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- zeprofGrand sage
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Le problème c'est que tout le monde me demande de me remettre en cause. Ok, la classe est difficile, mais pour lutter contre ça il faut que je fasse des cours plus dynamiques, moins magistraux, que je ne montre pas mes hésitations, etc. Que j'apprenne à ne pas engueuler un seul élève quand c'est toute la classe qui fout le bordel. Que je sois modèle : zéro erreurs sur le tableau, dans mon cours, dans mon organisation. Que je sois Argus et que je puisse voir ce qui se fait hors de mon champ de vision. Que je ne tolère rien.zeroprof a écrit:la gestion de classe n'est pas une science exacte, ne te remets pas en cause pour cette classe là.
J'ai l'impression que l'option "stagiaire" rend impossible l'emploi des solutions qui paraissent pourtant les plus efficaces (militarisation du cours, lasser les élèves à coup de punitions chiantes et systématiques, ne pas hésiter à exclure si un élève rend le cours impossible...).
je pense surtout qu'il faut que tu restes toi même aussi...Elyas a écrit:Oula, maheureuse ! Tout le monde n'est pas capable de pratiquer ces solutions, j'en serai totalement incapable, ce ne serait pas moi.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Le problème c'est que tout le monde me demande de me remettre en cause. Ok, la classe est difficile, mais pour lutter contre ça il faut que je fasse des cours plus dynamiques, moins magistraux, que je ne montre pas mes hésitations, etc. Que j'apprenne à ne pas engueuler un seul élève quand c'est toute la classe qui fout le bordel. Que je sois modèle : zéro erreurs sur le tableau, dans mon cours, dans mon organisation. Que je sois Argus et que je puisse voir ce qui se fait hors de mon champ de vision. Que je ne tolère rien.zeroprof a écrit:la gestion de classe n'est pas une science exacte, ne te remets pas en cause pour cette classe là.
J'ai l'impression que l'option "stagiaire" rend impossible l'emploi des solutions qui paraissent pourtant les plus efficaces (militarisation du cours, lasser les élèves à coup de punitions chiantes et systématiques, ne pas hésiter à exclure si un élève rend le cours impossible...).
Deux trucs m'ont toujours aidé dans ma carrière :
- Un conseil d'une non-prof : "Mais les enfants, ils sentent tout... tes doutes, tes crispations... et comme une meute de loup, ils voient que l'alpha est affaibli, donc ils mordent pour prendre la place. Montre que tu es l'alpha, sûr de toi, toi-même !" Depuis, je suis moi-même en classe, je sais mentalement que je suis le maître et que rien ne va passer. Le plus difficile, c'est d'en être persuadé. Dès qu'on en est persuadé, les gamins le sentent et soudainement, tout devient plus facile.
- Un cours en béton. 80% de l'autorité en classe vient du cours bétonné et adapté au niveau de la classe.
Néanmoins, le plus difficile pour beauoup de stagiaires est de passer du statut d'étudiants à celui d'enseignant. Le truc, c'est de savoir qu'on est enseignant, pas de douter. C'est tout.
être le prof garde chiourne, milariste etc. je ne sais pas faire, ce n'est pas moi, j'ai essayé, je le fais sur un cours parfois deux, souvent même pas sur la totalité d'une heure car je ne tiens pas sur la durée, chassez le naturel....
résultat encore moins de crédibilité...
bref...
le mieux pour toi est d'être toi même, et surtout ne pas montrer tes doutes.
comme c'est dit au dessus, les jeunes sentent tout surtout si tu as un coup de moins bien, un peu de fatigue, plus de stress et paf c'est là qu'ils s'engouffrent dans la faille.
rester calme, annoncer les sanctions que tu sais pouvoir tenir, bétonner ton cours... ça a l'air de rien mais ça fonctionne.
cette année j'ai une classe pénible (encore... c'est récurrent dans mon bahut)
à la dernière interro ils ont tenté de mettre le waï j'ai prévenu que je retirais deux points sur la note finale à tous ceux à qui e devrais demander de se taire plus de deux fois...
j'ai rendu les copies jeudi en annonçant la note avant et après retrait des deux points aux pénibles... ils étaient verts, persuadés que je ne l'aurais pas fait...
ils ont tenté la négociation mais je suis restée très calme et je n'ai pas permis de négocier plus avant. ils n'ont pas moufté finalement... j'ai eu un calme olympien tout le reste de l'heure
je leur fais maintenant cours en affichant la trace écrite au vidéoprojecteur, comme ça je circule dans les rangs, ça fait taire les bavards... je vérifie tranquillement qu'ils notent leur cours...
ça les a calmé, j'ai pu faire cours sereinement : les choupis sont rassérénés et peuvent à nouveau participer, les pénibles se méfient car ils ont compris que je ne laisserai rien passer. je vais avoir la paix... allez ! 2 jours
bon courage
- abricotedapiExpert spécialisé
Je n'ai pas tout lu.
Je suis stagiaire également et parfois un peu découragée face à ces comportements dans mes classes, moi aussi j'ai tendance à culpabiliser et à me demander si ce n'est pas tout simplement de ma faute, mais il faut tenir bon !
Ce qui ne marche pas trop mal :
-Appeler les parents, pour certains élèves c'est efficace.
-Plan de classe mixte et si possible élève sérieux/élève bavard pour disséminer les bavards au milieu des autres.
-Beaucoup d'écrit. Pour certains cours, je projette tout le cours et ils écrivent, je suis dans leur dos et je prends le carnet dès qu'ils parlent.
(Pour exclure un élève qui empêche la classe de travailler, j'en ai un comme ça qui pourrit mon cours 3 fois sur 4, mais on m'a demandé de ne pas l'exclure parce qu'il se comporte ainsi car il se sent abandonné (par ses parents), du coup pour ne pas lui faire de peine je dois le garder en classe... )
Je suis stagiaire également et parfois un peu découragée face à ces comportements dans mes classes, moi aussi j'ai tendance à culpabiliser et à me demander si ce n'est pas tout simplement de ma faute, mais il faut tenir bon !
Ce qui ne marche pas trop mal :
-Appeler les parents, pour certains élèves c'est efficace.
-Plan de classe mixte et si possible élève sérieux/élève bavard pour disséminer les bavards au milieu des autres.
-Beaucoup d'écrit. Pour certains cours, je projette tout le cours et ils écrivent, je suis dans leur dos et je prends le carnet dès qu'ils parlent.
(Pour exclure un élève qui empêche la classe de travailler, j'en ai un comme ça qui pourrit mon cours 3 fois sur 4, mais on m'a demandé de ne pas l'exclure parce qu'il se comporte ainsi car il se sent abandonné (par ses parents), du coup pour ne pas lui faire de peine je dois le garder en classe... )
_________________
- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- zeprofGrand sage
tu es tout pardonné, ça arrive...Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Zeprof, pardon ! J'ai mal lu ton pseudo. Une si faible estime de soi me surprenait beaucoup..
Les autres profs se plaignent aussi de cette classe, mais c'est pas autant le bordel que dans mon cours.
Les faire écrire ne les calme pas vraiment (une fois, ils sont arrivés en cours, tout le cours était écrit au tableau, trois tableaux remplis, ils ont passé l'heure à ça). Par contre c'est mieux pour moi car je peux me concentrer uniquement sur la gestion de classe.[/quote]
qui le dit ? toi ou eux ? honnêtement n'essaie pas de te comparer et surtout n'écoute pas les on dit...
une petite anecdote : j'étais stagiaire comme toi à l'époque, j'ai appris par hasard que la prof qui occupait la salle à coté de la mienne se plaignait du bruit auprès des collègues, disant que dans ma salle c'était le bronx permanent, que je ne savais pas tenir mes classes etc.
alors que souvent on entendait le bruit dans sa classe avec mes élèves mais je ne disais rien, je ne me permettrai pas de critiquer la gestion de classe d'une collègue car soi même on est pas à l'abri d'être bordélisé un jour...
bref... elle m'a fait du tort mais j'ai eu la chance d'avoir un chouette tuteur qui l'a remise à sa place un jour où elle remettait ça (en mon absence) en lui signalant que ledit cours dont elle se plaignait, il était dans ma salle justement et qu'elle avait du confondre car le bruit provenait de sa salle à elle, pas de la mienne ^^
elle n'a jamais recommencé... je n'ai jamais su si elle avait fait ça par méchanceté ou pour se rassurer mais comme quoi, il faut faire gaffe à ce que disent les autres... car beaucoup de collègues n'admettront pas qu'ils ont des problèmes de gestion de classe car dans l'imaginaire collectif, problème de gestion de classe = mauvais prof.
ne te laisse pas abattre par ça.
_________________
"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
C'est moi qui le dit. Mes collègues se plaignent de cette classe et ne font pas de comparaisons quand je leur dit comment ça se passe avec moi, ils n'ont jamais dit que ça se passait mieux, ils me parlent clairement d'égal à égal. Mais quand ils parlent de leurs cours je vois bien qu'ils sont par moment capables d'obtenir un silence durable, qu'ils parviennent à remettre les pires élèves en place... Les élèves ne vont pas jusqu'à les insulter, contester, refuser d'obéir aux ordres, et le bazar tire sa source d'un petit groupe de perturbateurs, et pas de l'ensemble de la classe (pour certains élèves, je suis le seul à trouver qu'ils se comportent mal, et je le vois quand je prends leur carnet et que mon nom y figure en large majorité).
- zeprofGrand sage
peut-être aussi te remets tu trop en cause...
il ne faut pas te sous estimer non plus, ce serait contre productif (je le dis en connaissance de cause, j'ai expérimenté la chose : me comparer aux autres, avoir l'impression d'être le boulet, le mauvais prof qui ne sait pas se faire respecter et c'est l'enchainement en cascade, tu te sens mauvais, donc tu agis en étant peu sur de toi, donc les élèves le sentent, donc ça ne fonctionne pas, donc tu te sens mauvais ...)
trouve tes propres solutions, celles qui vont te convenir pour que tu puisses faire cours, le plus sereinement possible POUR TOI... liste ce que tu peux accpeter, ce que tu refuses au contraire.
sanctions simples à tenir : action / réaction car sinon tu vas te noyer et tu ne tiendras pas sur la durée et s'épuiser est la plus sure conséquence...
et répéter comme un mantra : je suis un bon prof
il ne faut pas te sous estimer non plus, ce serait contre productif (je le dis en connaissance de cause, j'ai expérimenté la chose : me comparer aux autres, avoir l'impression d'être le boulet, le mauvais prof qui ne sait pas se faire respecter et c'est l'enchainement en cascade, tu te sens mauvais, donc tu agis en étant peu sur de toi, donc les élèves le sentent, donc ça ne fonctionne pas, donc tu te sens mauvais ...)
trouve tes propres solutions, celles qui vont te convenir pour que tu puisses faire cours, le plus sereinement possible POUR TOI... liste ce que tu peux accpeter, ce que tu refuses au contraire.
sanctions simples à tenir : action / réaction car sinon tu vas te noyer et tu ne tiendras pas sur la durée et s'épuiser est la plus sure conséquence...
et répéter comme un mantra : je suis un bon prof
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- CowabungaHabitué du forum
Je dirais :
1) le coup de gueule ne sert à rien, sinon à te fatiguer, alors arrête ;
2) si les colles et le punitions ne font rien, il faut passer au niveau supérieur et réclamer une commission éducative pour accumulation de punitions ;
3) si tu as l'impression que ta voix est l'écran qui leur permet de parler... alors il faut cesser de prendre la parole.
Je sais, ça a l'air bizarre, dit comme ça, mais quand on est prof, on aime bien parler, et on s'écoute un peu. On croit qu'il faut expliquer des trucs, que ce qu'on dit est important, et ce n'est pas toujours le cas. Imagine un cours où tu parlerais le moins possible : tu donnes la consigne une fois, tu ne te répètes pas. Tu n'as pas de question hors-sujet... parce que tu n'autorises pas les questions. Tu ne discutes pas, tu ne plaisantes pas, tu ne souris pas, tu n'expliques rien. Qu'ils se démerdent.
Et tu vas me dire... mais je n'enseigne pas alors ? Oui, c'est vrai. Mais certaines classes ont besoin de cela pour comprendre que ton comportement est le fruit d'une pensée réfléchie et pas d'une incompétence. Ensuite, une fois que c'est clair pour eux, tu peux revenir progressivement à un véritable enseignement.
Pour la mise en place, je te renvoie au "mode militaire" que j'ai décrit dans le fil déjà cité par Dalathée2 ("partie du mauvais pied...").
Courage !
1) le coup de gueule ne sert à rien, sinon à te fatiguer, alors arrête ;
2) si les colles et le punitions ne font rien, il faut passer au niveau supérieur et réclamer une commission éducative pour accumulation de punitions ;
3) si tu as l'impression que ta voix est l'écran qui leur permet de parler... alors il faut cesser de prendre la parole.
Je sais, ça a l'air bizarre, dit comme ça, mais quand on est prof, on aime bien parler, et on s'écoute un peu. On croit qu'il faut expliquer des trucs, que ce qu'on dit est important, et ce n'est pas toujours le cas. Imagine un cours où tu parlerais le moins possible : tu donnes la consigne une fois, tu ne te répètes pas. Tu n'as pas de question hors-sujet... parce que tu n'autorises pas les questions. Tu ne discutes pas, tu ne plaisantes pas, tu ne souris pas, tu n'expliques rien. Qu'ils se démerdent.
Et tu vas me dire... mais je n'enseigne pas alors ? Oui, c'est vrai. Mais certaines classes ont besoin de cela pour comprendre que ton comportement est le fruit d'une pensée réfléchie et pas d'une incompétence. Ensuite, une fois que c'est clair pour eux, tu peux revenir progressivement à un véritable enseignement.
Pour la mise en place, je te renvoie au "mode militaire" que j'ai décrit dans le fil déjà cité par Dalathée2 ("partie du mauvais pied...").
Courage !
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- AlExpert spécialisé
Ben alors c'est étrange... parce que moi c'est exactement ce qui a fait que je n'ai pas douté, je suis arrivée au 1er septembre avec une de ces confiances en moi !!! justement car en amont j'avais été "validée" par tellement de personnes différentes, à des niveaux différents, que voilà quoi, le fait de se sentir légitime c'était juste une évidence... j'ai aussi parfois tiqué sur l'infantilisation des stagiaires, mais comme je me sentais méga légitime, je ne me suis jamais inclue là dedans. On est infantilisé quand on se laisse infantiliser. Un inspecteur m'a demandé à la pré-rentrée si je n'étais pas trop impressionnée de parler devant le groupe de stagiaires (on passait chacun notre tour), tout ça car je n'avais jamais fait de stage en situation en établissement !!! je l'ai regardé comme s'il venait de me dire 2+2=5 et l'ai gratifié d'un sec "Heu non :shock:", l'air de dire mais tu me prends pour qui ???.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Elyas, c'est exactement ce que me dit ma tutrice. J'essaye, j'essaye...
Et c'est tout à fait exact pour le passage d'étudiant à stagiaire. Aussi pour le passage d'une formation et d'un concours où j'ai sans cesse été valorisé (je suis arrivé très haut dans le classement, et je décrochais toujours d'excellentes notes aux épreuves blanches, une prof que j'ai revu depuis me dit qu'elle me cite sans cesse dans ses cours de préparation ) à une année où il n'y a manifestement pas grand chose de super à relever dans ce que je fais, où je me sens infantilisé par les visites incessantes, les heures de bilan, le ton ultra assertif des documents de formation... Enfin, faut s'accrocher quoi. Je m'étais bien renseigné sur ce qu'était une année de stage, les problèmes et les angoisses que j'ai ne me surprennent pas, pourtant ça reste dur de garder la tête haute.
Il m'est arrivé de refuser des visites quand j'en avais pas envie (je prétextais la fatigue ou le besoin de me retrouver avec mes élèves, c'était d'ailleurs la vérité, accepter d'être observé et jugé sans arrêt est très pesant et difficile à gérer). Je proposais moi-même des visite quand je sentais que je pouvais le supporter, que j'avais confiance en mon cours (un cours déjà testé avec une autre classe par exemple).
Heures de bilan ? c'était pas toujours facile mais j'avoue que j'avais une tutrice en or, encourageante, et je m'appuyais sur les retours des élèves. Quand je trouvais des remarques injustes, je me défendais, et sinon je serrais les dents en pensant que moi j'étais sure que ce que je faisais était bien (du style "cause toujours"...).
Doc de formation ?, je jetais un coup d'oeil, quand ça me parlait je lisais, quand ça me saoulait je jetais. Ma référence ça a beaucoup été néoprofs. Faut faire le tri, solliciter l'aide des amis / collègues qui sont de vraiment bons conseils, ne pas écouter les autres.
Je n'ai pas l'impression d'avoir laissé le choix à ma tutrice ou la Direction de me prendre en considération ou non... j'avais bien compris qu'on m'attendait au tournant parce que je n'avais jamais enseigné avant et qu'on redoutait à mon sujet le syndrome du "excellent étudiant donc prof nul". Ca m'a donné 3 fois plus la rage, hors de question de redoubler alors que j'avais bossé dur pour les concours. Après y a le caractère, c'est vrai que j'ai... une certaine hargne... mon avatar c'est comme je me vois quand je suis entrée dans l'EN, ou quand j'aborde les nouvelles classes... :lol: et ça c'est vrai que c'est moi sans me forcer
Et assiste aux cours desdits collègues qui n'ont aucun souci avec ta classe. Juste comme ça. Ca sera édifiant je pense.
Courage !
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- AlExpert spécialisé
(d'ailleurs l'avatar de Cowabunga est pas mal aussi dans le genre ).
Je rajoute que tu es un peu tombé dans le panneau de tes élèves : on est TOUJOURS le seul prof avec qui ça se passe mal, le seul à mettre des mots, le seul à exclure, le seul à être insatisfait d'eux :lol: y a des profs qui aiment bien tout noter et beaucoup fonctionner avec les CPE, d'autres pas du tout, ça veut pas dire que ça se passe bien s'il n'y a pas de trace écrite...
Cette année j'ai eu : "oui Madame y a que vous à qui ça pose un problème / ah bon je croyais que tu avais été exclu de maths / oui mais à part Mme X et vous ben y a personne d'autre" :lol:
"hein madame déjà une punition et vous m'avez même pas averti avant ??? / si, les 10 fois où je t'ai demandé de te taire dans l'heure, c'était ça l'avertissement OU variante : on n'est pas dans une série US, y a pas 3 sommations avant d'enfoncer la porte, quand je décide que vous avez atteint mes limites je punis et c'est tout !"
Tout le reste je délègue à CPE d'amour qui est géniale et les dézingue s'ils continuent à contester, vois si tu peux t'appuyer sur quelqu'un comme ça. La CPE sait que je débute et que je suis jeune et elle me soutient à 300%, certes elle en fait moins avec les autres profs parce qu'ils ont moins besoin, parce qu'ils sont + expérimentés, en poste fixe, etc. Et alors. Parfois un allié dans l'établissement ça suffit. A la fin de l'année tu fais cours et les autres profs peuvent être débordés...
Je rajoute que tu es un peu tombé dans le panneau de tes élèves : on est TOUJOURS le seul prof avec qui ça se passe mal, le seul à mettre des mots, le seul à exclure, le seul à être insatisfait d'eux :lol: y a des profs qui aiment bien tout noter et beaucoup fonctionner avec les CPE, d'autres pas du tout, ça veut pas dire que ça se passe bien s'il n'y a pas de trace écrite...
Cette année j'ai eu : "oui Madame y a que vous à qui ça pose un problème / ah bon je croyais que tu avais été exclu de maths / oui mais à part Mme X et vous ben y a personne d'autre" :lol:
"hein madame déjà une punition et vous m'avez même pas averti avant ??? / si, les 10 fois où je t'ai demandé de te taire dans l'heure, c'était ça l'avertissement OU variante : on n'est pas dans une série US, y a pas 3 sommations avant d'enfoncer la porte, quand je décide que vous avez atteint mes limites je punis et c'est tout !"
Tout le reste je délègue à CPE d'amour qui est géniale et les dézingue s'ils continuent à contester, vois si tu peux t'appuyer sur quelqu'un comme ça. La CPE sait que je débute et que je suis jeune et elle me soutient à 300%, certes elle en fait moins avec les autres profs parce qu'ils ont moins besoin, parce qu'ils sont + expérimentés, en poste fixe, etc. Et alors. Parfois un allié dans l'établissement ça suffit. A la fin de l'année tu fais cours et les autres profs peuvent être débordés...
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- CowabungaHabitué du forum
@Aletheia :
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- LefterisEsprit sacré
Effectivement, une des meilleures méthodes possibles, j'ai tout essayé, ayant , à peu près chaque année, au moins une classe infecte, avec tous les stéréotypes rassemblés : bavards, paresseux, négociateurs, coupeurs de parole, insolents.osteoboy a écrit:
Ce qui marche pas trop mal pour moi c'est de les faire gratter le plus possible.... Il n'y avait que là où ils se taisaient à peu près...
Et pour faire gratter, le vidéo projecteur , qui laisse les mains libres, permet de se taire, de passer dans les rangs, de remplir les fiches d'exclusion de ne jamais tourner le dos (mais de se mettre dans leur dos , ils ont souvent horreur de ça..) . "Si vous me laissez expliquer, je vous dis ce qu'il faut noter, sinon, vous notez tout". Etant incapable de parler quand quelqu'un d'autre parle, (sauf à hurler pur couvrir la voix) j'ai appris à m'interrompre juste après une syllabe, au milieu d'un mot
C'est sûr, on se fatigue aussi à dactylographier , mais face à des classes qui sont en guerre par principe contre l'école, les enseignants, il n'y a guère de choix. Ca permet au moins à quelques uns d'avoir un vrai cours, un contenu, qu'il;s n'auraient pas dans un cours subissant des interruptions perpétuelles.
Il y a aussi des trucs exaspérants , comme les élèves qui appellent, coupent la parole, ne lâchent pas le morceau ( "m'sieur, m'sieur" "m'sieur) , s'apercevant bien qu'on les a vus qu'on ne leur répond pas exprès, parce qu'on finit sa phrase...
Ils sont mal élevés, il ne faut pas se remettre en cause, mais les remettre en cause. Ce n'st pas nous qui les avons élevés ainsi , nous n'y sommes pour rien.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- keroGrand sage
Je le fais de plus en plus souvent, particulièrement avec les classes pénibles. Ou alternativement, si je n'ai pas préparé un petit .ppt avec la trace écrite à écrire, je dicte, ce qui les traumatise bien.Lefteris a écrit:Effectivement, une des meilleures méthodes possibles, j'ai tout essayé, ayant , à peu près chaque année, au moins une classe infecte, avec tous les stéréotypes rassemblés : bavards, paresseux, négociateurs, coupeurs de parole, insolents.osteoboy a écrit:
Ce qui marche pas trop mal pour moi c'est de les faire gratter le plus possible.... Il n'y avait que là où ils se taisaient à peu près...
Et pour faire gratter, le vidéo projecteur , qui laisse les mains libres, permet de se taire, de passer dans les rangs, de remplir les fiches d'exclusion de ne jamais tourner le dos (mais de se mettre dans leur dos , ils ont souvent horreur de ça..) .
Dès mes débuts, on m'avait prévenu que le cours dialogué (explications + questions/réponses) était une des formes les plus difficiles de mise en œuvre (alors que paradoxalement, c'est ce qui nous vient le plus naturellement). Depuis que je fais plus gratter et que je vois des classes impossibles devenir silencieuses, je m'aperçois à quel point c'est effectivement tout un art.
J'ajouterais que, j'ai l'impression que pour les élèves, si on est en situation de cours dialogué, c'est qu'il n'y a pas réellement de cours, alors que quand on les met à écrire, "là c'est du sérieux, faut pas en perdre une miette", ce qui est encore plus flagrant lorsqu'on les prévient que ça pourrait se trouver au contrôle.
En tout cas, vive le vidéo-proj. J'étais réticent au début, mais qu'est-ce que ça permet de mieux gérer les choses.
Dans la même veine, maintenant j'essaye de les mettre au travail le plus rapidement possible (avant même l'appel), histoire de couper dans l'œuf toute veilléité de dissipation. Ça a commencé parce que je suis éternellement en retard sur les programmes, et que j'ai décidé de m'imposer un rythme strict (un sujet/partie par séance) et que n'y arrivant pas, j'avais décidé de leur faire gratter le cours en retard au début de l'heure suivant. Cours que, au lieu d'écrire au tableau comme d'habitude, je leur projette avant même de commencer la paperasse routinière (absences, vérifications du matériel).
Ça a eu des effets miraculeux: classe relativement calme, rattrapage de beaucoup de retard.
- LefterisEsprit sacré
Tu perçois les choses comme moi , effectivement, certains croient qu'on discute à bâtons rompus, comme ça... Certains se réveillent même et demandent quand commence le cours !kero a écrit:Je le fais de plus en plus souvent, particulièrement avec les classes pénibles. Ou alternativement, si je n'ai pas préparé un petit .ppt avec la trace écrite à écrire, je dicte, ce qui les traumatise bien.Lefteris a écrit:Effectivement, une des meilleures méthodes possibles, j'ai tout essayé, ayant , à peu près chaque année, au moins une classe infecte, avec tous les stéréotypes rassemblés : bavards, paresseux, négociateurs, coupeurs de parole, insolents.osteoboy a écrit:
Ce qui marche pas trop mal pour moi c'est de les faire gratter le plus possible.... Il n'y avait que là où ils se taisaient à peu près...
Et pour faire gratter, le vidéo projecteur , qui laisse les mains libres, permet de se taire, de passer dans les rangs, de remplir les fiches d'exclusion de ne jamais tourner le dos (mais de se mettre dans leur dos , ils ont souvent horreur de ça..) .
Dès mes débuts, on m'avait prévenu que le cours dialogué (explications + questions/réponses) était une des formes les plus difficiles de mise en œuvre (alors que paradoxalement, c'est ce qui nous vient le plus naturellement). Depuis que je fais plus gratter et que je vois des classes impossibles devenir silencieuses, je m'aperçois à quel point c'est effectivement tout un art.
J'ajouterais que, j'ai l'impression que pour les élèves, si on est en situation de cours dialogué, c'est qu'il n'y a pas réellement de cours, alors que quand on les met à écrire, "là c'est du sérieux, faut pas en perdre une miette", ce qui est encore plus flagrant lorsqu'on les prévient que ça pourrait se trouver au contrôle.
En tout cas, vive le vidéo-proj. J'étais réticent au début, mais qu'est-ce que ça permet de mieux gérer les choses.
Le cours dialogué est la meilleure méthode théoriquement, notamment sur tout ce qui requiert de l'analyse, de la nuance (les textes en français) qui permet de faire chercher, de valider, d'infirmer. Hélas, ça demande outre de la curiosité, de la discipline, de la politesse, d'avoir lu le texte avant et si possible préparé quelques questions. Si certains se prêtent au jeu, il y en a toujours suffisamment dans la classe pour se livrer au sabotage du cours , soit en s'engageant dans une conversation à haute voix, parce qu'ils "quittent" le cours, soit en posant des questions idiotes exprès, soit en commentant tout ce qui se passe et se dit (on se moque de celui qui a répondu, on hurle qu'on l'avait trouvé avant, etc.) ce qui entraîne un commentaire du commentaire , et ainsi de suite. la projection élimine presque immédiatement tout ça, tant pis pour le dialogue : synthèse de la lecture analytique , grand I , grand II , soulignement des notions importantes, points de langue , etc. et effectivement en annonçant que tou ce qui est écrit est susceptible de faire l'objet de questions.
Pour les cours de grammaire,c'est plus facile que pour les lectures analytiques (en fait des explications de textes, pour ceux qui ne sont pas professeurs de lettres) : je démarre souvent par un exercice écrit dès le début , pour voir ce qu'ils savent . Puis questions orales et corrigé, et à partir de là , selon le tour que prend le cours, soit j'inscris au tableau les notions dont l'exercice a montré le besoin , soit je projette un cours avec les règles , les exemples. Même méthode : s'ils ne coupent pas la parole, je leur indique comment réduire les phrases (très bon pour apprendre à reformuler, à prendre des notes...) , ce qu'on peut supprimer, sinon, ils notent tout .
Ils nous usent, on les use... , tout en faisant quelque chose d'utile au lieu de rien du tout.
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- skindiverÉrudit
Après tu peux aussi avoir un collègue sympa qui te remonte le moral.
L'année dernière, je me plaignais au labo de ma classe, en disant que je n'arrivais pas à les gérer et que ça me foutais le cafard, et la ma collègue de physique chimie m'a proposé d'assister à un de ses cours, non pas pour me montrer qu'elle savais gérer cette classe mais pour que je me rende compte qu'ils étaient tout autant infects avec elle....Elle était top!
Elle avait d'ailleurs assisté à un cours d'un collègue de sciences humaine (le mec qui se présente en gros comme un très bon prof adoré de tous les élèves) en effet ses moyennes de classes étaient de 17, et les élèves avaient le droit aux bonbons et sucettes à son cours. Pour justifier la présence de ma collègue à son cours il avait sorti aux élèves: (Mme X va assister à mon cours, elle débute et a besoin de voir comment on fait....) quel c....
L'année dernière, je me plaignais au labo de ma classe, en disant que je n'arrivais pas à les gérer et que ça me foutais le cafard, et la ma collègue de physique chimie m'a proposé d'assister à un de ses cours, non pas pour me montrer qu'elle savais gérer cette classe mais pour que je me rende compte qu'ils étaient tout autant infects avec elle....Elle était top!
Elle avait d'ailleurs assisté à un cours d'un collègue de sciences humaine (le mec qui se présente en gros comme un très bon prof adoré de tous les élèves) en effet ses moyennes de classes étaient de 17, et les élèves avaient le droit aux bonbons et sucettes à son cours. Pour justifier la présence de ma collègue à son cours il avait sorti aux élèves: (Mme X va assister à mon cours, elle débute et a besoin de voir comment on fait....) quel c....
- LefterisEsprit sacré
osteoboy a écrit: ... les élèves avaient le droit aux bonbons et sucettes à son cours
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- keroGrand sage
Ah c'est assez génial, ça, comme idéeosteoboy a écrit:Après tu peux aussi avoir un collègue sympa qui te remonte le moral.
L'année dernière, je me plaignais au labo de ma classe, en disant que je n'arrivais pas à les gérer et que ça me foutais le cafard, et la ma collègue de physique chimie m'a proposé d'assister à un de ses cours, non pas pour me montrer qu'elle savais gérer cette classe mais pour que je me rende compte qu'ils étaient tout autant infects avec elle....Elle était top!
Ce qui me fait penser. Plusieurs fois, j'ai pensé aller voir des collègues et en inviter pour qu'ils me conseillent, sur certaines classes vraiment pourries. Une collègue m'a déjà proposé de jeter un œil, et chaque fois je me dis que je dois repousser parce que d'abord, faut quand même que j'y mette un peu d'ordre. En fait, c'est carrément le contraire.
- NLM76Grand Maître
Je ne prends plus jamais les carnets. Quand ils méritent qu'on ramasse les carnets, ils méritent une heure de colle ou une convocation des parents. Alors directement l'heure de colle sans passer par la case carnet. D'ailleurs je n'annonce pas l'heure de colle (perte de temps en discussions inutiles), mais suis le processus plus ou moins suivant:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:- le carnet : une bonne poignée d'élèves y est tout à fait insensible. Je me punis moi-même : eux s'en foutent, moi je montre aux autres profs que tel ou tel élève n'est chiant que dans mon cours (mais ce n'est pas toujours le cas, la classe est globalement perçue comme pénible, quand même). Ce qui me discrédite, aussi : certains élèves n'hésitent plus à me dire que je suis le seul prof qui met des mots.
1. Regard noir pour le moindre petit truc (on se retourne, on se tient mal, on sourit bêtement, etc.)
2. Avertissement oral. + dans ma tête, la prochaine fois, tu payes, mon garçon.
3. Punition notée quelque part ET donnée ensuite. Tenir plutôt que promettre, surtout en matière de punition.
Tant mieux; pendant ce temps, ils travaillent et progressent.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:- les punitions (recopier des textes en soulignant le sujet, le verbe, le complément ; dernièrement : recopier un texte en ancien français, trois fois pour un élève ; généralement à faire signer par les parents) ne fonctionnent plus. Je crois qu'elles ont eu quelque effet un temps, mais c'est fini. S'en foutent. Ils les font, ou les font en retenue, m'en ça ne leur fait rien. Ils ont l'air d'adorer le boulot maison et les heures supp au collège.
Inutile et dévalorisant. A proscrire.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:- les coups de gueule : leur attitude me scandalise, je le montre, je leur fais la morale, etc. J'essaye de ne rien laisser passer, ne rien tolérer. Ça me donne, une minute de silence à tout casser.
Même chose que ci-dessus. Cela dit, s'ils réussissent à vous faire crier, ils méritent une punition. A trouver selon les cas.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:- la grosse interjection type "Oh !" vraiment très très fort. Je l'ai essayé pour la première fois aujourd'hui. Je crois qu'il ne faut surtout pas s'y habituer. Un silence relativement exceptionnel : ça a paralysé la plupart, mais j'observais quand même - et ça me faisait vraiment halluciner - que certains continuaient de bavarder. Et puis une fois passé le "c'est intolérable" machin chouette, hop ça a rapidement repris.
Mais si, mais si, mais si il faut continuer. Refuser de faire cours dans le bruit est un impératif catégorique. En revanche, ne pas croiser les bras; les regarder dans les yeux, et... nota et designa oculis ad pensum unumquemque eorum. On peut aussi les faire lever et noter le cours debout jusqu'à ce qu'ils se taisent.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:- le coup du prof qui croise les bras et ne dit plus rien jusqu'à ce qu'il obtienne le silence. Oui mais ça fait perdre du temps, ça n'en fait gagner qu'un petit peu. Et puis j'ai plus trop le droit maintenant, on juge mauvais autour de moi que certains élèves exigent eux-mêmes le silence. C'est le rôle du prof, on doit s'offusquer qu'un élève endosse ce rôle. Alors fini.
Un truc très important : plus vous parlez fort, plus ils parlent fort. Donc, dès qu'il y a embryon de bavardages, baisser le volume. De plus en plus.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:En fait, il semble que ma voix soit perçue par eux comme un écran. Dès que je parle, c'est bon, ils peuvent reprendre leurs bavardages.
Et surtout, les faire gratter, le cas échéant, avec le vidéo-projecteur, comme disent les collègues.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- NLM76Grand Maître
Ttttt.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
Je ne sais plus quoi faire avec cette classe. J'ai l'impression qu'ils ne me prennent pas au sérieux, qu'ils ont intégré l'idée que je n'étais pas un vrai prof ou quelque chose comme ça. On s'en fout quoi, il est pas sérieux ce mec, c'est le nouveau, c'est lui qui sait pas nous gérer.
1. Un cours de Sylvain de Saint-Sylvain, ça se mérite.
2. Ne doutez pas de vous-même; ils ont de la chance de vous avoir comme professeur, ces morveux.
3. Il faut être très arrogant et présomptueux: vous êtes un fonctionnaire de la république, vous êtes cultivé (et vous devez en être fier, au nom de la culture, au nom de ceux qui vous l'ont transmise). De l'humilité quant à votre propre personne, mais de l'orgueil pour votre fonction.
4. Pensez bien qu'au total, ce seront ces morveux qui paieront de n'avoir pu profiter de vos cours. A la fin, c'est toujours le professeur qui gagne. Même le professeur bordélisé.
5. Conclusion de mes radotages : entrer en classe non la peur au ventre, mais la joie au cœur, parce que c'est vous qui allez les torturer, assommer de travail et d'intelligence. Vous, vous êtes Obélix, et eux, ce sont des Romains. Montjoie !
En effet, ça ne sert à rien. Ils savent très bien ce qu'ils font. Conclusion: ne pas répondre. Juste punir. Sans laisser de chance. Visiblement, ils ont déjà jeté tous leurs jokers.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:- comment résoudre le fléau des questions totalement hors-sujet ? J'ai beau dire : "là, on lève la main pour répondre, pas pour autre chose", j'ai sans cesse des interventions du type : "Monsieur vous les rendez quand les copies devoirs ?", "Monsieur c'était ce livre qu'il fallait acheter ?" Je crois que j'en suis au coup de gueule systématique. Mais ça sert à rien.
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- NLM76Grand Maître
Oui, vous avez raison, l'autorité n'est pas une simple question de technique, même si les techniques sont importantes, voire primordiales. Pour commencer, il me semble que le plus difficile est de s'accorder à soi-même de l'autorité. En particulier quand on débute.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
J'en ai marre de ce sentiment d'impuissance. Je vois une classe qui refuse de me prendre au sérieux, et je ne vois pas quoi faire pour obtenir cette autorité. J'ai l'impression de mettre toute mon âme et tout mon corps dans l'application des conseils qu'on me donne, sauf que "ça ne fait pas comme chez ceux qui me les donnent". Aucun effet similaire. Il faut s'offusquer, ne rien laisser passer ? D'accord. Ça donne des cours de discipline, parce qu'à ce moment là je ne peux pas produire une phrase complexe sans que chaque proposition soit séparée par une minute discipline. Déjà essayé, c'était horrible. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi les autres profs, quand ils leur gueulent dessus, les terrifient, les paralysent. Je suis manifestement aveugle à la différence entre leurs coups de gueule et les miens. J'ai l'impression que personne ne peut m'aider, mais j'essaye quand même...
Quand on débute, bien souvent, beaucoup de cours sont très imparfaits et très insatisfaisants (en fait, après aussi); il vaut mieux avoir de bons cours pour avoir la paix. Mais c'est difficile, très difficile. Alors il est essentiel d'accepter ses cours médiocres. Un bon cours pour un débutant, c'est d'abord un cours où l'ordre règne, ce qui est aussi très difficile à obtenir avec certaines classes. Il faut être rassurant pour les élèves, en leur montrant de l'assurance, quand bien même elle est artificielle. "Mon cours n'est pas parfait, mais je suis absolument certain qu'il est beaucoup mieux qu'une absence de cours."
Travaillez votre attitude aussi, dès que vous entrez dans le collège. Ne regardez pas vos pieds, ne vous laissez pas abattre, souriez du plaisir d'être professeur, et en particulier d'une des composantes du fait d'être professeur, celui d'être chef.
Bon, je vais me coucher. Mais si ça vous aide je continue demain.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- keroGrand sage
Curieusement, ça, je le sais, mais j'ai du mal à me l'imposer.nlm76 a écrit:Un truc très important : plus vous parlez fort, plus ils parlent fort. Donc, dès qu'il y a embryon de bavardages, baisser le volume. De plus en plus.
- OlympiasProphète
nlm76 est de bon conseil. J'ai terrorisé mes secondes le premier jour, j'en balance une couche chaque semaine (car certains membres du groupe font les débiles dans certains cours ou ne font pas le travail). Et ça paye. Ils ont commencé à intégrer qu'il fallait se tenir à carreau et j'étais leur PPPP = prof principal particulièrement pénible. Ne rien lâcher, ne rien laisser passer.
Courage.
Courage.
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