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- JohnMédiateur
http://www.cahiers-pedagogiques.com/Revue-de-presse-du-mercredi-27-novembre-2013Campagne contre le harcèlement scolaire
C’est hier qu’a été lancée par le Ministre une nouvelle offensive contre le harcèlement scolaire. Vols répétitifs de cartes Pokemon, négociations injustes de gouters, moqueries insistantes, petits gestes insultants placés incognito, mise à l’écart systématisée, "jeux dangereux" subis, racket organisé, messages et SMS d’intimidation, piratage des comptes sociaux, le harcèlement c’est ce monstre aux mille et un visages. Plus ou moins violent, souvent invisible, diffus, noyé dans le brouhaha ambiant et l’agitation quotidienne, le harcèlement est compliqué à déceler, encore plus compliqué à gérer, entraînant par là-même les silences complices de toute une communauté. Car les élèves ne sont pas seuls bourreaux dans cette histoire. Certes, les jeunes ne sont pas tendres entre eux et l’effet bande ajoute au sentiment de toute puissance lorsqu’il se déchaine sur un élément bien identifié de la collectivité. Cependant, et c’est là le plus troublant, le harcèlement peut également être plus ou moins inconsciemment véhiculé ou encouragé par des propos et des attitudes d’adultes, renforçant alors chez les jeunes le sentiment d’impunité. Si le maître ou le surveillant font de l’humour c’est qu’on n’a pas complètement tort ; encore premier au contrôle, franchement, si c’est pas un intello... cela marche aussi pour les "derniers" et pour toute autre forme d’étiquette posée par l’adulte, comme un masque indélébile, sur le visage d’un enfant, d’un ado. Voilà pourquoi cette nouvelle campagne est nécessaire ; voilà pourquoi dans les métiers de l’enseignement, la formation relationnelle essentielle. Triste réalité : en France, « entre 6 et 7% d’élèves sont victimes de harcèlement à l’école » peut-on lire dans le journal Libération. Une question se pose, le harcèlement étant par nature invisible et silencieux, n’est-on pas en droit de voir dans ces chiffres la face immergée de l’iceberg ? Prévention donc, encore et toujours, mais aussi sanction à l’encontre des élèves harceleurs affirme le Ministre Vincent Peillon « Nous pouvons les convoquer, prendre des sanctions, nous tourner vers les services de police et de justice. C’est de notre responsabilité. » Là encore, une question se pose : et qu’en sera-t-il des adultes harceleurs ? L’institution osera-elle également lever ce tabou ?
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- Docteur OXGrand sage
:shock:
- anthinéaGuide spirituel
Mais bien sûr!
Si jules Kevin menace de faire tourner lili loana au parc c'est encore la faute de cet *** de prof qui met des notes et qui a le malheur d'ouvrir la bouche.
Si jules Kevin menace de faire tourner lili loana au parc c'est encore la faute de cet *** de prof qui met des notes et qui a le malheur d'ouvrir la bouche.
- RoninMonarque
Non. Mais que certains collègues se foutent des gamins et fassent implicitement passer le message que l'on peut se moquer de certains gosses, c'est rare mais ça existe, je l'ai déjà vu. Et je vous parle même pas des IME.
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- dandelionVénérable
Je ne dirais pas que c'est rare. J'ai plusieurs exemples en tête d'enfants sommés d'être 'comme les autres' par des adultes bien intentionnés. J'ai plusieurs anecdotes en tant qu'enseignante comme en tant qu'élève. J'ai vu une CPE se féliciter qu'un enfant très brillant soit enfin 'allé vers les autres' en adoptant leurs goûts et leurs attitudes. Beaucoup d'enseignants n'aiment pas les 'intellos': si on n'y veillait pas, ils seraient bien capables de vous dire qu'ils préféreraient apprendre des déclinaisons latines plutôt que de faire un projet sur le développement durable.Ronin a écrit:Non. Mais que certains collègues se foutent des gamins et fassent implicitement passer le message que l'on peut se moquer de certains gosses, c'est rare mais ça existe, je l'ai déjà vu. Et je vous parle même pas des IME.
- RoninMonarque
De là à dire que ces élèves renvoient un miroir de leurs propres lacunes à certains collègues, il n'y a qu'un pas que j'ai bien envie de franchir..
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- BabayagaGrand sage
Je n'ai pas l'impression d'avoir déjà croisé un collègue qu'on puisse mettre dans ce sac. Des propos durs, il y en a parfois, et même parfois des propos injustes prononcés sous le coup de la colère. Mais de là à y voir une incitation au harcèlement, je pense que la distance est encore longue.
Parce que moi je me méfie de ce qu'on appelle harcèlement. Ce matin avec mes 5° un élève s'est plaint, choqué, à un autre élève : "On n'est pas libres ici !"
Et j'ai bien vu qu'il était sincère.
Je lui interdisais tout : se lever, chanter, se balancer sur sa chaise, jouer avec sa règle, et bavarder.
Parce que moi je me méfie de ce qu'on appelle harcèlement. Ce matin avec mes 5° un élève s'est plaint, choqué, à un autre élève : "On n'est pas libres ici !"
Et j'ai bien vu qu'il était sincère.
Je lui interdisais tout : se lever, chanter, se balancer sur sa chaise, jouer avec sa règle, et bavarder.
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Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
- MarieLNeoprof expérimenté
Pas si rare, non. Je crois que Baba a de la chance si elle ne les a jamais croisés.Ronin a écrit:Non. Mais que certains collègues se foutent des gamins et fassent implicitement passer le message que l'on peut se moquer de certains gosses, c'est rare mais ça existe, je l'ai déjà vu. Et je vous parle même pas des IME.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- InvitéInvité
Je trouve aussi. J'ai déjà croisé quelques "collègues" de ce goût-là... Peu, mais quand même.
- V.MarchaisEmpereur
Que de tels professeurs existent, c'est une évidence, malheureusement.
Que cela justifie une généralisation, j'en doute, et je doute plus encore que le fait de pointer les "adultes harceleurs" soit la meilleure façon de résoudre le problème, très grave et de plus en plus fréquent, du harcèlement.
Si on se trompe de cible, on ne pourra rien changer.
Que cela justifie une généralisation, j'en doute, et je doute plus encore que le fait de pointer les "adultes harceleurs" soit la meilleure façon de résoudre le problème, très grave et de plus en plus fréquent, du harcèlement.
Si on se trompe de cible, on ne pourra rien changer.
- InvitéInvité
Là je suis d'accord. Mais c'est une tendance lourde: le faible niveau des élèves? La faute des vilains profs qui ne connaissent pas les programmes et osent carrément mutualiser leurs ressources entre eux (et forcément, c'est nul). La violence à l'école? Pointons d'abord du doigt les profs...
- CowabungaHabitué du forum
Je finis par croire qu'on est la seule cible qui existe. J'entendais cette semaine sur France Info un reportage sur une association contre le harcèlement sur Internet, dont la priorité semble être d'apporter une formation... aux profs. Parce que nous sommes de vilains méchants, persuadés que les problèmes extérieurs à l'établissement ne franchissent jamais la porte, ouh là, là, mais on se trompe ! Vite, vite, il faut nous former à... mais à quoi ? Depuis combien temps suis-je chargée de faire appliquer la loi à la place de la police ?holderfar a écrit: Pointons d'abord du doigt les profs...
Ca me fatigue de résoudre les problèmes de la société française au lieu d'apprendre le français aux gamins...
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- LilypimsGrand sage
Encore et encore. Mais qu'est-ce que j'en ai marre.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- User5899Demi-dieu
C'est con de s'attaquer au harcèlement en s'appelant Mathon
- Grain d'aileNiveau 5
Et les parents ?
- neomathÉrudit
J'étais un peu inquiet, car cela fait déjà quelque jours que le thème du harcèlement tourne en boucle dans les médias et ceux ci n'avaient pas encore expliqué que c'était de notre de faute. Me voilà rassuré.
Sinon, sur le fond.
Sachant que, si j'ai bien compris, toute remarque désobligeante faite à un élève est du harcèlement, comment puis je agir pour empêcher le harcèlement sans être moi même coupable de harceler le harceleur ?
Sinon, sur le fond.
Sachant que, si j'ai bien compris, toute remarque désobligeante faite à un élève est du harcèlement, comment puis je agir pour empêcher le harcèlement sans être moi même coupable de harceler le harceleur ?
- SchéhérazadeNiveau 10
Il faudrait éviter de confondre le délire (plus ou moins simulé) de persécution de l'élève qui ne peut distinguer un rappel à l'ordre, une remarque fondée sur son travail ou son comportement d'un harcèlement de sa personne avec le harcèlement véritable, ou la complicité de harcèlement des adultes. Et je ne suis pas sûre que l'auteur de l'article fasse clairement la part des choses.
- olive-in-oilSage
J'en ai vu des horribles en réunion parents-profs, criant sur leur gosse qu'il est un bon à rien, un nul... :shock: J'étais mal de devoir gérer çaGrain d'aile a écrit:Et les parents ?
Si c'est pas une étiquette indélébile ça...
- NitaEmpereur
Eh bien, je viens de poser une étiquette indélébile sur Ostiane Mathon.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- ErgoDevin
Voilà...holderfar a écrit:Là je suis d'accord. Mais c'est une tendance lourde: le faible niveau des élèves? La faute des vilains profs qui ne connaissent pas les programmes et osent carrément mutualiser leurs ressources entre eux (et forcément, c'est nul). La violence à l'école? Pointons d'abord du doigt les profs...
N'oublions pas non plus que le harcèlement se définit par sa répétition...alors des remarques malheureuses, très certainement. De là à ce qu'un enseignant répète encore et encore ces remarques en rabaissant un élève, c'est déjà un cas de figure beaucoup plus rare qui rend inadmissible la généralisation. (Surtout dans les exemples choisis qui sont de la démagogie pure.)
Ensuite, c'est tout de même une généralisation qui me gêne sur un autre point parce qu'elle déresponsabilise et finalement, les harceleurs ne sont que des suiveurs qui adoptent l'attitude d'un modèle (le prof) blablabla donc finalement, la faute originelle n'est pas sur eux. Et ça, c'est une dérive grave.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- LilypimsGrand sage
Et nous ? Quand mènerons une campagne contre le harcèlement institutionnel ou celui exercé par les médias ?
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- Reine MargotDemi-dieu
et puis surtout ce n'est pas seulement pointer du doigt les profs, c'est trouver normal et appuyer le fait que certains élèves critiquent les "intellos", c'est juger que tout travail scolaire et toute exigence est forcément une marque de sélection et de violence insupportable...ce que cete dame veut, c'est que l'école ne soit plus un lieu de transmission de connaissances mais une vaste garderie, où les profs sont chargés de garder les troupeaux, point.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- dandelionVénérable
Je viens de relire l'article proposé par John et je ne comprends pas certaines réactions: elle explique que le harcèlement se développe aussi parfois dans un climat favorisant, sans dire que cela soit toujours le cas. Il me semble tout de même que certaines configurations sont facilitantes: CDE voulant éviter à tout prix d'ébruiter certaines difficultés, forte homogénéité sociale, excluant soit les meilleurs, soit les plus faibles, ou encore ceux qui ont le malheur d'être pauvres dans un milieu aisé. Dans les différents articles concernant des cas de harcélement que j'ai lus récemment, c'était l'administration sur laquelle portait le blâme plutôt que les enseignants.
Dernière remarque: conseiller sotto voce aux enseignants d'affronter les harceleurs et donc de rechercher le conflit n'est tout de même pas dans la ligne qui nous est imposée depuis quelques années, et c'est au moins admettre que l'enseignant a une position d'autorité. Il y a un certain nombre d'établissements où on ne doit pas exclure, pas faire de conseils de discipline, etc, et où j'irai jusqu'à dire que les enseignants doivent choisir entre subir des pressions qui peuvent aller jusqu'au harcèlement ou pactiser avec l'ennemi.
Dernière remarque: conseiller sotto voce aux enseignants d'affronter les harceleurs et donc de rechercher le conflit n'est tout de même pas dans la ligne qui nous est imposée depuis quelques années, et c'est au moins admettre que l'enseignant a une position d'autorité. Il y a un certain nombre d'établissements où on ne doit pas exclure, pas faire de conseils de discipline, etc, et où j'irai jusqu'à dire que les enseignants doivent choisir entre subir des pressions qui peuvent aller jusqu'au harcèlement ou pactiser avec l'ennemi.
- Reine MargotDemi-dieu
" le harcèlement peut également être plus ou moins inconsciemment véhiculé ou encouragé par des propos et des attitudes d’adultes, renforçant alors chez les jeunes le sentiment d’impunité. Si le maître ou le surveillant font de l’humour c’est qu’on n’a pas complètement tort ; encore premier au contrôle, franchement, si c’est pas un intello... cela marche aussi pour les "derniers" et pour toute autre forme d’étiquette posée par l’adulte, comme un masque indélébile, sur le visage d’un enfant, d’un ado"
Là ce qui est cité comme attitudes encourageant le harcèlement c'est le fait de donner des notes, bonnes ou mauvaises, je crois que c'est ça qui a choqué, et il me semble que dans cet extrait l'auteur considère l'évaluation et toute forme de "sélection" scolaire comme encourageant le harcèlement.
Là ce qui est cité comme attitudes encourageant le harcèlement c'est le fait de donner des notes, bonnes ou mauvaises, je crois que c'est ça qui a choqué, et il me semble que dans cet extrait l'auteur considère l'évaluation et toute forme de "sélection" scolaire comme encourageant le harcèlement.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- OlympiasProphète
En CE1 ma fille a eu comme instit un sombre con qui passait son temps à se moquer des élèves quand il les envoyait au tableau, y compris de leur physique. Plein de gosses allaient en classe la boule au ventre
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