Expérimentation : le passage en seconde laissé au choix... des familles

Bonsoir,

lu dans "Reflets" le magazine de la région Basse-Normandie:

Dès la rentrée prochaine, les parents d'élèves de 3° de neuf collèges autour de Falaise auront la possibilité de décider eux-mêmes de la poursuite de la scolarité de leur enfant dans l'enseignement général ou professionnel. Proposée par une fédération de parents d'élèves, une expérimentation va être lancée dans douze académies volontaires en France, dont celle de Caen. "Cela se pratique et fonctionne bien dans d'autres pays, observe Martial Salvi, responsable du Service Académique d'Information et d'Orientation à Caen. Cela rend encore plus exigeante la mission d'information, de conseil et d'orientation des établissements auprès des familles."

Moi je suis d'accord à condition que ça nous dispense de conseils de classe.

Je suis pour cette expérimentation progressiste. D'ailleurs, en tant que parent, je souhaite aussi décider de l'entrée de mes enfants en médecine, à l'ENAC ou à Polytechnique.

+ 1 (j'aurai voulu que mes parents me fassent entrer directement à Normale sup !)

Que fait-on des élèves en difficulté ? Et encore de l'orientation à gogo (dont on sait bien qu'elle ne l'est pas pour les élèves faibles)
D'accord pour supprimer le redoublement mais à condition de créer des classes passerelles pour ces élèves, à très petits effectifs et avec de véritables exigences...
Mais il n'y aura rien pour eux.
Hollande l'avait dit lui-même lors du débat des primaires : pour financer les 60 000 postes, il suffit de supprimer les redoublements : les élèves restent moins à l'école.
L'enjeu est uniquement financier. Les élèves et leur avenir.... voir le fil ouvert par Cripure qui renvoie lui-même au fameux rapport cynique de l'OCDE.

Quand je vois dans notre collège où de nombreux élèves n'ayant clairement pas le niveau demandent le lycée général, cela me fait plutôt peur !

Une chose est sûre, déjà que notre présence au Conseil de classe du 3eme trimestre me semblait figurative, autant avec ça, les choses sont clairement posées !

Les élèves nuls arrivent déjà au lycée.
Ils le doivent aux directives du ministère, le taux de redoublement en 3e qui doit baisser, le lycée unique en vue...

Résultat : des "élèves" qui croient qu'ils sont comme au collège "dans le bus", suffit de s'asseoir et on passe jusqu'au bac.
Ils n'ont pas tort, on le donne de plus en plus. 

Et à l'issue de la seconde ? ils passent en 1ère G ou T si les parents le décident. Les effectifs de S vont exploser.

En S j'en ai qui sont mauvais en maths/physique. Ils ne sont pas meilleurs dans les autres matières, faut pas rêver non plus !
C'est la démocratie... enfin plutôt l'égalité dans l'ignorance. 

La démocratisation selon les pédagos-gestionnaires.

Les parents se débrouilleront pour assumer l'échec scolaire de leur progéniture pour laquelle ils ne veulent déjà ni devoirs ni notes ni sanctions.

Douglas Colvin a écrit:Une chose est sûre, déjà que notre présence au Conseil de classe du 3eme trimestre me semblait figurative, autant avec ça, les choses sont clairement posées !

+ 1 !

atrium a écrit:Je suis pour cette expérimentation progressiste. D'ailleurs, en tant que parent, je souhaite aussi décider de l'entrée de mes enfants en médecine, à l'ENAC ou à Polytechnique.

Exactement : Tout le monde a le droit de piloter un avion de chasse, d'enseigner le mandarin de l'époque Han , ou de pratiquer la chirurgie cardiaque . Il est inadmissible qu'on ne donne pas ces qualifications à tout le monde .   

Paratge a écrit:Les élèves nuls arrivent déjà au lycée.

pour avoir été en LP l'an dernier et étant en LG cette année, hélas non. Les plus nuls de seconde générale seraient parmi les meilleurs en LP, c'est triste mais c'est comme ça.

Zenxya a écrit:Et à l'issue de la seconde ? ils passent en 1ère G ou T si les parents le décident. Les effectifs de S vont exploser.

C'est l'objectif. Notre IPR nous l'a dit explicitement lors d'une réunion l'an dernier : les taux de passage en seconde générale et en première S doivent augmenter.

Ce n'est pas vrai partout Catalunya.

Dans mon établissement, on voit tous les ans arriver des gamins en seconde générale parce qu'ils sont trop mauvais pour aller en pro : pas de place, les un peu moins perdus et surtout plus sérieux ont été pris avant eux (et c'est tant mieux!) ! Ce ne sont que 3 ou 4 cas sur les 330 élèves de seconde, mais du coup, j'en vois suffisamment pour paniquer !

Olympias a écrit:Les parents se débrouilleront pour assumer l'échec scolaire de leur progéniture pour laquelle ils ne veulent déjà ni devoirs ni notes ni sanctions.

+ 1000 !
Puisque l'on ne reconnaît de compétence professionnelle aux profs et que l'on considère leur avis comme facultatif. Puisque certains parents donnent des cours de pédagogie aux profs...Et puisque l'on doit déjà faire passer en seconde de parfaits analphabètes (je ne parle même plus d'illettrés...)...

Cette décision au moins est logique: on ne sert à rien, on nous le dit!!  

philann a écrit:

+ 1000 !
Puisque l'on ne reconnaît de compétence professionnelle aux profs et que l'on considère leur avis comme facultatif. Puisque certains parents donnent des cours de pédagogie aux profs...Et puisque l'on doit déjà faire passer en seconde de parfaits analphabètes (je ne parle même plus d'illettrés...)...
Cette décision au moins est logique: on ne sert à rien, on nous le dit!!  

Je suis totalement d'accord mais au final, sur qui va "retomber" un taux d'échec et de réorientation en fin de Seconde potentiellement ?

A qui va-t-on le reprocher ?

Savez vous quelles sont les 12 académies concernées ?

12 académies ! Mais c'est énorme !

Quel taux d'échec ? La fameuse fédération de parents aura obtenu d'ici là la généralisation de la méthode à tous les niveaux. On constatera dès l’expérimentation une adéquation sans précédent entre les vœux des familles et les orientations des élèves, et chacun sait que c'est à cela que se mesure la réussite des élèves !

Et pour être honnête, quand les commissions d'appel acceptent le recours d'un élève qui veut passer en première S en ayant 5 en français, 7 en math sur l'année (donc 9,5 - 7 - 4,5) mais 13 en physique et en svt, franchement, je ne vois pas l'intérêt de perdre mon temps en conseil puis en commission d'appel.

Mais pour que tout soit clair : oui c'est d'une débilité sans nom, et ça ne va certainement améliorer le taux de réussite en L1...

Je ne sais pas quelle sont les académies, à part Caen donc, et je compte sur Néoprofs pour trouver des victimes expérimentateurs

C'est surtout que l'on voit ô combien le slogan " l'intérêt des enfants" est un concept vide de sens: sans aucun enjeu, vous bosseriez, vous? On voudrait abrutir "les masses populaires" qu'on ne trouverait pas meilleur moyen.

Catalunya a écrit:

Paratge a écrit:Les élèves nuls arrivent déjà au lycée.

pour avoir été en LP l'an dernier et étant en LG cette année, hélas non. Les plus nuls de seconde générale seraient parmi les meilleurs en LP, c'est triste mais c'est comme ça.

Hélips a écrit:Dans mon établissement, on voit tous les ans arriver des gamins en seconde générale parce qu'ils sont trop mauvais pour aller en pro : pas de place, les un peu moins perdus et surtout plus sérieux ont été pris avant eux (et c'est tant mieux!) ! Ce ne sont que 3 ou 4 cas sur les 330 élèves de seconde, mais du coup, j'en vois suffisamment pour paniquer !

Dans notre établissement Eclair, les PP de troisième (bien relayés par l'administration) arrivent à convaincre la majorité des parents que demander la seconde générale sans en avoir le niveau ne mènera qu'à la catastrophe. Alors, certes quelques élèves refusés en pro. se retrouvent en seconde, mais il est extrêmement rare qu'ils arrivent en première (souvent ils ne finissent même pas la seconde et se déscolarisent). Sauf exception, ce sont vraiment les "moins pires" qui se retrouvent au lycée.
Et on nous reproche régulièrement notre faible taux de passage en seconde générale (pour l'instant le CDE défend vigoureusement sa position mais il ne sera pas toujours là et c'est une position assez marginale apparemment pour un principal...).

Par chez nous, les collèges du bassin sont moins...pugnaces dirons-nous.

and the winners are:
"Les académies concernées sont celles de Besançon, Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand , Créteil, Limoges, Lyon, Montpellier, Poitiers, Reims, Strasbourg et Toulouse."
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Ouf, pas concerné !

Pas encore...

Ouf...