- JohnMédiateur
Extrait :
http://www.varmatin.com/emploi/comment-lutter-contre-le-decrochage-a-la-fac.1488762.htmlInterview de Jean-Christophe Leclaire, responsable de l'orientation, de l'insertion professionnelle et des relations publiques à l'université de Nice.
COMMENT LUTTEZ-VOUS CONTRE LE DÉCROCHAGE À L'UNIVERSITÉ ?
On considère que lorsqu'un étudiant vient pour une réorientation, il est déjà trop tard. Notre politique est donc d'anticiper au maximum en nous adressant directement aux lycéens. Nous allons dans les lycées pour informer les professeurs principaux sur le métier d'étudiant et l'organisation de l'université, de façon à ce que les lycéens sachent à quoi s'attendre. En janvier et février, nous organisons des web conférences dans lesquelles les doyens s'adressent aux lycéens via une webcam. Et pour traiter l'information en amont, nous avons lancé des actions d'immersion. Les lycéens viennent visiter les infrastructures pendant une demi-journée, participent à des cours, de façon à arriver à l'université en terrain connu et ne pas perdre de temps à la rentrée. Il existe donc beaucoup d'actions préventives.
QUE PROPOSEZ-VOUS AUX ÉLÈVES QUI, MALGRÉ TOUT, SE SONT TROMPÉS DE VOIE ?
Nous cherchons dans un premier temps à les identifier. Nous avons un Bureau d'information et d'orientation sur chaque campus, avec des chargés d'orientation qui reçoivent les étudiants qui décrochent. En éco-gestion, droit, psychologie et espaces et cultures, il existe des Groupes d'aide à la réussite en licence. Au bout de cinq semaines à l'université, des tuteurs de Master 2 repèrent les étudiants qui ont des notes comprises entre 7 et 9,9. Ces étudiants sont invités à passer au BIO pour voir s'ils ont un problème de méthode, auquel cas ils suivront des heures de tutorat, ou s'ils doivent se réorienter. Il existe aussi le Projet professionnel étudiant (PPE) qui leur permet de définir leur projet professionnel et de trouver le parcours de formation à suivre pour y arriver. Ce PPE peut être une Unité d'enseignement libre. L'étudiant n'est pas seul face à sa détresse. Nos services sont là pour étudier toutes les possibilités qui s'offrent à lui et lui indiquer les démarches à suivre. C'est du traitement au cas par cas.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Marie LaetitiaBon génie
Je ne veux pas être bégueule mais le tutorat existait déjà dans mon université à mon époque (et dans toutes celles que j'ai fréquentées, des deux côtés de la barrière)...
Une partie de travail effectif, une partie de comm'...
Un titre comme "L'université de Nice déclare lutter contre..." serait préférable!
Une partie de travail effectif, une partie de comm'...
Un titre comme "L'université de Nice déclare lutter contre..." serait préférable!
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- e-WandererGrand sage
De plus, la pratique du tutorat a été encouragée par le plan "réussite en licence" de Pécresse. C'est une des rares choses positives de son bilan. Mais il ne faut pas non plus croire au miracle quand on accueille en fac des bacheliers d'un niveau très faible ou qui ont été orientés en dépit du bon sens : dans mon université, 25% des étudiants sont issus de bacs technologiques ou professionnels, ce qui n'est tout de même pas l'idéal pour suivre une filière de lettres ou de langues vivantes au contenu très académique...
- IphigénieProphète
Je ne voudrais pas paraître anti-démocratisation de l'enseignement, mais l'installation du tutorat dans les universités ne fait-il pas que proclamer l'inefficacité du tutorat dans le primaire, le collège et le lycée?
Allons plus loin: les élèves ne se démèneraient-ils pas un peu plus s'ils n'avaient pas le sentiment que lorsqu'ils ne font rien, c'est l'enseignement que l'on remet en cause et pas eux? (avec l'injonction de "faites moi réussir")?
(pour le dire autrement: s'il y avait un danger à ne pas travailler....)
Ce qui est mis en place par les universités c'est une tentative pour mieux orienter les élèves: il est clair qu'un élève de STG qui s'inscrit en droit ou en histoire n'a que de faibles chances d'y réussir: on le sait, mais il ne faut pas le dire. C'est d'ailleurs curieux de titrer"lutte contre le décrochage" alors qu'on explique dans l'article que ce qui est fait va dans le sens d'empêcher d'envoyer à l'université des élèves qui n'ont pas la formation pour...
Notre tradition anti-sélection est un très gros problème pour l"université qui est en train de sombrer pour les mêmes raisons que les échelons inférieurs. Je ne suis pas sûre que ce soit de la démocratisation, c'est plutôt qu'en France on méprise fortement les filières professionnelles, tout simplement.
Allons plus loin: les élèves ne se démèneraient-ils pas un peu plus s'ils n'avaient pas le sentiment que lorsqu'ils ne font rien, c'est l'enseignement que l'on remet en cause et pas eux? (avec l'injonction de "faites moi réussir")?
(pour le dire autrement: s'il y avait un danger à ne pas travailler....)
Ce qui est mis en place par les universités c'est une tentative pour mieux orienter les élèves: il est clair qu'un élève de STG qui s'inscrit en droit ou en histoire n'a que de faibles chances d'y réussir: on le sait, mais il ne faut pas le dire. C'est d'ailleurs curieux de titrer"lutte contre le décrochage" alors qu'on explique dans l'article que ce qui est fait va dans le sens d'empêcher d'envoyer à l'université des élèves qui n'ont pas la formation pour...
Notre tradition anti-sélection est un très gros problème pour l"université qui est en train de sombrer pour les mêmes raisons que les échelons inférieurs. Je ne suis pas sûre que ce soit de la démocratisation, c'est plutôt qu'en France on méprise fortement les filières professionnelles, tout simplement.
- User17706Bon génie
Je partage très largement ce diagnostic. On primarise le collège, on collégise le lycée, pourquoi s'étonner que l'Université s'en trouve au bout d'un moment lycéisée (et, par transitivité, collégisée et donc primarisée)?iphigénie a écrit:Je ne voudrais pas paraître anti-démocratisation de l'enseignement, mais l'installation du tutorat dans les universités ne fait-il pas que proclamer l'inefficacité du tutorat dans le primaire, le collège et le lycée?
Dans certaines filières on éprouve le besoin d'expliquer aux L3 qu'ils doivent découper un développement en paragraphes. Qui peut sérieusement croire que ce n'est pas quelque chose qui a été expliqué au lycée? Et avant cela, au collège?
- Marie LaetitiaBon génie
C'est pour cela que j'ai demandé un poste en collège après mes années à l'université. La différence entre un élève de 18 ans qui ne sait rien en histoire ("Louis XIV a vécu... au XIVe siècle?") et un élève de 11 ans qui ne sait rien... est nulle, effectivement. Alors autant prendre les choses depuis le début que de subir des 2ndes amorphes et incultes. Au moins on profite de l'enthousiasme des 6e. Mais je ne jette pas la pierre aux dernières générations. Je suis arrivée à l'université inculte comme ce n'est pas permis et je ne savais pas faire une dissert. On avait essayé de m'apprendre au lycée mais sans me faire travailler avec les bonnes clés. Résultat nul ou approximatif. C'est la raison pour laquelle je me suis vautrée (il n'y a pas d'autre mot) la première année.PauvreYorick a écrit:Je partage très largement ce diagnostic. On primarise le collège, on collégise le lycée, pourquoi s'étonner que l'Université s'en trouve au bout d'un moment lycéisée (et, par transitivité, collégisée et donc primarisée)?iphigénie a écrit:Je ne voudrais pas paraître anti-démocratisation de l'enseignement, mais l'installation du tutorat dans les universités ne fait-il pas que proclamer l'inefficacité du tutorat dans le primaire, le collège et le lycée?
Dans certaines filières on éprouve le besoin d'expliquer aux L3 qu'ils doivent découper un développement en paragraphes. Qui peut sérieusement croire que ce n'est pas quelque chose qui a été expliqué au lycée? Et avant cela, au collège?
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- yogiSage
Parler de réorientation alors qu'il est trop tard,je trouve ce discours couillon. A 20 piges comme à 30 ,40 ou 50,je suis en droit de me poser des questions et de changer de plan,d'activité. Je n'aime le caractère du système en France consistant à dire:"tu choisis une bonne fois pour toutes et tu restes coincé".
Les passerelles devraient se faire plus facilement.
Les passerelles devraient se faire plus facilement.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- MarphiseNiveau 6
Je dirais que ça dépend comment c'est fait. En fac de médecine, par exemple, le tutorat consiste à organiser une écurie / boîte à colle / prépa gratuite ou presque pour ceux qui n'auraient pas les moyens de se payer les services d'une de ces onéreuses officines privées qui gravitent autour des études médicales. Concrètement, ce sont des étudiants qui ont réussi la première année qui organisent des séries d'épreuves blanches pour entraîner les étudiants de première année. Les résultats sont variables, mais c'est quelque chose que je pense très utile. Après, c'est vrai que les études médicales sont un monde particulier...iphigénie a écrit:Je ne voudrais pas paraître anti-démocratisation de l'enseignement, mais l'installation du tutorat dans les universités ne fait-il pas que proclamer l'inefficacité du tutorat dans le primaire, le collège et le lycée?
Je suis très d'accord avec ça. Je retrouve tout à fait cette attitude chez les étudiants de Master 2 que j'ai eu l'an dernier - et pourtant, ils étaient censés avoir réussi la licence et le Master 1! Premier exposé, l'un n'avait rien préparé à part vaguement regarder Internet et Wikipedia (oui, en Master 2), la seconde avait repompé un article d'encyclopédie qu'elle avait récité par coeur... A l'examen oral, ils se sont trouvés incapables de faire une synthèse d'une dizaine de minutes sur un sujet bateau, avec un temps conséquent pour préparer. Ils sont venus les mains dans les poches, en étant manifestement persuadés qu'on leur donnerait leur diplôme même s'ils ne travaillaient absolument pas. On n'a pas mis une seule note au-dessus de la moyenne. J'étais assez aterrée.iphigénie a écrit:Allons plus loin: les élèves ne se démèneraient-ils pas un peu plus s'ils n'avaient pas le sentiment que lorsqu'ils ne font rien, c'est l'enseignement que l'on remet en cause et pas eux? (avec l'injonction de "faites moi réussir")?
(pour le dire autrement: s'il y avait un danger à ne pas travailler....)
Je souscris à 100% à cette analyse!iphigénie a écrit:Notre tradition anti-sélection est un très gros problème pour l"université qui est en train de sombrer pour les mêmes raisons que les échelons inférieurs. Je ne suis pas sûre que ce soit de la démocratisation, c'est plutôt qu'en France on méprise fortement les filières professionnelles, tout simplement.
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