l’amour signalée par la majuscule : Amour
à l’amour est un dieu qui en a la puissance, qui se joue des humains et joue avec eux comme dans la mythologie grecque (références à Cupidon et ses flèches, à Vénus)
- l’amour est une blessure (flèche) qui frappe par l’œil avant d’atteindre le cœur et de se propager au corps et à l’âme
à l’amour est une maladie (Ovide)
à sa puissance est plus forte que la pulsion de vie : ses victimes ne dorment plus, ne se nourrissent plus, s’affaiblissent (Pyrame et Thisbé, Aucassin et Nicolette, Floris et Lyriopé), plus forte aussi que la pulsion de mort (rétablissement de Floris donné pour mort à la seule pensée d’un rapprochement avec l’être aimé)
- l’amour est plus fort que l’individu, il est la pulsion qui pousse vers notre moitié perdue (mythe de l’androgyne, le banquet de Platon)
à sa puissance est plus forte que la volonté individuelle : dialogue intérieur du héros qui cherche à se raisonner mais n’y parvient pas (Pyrame et Thisbé, Floris et Lyriopé)
- dieu païen, l’amour est plus fort que le dieu des chrétiens qui ne parvient pas à sauver les victimes malgré leurs nombreuses prières ; plus fort que la foi, il pousse ses victimes au blasphème (Aucassin tirade sur ceux qui vont au paradis : « cil viel prestre et cil viel clop et cil manke (…) Mais in infer voil jou aller »)
- d’ailleurs le dieu unique
Dieu cruel et tyrannique, l’amour met sa puissance au service de sa propre cause. Cette puissance, qui peut être créatrice et bénéfique, se rit de des marionnettes qu’elle anime, les conduisant souvent au-delà de leurs forces, ne les libérant que dans la mort.
II Les conséquences de cette puissance
Amour et mort, revers d’une même médaille
- Fin’amor : amour subtil, amour final/fatal
à dieu susceptible, l’amour punit ceux qui le méprisent (Lyriopé et son orgueil, Narcisse son fils et son amour égocentré, le père incestueux des deux amants)
Mais la puissance de l’amour peut aussi être une puissance créatrice, bénéfique :
à elle immunise contre la douleur (Aucassin, le héros des deux amants), peut même être une force de vie (pouvoir de guérison donné à Nicolette, guérison miraculeuse de Floris).
à elle permet de surmonter l’enfermement (Aucassin et Nicolette, Pyrame et Thisbé), de gravir les montagnes (les deux amants), de surmonter ses peurs (Pyrame et Thisbé), d’affronter l’autorité paternelle ou familiale (Aucassin et Nicolette, Pyrame et Thisbé)
à mise au service du Bien, de l’honnêteté et de l’humilité, elle conduit à la réconciliation, au repentir et au pardon (Frêne)
- l’amour est plus fort que tout autre sentiment, la peur (Pyrame et Thisbé), l’orgueil (Lyriopé), l’honneur (Floris et Lyriopé), la jalousie (Frêne)
- l’amour de l’autre est plus fort que l’amour de soi (Lyriopé, Narcisse)
- l’amour triomphe des autres pouvoirs : la tradition et le lignage (Aucassin et Nicolette), les origines sociales (Frêne), l’autorité familiale (Pyrame et Thisbé) ou celle du père (les deux amants).
L’amour est donc une force très puissante à laquelle rien ne semble pouvoir résister. Il finit toujours par vaincre, ses victimes seront réunies à la fin du récit.
Mais cette réunion se fait souvent dans la mort. Et, finalement, quelle est la part de la puissance de l’amour dans cette réunion ? La mort est-elle une conséquence de cette puissance ou au contraire un aveu de faiblesse ?
III Les limites de la puissance de l’amour
L’amour ne choisit pas ses victimes au hasard. Contrairement aux pastourelles, les amants sont issus du même milieu, de la même origine. Ils sont parfois si proches qu’ils en sont jumeaux, symétriques, doubles, telles les deux moitiés d’un même être complet (Platon). Cette proximité, ces ressemblances sont renforcées par la symétrie des textes : les deux amants, jamais autrement désignés que par le couple qu’ils forment ; Pyrame et Thisbé, quasi jumeaux et symétriques parfaits chacun de son côté du mur ; Lyriopé, Floris et sa jumelle Florie, tous trois nés le même jour.
à si l’amour est si puissant, pourquoi choisit-il ses victimes parmi les plus faibles, les plus naïfs, les plus innocents (des enfants, beaux et sans défaut)
- l’amour est-il réellement plus puissant que les autres pouvoirs en jeu ?
à Aucassin et Nicolette : achetée par un vicomte, Nicolette se révèle fille de roi ; sa condition sarrasine a été rachetée par le baptême à pas d’opposition religieuse ni sociétale
à Frêne : amante rejetée par les vassaux du chevalier Goron, la noblesse révélée de sa naissance autorise in fine son mariage
à ces amours n’avaient finalement aucune raison d’être contrariées
- La mort est-elle la démonstration ultime de la puissance de l’amour ou l’aveu de son impuissance ?
à Les deux amants : toutes les conditions étaient réunies pour une fin heureuse : même noblesse, épreuve réussie (la montagne). La mort répond à l’impuissance de l’amour des enfants de triompher du tabou de l’amour incestueux du père
à Floris et Lyriopé : repentir de Lyriopé qui renonce à son orgueil, éloignement de son amant pour échapper au déshonneur et mariage final, mais mort de leur enfant, illégitime et maudit qui concentre tout l’orgueil auquel sa mère a renoncé
à Pyrame et Thisbé : même noblesse, seul écueil = médisance des serviteurs et opposition des parents dont le symbole final, l’apparition de la lionne, conduit au suicide réciproque
- le choix des victimes, un aveu de faiblesse ?
Conclusion
L’amour est une force qui tire sa puissance de son essence divine.
Il choisit ses victimes avec soin : des enfants naïfs et innocents, de noble lignage et les pousse à la révolte, à la mort.
Sa puissance s’exprime tant par les pouvoirs qu’il confère à ceux qu’il frappe que par leur impossibilité à s’en guérir quand bien même cet entêtement les conduira à la mort.
Mais l’amour prend garde de choisir des victimes vulnérables (jeunes enfants, naïfs et innocents), de ne pas contrevenir aux traditions (lignage et confession religieuse), aux conventions (origine sociale des amants) et n’a que la mort comme réponse quand il s’oppose à l’autorité familiale ou aux tabous.
La morale médiévale (chrétienté, respect de sa lignée et de l’autorité paternelle) est respectée et même renforcée par les récits idylliques et contre-idylliques, puisque l’amour ne vainc qu’à l’intérieur des valeurs chrétiennes et du poids de la tradition.
Je sens encore quelques défauts et lacunes, des choses dont je ne parle pas ou pas assez ou pas explicitement (le destin et la fatalité)
D'autres que j'exprime mal (le récit idyllique est une fausse rébellion face à l'autorité et sa morale vient au contraire renforcer la morale médiévale)
Je pense avoir corrigé quelques défauts : moins de généralités, plus de référence au texte, étude plus globale de sujet.
Ai-je fait mieux que la première fois ? Me suis-je rapprochée de ce que l'on est en droit d'attendre d'une L3 ?
- virgereNeoprof expérimenté
Bienvenue en 2014
Pas de réponse sur mon dernier plan, j'espère que c'est juste de la flemme ou du désintérêt, et non parce que ma production est tellement lamentable que vous avez préféré ne pas me déprimer en la commentant... ^^
Bonne année et bonne fin de vacances
Pas de réponse sur mon dernier plan, j'espère que c'est juste de la flemme ou du désintérêt, et non parce que ma production est tellement lamentable que vous avez préféré ne pas me déprimer en la commentant... ^^
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