Quelles idées pour une nouvelle structure pédagogique liée au décrochage ?

Bonjour,
Vous qui êtes professeur, chef d'établissement... et qui connaissez donc concrètement les réussites mais aussi les échecs de l'Education Nationale, que proposeriez-vous si vous aviez l'occasion de créer une structure ou un type de classe nouveaux ?
Quels sont, d'après vous, les problèmes qui demanderaient un traitement prioritaire ? L'absentéisme ? La remise à niveau ?
Souhaiteriez-vous des classes passerelles pour permettre à davantage d'élèves de 3e d'intégrer le lycée, des classes spécifiques pour redoublants ou triplants du bac, des classes à très petits effectifs... ? Quel type de pédagogie souhaiteriez-vous voir mis en place ?
J'ai l'occasion de participer à une réunion de réflexion visant à l'instauration d'un processus innovant à destination d'élèves internes (en particulier des décrocheurs) de la 3e à la Terminale. Je ne peux pas trop en dire plus (et souhaiterais que ce message soit en accès privé). Tout est envisageable... Merci de me faire part de vos réflexions !
Cordialement,
Rabutine

rabutine a écrit:
Quels sont, d'après vous, les problèmes qui demanderaient un traitement prioritaire ? L'absentéisme ? La remise à niveau ?

Avant de parler de remise à niveau, il faudrait envisager une possibilité de mise à niveau tout court...

Les problèmes prioritaires me paraissent être l'apprentissage de la lecture et la maîtrise de la langue. C'est le fondement de tout le reste.

Je suis d'accord avec Provence : la langue, avant tout.

Il y a des structures pour raccrocher les décrocheurs qui fonctionnent plutôt bien sur le modèle des micro-lycées ou du CLEPT à Grenoble, mais cela ne fonctionne pas en prévention du décrochage. Le travail sur des objectifs d'apprentissage clairs, identifiés et sur une période de temps assez courte peut parfois marcher. Pour d'autres, c'est la construction d'un projet d'orientation qui leur permet de donner sens à ce qu'ils font à l'école ou au moins qui leur permet de s'impliquer.

Il n'y a pas qu'une logique du décrochage, et la faiblesse du niveau n'est pas toujours en cause (au lycée en tout cas); il y a aussi les questions de motivation, de projection dans l'avenir, de rapport à l'institution. Cette année, j'ai un décrocheur potentiel qui a une très bonne culture générale, qui s'exprime avec aisance.

Ruthven a écrit:

Il n'y a pas qu'une logique du décrochage, et la faiblesse du niveau n'est pas toujours en cause (au lycée en tout cas);

Je ne pense pas que les décrocheurs du collège arrivent au lycée général. Au collège, de façon générale, ce sont ceux qui sont complètement largués qui décrochent complètement, parce qu'ils ont conscience de l'écart existant entre ce qu'ils seraient capables de faire et ce qu'on leur demande.

On parlait beaucoup des classes relais à une époque, leur nombre devait progressivement augmenter...
De nouvelles structures sont-elles envisageables/envisagées en cette période de coupes budgétaires?

Sinon, complètement d'accord avec Provence: maîtrise de la langue, lecture, accès à l'écrit et à la culture.

Ruthven a écrit:Il n'y a pas qu'une logique du décrochage, et la faiblesse du niveau n'est pas toujours en cause (au lycée en tout cas); il y a aussi les questions de motivation, de projection dans l'avenir, de rapport à l'institution. Cette année, j'ai un décrocheur potentiel qui a une très bonne culture générale, qui s'exprime avec aisance.

Je confirme, même au collège.  Même si, il est vrai, l'accès à la langue (écrite aussi) semble primordiale...  je suivrai ce fil avec intérêt, mais n'ai pas suffisament d'expérience pour en dire grande chose.

Une chose que les gros décrocheurs aiment, c'est l'ordi, qui est en effet une boîte à langues de plus en plus incontournable.   Des cours de codage?  (Avant les vacances, j'avais un 3e qui s'amusait à répérer des blocs de code avec Google Chrome pour changer les images sur la page affichée pour mieux me désorienter ... )