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- IgniatiusGuide spirituel
En effet.dandelion a écrit:Pourquoi est-ce que trouver à chacun sa juste place serait 'paternaliste, réactionnaire, et libéral'? Produire des inadaptés serait-il dès lors progressiste?the educator a écrit:Comment explique tu la hausse du niveau "moyen"? A part en remettant en cause les modalités de contrôle (ça reste une hypothèse sérieuse.).Je ne le crois pas, d'autant que les gens dont je parle n'ont rien à envier en termes de formation intellectuelle, à bcp de nos bacheliers actuels.
Pour le reste, tu mets côte à côté l'ascension sociale, professionnelle, et la réussite scolaire. Difficile d'en tirer des conclusions.
Et pour ma part, j'avais bien évoqué la bourgeoisie intellectuelle. ni plus ni moins.
Par ailleurs le principe de trouver à chacun sa juste place est à la fois paternaliste, réactionnaire, et libéral.
Il faut une élite puissante dans un pays pour le tirer vers le haut, mais cette élite ne peut exister que si la sélection s'opère sur l'intelligence et non la naissance. Or, dans notre système actuel, il est extrêmement difficile d'accèder à des études supérieures si l'on est intelligent mais pauvre et/ou issu d'une famille qui ne connaît pas le fonctionnement de l'école, ou qui n'y accorde pas d'importance.
Sinon quelqu'un a-t-il vu l'étude? Parce que s'il s'agit d'un QCM par exemple, il est extrêmement difficile pour une personne formée dans le système français qui privilégie la dialectique, d'y répondre. La nature des questions peut aussi avoir une incidence forte sur les résultats (par exemple, j'ai beaucoup oublié en mathématiques, mais je ne m'estime pas moins compétente que quand je suis sortie de l'école pour autant).
J'ai interprété le "à sa juste place" de The educator comme un déterminisme social, que je réprouve profondément, puisque son combat est à la source de ma conception du métier, et de mon esprit de gauche.
Je suis d'accord en revanche avec ce que tu écris là.
- doctor whoDoyen
Je trouve l'alternative "socle commun" / élitisme intellectuel réductrice.
On peut selon moi monter le niveau global sans sacrifier les meilleurs.
Mais cela ne se fera pas à travers le dispositif du socle commun.
On peut selon moi monter le niveau global sans sacrifier les meilleurs.
Mais cela ne se fera pas à travers le dispositif du socle commun.
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- Presse-puréeGrand sage
+1. Je modulerai cependant en ne parlant pas de socle commun (qui, s'il était bien construit, serait un bon outil) mais du mot-talisman "compétence"doctor who a écrit:Je trouve l'alternative "socle commun" / élitisme intellectuel réductrice.
On peut selon moi monter le niveau global sans sacrifier les meilleurs.
Mais cela ne se fera pas à travers le dispositif du socle commun.
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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
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"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IgniatiusGuide spirituel
Je suis d'accord : on peut trouver un juste milieu.Presse-purée a écrit:+1. Je modulerai cependant en ne parlant pas de socle commun (qui, s'il était bien construit, serait un bon outil) mais du mot-talisman "compétence"doctor who a écrit:Je trouve l'alternative "socle commun" / élitisme intellectuel réductrice.
On peut selon moi monter le niveau global sans sacrifier les meilleurs.
Mais cela ne se fera pas à travers le dispositif du socle commun.
L'extrêmisme engendré par cette fausse dualité nous pourrit d'ailleurs en ce moment.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
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- the educatorFidèle du forum
En vrac:
Pour la massification, je suis d'accord. Ce qui nous amène à ton charcutier, qui n'en a sans doute pas bénéficié. Ce que je veux dire, c'est qu'avant de massifier, tu es bien d'accord avec moi que les gens qui sortaient tôt du système scolaire n'étaient pas brillants. En fait, les chiffres de l’illettrisme (on a des stats pour les garçons, jusqu'a la fin du service national obligatoire) sont assez révélateurs à ce sujet. Je ne dis pas que nos bacheliers sont des lumières, mais je pense qu'ils sortent mieux formés que les gens qui quittaient l'école à 14 ans.
Pour la juste place, ce n'est pas exactement au déterminisme que je pense, mais aussi à l'aspect ressources humaines de la question. Partir du principe qu'on va trouver une place à quelqu'un en fonction de ses capacités, en RH, ça veut dire répondre à un besoin de fonction(s), on ne se pose pas la question de la formation ou de la carrière, on prend bubulle, on le met sur un taf qu'il sait faire, comme ça on n'est pas emmerdé (du moins tant que le taf existe et que bubulle est en bonne santé). C'est une démarche très utilitariste.
Si tu prends les ventes de livres universitaires, par exemple, ramené à l'habitant, c'est minable. Le domaine du culturel, si tu lui retires l'entertainement, il reste quoi? Les gens apprennent où? à la télé? dans les universités populaires? Je suis amer sur le constat, mais il faut tout de même se rendre à l'évidence. Et partant de là travailler nous, en amont, sur la capacité de nos futurs adultes à continuer d'apprendre.
Mais la première chose qui me vient à l'esprit en lisant ça, c'est que la réussite scolaire est également fortement corrélée (systématique?) au milieu d'origine. ça pose question.
Pour revenir à ta phrase de base je trouve regrettable qu'on admette, aussi bien en tant qu'employeur qu'en tant que demandeur d'emploi, que le parcours scolaire a une telle emprise sur le recrutement. On commence à voir des RH qui en reviennent et qui s'arrachent les cheveux sur certains postes.
Inversement, je trouve qu'on ne dit pas assez aux gamins qu'on peut réussir autrement, en prenant des risques, en étant créatif, en acceptant un peu d'instabilité en échange d'un travail gratifiant, toutes ces choses auxquelles l'école (et surtout nous, fonctionnaires) tournons le dos.
Pour la massification, je suis d'accord. Ce qui nous amène à ton charcutier, qui n'en a sans doute pas bénéficié. Ce que je veux dire, c'est qu'avant de massifier, tu es bien d'accord avec moi que les gens qui sortaient tôt du système scolaire n'étaient pas brillants. En fait, les chiffres de l’illettrisme (on a des stats pour les garçons, jusqu'a la fin du service national obligatoire) sont assez révélateurs à ce sujet. Je ne dis pas que nos bacheliers sont des lumières, mais je pense qu'ils sortent mieux formés que les gens qui quittaient l'école à 14 ans.
Pour la juste place, ce n'est pas exactement au déterminisme que je pense, mais aussi à l'aspect ressources humaines de la question. Partir du principe qu'on va trouver une place à quelqu'un en fonction de ses capacités, en RH, ça veut dire répondre à un besoin de fonction(s), on ne se pose pas la question de la formation ou de la carrière, on prend bubulle, on le met sur un taf qu'il sait faire, comme ça on n'est pas emmerdé (du moins tant que le taf existe et que bubulle est en bonne santé). C'est une démarche très utilitariste.
je n'ai pas de statistiques ni d'études, à peine mon expérience, quelques années dans le privé (le vrai, pas l'enseignement catholique), quelques années dans la fonction publique, je rencontre très peu de gens qui font la démarche d'apprendre, y compris d'ailleurs, à mon grand étonnement depuis mon arrivée dans l'EN, chez les profs. Je suis fondamentalement d'accord avec toi, je constate simplement que si la formation (au sens large, pas professionnel) des enfants occupe la moitié de leur temps, et engloutit pas mal d'argent, la formation des adultes, elle, ne préoccupe pas grand monde, hormis un peu en rh, quand on peut y gagner des marché ou de la productivité.Apprendre est la seule chose dont on ne se lasse jamais, nanmého.
Si tu prends les ventes de livres universitaires, par exemple, ramené à l'habitant, c'est minable. Le domaine du culturel, si tu lui retires l'entertainement, il reste quoi? Les gens apprennent où? à la télé? dans les universités populaires? Je suis amer sur le constat, mais il faut tout de même se rendre à l'évidence. Et partant de là travailler nous, en amont, sur la capacité de nos futurs adultes à continuer d'apprendre.
oui, encore plus aujourd'hui qu'a l’époque des cinquantenaires actuels.Statistiquement, la réussite sociale, quand tu es issu de milieu défavorisé, est fortement corrélée (systématique ? ) à la réussite scolaire.
Mais la première chose qui me vient à l'esprit en lisant ça, c'est que la réussite scolaire est également fortement corrélée (systématique?) au milieu d'origine. ça pose question.
Pour revenir à ta phrase de base je trouve regrettable qu'on admette, aussi bien en tant qu'employeur qu'en tant que demandeur d'emploi, que le parcours scolaire a une telle emprise sur le recrutement. On commence à voir des RH qui en reviennent et qui s'arrachent les cheveux sur certains postes.
Inversement, je trouve qu'on ne dit pas assez aux gamins qu'on peut réussir autrement, en prenant des risques, en étant créatif, en acceptant un peu d'instabilité en échange d'un travail gratifiant, toutes ces choses auxquelles l'école (et surtout nous, fonctionnaires) tournons le dos.
En fait, dans notre système actuel, il est extrêmement difficile d'être intelligent si l'on est pauvre et/ou issu d'une famille qui ne connaît pas le fonctionnement de l'école, ou qui n'y accorde pas d'importance. Au lieu d'école je devrais parler d'instruction.Or, dans notre système actuel, il est extrêmement difficile d'accèder à des études supérieures si l'on est intelligent mais pauvre et/ou issu d'une famille qui ne connaît pas le fonctionnement de l'école, ou qui n'y accorde pas d'importance.
à large echelle, et de manière efficace, ça me parait vraiment difficile, mais on pourrait en profiter pour faire découvrir d'autres choses aux meilleurs (solidarité, complémentarité, altruisme, esprit communautaire, bref....).On peut selon moi monter le niveau global sans sacrifier les meilleurs.
- JPhMMDemi-dieu
Soit vous ignorez la quantité de livres lus en France chaque année par des adultes.the educator a écrit:mais quelle insulte? La plupart des adultes n'apprennent plus une fois sorti de l'école, ou alors quelques compétences/connaissances liées à leur fonction sociale ou professionnelle. Rien de nouveau, hein.Les personnes concernées gouteront l'insulte à sa juste valeur.
Soit vous supposez que lire n'a aucun effet sur la compétence lecture.
Soit les deux.
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JohnMédiateur
La formation continue, et surtout l'actualisation des savoirs acquis, est dans certains domaines une honte en France, et clairement un parent pauvre dans le monde du travail. Elle coûte une fortune, mais elle n'est clairement pas toujours au bénéfice des chômeurs ni des salariés.Aevin a écrit:Sauf qu'entre temps ils ont eu 40 ans pour continuer à se former et visiblement ça n'a pas donné grand chose.
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- AevinHabitué du forum
John a écrit:La formation continue, et surtout l'actualisation des savoirs acquis, est dans certains domaines une honte en France, et clairement un parent pauvre dans le monde du travail. Elle coûte une fortune, mais elle n'est clairement pas toujours au bénéfice des chômeurs ni des salariés.Aevin a écrit:Sauf qu'entre temps ils ont eu 40 ans pour continuer à se former et visiblement ça n'a pas donné grand chose.
Pour les enseignants ça semble plutôt claire et le jugement est assez sévère (entre 0:15 et 0:35; et encore plus clairement entre 1:00 et 1:30 - la vidéo est en anglais, mais il y a des sous-titres) :
Et le problème doit être semblable dans d'autres métiers, mais là, je n'ai pas d'études.
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- PonocratesExpert spécialisé
Ce n'est pas mon expérience- mais elle est forcément partielle. Je m'adresse à des bacheliers, des non bacheliers jeunes et des plus âgés. Du point de vue de la maîtrise de la langue - expression et compréhension- les non bacheliers qui se sont arrêtés en 3ème, voire ont embranché sur du pro dès la 5ème il y a 20 ans et plus ont vingt longueurs d'avance sur les 40% les moins bons des bacheliers actuels. Je ne parle pas des non-bacheliers qui ont une vingtaine d'années: certains se sont arrêtés tôt, non par manque de capacité mais à cause de leur situation familiale et personnelle et il y a de tout. Mais il est clairement plus facile d'aider à progresser quelqu'un qui a fait ses études secondaires il y a plus de 20 ans qu'un nouveau bachelier qui se croit bon et auquel le système a envoyé le message que l'on pouvait tout avoir sans trop travailler.the educator a écrit:
Pour la massification, je suis d'accord. Ce qui nous amène à ton charcutier, qui n'en a sans doute pas bénéficié. Ce que je veux dire, c'est qu'avant de massifier, tu es bien d'accord avec moi que les gens qui sortaient tôt du système scolaire n'étaient pas brillants. En fait, les chiffres de l’illettrisme (on a des stats pour les garçons, jusqu'a la fin du service national obligatoire) sont assez révélateurs à ce sujet. Je ne dis pas que nos bacheliers sont des lumières, mais je pense qu'ils sortent mieux formés que les gens qui quittaient l'école à 14 ans.
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