- PseudoDemi-dieu
En même temps, sélectionner les meilleurs éléments, mettre devant eux des profs ultra motivés par des émoluments inespérés dans le secondaire (et au delà) et sélectionnés hors système de mutation, c'est quand même jouer gagnant. Ou alors, c'est à se pendre.Marcel Khrouchtchev a écrit:Cette présentation des choses est particulièrement perverse. Nous partons en fait du constat que les CPGE sont à peu près le seul truc qui marche aujourd'hui dans l'EN et, par un perpétuel mouvement de nivellement vers le bas, on veut les massacrer, plutôt que d'amener le reste à ce niveau d'excellence. Bref, tout ce que l'égalitarisme a de pire.If_Then_Else a écrit:N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
- OsmieSage
Je ne nie pas que certains soient plus doués ou intelligents que d'autres mais je trouve qu'on ne doit pas en tenir compte dans un service public. Les agents sont recrutés à un niveau donné, point. Certains ont une thèse, d'autres qu'une licence. Certains ont travaillé dans le privé auparavant, fait un autre métier, d'autres ont passé, littéralement, leur vie à l'école. Et alors ? Tous sont recrutés à un niveau donné. Commencer à faire des distinctions entre agents dans la fonction publique me semble une catastrophe : concurrence entre les uns et les autres, frustrations, etc. Intel est brillant et rapide ? Allez hop ! salaire plus élevé ou prime de performance ! L'autre n'arrive pas à s'aligner sur la cadence ? Tant pis, qu'il crève ou se mette à temps partiel ! Ce n'est pas ça, le service public.frdm a écrit:Le talent, c'est une aptitude particulière, acquise ou innée. Nier le fait que certains soient plus talentueux que d'autres me semble peu raisonnable, tout comme le fait de refuser que les individus les plus doués dans un certain domaine puissent en retirer des avantages. Vous parlez d'une visite de collège, où la situation est difficile pour 4 professeurs de lettres sur 5 : c'est désolant, mais quel est le rapport avec ce collègue si brillant dont vous parle e-wanderer ? En quoi est-il responsable de leur situation ?Janne a écrit:La citation pourrait être de Sarkozy et je ne vais pas la méditer. Ton argument final est aussi celui d'un sarkozyste : on paie le "talent". Reste à savoir ce qu'est le talent ; quant au mérite républicain, il ne passe pas que par le fric, du moins j'espère. Tu écris que ton ami possède des "dons naturels": a-t-il plus de mérite que celui qui sue sang et eau pour être au top ? J'ai un doute.e-Wanderer a écrit:- 1000
J'ai un ami qui est prof de maths en Spé, extrêmement brillant, normalien et agrégé dans les 3 premiers à chaque fois, nommé directement sans passer par le secondaire dans une des (très très) grosses prépas parisiennes. Il travaille à une vitesse que vous n'imaginez pas, et il travaille aussi beaucoup. Forcément, ses capacités lui permettent de faire beaucoup d'heures sup, de colles, d'écrire des bouquins pour les élèves de prépa et il gagne très bien sa vie (mais il a aussi une vie à côté, rassurez-vous).
Au lieu de le jalouser, je trouve qu'il a parfaitement raison de profiter de ses dons naturels pour faire un métier qu'il adore et vivre confortablement (et d'autant plus qu'il est issu d'un milieu extrêmement modeste). Où est le problème ? Vous voudriez peut-être qu'il gâche tout ça et reste à végéter avec son horaire de base ? Méditez plutôt la phrase d'Audiard : "ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres".
Pour ma part, je ne serais pas DU TOUT choqué que ces types incroyables gagnent des fortunes vraiment colossales. Ils incarnent par leur cursus le mérite républicain, bien plus que certains PDG qui engrangent des parachutes dorés alors qu'ils ont coulé leur boîte et jeté des centaines de gens au chômage, bien plus que les stars du petit écran, bien plus que les footeux ou les tennismen.
C'est toujours le même problème : les collègues qui prennent des HSA sans en avoir un besoin vital laissent entendre que toute la profession peut travailler beaucoup plus. Ton ami est un Stakhanov, soit, mais il ne faudrait pas qu'il devienne un modèle pour Vincent Peillon : "Tiens, regardez Machin, si brillant qu'il arrive à faire X HSA par semaine ! Quel talent, payons-le à sa juste valeur, les autres n'auront qu'à s'aligner ou être à temps partiel s'ils ne tiennent pas la cadence." C'est ce qui nous pend au nez avec ce genre de comportement.
J'ai fait une visite de collège la semaine dernière : sur 5 profs de lettres, 4 sont à temps partiel parce qu'ils ne parviennent plus à tout mener de front. Alors oui, on trouvera toujours un super bonhomme qui préparera un cours somptueux tout en faisant des ris de veau aux morilles et en jouant avec ses enfants. Mais que l'exception ne devienne pas un modèle pour tous.
On y rentrant, j'ai vite vu que mon expérience passée dans le privé et mon cursus ne seraient pas pris en compte et que le collègue qui n'avait qu'une licence, voire moins, touchait le même salaire. Cela peut paraître injuste et cela m'a vraiment écœurée en son temps ; aujourd'hui, je vois surtout que nous sommes sous-payés. Je vois aussi que nous travaillons dans un service public et que nous n'avons pas à être en concurrence.
Le rapport avec ce collègue si brillant ? Les collègues que j'ai vus, certainement très bons ou brillants dans leur métier, n'arrivaient tout simplement plus à bien faire leur métier de prof avec un temps plein (en lettres) tout en ayant une vie à côté. Après, on peut toujours torcher des cours, ce n'est pas dur.
Comme je l'ai déjà écrit, il ne faudrait pas qu'un homme doué devienne le mètre étalon d'une profession.
- OsmieSage
Disons-nous "tu" !Dinosaura a écrit:Je suis très souvent d'accord avec vous (toi ?), Janne, mais il me semble que le mot "prolétarisation" rend mieux compte de la réalité enseignante actuelle (et des évolutions à venir) que celui de "paupérisation", qui n'en est qu'une conséquence financière. "Prolétarisation" traduit mieux je pense le "malaise enseignant" qui se joue à un plan supérieur (bien qu'inclus) que le seul volet financier : il s'agit bien d'une dé-qualification générale du métier d'enseignant, ou à une haine de l'excellence parvenu au dernier degré du système EN, c'est-à-dire jusque dans le recrutement des profs, et qui permettra de faire passer la pilule (amère) à terme de la baisse de la rémunération, de l'augmentation des "missions", de la désintellectualisation du métier etc.Janne a écrit:Je dirais plutôt paupérisation.Voli vola a écrit:Si le "ne nous disputons pas" s' adresse à moi, il est inutile. Comme toujours j'écris détendue.
Et qui plus est j'ai précisément recommandé de ne pas desserrer les coudes dans mon premier message...
La prolétarisation naît aussi de l'affirmation au sein MÊME du corps professoral que le capes ne vaut pas ou plus grand chose. C'est pour moi un discours qu'il faut éviter à tout prix pour pouvoir ESPERER ne pas couler. Je le dis sans animosité. Mais je suis lucide: avec de tels discours, comment espérer que le ministère n'en rajoute pas une couche?
Je pense que l'on peut défendre les acquis (j'ai évité le mot privilège vous avez vu?) des moins mal lotis sans taper, même indirectement, même par sous-entendu seulement sur les autres. En tout cas c'est ma vision du syndicalisme et de la vie en général (bien que ces visions ne se limitent pas à ça).
Le corps professoral est peut-être tout simplement conscient de ce qui se passe et du niveau demandé dans la discipline au CAPES : il ne faut pas non plus se voiler la face, du moins entre nous. Je ne tiendrais ce discours à un parent d'élève mais entre personnes d'une même profession, nous pouvons faire des constats, tu ne crois pas ?
Je comprends bien ce que tu écris et j'apprécie ton sens de la nuance.
- LefterisEsprit sacré
Une fois qu'on aura flingué les classes prépa, soi disant pour économiser (la vaste blague...) il n'y aura pas plus de réussite pour les autres, mais on perdra l'excellence , côté élèves comme côté professeurs (car qui de brillant se lancera dans une carrière de déclassé, sans perspective ? ).If_Then_Else a écrit:N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
L'envie est une mauvaise conseillère : on a flingué les humanités au motif que tout le monde n'en faisait pas ,on voit le résultat : plus de nuls et moins de bons, le niveau d'ensemble a continué de s'écrouler.
Quant on aura des enseignants sous-qualifiés, issu d'une licence nullarde où ils n'auront même pas rattrapé le niveau du bac, lobotimisés par deux ans de blabla préparatoire à des concours dont les premières maquettes inspirent la stupeur , qui seront des animateurs-faiseurs de projet-réunions-sorties avec en matière de savoirs quelques cours d'avance sur les élèves , on aura vraiment une grande avancée...
Au moins ces derniers ne seront-ils pas en "surcharge cognitive" :diable:
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- frdmNiveau 10
Dans notre lycée, professeurs de cpge et du secondaire se côtoient et se parlent le plus naturellement du monde. Le comportement que vous décrivez n'est absolument pas répandu comme vous semblez l'entendre, et lire vos mots haineux sur des professeurs qui ont le tort de bien aimer leur matière et d'avoir la chance de l'enseigner dans de bonnes conditions donne l'impression que vous les jalousez. Je ne vois pas l'intérêt de monter les gens les uns contre les autres comme vous le faites.Pseudo a écrit:Tu es courageuse, toi
Je dois avouer que le système des classes prépas, avec sa caste de profs volant haut, et bien au dessus de nous, simple mortels (et je la vois tous les jours en salle des profs, la caste des gros cerveaux, enfin, quand ils daignent y être et honorer nos misérables personnes de leur présence), me fait profondément chier. C'est seulement un effet de ma médiocrité, je le sais bien. Mais c'est dur de lutter contre sa nature, quand on est imparfait comme moi, et avec de tout petits moyens
En revanche, j'ai passé 9 ans en ZEP/RAR/ECLAIR et un petit allègement de mes souffrances auraient été bien venue. Quoi que... Je ne suis que doc. Je suppose qu'il n'est question d'alléger le service que de la caste supérieure à la mienne, les vrais profs.
Je retourne à mon gourbi, à mes profondeurs.
- frdmNiveau 10
Je ne vois pas le rapport avec le sujet : si un individu réussit à travailler plus vite, qu'il puisse travailler plus s'il le désire, cela ne me pose pas de problème dans la mesure où cela n'ôte pas du travail à d'autres. Votre emploi du mot "agent" me semble dénoter un volonté d'uniformisation forcée. Vous parlez de faire des distinctions entre les "agents", mais ils sont bel et bien distincts, avec des aptitudes variées et dans une certaine mesure indépendante de leurs diplômes.Janne a écrit:Je ne nie pas que certains soient plus doués ou intelligents que d'autres mais je trouve qu'on ne doit pas en tenir compte dans un service public. Les agents sont recrutés à un niveau donné, point. Certains ont une thèse, d'autres qu'une licence. Certains ont travaillé dans le privé auparavant, fait un autre métier, d'autres ont passé, littéralement, leur vie à l'école. Et alors ? Tous sont recrutés à un niveau donné. Commencer à faire des distinctions entre agents dans la fonction publique me semble une catastrophe : concurrence entre les uns et les autres, frustrations, etc. Intel est brillant et rapide ? Allez hop ! salaire plus élevé ou prime de performance !
Personne ne dit qu'il faut le montrer en exemple, mais si son rythme de travail lui sied, quel mal cela peut-il bien faire à vos collègues ? Et qui vous dit qu'il torche ses cours ? Certains travaillent très vite et très bien, c'est peut être frustrant pour certains, mais c'est la vérité.Janne a écrit:
Le rapport avec ce collègue si brillant ? Les collègues que j'ai vus, certainement très bons ou brillants dans leur métier, n'arrivaient tout simplement plus à bien faire leur métier de prof avec un temps plein (en lettres) tout en ayant une vie à côté. Après, on peut toujours torcher des cours, ce n'est pas dur.
Comme je l'ai déjà écrit, il ne faudrait pas qu'un homme doué devienne le mètre étalon d'une profession.
- OsmieSage
Mais bien sûr que si ! C'est bien ce qui a failli arriver sous Luc Chatel : 21h de cours, c'était le projet. Et pourquoi ? Parce que des enseignants prennent 3 HSA avec prime à la clé, ce qui laisse entendre que tout le monde peut en faire autant tout en travaillant correctement, ce qui me semble globalement impossible (je pense aux lettres en lycée par exemple et au temps consacré aux copies). Les cours et les corrections sont bâclés s'ils sont trop nombreux -sauf pour certains qui possèdent des facultés hors normes, le super prof, en somme.frdm a écrit:Je ne vois pas le rapport avec le sujet : si un individu réussit à travailler plus vite, qu'il puisse travailler plus s'il le désire, cela ne me pose pas de problème dans la mesure où cela n'ôte pas du travail à d'autres. Votre emploi du mot "agent" me semble dénoter un volonté d'uniformisation forcée. Vous parlez de faire des distinctions entre les "agents", mais ils sont bel et bien distincts, avec des aptitudes variées et dans une certaine mesure indépendante de leurs diplômes.Janne a écrit:Je ne nie pas que certains soient plus doués ou intelligents que d'autres mais je trouve qu'on ne doit pas en tenir compte dans un service public. Les agents sont recrutés à un niveau donné, point. Certains ont une thèse, d'autres qu'une licence. Certains ont travaillé dans le privé auparavant, fait un autre métier, d'autres ont passé, littéralement, leur vie à l'école. Et alors ? Tous sont recrutés à un niveau donné. Commencer à faire des distinctions entre agents dans la fonction publique me semble une catastrophe : concurrence entre les uns et les autres, frustrations, etc. Intel est brillant et rapide ? Allez hop ! salaire plus élevé ou prime de performance !Personne ne dit qu'il faut le montrer en exemple, mais si son rythme de travail lui sied, quel mal cela peut-il bien faire à vos collègues ? Et qui vous dit qu'il torche ses cours ? Certains travaillent très vite et très bien, c'est peut être frustrant pour certains, mais c'est la vérité.Janne a écrit:
Le rapport avec ce collègue si brillant ? Les collègues que j'ai vus, certainement très bons ou brillants dans leur métier, n'arrivaient tout simplement plus à bien faire leur métier de prof avec un temps plein (en lettres) tout en ayant une vie à côté. Après, on peut toujours torcher des cours, ce n'est pas dur.
Comme je l'ai déjà écrit, il ne faudrait pas qu'un homme doué devienne le mètre étalon d'une profession.
- MUTISExpert
Quelle honte !PauvreYorick a écrit:Et selon la Cour des comptes, ça concerne combien d'individus? hein?... Pffff[La rémunération des professeurs en CPGE] peut atteindre des sommes inégalées – jusqu'à plus de 100 000 euros par an, selon la Cour des comptes.
Je me demande ce que diraient les patrons de PME français si l'on mettait de la sorte en avant la moyenne des revenus des trois plus riches d'entre eux.
«Inégalées». Par qui?... Quelqu'un, de grâce, pour leur apprendre que les mots ont un sens?
Les profs de classes prépas qui sont tout de même les mieux payés de tous les enseignants ne gagneraient au mieux que 100 000 euros par an ! Avec une qualification hors norme, un boulot difficile et un travail de titan. Quand on voit ce que gagnent des traders moyens, des cadres sups et des footballeurs pourtant mauvais... on se dit que celui qui a osé le "sommes inégalées" est un ....
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- CeladonDemi-dieu
Mais cette cour des comptes, elle est formée de quels "experts" au juste, pour sortir énormité sur énormité ?
- frdmNiveau 10
Mais ce monsieur si brillant enseigne en prépa, donc ce qu'il fait n'a aucune incidence sur ce que font vos collègues en collège. D'autre part, ce n'est pas parce que certains prennent 3HSA que l'on laisse entendre que tout le monde peut le faire (ex : sergei bubka a sauté 6,14 m à la perche, c'est un être humain, donc cela laisse penser que tout le monde doit pouvoir le faire ?). Si je vous suis bien, personne ne devrait avoir le droit de faire des HSA sous prétexte que tout le monde ne peut ou ne veut pas en faire ? Vous ne trouvez pas cela extrêmement brimant et limitatif ?Janne a écrit:
Mais bien sûr que si ! C'est bien ce qui a failli arriver sous Luc Chatel : 21h de cours, c'était le projet. Et pourquoi ? Parce que des enseignants prennent 3 HSA avec prime à la clé, ce qui laisse entendre que tout le monde peut en faire autant tout en travaillant correctement, ce qui me semble globalement impossible (je pense aux lettres en lycée par exemple et au temps consacré aux copies). Les cours et les corrections sont bâclés s'ils sont trop nombreux -sauf pour certains qui possèdent des facultés hors normes, le super prof, en somme.
- OsmieSage
Mais bien sûr que si ! Suivez-vous ce qui se passe dans l'EN ? C'était bien le projet de Luc Chatel : il s'appuyait sur le nombre d'HSA prises par les collègues pour augmenter (21h) le temps de travail de tous.frdm a écrit:Mais ce monsieur si brillant enseigne en prépa, donc ce qu'il fait n'a aucune incidence sur ce que font vos collègues en collège. D'autre part, ce n'est pas parce que certains prennent 3HSA que l'on laisse entendre que tout le monde peut le faire (ex : sergei bubka a sauté 6,14 m à la perche, c'est un être humain, donc cela laisse penser que tout le monde doit pouvoir le faire ?). Si je vous suis bien, personne ne devrait avoir le droit de faire des HSA sous prétexte que tout le monde ne peut ou ne veut pas en faire ? Vous ne trouvez pas cela extrêmement brimant et limitatif ?Janne a écrit:
Mais bien sûr que si ! C'est bien ce qui a failli arriver sous Luc Chatel : 21h de cours, c'était le projet. Et pourquoi ? Parce que des enseignants prennent 3 HSA avec prime à la clé, ce qui laisse entendre que tout le monde peut en faire autant tout en travaillant correctement, ce qui me semble globalement impossible (je pense aux lettres en lycée par exemple et au temps consacré aux copies). Les cours et les corrections sont bâclés s'ils sont trop nombreux -sauf pour certains qui possèdent des facultés hors normes, le super prof, en somme.
Brimant ne me semble pas le mot, non. Je ne vois pas où est la mesure vexatoire dans la limitation des HSA. Ce qui pose un problème, c'est que l'attitude de certains nuise à la majorité.
Les professeurs sont scandaleusement sous-payés : je préfère me battre pour une augmentation générale des salaires que pour un gros volant d'HSA dans la DHG. Et je l'ai déjà écrit : que ceux qui ont besoin d'HSA pour vivre les prennent et que les autres restent à 15h ou 18h.
- JérémyLNiveau 2
Janne a écrit:Et je l'ai déjà écrit : que ceux qui ont besoin d'HSA pour vivre les prennent et que les autres restent à 15h ou 18h.
C'est bien ce qui se passe !
- OsmieSage
Oui, mais il ne faudrait pas que tous passent à 21h/hebdo sous prétexte que certains le font. C'est pourtant ce qui était en cours !
- InvitéZNiveau 4
Quelle bonne nouvelle...
Je me demande pourquoi je me casse le ... à préparer des cours de malade (en 1h de cours avec les étudiants on engloutit ce que j'ai mis un après-midi entier à préparer)...
Sympa mon entrée dans l'Education Nationale, hein... entre ma première année sans véritable formation et quasi à temps complet, et maintenant une année en CPGE (où je suis très honoré qu'on m'ait fait confiance pour cet enseignement de haut niveau, ce n'est pas le problème) où bientôt on ne reconnaîtra même plus le niveau scientifique du contenu que je produis (les cours, activités, TD, TP, sujets de problèmes que je fais ne tombent pas du ciel), et où je vois que des collègues comme John ici-même me font passer pour un privilégié payé une fortune...... Je me sens vachement aimé, vachement considéré. Ah oui c'est sûr j'ai la sécurité de l'emploi...
Je me demande pourquoi je me casse le ... à préparer des cours de malade (en 1h de cours avec les étudiants on engloutit ce que j'ai mis un après-midi entier à préparer)...
Sympa mon entrée dans l'Education Nationale, hein... entre ma première année sans véritable formation et quasi à temps complet, et maintenant une année en CPGE (où je suis très honoré qu'on m'ait fait confiance pour cet enseignement de haut niveau, ce n'est pas le problème) où bientôt on ne reconnaîtra même plus le niveau scientifique du contenu que je produis (les cours, activités, TD, TP, sujets de problèmes que je fais ne tombent pas du ciel), et où je vois que des collègues comme John ici-même me font passer pour un privilégié payé une fortune...... Je me sens vachement aimé, vachement considéré. Ah oui c'est sûr j'ai la sécurité de l'emploi...
- JérémyLNiveau 2
Mais tout le monde sait que le ministre de l'époque ne s'est pas dit "ah tiens, certains font 3h de plus, donc on va augmenter de 3h le temps de travail" !
Car dans ce cas, ce qui s'applique à 3h s'applique aussi à 7h et on aurait un service de 22h ou 25h !
L'idée était surtout de diminuer le nombre de fonctionnaires... Et de diminuer aussi les HSA qui, à cette date là, étaient défiscalisées, donc ne rapportaient rien à l'état !
Et il s'est ( sans doute ) avéré que 3h de plus, c'était peut-être ( en moyenne ) le nombre d'heures supp par enseignant...
Car dans ce cas, ce qui s'applique à 3h s'applique aussi à 7h et on aurait un service de 22h ou 25h !
L'idée était surtout de diminuer le nombre de fonctionnaires... Et de diminuer aussi les HSA qui, à cette date là, étaient défiscalisées, donc ne rapportaient rien à l'état !
Et il s'est ( sans doute ) avéré que 3h de plus, c'était peut-être ( en moyenne ) le nombre d'heures supp par enseignant...
- OsmieSage
John parlait, je crois, du cas à 100 000 euros annuels, pas des autres ! Les salaires sont trop bas, quel que soit le concours obtenu, point. On est tous d'accord là-dessus.Zappons a écrit:Quelle bonne nouvelle...
Je me demande pourquoi je me casse le ... à préparer des cours de malade (en 1h de cours avec les étudiants on engloutit ce que j'ai mis un après-midi entier à préparer)...
Sympa mon entrée dans l'Education Nationale, hein... entre ma première année sans véritable formation et quasi à temps complet, et maintenant une année en CPGE (où je suis très honoré qu'on m'ait fait confiance pour cet enseignement de haut niveau, ce n'est pas le problème) où bientôt on ne reconnaîtra même plus le niveau scientifique du contenu que je produis (les cours, activités, TD, TP, sujets de problèmes que je fais ne tombent pas du ciel), et où je vois que des collègues comme John ici-même me font passer pour un privilégié payé une fortune...... Je me sens vachement aimé, vachement considéré. Ah oui c'est sûr j'ai la sécurité de l'emploi...
- MUTISExpert
100 000 euros en quoi est-ce choquant ? Vous connaissez les salaires des grands patrons, des footballeurs, des traders, des cadres sups, des médecins, des dentistes, des chirurgiens, des grands chefs cuisiniers etc... La jalousie obstrue la vue de beaucoup...
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- CeladonDemi-dieu
Et payés moins que dans le secondaire, les PE les prennent où les HS qu'ils n'ont que le droit d'effectuer sans aucune contrepartie financière, quand ILS EN ONT BESOIN ?JérémyL a écrit:C'est bien ce qui se passe !Janne a écrit:Et je l'ai déjà écrit : que ceux qui ont besoin d'HSA pour vivre les prennent et que les autres restent à 15h ou 18h.
- CondorcetOracle
Mutis, ce n'est pas une question de jalousie mais des déséquilibres que créent les écarts de richesse. Selon un proverbe boursier, "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel". La richesse nationale n'étant pas infinie (et les produits qu'elle permet de se procurer non plus), il est bon que les salaires ne sont ni trop faibles ni trop élevés.
E-Wanderer, je ne suis et n'ai jamais été communiste...
E-Wanderer, je ne suis et n'ai jamais été communiste...
- MUTISExpert
C'est l'envie qui gouverne les réactions de beaucoup !Condorcet a écrit:Ce n'est pas une question de jalousie mais des déséquilibres que créent les écarts de richesse.
Si vous voulez dénoncer les déséquilibres et les écarts de richesse, il faut s'attaquer aux vrais riches et aux salaires indus ou scandaleusement élevés, pas à ceux des profs de classes prépas qui méritent le leur !
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- User17706Bon génie
Ce serait bien d'essayer collectivement de démontrer que les profs ne sont pas prêts à se déchirer au sujet des cas rares voire rarissimes des profs de prépa dont le revenu dépasse 60 000 €. J'en connais qui n'attendent que ça.
- CondorcetOracle
Vous évoquez le seuil de 100 000 euros et je vous réponds sur ce point. Intéressez-vous aux phénomènes de bulles (depuis celle de la tulipe au XVIIe siècle) et vous constaterez la nocivité de la recrudescence des hauts salaires pour l'économie. Et puisque vous arguez d'une éventuelle jalousie de ma part, je ne suis pas jaloux d'un poste auquel je n'aspire pas. Je suis favorable à une meilleure répartition des richesses et des emplois publics.MUTIS a écrit:C'est l'envie qui gouverne les réactions de beaucoup !Condorcet a écrit:Ce n'est pas une question de jalousie mais des déséquilibres que créent les écarts de richesse.
Si vous voulez dénoncer les déséquilibres et les écarts de richesse, il faut s'attaquer aux vrais riches et aux salaires indus ou scandaleusement élevés, pas à ceux des profs de classes prépas qui méritent le leur !
- frdmNiveau 10
Donc, que rien ne change !Janne a écrit:Et je l'ai déjà écrit : que ceux qui ont besoin d'HSA pour vivre les prennent et que les autres restent à 15h ou 18h.
- linkusNeoprof expérimenté
Je suis plus choqué par les moniteurs de ski qui gagne très bien leur vie avec leur forfait exorbitant.MUTIS a écrit:100 000 euros en quoi est-ce choquant ? Vous connaissez les salaires des grands patrons, des footballeurs, des traders, des cadres sups, des médecins, des dentistes, des chirurgiens, des grands chefs cuisiniers etc... La jalousie obstrue la vue de beaucoup...
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- MUTISExpert
Au passage les profs les plus compétents et les plus bosseurs que j'aie connus dans ma carrière d'étudiant n'étaient pas, loin s'en faut, les profs de fac reconnus et les spécialistes patentés estampillés universitaires brillants... Non !
Les profs les plus remarquables que j'aie connus (et sans qui le petit fils de prolo que j'étais n'aurait jamais eu l'agrég) étaient mes profs de khâgne. Respect donc et reconnaissance éternelle... En revanche, j'ai connu pas mal de fumistes en fac qui ne seraient même pas capables d'enseigner dans le primaire et encore moins dans le secondaire...
Les profs les plus remarquables que j'aie connus (et sans qui le petit fils de prolo que j'étais n'aurait jamais eu l'agrég) étaient mes profs de khâgne. Respect donc et reconnaissance éternelle... En revanche, j'ai connu pas mal de fumistes en fac qui ne seraient même pas capables d'enseigner dans le primaire et encore moins dans le secondaire...
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- Presse-puréeGrand sage
Tout pareil, sauf que j'aurai inversé primaire et secondaire.MUTIS a écrit:Au passage les profs les plus compétents et les plus bosseurs que j'aie connus dans ma carrière d'étudiant n'étaient pas, loin s'en faut, les profs de fac reconnus et les spécialistes patentés estampillés universitaires brillants... Non !
Les profs les plus remarquables que j'aie connus (et sans qui le petit fils de prolo que j'étais n'aurait jamais eu l'agrég) étaient mes profs de khâgne. Respect donc et reconnaissance éternelle... En revanche, j'ai connu pas mal de fumistes en fac qui ne seraient même pas capables d'enseigner dans le primaire et encore moins dans le secondaire...
Après, ce n'est pas en piquant 20.000 de leurs 100.000 euros à la douzaine de profs de prépas qui abusent des heures supp (profs de prépa qui vont, au passage, se faire laminer par Fioraso, celle qui sort 30 millions d'euros pour les MOOC alors que les facs gèlent les postes et ne mettent plus de chauffage), que l'on paiera mieux les PE.
Divide ut impera, qu'il disait...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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