- philannDoyen
MK pour la lutte contre le chômage, je suis d'accord avec toi!!
Mais c'est une erreur de croire que les gens votent FN par manque d'instruction !!!
Je pense vraiment que le risque est là!!! Tous ne sont pas paumés et incultes et leur dangerosité vient précisément de là!!
Bien sûr ils récupèrent les paumés...mais nombre de gens votant FN sont dans la norme intellectuellement... Ils ne votent pas par ignorance mais par conviction!
Mais c'est une erreur de croire que les gens votent FN par manque d'instruction !!!
Je pense vraiment que le risque est là!!! Tous ne sont pas paumés et incultes et leur dangerosité vient précisément de là!!
Bien sûr ils récupèrent les paumés...mais nombre de gens votant FN sont dans la norme intellectuellement... Ils ne votent pas par ignorance mais par conviction!
- yogiSage
philann a écrit:MK pour la lutte contre le chômage, je suis d'accord avec toi!!
Mais c'est une erreur de croire que les gens votent FN par manque d'instruction !!!
Je pense vraiment que le risque est là!!! Tous ne sont pas paumés et incultes et leur dangerosité vient précisément de là!!
Bien sûr ils récupèrent les paumés...mais nombre de gens votant FN sont dans la norme intellectuellement... Ils ne votent pas par ignorance mais par conviction!
Ou par désarroi.
@Moonchild,j'ai choisi sciemment l'adjectif "diaboliques" car on parle beaucoup ,en ce moment,dans les médias de la "dédiabolisation" du FN.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- InstructeurpublicFidèle du forum
Non, non, c'est juste des gus qui ont bien pris la mesure de ce que la solidarité nationale leur apporte, et de ce que les solidarités européennes et mondiales leur retire.Marcel Khrouchtchev a écrit:Si tu crois qu'aujourd'hui les ouvriers qui votent FN (et qui sont surtout des ouvriers au chômage) sont les héritiers de la culture ouvrière forgée par les structures communistes ou proches, alors je crois que tu trompes lourdement.
- RoninMonarque
Par ailleurs, un bon nombre d'abrutis votent aussi PS, UMP, FdG, EELV...il y en a partout. Je pense comme Moonchild ou philann que c'est à force de les prendre pour des abrutis ( même s'il y en a beaucoup ) que l'on renforce le FN. C'est comme de répéter que le FN c'est le mal absolu. La logique SOS racisme a considérablement renforcée le FN. Et plus on insulte et méprise ses électeurs, plus il se renforce.
Quant au mépris pour les gens, je me sens actuellement beaucoup plus méprisé par le PS et hier par l'UMP de Sarko que par le FN. Mais c'est plus confortable de se classer dans le camp des intellectuels-qui-comprennent-vraiment-les-enjeux, je suppose.
Quant au mépris pour les gens, je me sens actuellement beaucoup plus méprisé par le PS et hier par l'UMP de Sarko que par le FN. Mais c'est plus confortable de se classer dans le camp des intellectuels-qui-comprennent-vraiment-les-enjeux, je suppose.
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- yogiSage
Suis d'accord sur ces points en gras ;par contre, je me sens méprisée en tant qu'etre humain et en tant que personne basanée par le FN.Ronin a écrit:Par ailleurs, un bon nombre d'abrutis votent aussi PS, UMP, FdG, EELV...il y en a partout. Je pense comme Moonchild ou philann que c'est à force de les prendre pour des abrutis ( même s'il y en a beaucoup ) que l'on renforce le FN. C'est comme de répéter que le FN c'est le mal absolu. La logique SOS racisme a considérablement renforcée le FN. Et plus on insulte et méprise ses électeurs, plus il se renforce.
Quant au mépris pour les gens, je me sens actuellement beaucoup plus méprisé par le PS et hier par l'UMP de Sarko que par le FN. Mais c'est plus confortable de se classer dans le camp des intellectuels-qui-comprennent-vraiment-les-enjeux, je suppose.
La classe politique est méprisante en général,c'est vrai. Après,je trouve que c'est dangereux et désespérant de minimiser les arguments et idées d'un parti RACISTE et XENOPHOBE.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- MoonchildSage
Igniatius a écrit:Cela me paraît très tordu : si c'était vraiment le cas, ce serait perdu d'avance.Moonchild a écrit:On pourrait envisager que ces enseignants qui rejoignent le collectif Racine, ayant compris que le risque de voir arriver le FN au pouvoir à l'échelon national est plus que minime mais que cependant l'affiliation à ce parti offre l'accès à une tribune médiatique sans autre équivalent actuel, sont tout simplement en train d'instrumentaliser Marine Le Pen - au moins autant qu'elle ne les instrumentalise - pour tenter de faire passer auprès du grand public un discours de défense des enseignants qui a totalement disparu de notre société, en espérant que cela finisse par provoquer en retour une réaction au sein des autres partis.
Quand on voit que plusieurs syndicats, pourtant composés de gens normalement intelligents, ne laissent pas passer une occasion de faire passer le SNALC pour un syndicat d'extrême-droite, et ainsi décrédibiliser sa parole, je ne vois pas trop quel espoir auraient des profs se réclamant ouvertement du FN. Cela servirait juste aux partis institutionnels pour les rendre inaudibles.
Et puis, qui serait assez dingue pour se sacrifier en se compromettant avec ce parti immonde ?
Tu l'as dit toi-même, l'accusation de connivence avec l'extrême-droite était de toute manière employée pour réduire au silence les voix discordantes et avec succès puisque le réflexe était alors de mobiliser toute son énergie pour réfuter des accusations soutenues par des individus d'une totale mauvaise foi.
Concernant les partis institutionnels, cela fait déjà un bon moment qu'ils nous écoutent plus et ils n'ont pas attendus que certains enseignants rejoignent le FN pour fustiger publiquement notre corporatisme. En revanche ils finiront bien par écouter les résultats des urnes et l'instrumentalisation du FN est peut-être le dernier moyen qu'il nous reste pour renouer le contact avec les classes populaires ; quant à savoir si nous accepterions de nous compromettre avec les prolos, ça c'est une autre histoire.
- RoninMonarque
Je ne minimise rien. Je dis juste que répéter que les électeurs du FN sont des abrutis, même si c'est vrai, ça ne fait que les renforcer, ça sert leur stratégie de victimisation, donc c'est contre-productif, le jour ou on aura compris ça... par ailleurs je suis convaincu que si les partis traditionnels, dits " républicains" avaient réglé les problèmes on en serait pas là. Je trouve facile de dire, en gros, on a pas de solution pour le chômage, la dette, l'école, les retraites mais ne votez pas pour le FN ils sont incompétents. C'est pas l'hôpital qui se moque de la charité ?
Si l'on prend la question de l'école, je ne crois pas que la gauche et la droite "républicaine" se soient justement montrées très républicaines. Mais c'est plus facile de dire que l'électeur du FN est un gros beauf d'ouvrier ou de chômeur inculte ou de paysan à la con. Il n'y a pas si longtemps, la gauche était fier de représenter et même de défendre les ouvriers et/ou les chômeurs et la droite de défendre les paysans et les artisans/petits commerçants. Il faut croire que ces catégories de français sentent trop la merde puisque les partis "républicains" ne les écoutent plus guère, ne les défendent plus mais les traitent entre les lignes de gros ploucs incultes. Quant aux enseignants, il fût un temps ou la gauche ne les méprisait pas, ne les traitait pas de corporatistes ou de feignasses. Allez vous étonner qu'après Allègre, Meirieu, Ségolène et j'en passe certains se disent que le PS se fout bien de leur gueule.
Je crois surtout que beaucoup d'électeurs veulent faire chier les partis traditionnels, les journalistes qu'ils considèrent complices et plus globalement tout ceux qui leur donnent des leçons. Mais il est vrai que le bilan des politiques est tellement à leur honneur ces dernières années qu'ils peuvent se permettre d'insulter les citoyens, qui vont encore plus aller voter FN.
Si l'on prend la question de l'école, je ne crois pas que la gauche et la droite "républicaine" se soient justement montrées très républicaines. Mais c'est plus facile de dire que l'électeur du FN est un gros beauf d'ouvrier ou de chômeur inculte ou de paysan à la con. Il n'y a pas si longtemps, la gauche était fier de représenter et même de défendre les ouvriers et/ou les chômeurs et la droite de défendre les paysans et les artisans/petits commerçants. Il faut croire que ces catégories de français sentent trop la merde puisque les partis "républicains" ne les écoutent plus guère, ne les défendent plus mais les traitent entre les lignes de gros ploucs incultes. Quant aux enseignants, il fût un temps ou la gauche ne les méprisait pas, ne les traitait pas de corporatistes ou de feignasses. Allez vous étonner qu'après Allègre, Meirieu, Ségolène et j'en passe certains se disent que le PS se fout bien de leur gueule.
Je crois surtout que beaucoup d'électeurs veulent faire chier les partis traditionnels, les journalistes qu'ils considèrent complices et plus globalement tout ceux qui leur donnent des leçons. Mais il est vrai que le bilan des politiques est tellement à leur honneur ces dernières années qu'ils peuvent se permettre d'insulter les citoyens, qui vont encore plus aller voter FN.
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- IgniatiusGuide spirituel
C'est une provoc ?Moonchild a écrit:Igniatius a écrit:Cela me paraît très tordu : si c'était vraiment le cas, ce serait perdu d'avance.Moonchild a écrit:On pourrait envisager que ces enseignants qui rejoignent le collectif Racine, ayant compris que le risque de voir arriver le FN au pouvoir à l'échelon national est plus que minime mais que cependant l'affiliation à ce parti offre l'accès à une tribune médiatique sans autre équivalent actuel, sont tout simplement en train d'instrumentaliser Marine Le Pen - au moins autant qu'elle ne les instrumentalise - pour tenter de faire passer auprès du grand public un discours de défense des enseignants qui a totalement disparu de notre société, en espérant que cela finisse par provoquer en retour une réaction au sein des autres partis.
Quand on voit que plusieurs syndicats, pourtant composés de gens normalement intelligents, ne laissent pas passer une occasion de faire passer le SNALC pour un syndicat d'extrême-droite, et ainsi décrédibiliser sa parole, je ne vois pas trop quel espoir auraient des profs se réclamant ouvertement du FN. Cela servirait juste aux partis institutionnels pour les rendre inaudibles.
Et puis, qui serait assez dingue pour se sacrifier en se compromettant avec ce parti immonde ?
Tu l'as dit toi-même, l'accusation de connivence avec l'extrême-droite était de toute manière employée pour réduire au silence les voix discordantes et avec succès puisque le réflexe était alors de mobiliser toute son énergie pour réfuter des accusations soutenues par des individus d'une totale mauvaise foi.
Concernant les partis institutionnels, cela fait déjà un bon moment qu'ils nous écoutent plus et ils n'ont pas attendus que certains enseignants rejoignent le FN pour fustiger publiquement notre corporatisme. En revanche ils finiront bien par écouter les résultats des urnes et l'instrumentalisation du FN est peut-être le dernier moyen qu'il nous reste pour renouer le contact avec les classes populaires ; quant à savoir si nous accepterions de nous compromettre avec les prolos, ça c'est une autre histoire.
Parce que l'ignoble du FN, ce ne sont pas les prolos pour moi : je pense malheureusement qu'ils se rangent derrière la voix qui leur chante la facilité des solutions à leurs problèmes, bien réels.
Et en ce qui me concerne, les prolos, j'en côtoie déjà dans ma famille.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- InstructeurpublicFidèle du forum
Les solutions du FN sont loin d'être faciles à mettre en place... Peut-être même que leurs solutions économiques sont suicidaires comme d'aucuns l'affirment. Mais, elles ont au moins le mérite d'exister. Parce que le discours dominant actuel c'est un peu : "crève la bouche ouverte, y a rien à faire à part danser autour des arbres pour faire repartir la croissance".
- yogiSage
Voui,je viens d'um milieu prolo cultivé et j'en suis fière!Igniatius a écrit:C'est une provoc ?Moonchild a écrit:Igniatius a écrit:Cela me paraît très tordu : si c'était vraiment le cas, ce serait perdu d'avance.
Quand on voit que plusieurs syndicats, pourtant composés de gens normalement intelligents, ne laissent pas passer une occasion de faire passer le SNALC pour un syndicat d'extrême-droite, et ainsi décrédibiliser sa parole, je ne vois pas trop quel espoir auraient des profs se réclamant ouvertement du FN. Cela servirait juste aux partis institutionnels pour les rendre inaudibles.
Et puis, qui serait assez dingue pour se sacrifier en se compromettant avec ce parti immonde ?
Tu l'as dit toi-même, l'accusation de connivence avec l'extrême-droite était de toute manière employée pour réduire au silence les voix discordantes et avec succès puisque le réflexe était alors de mobiliser toute son énergie pour réfuter des accusations soutenues par des individus d'une totale mauvaise foi.
Concernant les partis institutionnels, cela fait déjà un bon moment qu'ils nous écoutent plus et ils n'ont pas attendus que certains enseignants rejoignent le FN pour fustiger publiquement notre corporatisme. En revanche ils finiront bien par écouter les résultats des urnes et l'instrumentalisation du FN est peut-être le dernier moyen qu'il nous reste pour renouer le contact avec les classes populaires ; quant à savoir si nous accepterions de nous compromettre avec les prolos, ça c'est une autre histoire.
Parce que l'ignoble du FN, ce ne sont pas les prolos pour moi : je pense malheureusement qu'ils se rangent derrière la voix qui leur chante la facilité des solutions à leurs problèmes, bien réels.
Et en ce qui me concerne, les prolos, j'en côtoie déjà dans ma famille.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- philannDoyen
Le FN n'a pas besoin de solutions crédibles...il n'a qu'à compter les points!
Je ne pourrais jamais voter pour un tel parti tellement il me fait viscéralement horreur. MAIS je comprends très bien pour la partager grandement la HAINE (et je mesure mes mots!) à l'égard de l'UMP et du PS, pour leur mépris à l'égard des classes populaires, pour leur haine de tout ce que représente la culture et l'instruction pour tous. Le PS en particulier a été traitre à sa cause, il est devenu pour celui qui veut s'instruire, ou progresser socialement ou simplement pour celui qui veut instruire...un ennemi.
TOut cela ne justifie pas une seconde à mes yeux de voter FN et parce que je me dis à peut près démocrate, je considère les électeurs comme des majeurs, parfaitement responsables de ce pour quoi ils votent.
MAIS le vote FN risque d'être une vague, et l'explication "pauvres paumés incultes" risquent d'être un peu courte!!!
Je ne pourrais jamais voter pour un tel parti tellement il me fait viscéralement horreur. MAIS je comprends très bien pour la partager grandement la HAINE (et je mesure mes mots!) à l'égard de l'UMP et du PS, pour leur mépris à l'égard des classes populaires, pour leur haine de tout ce que représente la culture et l'instruction pour tous. Le PS en particulier a été traitre à sa cause, il est devenu pour celui qui veut s'instruire, ou progresser socialement ou simplement pour celui qui veut instruire...un ennemi.
TOut cela ne justifie pas une seconde à mes yeux de voter FN et parce que je me dis à peut près démocrate, je considère les électeurs comme des majeurs, parfaitement responsables de ce pour quoi ils votent.
MAIS le vote FN risque d'être une vague, et l'explication "pauvres paumés incultes" risquent d'être un peu courte!!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- yogiSage
+1000philann a écrit:Le FN n'a pas besoin de solutions crédibles...il n'a qu'à compter les points!
Je ne pourrais jamais voter pour un tel parti tellement il me fait viscéralement horreur. MAIS je comprends très bien pour la partager grandement la HAINE (et je mesure mes mots!) à l'égard de l'UMP et du PS, pour leur mépris à l'égard des classes populaires, pour leur haine de tout ce que représente la culture et l'instruction pour tous. Le PS en particulier a été traitre à sa cause, il est devenu pour celui qui veut s'instruire, ou progresser socialement ou simplement pour celui qui veut instruire...un ennemi.
TOut cela ne justifie pas une seconde à mes yeux de voter FN et parce que je me dis à peut près démocrate, je considère les électeurs comme des majeurs, parfaitement responsables de ce pour quoi ils votent.
MAIS le vote FN risque d'être une vague, et l'explication "pauvres paumés incultes" risquent d'être un peu courte!!!
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Je veux quand même préciser que je ne méprise personne et que je ne fais que constater la perte terrible de capital économique et culturel dans de nombreuses couches de la société, y compris la nôtre. Et je ne me considère pas comme un "intellectuel".
Voilà, tout ceci étant dit, il ne faut surtout pas dire aux électeurs du FN qu'ils se trompent, vous avez raison. Regardons tout cela arriver.
Voilà, tout ceci étant dit, il ne faut surtout pas dire aux électeurs du FN qu'ils se trompent, vous avez raison. Regardons tout cela arriver.
- yogiSage
Tu as bien raison de le préciser.Je ressens aussi ce que tu dis.Marcel Khrouchtchev a écrit:Je veux quand même préciser que je ne méprise personne et que je ne fais que constater la perte terrible de capital économique et culturel dans de nombreuses couches de la société, y compris la nôtre. Et je ne me considère pas comme un "intellectuel".
Voilà, tout ceci étant dit, il ne faut surtout pas dire aux électeurs du FN qu'ils se trompent, vous avez raison. Regardons tout cela arriver.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- sandrine28Niveau 4
+1Marcel Khrouchtchev a écrit: Je veux quand même préciser que je ne méprise personne et que je ne fais que constater la perte terrible de capital économique et culturel dans de nombreuses couches de la société, y compris la nôtre. Et je ne me considère pas comme un "intellectuel".
Voilà, tout ceci étant dit, il ne faut surtout pas dire aux électeurs du FN qu'ils se trompent, vous avez raison. Regardons tout cela arriver.
Mais je regarde avec beaucoup de tristesse ce qui arrive à mon cher pays...
J'ai beaucoup de haine pour tous ces politiques pseudo-intellectuels trop contents d'en croquer qui l'ont affaibli jour après jour, élection après élection quelle honte !!!
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"Si l'on ne croit pas les victimes, tout est permis au bourreau." Soazig Aaron
- Isis39Enchanteur
A propos du collectif Racine
https://www.neoprofs.org/t66349-quand-l-ecole-de-la-republique-fait-le-lit-de-l-extreme-droite
https://www.neoprofs.org/t66349-quand-l-ecole-de-la-republique-fait-le-lit-de-l-extreme-droite
- Presse-puréeGrand sage
Je ne comprends pas ainsi la remarque de Moonchild. Je pense qu'il fait davantage référence au fait que le PS et l'UMP ont délibérément lâché les classes populaires depuis une bonne dizaine d'années. Pour être plus précis, cela reprend l'analyse des "deux coeurs de la gauche", le monde ouvrier et le monde intellectuel. Sociologiquement, ils votaient tous deux à gauche jusque dans les années 90, et ensuite les instances PS ont décidé (voir le rapport du think tank Terra Nova) de laisser les "prolos" de côté, puisqu'ils n'avaient rien à leur offrir pour se concentrer sur les minorités, les urbains éduqués et les femmes. Moonchild a raison lorsqu'il dit que l'occasion est historique de ramener vers la gauche ces électeurs, mais ce n'est certainement pas le PS qui le fera au vu de la politique de soumission qu'il mène actuellement.yogi a écrit:Voui,je viens d'um milieu prolo cultivé et j'en suis fière!Igniatius a écrit:C'est une provoc ?Moonchild a écrit:
Tu l'as dit toi-même, l'accusation de connivence avec l'extrême-droite était de toute manière employée pour réduire au silence les voix discordantes et avec succès puisque le réflexe était alors de mobiliser toute son énergie pour réfuter des accusations soutenues par des individus d'une totale mauvaise foi.
Concernant les partis institutionnels, cela fait déjà un bon moment qu'ils nous écoutent plus et ils n'ont pas attendus que certains enseignants rejoignent le FN pour fustiger publiquement notre corporatisme. En revanche ils finiront bien par écouter les résultats des urnes et l'instrumentalisation du FN est peut-être le dernier moyen qu'il nous reste pour renouer le contact avec les classes populaires ; quant à savoir si nous accepterions de nous compromettre avec les prolos, ça c'est une autre histoire.
Parce que l'ignoble du FN, ce ne sont pas les prolos pour moi : je pense malheureusement qu'ils se rangent derrière la voix qui leur chante la facilité des solutions à leurs problèmes, bien réels.
Et en ce qui me concerne, les prolos, j'en côtoie déjà dans ma famille.
@ Isis: je n'ai pas eu le temps de lire l'article. C'est par rapport à l'HG plus précisément, ou bien c'est juste de la provoc' de sous entendre par ce titre que ceux qui ne se classent pas dans la catégorie des pédagogues sont des frontistes?
Tu as un copain de Twitter qui a fait plus fort, en suggérant à des journalistes que le collectif Racine s'inspirait de "certains forums". C'est beau, non?
Tiens, si tu as le temps, tu peux lire ce bel article aussi, j'aimerais bien savoir ce que tu en penses:
Du développement personnel de chaque élève afin qu'il atteigne le bonheur parfait
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Isis39Enchanteur
Pourquoi ne lis-tu pas l'article au lieu d'inventer ???Presse-purée a écrit:Je ne comprends pas ainsi la remarque de Moonchild. Je pense qu'il fait davantage référence au fait que le PS et l'UMP ont délibérément lâché les classes populaires depuis une bonne dizaine d'années. Pour être plus précis, cela reprend l'analyse des "deux coeurs de la gauche", le monde ouvrier et le monde intellectuel. Sociologiquement, ils votaient tous deux à gauche jusque dans les années 90, et ensuite les instances PS ont décidé (voir le rapport du think tank Terra Nova) de laisser les "prolos" de côté, puisqu'ils n'avaient rien à leur offrir pour se concentrer sur les minorités, les urbains éduqués et les femmes. Moonchild a raison lorsqu'il dit que l'occasion est historique de ramener vers la gauche ces électeurs, mais ce n'est certainement pas le PS qui le fera au vu de la politique de soumission qu'il mène actuellement.yogi a écrit:Voui,je viens d'um milieu prolo cultivé et j'en suis fière!Igniatius a écrit:C'est une provoc ?
Parce que l'ignoble du FN, ce ne sont pas les prolos pour moi : je pense malheureusement qu'ils se rangent derrière la voix qui leur chante la facilité des solutions à leurs problèmes, bien réels.
Et en ce qui me concerne, les prolos, j'en côtoie déjà dans ma famille.
@ Isis: je n'ai pas eu le temps de lire l'article. C'est par rapport à l'HG plus précisément, ou bien c'est juste de la provoc' de sous entendre par ce titre que ceux qui ne se classent pas dans la catégorie des pédagogues sont des frontistes?
Tu as un copain de Twitter qui a fait plus fort, en suggérant à des journalistes que le collectif Racine s'inspirait de "certains forums". C'est beau, non?
Tiens, si tu as le temps, tu peux lire ce bel article aussi, j'aimerais bien savoir ce que tu en penses:
Du développement personnel de chaque élève afin qu'il atteigne le bonheur parfait
"un copain de twitter" : qui et à quels journalistes parle-t-il ?
- Presse-puréeGrand sage
Un petit bonus (attention, c'est un peu long, et les gras et soulignements sont de moi)
J'ai lu l'article. L'analyse du programme réactionnaire du FN est juste. Le pont avec la critique du "pédagogisme" (terme impropre, car les choses sont bien plus complexes) se fait sur une personnalité, ce qui me semble un gros raccourci.
Et je remets: Le propos de Gramsci
- Introduction à Antonio Gramsci, par George Hoare et Nathan Sperber:
- Le début des années 1920 voit l’Italie engager un tournant majeur dans sa politique éducative. Giovanni Gentile, ministre de l’Education et intellectuel officiel du régime fasciste, entérine une série de réformes en 1923, censées transformer le modèle d’enseignement traditionnel (privilégiant le latin et axé sur le par-cœur) premièrement par l’inclusion d’un enseignement technique et professionnel pour les enfants issus des milieux populaires et, deuxièmement, par la valorisation de la « spontanéité » des élèves au détriment de la transmission trop mécanique de contenus. Paradoxalement, cette politique éducative du fascisme, reléguant le formalisme et l’aridité de la théorie pour mettre la pratique au premier plan, et insistant sur l’échange communicatif entre enseignant et élève pourrait très bien prendre une teinte progressiste aujourd’hui. D’ailleurs, les partisans de cette politique en Italie n’hésitaient pas à se réclamer de la « tradition pédagogique genevoise », elle-même inspirée par l’Emile de Jean-Jacques Rousseau.
Antonio Gramsci va prendre le contrepied des réformes Gentile dans une note des Cahiers de prison intitulée « En quête du principe éducatif ». L’expérience de l’école primaire et secondaire, affirme-t-il, englobe nécessairement sa part de souffrances pour l’enfant, dans l’imposition d’une discipline du corps et de l’esprit à laquelle l’élève sera d’abord rétif. Quant à l’apprentissage poussé du latin et de la grammaire, aussi rébarbatif soit-il, il est un tremplin vers la liberté de pensée ultérieure, qui verra les capacités à l’abstraction des jeunes se convertir en outils au service de la fusion entre théorie et pratique à l’âge adulte.
Dans une veine que l’on pourrait qualifier de proto-bourdieusienne, Gramsci note aussi qu’un environnement familial privilégié est apte à susciter facilement chez l’enfant des dispositions favorables à l’apprentissage, qui seront sans doute plus difficiles à trouver au sein de la progéniture des milieux populaires (on reconnaît à l’œuvre le « capital culturel » de Pierre Bourdieu [1971]). Ainsi, dévaloriser la discipline intellectuelle à l’école comme le font les réformes Gentile, c’est empêcher les milieux populaires d’accéder à ces mêmes dispositions via le système scolaire. Cela revient donc à affaiblir la méritocratie, en lui ôtant ses outils. La mobilité sociale en serait réduite de façon correspondante, d’autant que l’autre pan des réformes de 1923 développait des filières d’enseignement secondaire technique, autre méthode consignant à un jeune âge des générations entières issues de milieux ouvriers ou paysans à des occupations manuelles subalternes.
Ainsi, ce n’est peut-être que superficiellement que Gramsci apparaît dans ces quelques pages comme le garant de la tradition, voire de l’autoritarisme à l’école. Son propos est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires [Entwistle, 1979].
Gramsci va également montrer que c’est d’une tout autre manière que l’école peut être radicalement démocratisée. Nous retiendrons ici deux de ses prescriptions. D’abord, dit-il, il faut instituer une filière secondaire commune à toute la société (son vœu sera réalisé dans l’après-guerre dans plusieurs pays d’Europe, dont la France avec le « collège unique »). Ensuite, portant ses yeux plus loin sur une « éducation socialiste », il exprime le souhait d’une symbiose des enseignements intellectuels et manuels à travers tout le système scolaire. Gramsci voit dans cette transformation potentielle une façon de prévenir la réification de l’activité de l’esprit en activité intellectuelle pure, c’est-à-dire en « intellectualisme ». Il y perçoit aussi un moyen de conduire les futurs intellectuels organiques à se sentir toujours engagés dans la société concrète.
J'ai lu l'article. L'analyse du programme réactionnaire du FN est juste. Le pont avec la critique du "pédagogisme" (terme impropre, car les choses sont bien plus complexes) se fait sur une personnalité, ce qui me semble un gros raccourci.
Et je remets: Le propos de Gramsci
George Hoare et Nathan Sperber a écrit:est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Lu et répondu.Isis39 a écrit:
Pourquoi ne lis-tu pas l'article au lieu d'inventer ???
"un copain de twitter" : qui et à quels journalistes parle-t-il ?
Mes excuses pour la provoc', mettons cela sur le compte de la méfiance, de l'échaudement et de la fatigue.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IgniatiusGuide spirituel
Ah ah !Presse-purée a écrit:Un petit bonus (attention, c'est un peu long, et les gras et soulignements sont de moi)
- Introduction à Antonio Gramsci, par George Hoare et Nathan Sperber:
Le début des années 1920 voit l’Italie engager un tournant majeur dans sa politique éducative. Giovanni Gentile, ministre de l’Education et intellectuel officiel du régime fasciste, entérine une série de réformes en 1923, censées transformer le modèle d’enseignement traditionnel (privilégiant le latin et axé sur le par-cœur) premièrement par l’inclusion d’un enseignement technique et professionnel pour les enfants issus des milieux populaires et, deuxièmement, par la valorisation de la « spontanéité » des élèves au détriment de la transmission trop mécanique de contenus. Paradoxalement, cette politique éducative du fascisme, reléguant le formalisme et l’aridité de la théorie pour mettre la pratique au premier plan, et insistant sur l’échange communicatif entre enseignant et élève pourrait très bien prendre une teinte progressiste aujourd’hui. D’ailleurs, les partisans de cette politique en Italie n’hésitaient pas à se réclamer de la « tradition pédagogique genevoise », elle-même inspirée par l’Emile de Jean-Jacques Rousseau.
Antonio Gramsci va prendre le contrepied des réformes Gentile dans une note des Cahiers de prison intitulée « En quête du principe éducatif ». L’expérience de l’école primaire et secondaire, affirme-t-il, englobe nécessairement sa part de souffrances pour l’enfant, dans l’imposition d’une discipline du corps et de l’esprit à laquelle l’élève sera d’abord rétif. Quant à l’apprentissage poussé du latin et de la grammaire, aussi rébarbatif soit-il, il est un tremplin vers la liberté de pensée ultérieure, qui verra les capacités à l’abstraction des jeunes se convertir en outils au service de la fusion entre théorie et pratique à l’âge adulte.
Dans une veine que l’on pourrait qualifier de proto-bourdieusienne, Gramsci note aussi qu’un environnement familial privilégié est apte à susciter facilement chez l’enfant des dispositions favorables à l’apprentissage, qui seront sans doute plus difficiles à trouver au sein de la progéniture des milieux populaires (on reconnaît à l’œuvre le « capital culturel » de Pierre Bourdieu [1971]). Ainsi, dévaloriser la discipline intellectuelle à l’école comme le font les réformes Gentile, c’est empêcher les milieux populaires d’accéder à ces mêmes dispositions via le système scolaire. Cela revient donc à affaiblir la méritocratie, en lui ôtant ses outils. La mobilité sociale en serait réduite de façon correspondante, d’autant que l’autre pan des réformes de 1923 développait des filières d’enseignement secondaire technique, autre méthode consignant à un jeune âge des générations entières issues de milieux ouvriers ou paysans à des occupations manuelles subalternes.
Ainsi, ce n’est peut-être que superficiellement que Gramsci apparaît dans ces quelques pages comme le garant de la tradition, voire de l’autoritarisme à l’école. Son propos est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires [Entwistle, 1979].
Gramsci va également montrer que c’est d’une tout autre manière que l’école peut être radicalement démocratisée. Nous retiendrons ici deux de ses prescriptions. D’abord, dit-il, il faut instituer une filière secondaire commune à toute la société (son vœu sera réalisé dans l’après-guerre dans plusieurs pays d’Europe, dont la France avec le « collège unique »). Ensuite, portant ses yeux plus loin sur une « éducation socialiste », il exprime le souhait d’une symbiose des enseignements intellectuels et manuels à travers tout le système scolaire. Gramsci voit dans cette transformation potentielle une façon de prévenir la réification de l’activité de l’esprit en activité intellectuelle pure, c’est-à-dire en « intellectualisme ». Il y perçoit aussi un moyen de conduire les futurs intellectuels organiques à se sentir toujours engagés dans la société concrète.
J'ai lu l'article. L'analyse du programme réactionnaire du FN est juste. Le pont avec la critique du "pédagogisme" (terme impropre, car les choses sont bien plus complexes) se fait sur une personnalité, ce qui me semble un gros raccourci.
Et je remets: Le propos de GramsciGeorge Hoare et Nathan Sperber a écrit:est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires.
Je connais des chiens de garde qui te répondront recta que Gramsci serait aujourd'hui un frontiste, puisqu'il possède les mêmes analyses que MArine !
Mais heureusement, ce ne sont pas des (vrais) profs d'histoire...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Quand on sait ce que les dirigeants du FN pensent du marxisme, ce serait effectivement délirant.Igniatius a écrit:Ah ah !Presse-purée a écrit:Un petit bonus (attention, c'est un peu long, et les gras et soulignements sont de moi)
- Introduction à Antonio Gramsci, par George Hoare et Nathan Sperber:
Le début des années 1920 voit l’Italie engager un tournant majeur dans sa politique éducative. Giovanni Gentile, ministre de l’Education et intellectuel officiel du régime fasciste, entérine une série de réformes en 1923, censées transformer le modèle d’enseignement traditionnel (privilégiant le latin et axé sur le par-cœur) premièrement par l’inclusion d’un enseignement technique et professionnel pour les enfants issus des milieux populaires et, deuxièmement, par la valorisation de la « spontanéité » des élèves au détriment de la transmission trop mécanique de contenus. Paradoxalement, cette politique éducative du fascisme, reléguant le formalisme et l’aridité de la théorie pour mettre la pratique au premier plan, et insistant sur l’échange communicatif entre enseignant et élève pourrait très bien prendre une teinte progressiste aujourd’hui. D’ailleurs, les partisans de cette politique en Italie n’hésitaient pas à se réclamer de la « tradition pédagogique genevoise », elle-même inspirée par l’Emile de Jean-Jacques Rousseau.
Antonio Gramsci va prendre le contrepied des réformes Gentile dans une note des Cahiers de prison intitulée « En quête du principe éducatif ». L’expérience de l’école primaire et secondaire, affirme-t-il, englobe nécessairement sa part de souffrances pour l’enfant, dans l’imposition d’une discipline du corps et de l’esprit à laquelle l’élève sera d’abord rétif. Quant à l’apprentissage poussé du latin et de la grammaire, aussi rébarbatif soit-il, il est un tremplin vers la liberté de pensée ultérieure, qui verra les capacités à l’abstraction des jeunes se convertir en outils au service de la fusion entre théorie et pratique à l’âge adulte.
Dans une veine que l’on pourrait qualifier de proto-bourdieusienne, Gramsci note aussi qu’un environnement familial privilégié est apte à susciter facilement chez l’enfant des dispositions favorables à l’apprentissage, qui seront sans doute plus difficiles à trouver au sein de la progéniture des milieux populaires (on reconnaît à l’œuvre le « capital culturel » de Pierre Bourdieu [1971]). Ainsi, dévaloriser la discipline intellectuelle à l’école comme le font les réformes Gentile, c’est empêcher les milieux populaires d’accéder à ces mêmes dispositions via le système scolaire. Cela revient donc à affaiblir la méritocratie, en lui ôtant ses outils. La mobilité sociale en serait réduite de façon correspondante, d’autant que l’autre pan des réformes de 1923 développait des filières d’enseignement secondaire technique, autre méthode consignant à un jeune âge des générations entières issues de milieux ouvriers ou paysans à des occupations manuelles subalternes.
Ainsi, ce n’est peut-être que superficiellement que Gramsci apparaît dans ces quelques pages comme le garant de la tradition, voire de l’autoritarisme à l’école. Son propos est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires [Entwistle, 1979].
Gramsci va également montrer que c’est d’une tout autre manière que l’école peut être radicalement démocratisée. Nous retiendrons ici deux de ses prescriptions. D’abord, dit-il, il faut instituer une filière secondaire commune à toute la société (son vœu sera réalisé dans l’après-guerre dans plusieurs pays d’Europe, dont la France avec le « collège unique »). Ensuite, portant ses yeux plus loin sur une « éducation socialiste », il exprime le souhait d’une symbiose des enseignements intellectuels et manuels à travers tout le système scolaire. Gramsci voit dans cette transformation potentielle une façon de prévenir la réification de l’activité de l’esprit en activité intellectuelle pure, c’est-à-dire en « intellectualisme ». Il y perçoit aussi un moyen de conduire les futurs intellectuels organiques à se sentir toujours engagés dans la société concrète.
J'ai lu l'article. L'analyse du programme réactionnaire du FN est juste. Le pont avec la critique du "pédagogisme" (terme impropre, car les choses sont bien plus complexes) se fait sur une personnalité, ce qui me semble un gros raccourci.
Et je remets: Le propos de GramsciGeorge Hoare et Nathan Sperber a écrit:est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires.
Je connais des chiens de garde qui te répondront recta que Gramsci serait aujourd'hui un frontiste, puisqu'il possède les mêmes analyses que MArine !
Mais heureusement, ce ne sont pas des (vrais) profs d'histoire...
- Presse-puréeGrand sage
Je précise que je ne suis pas d'accord avec ce qu'écrit Gramsci sur un point: l'histoire de la souffrance dans l'apprentissage de la langue. Faire de la grammaire et/ou du latin n'est pas forcément (comme Gramsci semble s'y résigner) de la souffrance.
Sinon, ses propositions sur le système éducatif, que j'apprécie beaucoup, notamment le fait de proposer de l'éducation manuelle POUR TOUS, afin d'éviter une dérive intellectualiste, et au final comme on le voit trop souvent, un sentiment de supériorité des "intellectuels" sur les "manuels", ses propositions, disais-je, sont reprises pour la plupart par le GRDS.
Sinon, ses propositions sur le système éducatif, que j'apprécie beaucoup, notamment le fait de proposer de l'éducation manuelle POUR TOUS, afin d'éviter une dérive intellectualiste, et au final comme on le voit trop souvent, un sentiment de supériorité des "intellectuels" sur les "manuels", ses propositions, disais-je, sont reprises pour la plupart par le GRDS.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IgniatiusGuide spirituel
Si tu étais abonné sur twitter, tu te serais déjà fait rétorquer : "Oh la la, il a les mêmes idées que le FN, c'est très mal. Moi, je ne partage rien avec le FN."Marcel Khrouchtchev a écrit:Quand on sait ce que les dirigeants du FN pensent du marxisme, ce serait effectivement délirant.Igniatius a écrit:Ah ah !Presse-purée a écrit:Un petit bonus (attention, c'est un peu long, et les gras et soulignements sont de moi)
- Introduction à Antonio Gramsci, par George Hoare et Nathan Sperber:
Le début des années 1920 voit l’Italie engager un tournant majeur dans sa politique éducative. Giovanni Gentile, ministre de l’Education et intellectuel officiel du régime fasciste, entérine une série de réformes en 1923, censées transformer le modèle d’enseignement traditionnel (privilégiant le latin et axé sur le par-cœur) premièrement par l’inclusion d’un enseignement technique et professionnel pour les enfants issus des milieux populaires et, deuxièmement, par la valorisation de la « spontanéité » des élèves au détriment de la transmission trop mécanique de contenus. Paradoxalement, cette politique éducative du fascisme, reléguant le formalisme et l’aridité de la théorie pour mettre la pratique au premier plan, et insistant sur l’échange communicatif entre enseignant et élève pourrait très bien prendre une teinte progressiste aujourd’hui. D’ailleurs, les partisans de cette politique en Italie n’hésitaient pas à se réclamer de la « tradition pédagogique genevoise », elle-même inspirée par l’Emile de Jean-Jacques Rousseau.
Antonio Gramsci va prendre le contrepied des réformes Gentile dans une note des Cahiers de prison intitulée « En quête du principe éducatif ». L’expérience de l’école primaire et secondaire, affirme-t-il, englobe nécessairement sa part de souffrances pour l’enfant, dans l’imposition d’une discipline du corps et de l’esprit à laquelle l’élève sera d’abord rétif. Quant à l’apprentissage poussé du latin et de la grammaire, aussi rébarbatif soit-il, il est un tremplin vers la liberté de pensée ultérieure, qui verra les capacités à l’abstraction des jeunes se convertir en outils au service de la fusion entre théorie et pratique à l’âge adulte.
Dans une veine que l’on pourrait qualifier de proto-bourdieusienne, Gramsci note aussi qu’un environnement familial privilégié est apte à susciter facilement chez l’enfant des dispositions favorables à l’apprentissage, qui seront sans doute plus difficiles à trouver au sein de la progéniture des milieux populaires (on reconnaît à l’œuvre le « capital culturel » de Pierre Bourdieu [1971]). Ainsi, dévaloriser la discipline intellectuelle à l’école comme le font les réformes Gentile, c’est empêcher les milieux populaires d’accéder à ces mêmes dispositions via le système scolaire. Cela revient donc à affaiblir la méritocratie, en lui ôtant ses outils. La mobilité sociale en serait réduite de façon correspondante, d’autant que l’autre pan des réformes de 1923 développait des filières d’enseignement secondaire technique, autre méthode consignant à un jeune âge des générations entières issues de milieux ouvriers ou paysans à des occupations manuelles subalternes.
Ainsi, ce n’est peut-être que superficiellement que Gramsci apparaît dans ces quelques pages comme le garant de la tradition, voire de l’autoritarisme à l’école. Son propos est bien de mettre à nu le caractère illusoire du progressisme gentilien : ce qui semblait « avancé » semble avoir des conséquences sociales réactionnaires [Entwistle, 1979].
Gramsci va également montrer que c’est d’une tout autre manière que l’école peut être radicalement démocratisée. Nous retiendrons ici deux de ses prescriptions. D’abord, dit-il, il faut instituer une filière secondaire commune à toute la société (son vœu sera réalisé dans l’après-guerre dans plusieurs pays d’Europe, dont la France avec le « collège unique »). Ensuite, portant ses yeux plus loin sur une « éducation socialiste », il exprime le souhait d’une symbiose des enseignements intellectuels et manuels à travers tout le système scolaire. Gramsci voit dans cette transformation potentielle une façon de prévenir la réification de l’activité de l’esprit en activité intellectuelle pure, c’est-à-dire en « intellectualisme ». Il y perçoit aussi un moyen de conduire les futurs intellectuels organiques à se sentir toujours engagés dans la société concrète.
J'ai lu l'article. L'analyse du programme réactionnaire du FN est juste. Le pont avec la critique du "pédagogisme" (terme impropre, car les choses sont bien plus complexes) se fait sur une personnalité, ce qui me semble un gros raccourci.
Et je remets: Le propos de Gramsci
Je connais des chiens de garde qui te répondront recta que Gramsci serait aujourd'hui un frontiste, puisqu'il possède les mêmes analyses que MArine !
Mais heureusement, ce ne sont pas des (vrais) profs d'histoire...
Par des gens censés posséder une culture historique.
Enfin, il faut imaginer qu'ils se sont appliqué l'éloignement des savoirs qu'ils prônent pour leurs élèves...
Il y a fort à parier que plusieurs recherches wikipedia auront lieu sur Gramsci après lecture de ce beau texte transmis par Presse-Purée.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Espérons-le, car c'est un personnage fascinant.Igniatius a écrit:
Il y a fort à parier que plusieurs recherches wikipedia auront lieu sur Gramsci après lecture de ce beau texte transmis par Presse-Purée.
- Presse-puréeGrand sage
@ Igniatus: Je pense que Gramsci est connu de qui s'intéresse aux débats éducatifs.
Je rappelle (je l'ai appris ici même, sur ce forum) que ses cahiers de prison sont disponibles que le site de l'UQAC.
http://classiques.uqac.ca/classiques/gramsci_antonio/gramsci.html
Je rappelle (je l'ai appris ici même, sur ce forum) que ses cahiers de prison sont disponibles que le site de l'UQAC.
http://classiques.uqac.ca/classiques/gramsci_antonio/gramsci.html
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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