- trompettemarineMonarque
+100000000000000000Mike92 a écrit:C'est quand même pour le moins une maladresse d'avoir introduit des concours différents avec des conditions d'exercice et de salaire différentes pour le même métier, il est normal et humain que les CApesiens en éprouvent un peu d'amertume. Si on y ajoute l'arrogance de quelques-uns, on arrive à des relations irrespirables.
J'ai enseigné 20 ans seulement en prépa, mais n'ai jamais oublié les difficultés réelles en 4è et 3è dans mes débuts ! Un grand coup de chapeau aux collègues qui y sont confronté(e)s tous les jours.
Cette histoire de 100 000€ par an est tout simplement tellement ahurissante que j'ai du mal à croire qu'elle puisse concerner plus de 10 collègues en prépa. Et Quelle vie affective ou familiale peut-on avoir quand on choisit d'être l'esclave d'heures supplémentaires à ce degré ? Et quel temps reste aussi pour s'intéresser de près aux élèves de nos classes ? Pour ma part, j'étais détaché du secondaire et avais 12h payées 18, donc je gagnais à la fin (les 8 dernières années, dernier étage de la hors-classe) 4100€ mensuels, ce qui est très confortable.
J'ai renoncé rapidement aux kholles, parce que c'est usant, et j'ai toujours eu beaucoup de mal (en allemand) à recruter des kholleurs et des valables. La "mise à niveau" permanente (langue, culture, actualité) prenait beaucoup de temps, bien plus que la préparation des cours ; pour les copies, l'horreur ce sont les 9 pages par élève pour chacun des 3 concours blancs : comment fait le collègue qui a 8h de HS ?? peut-il encore faire du travail valable ou bousille-t-il le reste de sa vie ? ça me paraît absurde...
- frdmNiveau 10
Si. Mes collègues nommés depuis moins de 10 ans en maths et en physique ont une thèse et un classement dans le premier décile à l'agrégation. Et j'ajoute qu'il m'a été confirmé de vive voix par l'IG qu'avoir une thèse est plus que jamais recommandé pour obtenir un poste en prépa.MrBrightside a écrit:florestan a écrit:Non. Le master, certes puisqu'il est nécessaire à l'agrégation mais le reste, c'est pas franchement le cas de mes collègues, que ce soit dans les matières littéraires, en sciences humaines ou en science.frdm a écrit:Pour être nommé en prépa (en tous cas en physique ou en maths), il faut maintenant être dans le premier décile de l'agrégation et être titulaire d'un dea (master 2 recherche) et, si possible, d'une thèse. Ce n'est pas une condition officielle, mais c'est ainsi que cela se passe maintenant.
- AlExpert spécialisé
Y a qu'une seule personne qui a compris ce que je voulais dire :shock: je pense qu'en tant que prof de lettres je peux aller pointer à polemploi... Voli a vu un sous entendu dans mon propos, qui aurait pu confiner à une opposition haineuse entre corps, qu'elle prêtait, sinon à moi, du moins à mes propos. Un peu dur à avaler comme pilule, c'est tout. Mais c'est vrai que je n'ai aucun problème à dire qu'il y a un nombre incalculable d'intelligences dans l'EN, qui se joue évidemment des corps (on trouve des professeurs brillants chez les contractuels comme chez les agrégés, et des médiocres idem), c'est un milieu professionnel que je trouve pour cette raison (bien) moins insupportable que d'autres. Et j'aimerais bien qu'il le reste. Surtout pour ma matière, (notre matière à tous étant donné que nous avons besoin de la langue française pour enseigner, transmettre, communiquer, "élever"... ?) particulièrement menacée en ce moment.Marcel Khrouchtchev a écrit:Ah oui oups.PauvreYorick a écrit:Aletheia voulait dire qu'on lui attribuait une telle opposition.Marcel Khrouchtchev a écrit:Franchement, je ne crois pas avoir lu que Voli soit dans "une opposition haineuse" aux agrégés.
Je vous avais pourtant dit de ne pas vous disputer!
1) supprimer le capes LC 2) baisser la sélectivité du capes LM 3) s'attaquer au corps des agrégés et des profs de prépa. Tout cela me parait relever de la même logique.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- MrBrightsideEmpereur
Le dernier jeune prof de math que j'ai croisé en prépa il y a deux ans était comme moi stagiaire agrégé en prépa eco et scientifique. Il avait une thèse certes, mais en musicologie.frdm a écrit:Si. Mes collègues nommés depuis moins de 10 ans en maths et en physique ont une thèse et un classement dans le premier décile à l'agrégation.MrBrightside a écrit:Non. Le master, certes puisqu'il est nécessaire à l'agrégation mais le reste, c'est pas franchement le cas de mes collègues, que ce soit dans les matières littéraires, en sciences humaines ou en science.frdm a écrit:Pour être nommé en prépa (en tous cas en physique ou en maths), il faut maintenant être dans le premier décile de l'agrégation et être titulaire d'un dea (master 2 recherche) et, si possible, d'une thèse. Ce n'est pas une condition officielle, mais c'est ainsi que cela se passe maintenant.
- frdmNiveau 10
Tu peux relire ma réponse, je l'ai complétée.
- MrBrightsideEmpereur
J'ai lu et pris note. C'est "fortement recommandé". En maths et physique. Ceci dit, c'est normal vu que ce sont les postes les plus nombreux (un prof par classe en maths en EC ou scientifique, un prof de physique par classe.)
En lettres, philo et anglais ou un prof peut avoir 3 à 4 classes (exception des K et HK mais celle-ci sont quand même moins nombreuses que les prépa eco et scientifiques), il y a moins de postes et la thèse n'a pas grand chose à voir dans le recrutement.
Donc il ne me semble pas probant de faire de la thèse un élément constitutif du prof de CPGE.
En lettres, philo et anglais ou un prof peut avoir 3 à 4 classes (exception des K et HK mais celle-ci sont quand même moins nombreuses que les prépa eco et scientifiques), il y a moins de postes et la thèse n'a pas grand chose à voir dans le recrutement.
Donc il ne me semble pas probant de faire de la thèse un élément constitutif du prof de CPGE.
- VoltigeurHabitué du forum
Bon, ça ne va pas être facile mais je vais essayer de rester très factuel, tant il est palpable que le ministère compte jouer, de façon très politicienne, sur les "passions tristes" de la méconnaissance et de l'envie pour faire fonctionner la tactique du salami en s'appuyant sur la lutte des classes interne à l'EN.Celeborn a écrit:On va essayer d'éviter que ce soit ça.linkus a écrit:Si je comprends bien, les profs de prépa passent à la caisse parce que certains se sont gavés comme des gros porcs en heures supplémentaires?
Je pense surtout que l'argumentation "regardez, on en a trouvé 3 qui abusent du système" pour taper sur l'ensemble de la catégorie est très, mais alors là très fallacieux.
Passons sur le fait que ce projet marque, une fois de plus, le mépris de l'institution pour la transmission du savoir académique, ainsi que son envie de détricoter un système CPGE en anomalie par rapport au modèle universitaire standardisé conforme à la norme européo-OCDEienne. Oublions que son efficacité constitue en soi une injure matérielle et morale envers les rentiers du pédagogisme institutionnel.
Venons en au concret : il est manifeste que les situations de cumul massif d'HS et khôlles sont plutôt rares, circonscrites à quelques matières (langues et maths-sciences), et ne correspondent pas au cas général des collègues, qui pour la plupart ne bénéficient que d'un service complet ou d'un service partagé à cheval avec le secondaire. Ne négligeons pas toutefois que l'institution trouve certainement son compte à ce type de cumul (non création de postes ou de services, et peut-être aussi moyen de gratifier des compétences élevées qui pourraient certainement envisager à défaut des solutions de reconversion pécuniairement avantageuses…). Même si ce type de situation atypique peut être vu comme un scandale moral et constitue un excellent motif de dénonciation médiatique, il serait aisé d'y remédier en plafonnant le nombre de HS, mais ça ne permettrait pas le dégraissage plus vaste dont rêve manifestement le divin Peillon.
D'abord, la rémunération plus élevée dont bénéficient les profs de prépa relève essentiellement d'un effet d'optique. En effet, et d'une ils sont agrégés et de deux, comme on y recrute surtout des profils expérimentés (OK, plus quelques jeunes Normaliens surdoués), il est logique qu'ils soient mécaniquement à un échelon élevé ou bien à la hors classe. Pour autant, à niveau identique, leur traitement est le même, au centime près, que celui de leurs homologues du secondaire. Le cas des Chaires sups est presque équivalent : de mémoire, même traitement que les HC mais petite majoration du tarif des khôlles (et peut-être aussi des HS). Je me demande même si leur existence ne constitue pas un avantage indirect pour les agrégés CN, dans la mesure où, n'étant peut-être pas comptabilisés dans les effectifs de la HC, cela libère donc plus de possibilités de promotions.
Côté supplément on trouve : les khôlles (qui sont en fait la principale gratification financière pour tous ceux qui n'ont pas d'HS, mais c'est chronophage ; d'ailleurs un certain nombre de collègues les sous-traitent car c'est usant à la longue). Il y a aussi l'ISOE (logique puisque réunions et conseils de classe). S'y ajoute une Indemnité de fonctions particulières qui constitue la seule "Prime prépa", et dont le montant atteint le chiffre assez exorbitant de 1 051,44 €/an. Une petite fortune donc. En revanche il n'y a pas de prime PP. La fonction n'existe pas… officiellement, car chaque classe a quand même un professeur référent ou professeur coordinateur (appréciez la mise à distance sémantique) qui assure aussi consciencieusement que bénévolement l'élection des délégués, le suivi des étudiants et la préparation des conseils de classe. De même, la surveillance des DS inscrits à l'emploi du temps des élèves (mais pas au service des enseignants) est assurée gratis pro deo par les professeurs de la matière concernée. Enfin, un certain nombre d'autres tâches est également assuré en autogestion, déchargeant ainsi l'administration du souci de les traiter : calendrier des devoir, organisation des concours blancs, planification des khôlles (jeu de lego assez complexe) en ce qui concerne mon établissement par exemple. Tout ceci est évidemment informel.
Venons en au coeur du sujet, à savoir le calcul des services. Surprise, la pondération de 1,5 est déjà la norme existante. En effet, c'est la base de calcul prise en compte pour les collègues en service partagé, dont la situation ne changera donc pas. C'est aussi le calcul de référence pour un service complet en CPGE (10 h x 1,5 = 15 h soit le service d'un agrégé lambda). Ce qui est remis en cause est en fait les possibilités réglementaires de minoration de service : l'heure d'effectif pléthorique (elle existe aussi dans le secondaire mais y correspond à une situation assez rare, alors que des classes à 40-50 étudiants sont la norme en CPGE, ce qui rend son application presque automatique = ça veut dire concrètement autant de copies à corriger, dont le contenu est tout de même sensiblement plus consistant qu'en second cycle), ainsi que l'heure de décharge pour les classes de concours au profit des collègues exerçant en 2e année (l'équivalent CPGE de l'heure de 1e chaire en somme…), sachant qu'au moins chez les littéraires ces "nantis" doivent préparer de nouveaux programmes chaque année. Les profs de prépas dont le service est à 8 h de services cumulent donc gros effectifs et programmes de concours. Pour prendre le cas théorique d'un collègue enseignant l'histoire en khâgne dans un établissement où toutes les sections seraient ouvertes, ça représente 3 programmes nouveaux tous les ans (tronc commun, option Ulm et option Lyon). Pas sûr qu'avec tout ça sur le paletot il soit animé par d'intenses envies mercenaires d'accumuler les HS…
Derrière tout ceci, il faut envisager les ricochets systémiques qui peuvent en résulter, et qui sont sans doute le véritable but tactique des décideurs ministériels. Si la situation des services partagés n'est pas modifiée et si les rentiers des HS s'en voient rogner une ou deux, quid des nombreux collègues qui jouissent seulement d'un service complet ? La manœuvre va les faire basculer massivement en sous-service d'1 ou 2 heures. Comme la bonne foi du ministre est insoupçonnable, et que l'administration de l'EN n'a absolument aucun antécédent en matière de vice procédurier, il y a peut-être intérêt à chercher sous le tapis quelles conséquences implique la secondarisation de ces services devenus incomplets. Je pense par exemple à la réduction du vivier des candidats aux chaires sups, et par contrecoup à la HC. Il n'y a pas de petite économie. D'une manière générale, ça doit permettre un joli petit plan social maison : en collant à tous ces nouveaux profs du secondaire une classe de 2e cycle, il y a de quoi supprimer quelques postes, remodeler des DHG de façon quasi-indolore, et gonfler les rangs des examinateurs du bac d'une myriade de correcteurs productifs. Finement joué.
Récapitulons : au nom de l'équité enseignante et de l'abolition des privilèges, on propose donc la suppression pour les Prépas de l'heure de chaire et de l'heure d'effectifs pléthoriques, lesquelles seront en revanche maintenues ou aménagées en 2e cycle. Amusant non ? Sur ces bases, il deviendra peut-être plus enviable sur le plan financier et de la charge de travail d'être agrégé HC en second cycle qu'en prépa. Bon évidemment il faudra s'accommoder de la caporalisation administrative et des parents d'élèves, mais ça doit valoir le coup ! Ainsi banalisés, les nantis des prépas conserveraient quant à eux la qualité d'écoute et de motivation de leur public et l'intérêt du contenu… jusqu'à ce qu'on supprime tous ces pénibles archaïsmes au non de l'Europe et de la paupérisation universitaire.
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«Quand tout le monde pense la même chose, c'est que plus personne ne pense» (Walter Lippman)
- User17706Bon génie
Ça, c'est un travail d'analyse! Je crois que je ne vois ni à redire ni à ajouter.
EDIT: ce qui s'impose pour avoir ainsi clarifié l'ensemble des attendus stratégiques, c'est des remerciements
EDIT: ce qui s'impose pour avoir ainsi clarifié l'ensemble des attendus stratégiques, c'est des remerciements
- florestanGrand sage
C'est vrai que ça calme
- LefterisEsprit sacré
Mais bien entendu : aucune idée ne naît sans arrière pensée dans ce contexte. A chaque fois qu'un projet est évoqué, que dis-je, une suppostion, une parole, il faut tout de suite se demander "CVI BONO ?" .Voltigeur a écrit:Bon, ça ne va pas être facile mais je vais essayer de rester très factuel, tant il est palpable que le ministère compte jouer, de façon très politicienne, sur les "passions tristes" de la méconnaissance et de l'envie pour faire fonctionner la tactique du salami en s'appuyant sur la lutte des classes interne à l'EN.Celeborn a écrit:On va essayer d'éviter que ce soit ça.linkus a écrit:Si je comprends bien, les profs de prépa passent à la caisse parce que certains se sont gavés comme des gros porcs en heures supplémentaires?
Je pense surtout que l'argumentation "regardez, on en a trouvé 3 qui abusent du système" pour taper sur l'ensemble de la catégorie est très, mais alors là très fallacieux.
Passons sur le fait que ce projet marque, une fois de plus, le mépris de l'institution pour la transmission du savoir académique, ainsi que son envie de détricoter un système CPGE en anomalie par rapport au modèle universitaire standardisé conforme à la norme européo-OCDEienne. Oublions que son efficacité constitue en soi une injure matérielle et morale envers les rentiers du pédagogisme institutionnel.
Venons en au concret : il est manifeste que les situations de cumul massif d'HS et khôlles sont plutôt rares, circonscrites à quelques matières (langues et maths-sciences), et ne correspondent pas au cas général des collègues, qui pour la plupart ne bénéficient que d'un service complet ou d'un service partagé à cheval avec le secondaire. Ne négligeons pas toutefois que l'institution trouve certainement son compte à ce type de cumul (non création de postes ou de services, et peut-être aussi moyen de gratifier des compétences élevées qui pourraient certainement envisager à défaut des solutions de reconversion pécuniairement avantageuses…). Même si ce type de situation atypique peut être vu comme un scandale moral et constitue un excellent motif de dénonciation médiatique, il serait aisé d'y remédier en plafonnant le nombre de HS, mais ça ne permettrait pas le dégraissage plus vaste dont rêve manifestement le divin Peillon.
D'abord, la rémunération plus élevée dont bénéficient les profs de prépa relève essentiellement d'un effet d'optique. En effet, et d'une ils sont agrégés et de deux, comme on y recrute surtout des profils expérimentés (OK, plus quelques jeunes Normaliens surdoués), il est logique qu'ils soient mécaniquement à un échelon élevé ou bien à la hors classe. Pour autant, à niveau identique, leur traitement est le même, au centime près, que celui de leurs homologues du secondaire. Le cas des Chaires sups est presque équivalent : de mémoire, même traitement que les HC mais petite majoration du tarif des khôlles (et peut-être aussi des HS). Je me demande même si leur existence ne constitue pas un avantage indirect pour les agrégés CN, dans la mesure où, n'étant peut-être pas comptabilisés dans les effectifs de la HC, cela libère donc plus de possibilités de promotions.
Côté supplément on trouve : les khôlles (qui sont en fait la principale gratification financière pour tous ceux qui n'ont pas d'HS, mais c'est chronophage ; d'ailleurs un certain nombre de collègues les sous-traitent car c'est usant à la longue). Il y a aussi l'ISOE (logique puisque réunions et conseils de classe). S'y ajoute une Indemnité de fonctions particulières qui constitue la seule "Prime prépa", et dont le montant atteint le chiffre assez exorbitant de 1 051,44 €/an. Une petite fortune donc. En revanche il n'y a pas de prime PP. La fonction n'existe pas… officiellement, car chaque classe a quand même un professeur référent ou professeur coordinateur (appréciez la mise à distance sémantique) qui assure aussi consciencieusement que bénévolement l'élection des délégués, le suivi des étudiants et la préparation des conseils de classe. De même, la surveillance des DS inscrits à l'emploi du temps des élèves (mais pas au service des enseignants) est assurée gratis pro deo par les professeurs de la matière concernée. Enfin, un certain nombre d'autres tâches est également assuré en autogestion, déchargeant ainsi l'administration du souci de les traiter : calendrier des devoir, organisation des concours blancs, planification des khôlles (jeu de lego assez complexe) en ce qui concerne mon établissement par exemple. Tout ceci est évidemment informel.
Venons en au coeur du sujet, à savoir le calcul des services. Surprise, la pondération de 1,5 est déjà la norme existante. En effet, c'est la base de calcul prise en compte pour les collègues en service partagé, dont la situation ne changera donc pas. C'est aussi le calcul de référence pour un service complet en CPGE (10 h x 1,5 = 15 h soit le service d'un agrégé lambda). Ce qui est remis en cause est en fait les possibilités réglementaires de minoration de service : l'heure d'effectif pléthorique (elle existe aussi dans le secondaire mais y correspond à une situation assez rare, alors que des classes à 40-50 étudiants sont la norme en CPGE, ce qui rend son application presque automatique = ça veut dire concrètement autant de copies à corriger, dont le contenu est tout de même sensiblement plus consistant qu'en second cycle), ainsi que l'heure de décharge pour les classes de concours au profit des collègues exerçant en 2e année (l'équivalent CPGE de l'heure de 1e chaire en somme…), sachant qu'au moins chez les littéraires ces "nantis" doivent préparer de nouveaux programmes chaque année. Les profs de prépas dont le service est à 8 h de services cumulent donc gros effectifs et programmes de concours. Pour prendre le cas théorique d'un collègue enseignant l'histoire en khâgne dans un établissement où toutes les sections seraient ouvertes, ça représente 3 programmes nouveaux tous les ans (tronc commun, option Ulm et option Lyon). Pas sûr qu'avec tout ça sur le paletot il soit animé par d'intenses envies mercenaires d'accumuler les HS…
Derrière tout ceci, il faut envisager les ricochets systémiques qui peuvent en résulter, et qui sont sans doute le véritable but tactique des décideurs ministériels. Si la situation des services partagés n'est pas modifiée et si les rentiers des HS s'en voient rogner une ou deux, quid des nombreux collègues qui jouissent seulement d'un service complet ? La manœuvre va les faire basculer massivement en sous-service d'1 ou 2 heures. Comme la bonne foi du ministre est insoupçonnable, et que l'administration de l'EN n'a absolument aucun antécédent en matière de vice procédurier, il y a peut-être intérêt à chercher sous le tapis quelles conséquences implique la secondarisation de ces services devenus incomplets. Je pense par exemple à la réduction du vivier des candidats aux chaires sups, et par contrecoup à la HC. Il n'y a pas de petite économie. D'une manière générale, ça doit permettre un joli petit plan social maison : en collant à tous ces nouveaux profs du secondaire une classe de 2e cycle, il y a de quoi supprimer quelques postes, remodeler des DHG de façon quasi-indolore, et gonfler les rangs des examinateurs du bac d'une myriade de correcteurs productifs. Finement joué.
Récapitulons : au nom de l'équité enseignante et de l'abolition des privilèges, on propose donc la suppression pour les Prépas de l'heure de chaire et de l'heure d'effectifs pléthoriques, lesquelles seront en revanche maintenues ou aménagées en 2e cycle. Amusant non ? Sur ces bases, il deviendra peut-être plus enviable sur le plan financier et de la charge de travail d'être agrégé HC en second cycle qu'en prépa. Bon évidemment il faudra s'accommoder de la caporalisation administrative et des parents d'élèves, mais ça doit valoir le coup ! Ainsi banalisés, les nantis des prépas conserveraient quant à eux la qualité d'écoute et de motivation de leur public et l'intérêt du contenu… jusqu'à ce qu'on supprime tous ces pénibles archaïsmes au non de l'Europe et de la paupérisation universitaire.
E ça vaut hélas pour l'ensemble de la fonction publique , donc nous sommes une pièce du puzzle
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- frdmNiveau 10
Je comprends pas ce que signifie cette phrase.MrBrightside a écrit:
Donc il ne me semble pas probant de faire de la thèse un élément constitutif du prof de CPGE.
Si elle veut dire qu'il n'est pas important d'avoir une thèse pour accéder à un poste en cpge , c'est faux pour les professeurs de maths et de physique, et ils ne constituent quand même pas une fraction négligeable de l'effectif . Si vous voulez dire que la thèse n'apporte pas grand chose pour enseigner correctement les sciences en prépa, je suis de votre avis (ma thèse m'a servi a y accéder, mais ne m'est d'aucun recours au quotidien : la compréhension du modèle standard de la physique des particules n'est pas requise pour un réussir les concours ) .
- User17706Bon génie
Seulement que ce qui semble être (de plus en plus) vrai pour les professeurs de maths/physique ne peut être généralisé à l'ensemble des profs de CPGE.frdm a écrit:Je comprends pas ce que signifie cette phrase.MrBrightside a écrit: Donc il ne me semble pas probant de faire de la thèse un élément constitutif du prof de CPGE.
- MrBrightsideEmpereur
Non, je veux dire qu'il n'est pas logique quand on raisonne sur les profs en CPGE (salaire/ORS/qualifications) de partir du principe qu'ils ont tous une thèse.frdm a écrit:Je comprends pas ce que signifie cette phrase.MrBrightside a écrit:
Donc il ne me semble pas probant de faire de la thèse un élément constitutif du prof de CPGE.
Si elle veut dire qu'il n'est pas important d'avoir une thèse pour accéder à un poste en cpge , c'est faux pour les professeurs de maths et de physique, et ils ne constituent quand même pas une fraction négligeable de l'effectif . Si vous voulez dire que la thèse n'apporte pas grand chose pour enseigner correctement les sciences en prépa, je suis de votre avis (ma thèse m'a servi a y accéder, mais ne m'est d'aucun recours au quotidien : la compréhension du modèle standard de la physique des particules n'est pas requise pour un réussir les concours ) .
- frdmNiveau 10
Je suis bien d'accord, et je trouve heureux qu'il en soit autrement dans les matières littéraires. En effet, ce critère est surtout un moyen supplémentaire de faire le tri entre les candidats. L'IG ne recherche pas les docteurs pour leurs qualités intrinsèques, qui sont assez éloignées de celles demandées à un professeur en cpge.
- frdmNiveau 10
Finalement nous sommes d'accord.MrBrightside a écrit:Non, je veux dire qu'il n'est pas logique quand on raisonne sur les profs en CPGE (salaire/ORS/qualifications) de partir du principe qu'ils ont tous une thèse.frdm a écrit:Je comprends pas ce que signifie cette phrase.MrBrightside a écrit:
Donc il ne me semble pas probant de faire de la thèse un élément constitutif du prof de CPGE.
Si elle veut dire qu'il n'est pas important d'avoir une thèse pour accéder à un poste en cpge , c'est faux pour les professeurs de maths et de physique, et ils ne constituent quand même pas une fraction négligeable de l'effectif . Si vous voulez dire que la thèse n'apporte pas grand chose pour enseigner correctement les sciences en prépa, je suis de votre avis (ma thèse m'a servi a y accéder, mais ne m'est d'aucun recours au quotidien : la compréhension du modèle standard de la physique des particules n'est pas requise pour un réussir les concours ) .
- florestanGrand sage
Carrément non!!! D'après mon expérience le plus petit commun dénominateur est juste une agrèg. obtenue assez facilement.frdm a écrit:Finalement nous sommes d'accord.MrBrightside a écrit:Non, je veux dire qu'il n'est pas logique quand on raisonne sur les profs en CPGE (salaire/ORS/qualifications) de partir du principe qu'ils ont tous une thèse.frdm a écrit:Je comprends pas ce que signifie cette phrase.
Si elle veut dire qu'il n'est pas important d'avoir une thèse pour accéder à un poste en cpge , c'est faux pour les professeurs de maths et de physique, et ils ne constituent quand même pas une fraction négligeable de l'effectif . Si vous voulez dire que la thèse n'apporte pas grand chose pour enseigner correctement les sciences en prépa, je suis de votre avis (ma thèse m'a servi a y accéder, mais ne m'est d'aucun recours au quotidien : la compréhension du modèle standard de la physique des particules n'est pas requise pour un réussir les concours ) .
- frdmNiveau 10
Je ne prétends pas être d'accord avec vous :shock: . Chacun voit sa matière, et, à tort, en tire des généralités sur les critères de recrutement.
- florestanGrand sage
Tu as raison!!! Trop de critères entrent en jeu: la matière, l'emplacement , la chance, la qualité/réputation de la prépa. Les classes préparatoires répondent à des critères totalement différents de ceux du secondaire.frdm a écrit:Je ne prétends pas être d'accord avec vous :shock: . Chacun voit sa matière, et, à tort, en tire des généralités sur les critères de recrutement.
- User17706Bon génie
Donc, tout le monde est d'accord sur le fait que personne n'est d'accord sur des points que chacun s'accorde à dire montés à tort en motifs de discorde.
- If_Then_ElseNiveau 9
N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
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« On n'enseigne pas ce que l'on sait ou ce que l'on croit savoir : on n'enseigne et on ne peut enseigner que ce que l'on est. »
- User17706Bon génie
If_Then_Else, avant de poster des messages de ce type, il eût été prudent de ne pas avoir en guise de signature «La critique est la puissance des impuissants»
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Cette présentation des choses est particulièrement perverse. Nous partons en fait du constat que les CPGE sont à peu près le seul truc qui marche aujourd'hui dans l'EN et, par un perpétuel mouvement de nivellement vers le bas, on veut les massacrer, plutôt que d'amener le reste à ce niveau d'excellence. Bref, tout ce que l'égalitarisme a de pire.If_Then_Else a écrit:N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
- If_Then_ElseNiveau 9
Tu te répètes Marcel!Marcel Khrouchtchev a écrit:Cette présentation des choses est particulièrement perverse. Nous partons en fait du constat que les CPGE sont à peu près le seul truc qui marche aujourd'hui dans l'EN et, par un perpétuel mouvement de nivellement vers le bas, on veut les massacrer, plutôt que d'amener le reste à ce niveau d'excellence. Bref, tout ce que l'égalitarisme a de pire.If_Then_Else a écrit:N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
Mais tu as raison dans un sens: le système s'est effondré dans bien des endroits du pays, et nombre de collègues ne voient les choses qu'au "raz des paquerettes", loin, très loin, des idéaux d'excellence un peu périmés. La perversion consiste à assumer de travailler dans un Service Public et d'en accepter, sinon les conditions, au moins la mission.
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« On n'enseigne pas ce que l'on sait ou ce que l'on croit savoir : on n'enseigne et on ne peut enseigner que ce que l'on est. »
- CelebornEsprit sacré
Ce qui n'empêche pas certains de proposer de venir passer le rouleau compresseur pour faire tomber les pans de murs qui tiennent encore debout.If_Then_Else a écrit:
Mais tu as raison dans un sens: le système s'est effondré dans bien des endroits du pays,
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- PseudoDemi-dieu
Tu es courageuse, toiIf_Then_Else a écrit:N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
Je dois avouer que le système des classes prépas, avec sa caste de profs volant haut, et bien au dessus de nous, simple mortels (et je la vois tous les jours en salle des profs, la caste des gros cerveaux, enfin, quand ils daignent y être et honorer nos misérables personnes de leur présence), me fait profondément chier. C'est seulement un effet de ma médiocrité, je le sais bien. Mais c'est dur de lutter contre sa nature, quand on est imparfait comme moi, et avec de tout petits moyens
En revanche, j'ai passé 9 ans en ZEP/RAR/ECLAIR et un petit allègement de mes souffrances auraient été bien venue. Quoi que... Je ne suis que doc. Je suppose qu'il n'est question d'alléger le service que de la caste supérieure à la mienne, les vrais profs.
Je retourne à mon gourbi, à mes profondeurs.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PseudoDemi-dieu
En même temps, sélectionner les meilleurs éléments, mettre devant eux des profs ultra motivés par des émoluments inespérés dans le secondaire (et au delà) et sélectionnés hors système de mutation, c'est quand même jouer gagnant. Ou alors, c'est à se pendre.Marcel Khrouchtchev a écrit:Cette présentation des choses est particulièrement perverse. Nous partons en fait du constat que les CPGE sont à peu près le seul truc qui marche aujourd'hui dans l'EN et, par un perpétuel mouvement de nivellement vers le bas, on veut les massacrer, plutôt que d'amener le reste à ce niveau d'excellence. Bref, tout ce que l'égalitarisme a de pire.If_Then_Else a écrit:N’ayant qu’un BAFA 1er degré, et donc vraisemblablement à ranger dans la caste des intouchables de l’Education nationale, je comprends que l’article du Monde répète encore et toujours l’idée lancinante et à maintes fois démontrée que le système a un besoin urgent de profs de « base » pour prendre sérieusement en charge les 75% des élèves (en fait les 25% des laissés pour compte). Certains sont allés jusqu’à évoquer le retour des hussards noirs…
Cette urgence, dans le contexte économique contraint, amène logiquement à moins faire de cas des 25% des élèves (en général du centre-ville) qui accèdent aux plus hautes marches du podium académique (ricanements chez nos voisins outre atlantique).
La discussion de ce fil montre bien les préoccupations de nos « cerveaux super diplômés» : retirer le maximum d’avantages du système sur le mode « démerde-toi et le ciel t’aidera » avec comme crédo « payez-moi car je suis intelligent ». Dans la vraie vie, c’est un peu court pour réussir dans les affaires…
Le système a bien implosé...
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