Aide en résolution de problèmes, CM2

Bonjour à tous,
Me revoilà avec encore des questions par rapport à mes élèves de CM2.
J'ai des élèves (une bonne moitié de la classe, avec un tiers de cas graves) qui ne comprennent rien en résolution de problèmes. Enfin si, ils ont compris qu'il fallait faire un calcul et du coup prennent tous les nombres écrits en chiffres de l'énoncé et les additionnent.  
Je ne sais pas trop quoi faire.
Mes pistes :
- Vérifier qu'ils savent lire réellement pour les cas les plus graves
- Leur faire faire un dessin pour représenter le problème.
- travailler le sens de chaque opération.

Auriez-vous d'autres pistes, car là je reste un peu en remédiation niveau CP (pour des CM2   ) ?
Des livres à me conseiller ? des méthodes?
S'il vous plaît!

Mmmh, en CM2, c'est problématique, oui, sans mauvais jeu de mots. Voici peut-être des pistes. Leur demander de raconter oralement l'histoire du problème ? Leur faire écrire ce qu'ils cherchent avant de commencer tout calcul ?

Quand je leur pose le problème :
"Louis XIV est née en 1638 il est devenu roi en 1643, il a vécu soixante-dix-sept ans. En quelle année est-il mort?"
Pas loin des trois quarts de la classe ont fait : 1638+1643
Et ça ne leur a pas posé de soucis de répondre qu'il est mort en 3281! Même après leur avoir fait verbaliser ce que l'on cherchait, en leur faisant remarquer qu'on était en 2013 et que Louis XIV est mort depuis longtemps... :'(

Oh là là, effectivement ! Pour ce genre de pb, tu peux peut être utiliser une ligne du temps. Mais je crois qu'il faut retravailler le sens des opérations :/

coquelicot a écrit:Oh là là, effectivement ! Pour ce genre de pb, tu peux peut être utiliser une ligne du temps. Mais je crois qu'il faut retravailler le sens des opérations :/

J'avais dessiné la ligne du temps au tableau.


Donc il faut tout reprendre depuis le CP en gros ?

Non, je ne pense pas (en mm temps, je n'ai jamais fait de cp ) ! ça doit pouvoir se rattraper en qq séances. Mais je ne vois que la manipulation pour matérialiser la différence. Avec des cordes de différentes longueurs ?

J'ai fais un certain nombre d'année de CP, dont pas mal avec des maternelles en plus, Le sens des opérations étaient mon gros travail de GS/CP...

J'ai un livre qui s'appelle 1000 problèmes CM

Je fais un problème par jour avec mes élèves de 6ème-5ème. Ca prend 10 minutes au début de chaque cours mais je trouve ça important de faire des problèmes régulièrement. Les élèves acquièrent des automatismes et repèrent plus facilement les opérations à faire ("ha oui je me rappelle on a fait pareil la semaine dernière, c'était une multiplication!").

J'ai commencé le manuel "1000 problèmes CM" avec eux.

Dans ce livre, il y a des problèmes très simples, je pense notamment aux problèmes qu'on peut résoudre à l'aide d'un schéma (la pâtissier qui coupe une bûche en 6 coups de couteau...).
Ça peut aussi aider à voir les problèmes autrement...

Volubilys a écrit:J'ai commencé le manuel "1000 problèmes CM" avec eux.

Il est très bien ce bouquin !  

Sinon, il faut reprendre au niveau où ils en sont.
Il ne sert à rien de vouloir les faire progresser à marche forcée : ils ont déjà quatre années d'échecs derrière eux.  (à moins d'avoir eu uniquement des maîtres(esses) expression libre et pâte à sel  )
C'est un travail de longue haleine mais qui, mené avec régularité, peut aider à acquérir des automatismes.

Tout ce que tu fais est déjà très bien (sens des opérations, schéma, verbalisation...) Comment résoudre un problème que l'on ne comprends pas ?  

NB : j'évoque ici naturellement le cas d'élèves en difficulté un minimum volontaires mais tu l'auras deviné.

J'ai ce livre :
mais je l'ai encore juste feuilleté.

Dans un autre style, j'ai attaqué la lecture de «Qui a peur des mathématiques" d'Anne Siety (livre destiné au grand public) mais à part lire que les enseignants sont des bons à rien cruels et sadiques et que le calcul (surtout la division) ne devrait pas être abordé avant le CM2 (car avant le CM2, les élèves n'auraient pas la maturité nécessaire pour comprendre la division)... ce n'est d'aucune aide.

Je me demande si ce serait intéressant de regarder du côté des ouvrages destinés aux orthophonistes comme «rééduquer dyscalculie et dyspraxie»
En fait en ouvrage de pédagogie à destination des écoles, on tourne toujours autour des mêmes : Baruk, ERMEL, Brissiaud... et à ce que j'ai pu observer, au moins deux de ces trois là mettent les élèves fragiles en difficulté...

Volubilys a écrit:J'ai commencé le manuel "1000 problèmes CM" avec eux.

Pareil  Il est super, et en plus ça fait de la réserve pour les petits malins qui finissent en avance.

Personnellement, je décompose les données du problème avec eux (CM1) : ils doivent écrire : "17 correspond au nombre de fleur" "14 correspond au nombre de fleurs rouges." puis "je fais une addition car on me demande d'ajouter", etc... Les miens ont du mal à faire le lien entre l'opération (addition, soustraction), et l'effet (ajouter, enlever), ils les font au hasard.

Si l'élève a des symptômes de dyscalculie ou autre. Le traitement doit être individuel et ne relève plus de mon enseignement.  
Maintenant, il m'étonnerait que 30% ou plus de tes élèves soient dyscalculiques.  

Loïse a écrit:

Volubilys a écrit:J'ai commencé le manuel "1000 problèmes CM" avec eux.

Pareil  Il est super, et en plus ça fait de la réserve pour les petits malins qui finissent en avance.

Personnellement, je décompose les données du problème avec eux (CM1) : ils doivent écrire : "17 correspond au nombre de fleur" "14 correspond au nombre de fleurs rouges." puis "je fais une addition car on me demande d'ajouter", etc... Les miens ont du mal à faire le lien entre l'opération (addition, soustraction), et l'effet (ajouter, enlever), ils les font au hasard.

C'est ce que je faisais avec mes CP, avec la multiplication et la division en plus. (Le fichier "Compter Calculer CP" est vraiment top pour la résolution de problèmes.)

Au début j'ai été assez ambitieuse pour penser qu'avec multiplication et division, ils suivraient... je suis vite revenue sur terre. J'introduis les problèmes avec multiplication et division posée la semaine prochaine, normalement.

Dhaiphi a écrit:Si l'élève a des symptômes de dyscalculie ou autre. Le traitement doit être individuel et ne relève plus de mon enseignement.  
Maintenant, il m'étonnerait que 30% ou plus de tes élèves soient dyscalculiques.  

Oui, certes, mais ce genre d'ouvrage donne des pistes de remédiations.
( Et puis, la dyscalculie c'est un peu comme la dyslexie, seul un faible pourcentage des élèves dit "dys" le sont vraiment, la majorité ont juste mal appris...)

Loïse a écrit:Au début j'ai été assez ambitieuse pour penser qu'avec multiplication et division, ils suivraient... je suis vite revenue sur terre. J'introduis les problèmes avec multiplication et division posée la semaine prochaine, normalement.

Il faut dire qu'en CP et toute une partie du CE1, on ne leur demande dans la majorité des cas (méthode type Picbille, cap-math...) seulement d'utiliser l'addition pour résoudre les problèmes, et qu'en CP et CE1, les seules techniques opératoires travaillées sont l'addition et la soustraction. Les élèves ont donc pris l'habitude que problème = addition

Volubilys a écrit: Et puis, la dyscalculie c'est un peu comme la dyslexie, seul un faible pourcentage des élèves dit "dys" le sont vraiment, la majorité ont juste mal appris...)

Nous sommes bien d'accord.  
Je crois que c'est également le point de vue de DC par exemple quant aux non-lecteurs.

Dhaiphi a écrit:

Volubilys a écrit: Et puis, la dyscalculie c'est un peu comme la dyslexie, seul un faible pourcentage des élèves dit "dys" le sont vraiment, la majorité ont juste mal appris...)

Nous sommes bien d'accord.  
Je crois que c'est également le point de vue de DC par exemple quant aux non-lecteurs.

Il sera plus facile (normalement) de rééduquer un élève qui a juste mal appris mais n'a pas de vrai trouble de l'apprentissage, mais il faut le rééduquer quand même.

Volubilys a écrit:

Loïse a écrit:Au début j'ai été assez ambitieuse pour penser qu'avec multiplication et division, ils suivraient... je suis vite revenue sur terre. J'introduis les problèmes avec multiplication et division posée la semaine prochaine, normalement.

Il faut dire qu'en CP et toute une partie du CE1, on ne leur demande dans la majorité des cas (méthode type Picbille, cap-math...) seulement d'utiliser l'addition pour résoudre les problèmes, et qu'en CP et CE1, les seules techniques opératoires travaillées sont l'addition et la soustraction. Les élèves ont donc pris l'habitude que problème = addition

Normalement ici, c'est cap-math du CP au CM2. J'ai fait ma résistante (avec une collègue de CM2), et on bricole nous même à partir de plusieurs manuels. En fait, ils ne lisent pas correctement l'énoncé du problème, prennent deux chiffres au pif, et les additionnent. Donc, on reprend tout, avec des énoncés à plusieurs chiffres (piège !), etc... Ils se sont bien améliorés pour une bonne moitié.

Loïse a écrit: Donc, on reprend tout, avec des énoncés à plusieurs chiffres (piège !), etc... Ils se sont bien améliorés pour une bonne moitié.

Super !  
Il faut se faire aussi à l'idée qu'il y aura toujours des récalcitrants et une bonne moitié c'est déjà très bien.  

NB : il faut savoir que malgré les magouilles qui tendent à nous faire croire le contraire, le pourcentage d'élèves qui décrochent un Bac général n'a guère évolué et tourne toujours autour de 30%.  

Loïse a écrit:

Volubilys a écrit:

Loïse a écrit:Au début j'ai été assez ambitieuse pour penser qu'avec multiplication et division, ils suivraient... je suis vite revenue sur terre. J'introduis les problèmes avec multiplication et division posée la semaine prochaine, normalement.

Il faut dire qu'en CP et toute une partie du CE1, on ne leur demande dans la majorité des cas (méthode type Picbille, cap-math...) seulement d'utiliser l'addition pour résoudre les problèmes, et qu'en CP et CE1, les seules techniques opératoires travaillées sont l'addition et la soustraction. Les élèves ont donc pris l'habitude que problème = addition

Normalement ici, c'est cap-math du CP au CM2. J'ai fait ma résistante (avec une collègue de CM2), et on bricole nous même à partir de plusieurs manuels. En fait, ils ne lisent pas correctement l'énoncé du problème, prennent deux chiffres au pif, et les additionnent. Donc, on reprend tout, avec des énoncés à plusieurs chiffres (piège !), etc... Ils se sont bien améliorés pour une bonne moitié.

Ici, chaque enseignant fait comme il le désire. CP et CE1 : picbille, CE2 : un dérivé de ERMEL, CM1 : méthode maison. Au moins je fais ce que je veux dans ma classe.

Volubilys a écrit:Ici, chaque enseignant fait comme il le désire. CP et CE1 : picbille, CE2 : un dérivé de ERMEL, CM1 : méthode maison. Au moins je fais ce que je veux dans ma classe.

Le problème n'est pas que chacun fasse à sa manière mais que ce soit efficace et apparemment...  

Quand je suis arrivée, on m'a dit que les élèves étaient faibles, et pas que le groupes de CM2...