De l’argent de l’Education nationale détourné pour une brasserie friterie près de Maubeuge ?

C’est une affaire qui laisse pantois par son ampleur, sa nature et les questions qu’elle pose : en une dizaine d’années, une secrétaire de l’Education nationale est parvenue à détourner près de 700 000 € au préjudice de quatre collèges et un lycée du Nord des Ardennes, de l’argent qui aurait servi en partie à renflouer un commerce d’une commune de Sambre.
C’est à un changement hiérarchique intervenu en septembre 2012 que l’on doit la révélation des faits. Une agent comptable nouvellement nommée tique sur le travail de la secrétaire, en poste depuis vingt ans à la cité scolaire Vauban de Givet. Les doutes deviennent soupçons en janvier. La direction des finances publiques est saisie et une enquête administrative est diligentée, qui aboutit à une autre, judiciaire, menée par les gendarmes de Revin. En mai, la secrétaire, Ch. O., passe aux aveux. Dans un premier temps, elle avance une addiction aux courses hippiques. Mais il se trouve qu’une partie de cet argent aurait servi à renflouer les comptes d’une brasserie-friterie-tabac située dans une commune proche de Maubeuge. Une assertion qui reste à vérifier. Une chose est certaine, le fils de la secrétaire mise en cause a à voir avec ce commerce aujourd’hui en grande difficulté. Une enquête patrimoniale est en cours pour déterminer la destination exacte qui a été donnée à ces fonds.
Les collèges de Givet, Vireux-Wallerand, Fumay, Rocroi et le lycée de Givet, dont les budgets étaient administrés par la même agence comptable où travaillait la secrétaire, ont été lésés dans ce dossier qui présente un certain nombre de singularités. L’argent détourné était notamment destiné à payer les fournisseurs des restaurants scolaires. La principale de Vieux-Wallerand a eu son attention attirée là-dessus par... sa boulangère, qui l’a houspillée en public dans son commerce, au motif qu’elle n’avait pas été payée de ses livraisons au collège. L’affaire est même remontée au ministère de Vincent Peillon. En juillet, deux membres du cabinet du ministre de l’Éducation nationale sont au rectorat de Charleville-Mézières pour éteindre un incendie né dans les Ardennes d’une réforme de la carte scolaire. Le maire de Givet les interpelle publiquement sur une affaire qui est désormais sur la place. « Ils m’ont répondu que l’État prendrait ses responsabilités », se souvient Claude Wallendorff, vice-président du conseil général des Ardennes. Promesse tenue en août par un premier versement qui doit être suivi d’un autre à la fin de l’année, après que conseil général des Ardennes et région Champagne-Ardennes aient avancé des fonds de secours. Quant au mode opératoire de la secrétaire, il consistait tout simplement à virer sur son compte les sommes destinées aux fournisseurs. Comment une telle pratique a-t-elle pu prospérer tout ce temps ? « Il y a des agents comptables qui paient eux-mêmes, et d’autres qui le font faire par d’autres », glisse un chef d’établissement concerné. Traduction : il y a eu dysfonctionnement. Et si l’affaire est remontée ces derniers jours, c’est que la secrétaire vient d’être mise à pied par l’Éducation nationale, après avoir été payée près de six mois en arrêt maladie.

Une passante a écrit:purée, presque 6000 euros par mois  
En même temps, si du coup on trouve d'autres détournements de fonds dans plusieurs établissements, on trouvera peut-être l'argent nécessaire pour enfin augmenter les profs ! :lol!: 

Sev2p1 a écrit:
Par contre question de ligne budgétaire, cet argent recouvré ne servirait jamais à payer les profs...

Zorglub a écrit:Bon, c'est pas bien, mais c'était pour la bonne cause.

Pas comme s'ils avaient financé un salon de thé prout prout ...

dandelion a écrit: l'EN est, malgré sa taille, très peu soucieuse de négocier des rabais importants (nous avions comparé le prix de revient des photocopies au travail de mon mari et dans mon établissement -où on en faisait pourtant beaucoup plus- son entreprise payait beaucoup moins cher).

MrBrightside a écrit:L'affaire est tout aussi surréaliste que le titre de l'article :shock: 

Cette affirmation est erronée et cette comparaison n'a pas vraiment de sens.

Apices Juris a écrit: Lutter contre la corruption ne peut pas se faire sans quelques contraintes, et ces contraintes génèrent parfois des surcoûts.

Apices Juris a écrit:

dandelion a écrit: l'EN est, malgré sa taille, très peu soucieuse de négocier des rabais importants (nous avions comparé le prix de revient des photocopies au travail de mon mari et dans mon établissement -où on en faisait pourtant beaucoup plus- son entreprise payait beaucoup moins cher).

Cette affirmation est erronée et cette comparaison n'a pas vraiment de sens.
Une affirmation erronée parce que les intendants sont au contraire très soucieux de trouver le meilleur prix. L'organisation de groupements de commandes est d'ailleurs un bon exemple de ce que l'EN est capable de faire pour négocier des rabais importants.
Une comparaison qui n'a pas vraiment de sens parce que l'administration est soumise au code des marchés publics, contrairement aux entreprises. Lutter contre la corruption ne peut pas se faire sans quelques contraintes, et ces contraintes génèrent parfois des surcoûts.

Accountant suspected of embezzling school lunch money in Rialto
Judith Oakes faces the prospect of embezzlement and grand theft charges. As much as $3.16 million might be missing.

John a écrit:

Apices Juris a écrit:Cette affirmation est erronée et cette comparaison n'a pas vraiment de sens.

Quand je vois le prix auquel les établissements paient leurs photocopies, leur matériel informatique ou leurs communications téléphoniques, je trouve au contraire que la comparaison ci-dessus a du sens.

atrium a écrit:

Apices Juris a écrit: Lutter contre la corruption ne peut pas se faire sans quelques contraintes, et ces contraintes génèrent parfois des surcoûts.

Je veux bien le croire mais quand je vois en primaire la différence entre le coût du cahier de base à Leclerc et celui facturé par le fournisseur de la mairie, ça me laisse perplexe.

dandelion a écrit:Enfin, il y a des gens qui quand ils entendent 'marchés publics' entendent au contraire 'corruption'. Je suis une fervente partisane du public, mais parfois ça ne marche pas. Et la lutte contre la corruption existe aussi dans les entreprises.