2de - Comment faire percevoir la rupture entre romantisme et réalisme ?

Bonjour à tous,
Admissible à la session 2014 bis, j'ai à ma charge une classe de secondes.
Après avoir introduit quelques éléments de définition en étudiant une nouvelle de Maupassant dans une première séquence, je cherche maintenant le moyen de préciser les caractéristiques du réalisme en tant que mouvement; comme le titre l'indique, j'aimerais élaborer une séance qui aura pour objectif de comparer réalisme et romantisme. Avez-vous en réserve des supports qui m'aideraient à atteindre cet objectif (exercice de confrontation entre plusieurs textes courts, tableaux, histoire des arts...) ? Je pense déjà à des extraits de Madame Bovary mais j'aimerais avoir vos idées / remarques sur cette séance (qui par ailleurs pourrait être inappropriée, trop difficile, inutile  ? je me pose d'autant plus de questions que je n'ai pas de tuteur).
Merci d'avance !

Quand j'aborde cela en 4e, je passe par un diaporama présentant différents tableaux. On dégage (sommairement, hein...) les traits communs aux tableaux romantiques et on compare ensuite avec des tableaux réalistes.
Le passage aux textes est plus simple ensuite.

Le passage par l'image est efficace en effet.
Ensuite veiller à ne pas donner trop de textes en même temps. Ce qui peut marcher aussi c'est la confrontation entre la vision romantique ou réaliste d'un même thème.
Par exemple un extrait sur la pauvreté de Fantine dans les Misérables / L'extrait de Bel-Ami au début où G Duroy contemple sa chambre sordide...

Super, merci à vous deux, ça précise les choses  . D'après vous, il est donc nécessaire de passer par une séance de comparaison avec le romantisme pour préciser la notion de mouvement? J'ai peur de multiplier les objectifs de ma séquence.

Par ailleurs, si vous aviez un exemple de questionnaire permettant de comparer deux extraits de roman de mouvements différents, je suis preneuse. Évidemment, je ne vais pas le plaquer à mes textes, ce serait simplement pour me guider : comment confronter intelligemment les deux textes pour arriver à des conclusions pertinentes sur la notion de mouvement.
Merci

freakle a écrit:Super, merci à vous deux, ça précise les choses  . D'après vous, il est donc nécessaire de passer par une séance de comparaison avec le romantisme pour préciser la notion de mouvement? J'ai peur de multiplier les objectifs de ma séquence.

Houlà, nécessaire, je ne sais pas
Mais montrer les points communs à différents peintres, en insistant sur ce qu'on retrouve en littérature, peut être intéressant.

Encore une fois, moi, je le fais en 4e, donc à un niveau moindre. J'ai à ce stade déjà travaillé sur le Romantisme et j'enchaîne avec la nouvelle réaliste : donc une heure de travail sur des oeuvres d'art permet de mettre en images des procédés qu'on retrouvera ensuite dans les texte (ou qu'on a déjà vus).

Permettez-moi juste une remarque : tout cela me paraît bel et bon. Mais les notions de réalisme et de romantisme me semblent tout à fait secondaires relativement à ce que l'on doit enseigner en seconde : le sens, la portée, l'écriture de telle ou telle œuvre, avant toute généralité, quand bien même elle échapperait au fumeux et à l'oiseux.

nlm76 a écrit:Permettez-moi juste une remarque : tout cela me paraît bel et bon. Mais les notions de réalisme et de romantisme me semblent tout à fait secondaires relativement à ce que l'on doit enseigner en seconde : le sens, la portée, l'écriture de telle ou telle œuvre, avant toute généralité, quand bien même elle échapperait au fumeux et à l'oiseux.

Je me charge également du sens, de la portée des œuvres, j'essaie. Mais d'après mes souvenirs d'élève, il me semble qu'un peu de contextualisation pourrait aider à mettre de l'ordre dans la vaste histoire littéraire éclatée en de multiples approches de la 6ème à la Terminale. Je pensais, peut-être à tort, qu'il serait bon pour une séance d'avoir une lecture moins myope des œuvres.
Merci du rappel qui est loin d'être inutile, puisque dans ma position, je pense que je peux facilement m'éparpiller et perdre de vue le programme de seconde.

Je n'en doute pas une seconde. D'ailleurs, ma position n'est qu'une position, et peut-être est-ce que je me trompe. Mais je trouve en effet qu'il est bon d'avoir une lecture "myope" des œuvres, et pour la contextualisation, je préfère l'histoire tout court à l'histoire littéraire, qui n'a de sens que pour qui a déjà une solide culture littéraire.
A mon sens, inutile de perdre du temps en réflexions conceptuelles sur ce que sont le romantisme et le naturalisme. En tout cas, au bac, je n'y vois comme conséquence que l'accumulation de lieux communs sans intérêt, excuses supplémentaires pour ne pas lire ce que dit le texte.

nlm76 a écrit: je préfère l'histoire tout court à l'histoire littéraire, qui n'a de sens que pour qui a déjà une solide culture littéraire.
A mon sens, inutile de perdre du temps en réflexions conceptuelles sur ce que sont le romantisme et le naturalisme. En tout cas, au bac, je n'y vois comme conséquence que l'accumulation de lieux communs sans intérêt, excuses supplémentaires pour ne pas lire ce que dit le texte.

Oui, présenté comme ça, je vois bien quel type d'analyses pourrait émaner des élèves.

Et puis pourquoi, à ce compte, romantisme vs réalisme, et pas symbolisme ou naturalisme ?

Cripure a écrit:Et puis pourquoi, à ce compte, romantisme vs réalisme, et pas symbolisme ou naturalisme ?

J'en suis arrivée à me prendre la tête comme ça parce que je prévois une analyse d'un extrait de Madame Bovary.
Faudrait que je relativise! Je galère déjà assez comme ça pour monter des séquences tout en gérant validation du master et oral, inutile que je me complique davantage la vie.

Je pense surtout que c'est Flaubert qui s'amuse avec son Emma comme un chat avec une souris vivante Je ne suis pas du tout convaincu que le réalisme s'en prend au romantisme sur une grande échelle. Et d'ailleurs, Emma n'a pas eu une formation romantique au sens Chateaubriand, Lamartine, Hugo, Vigny, Musset, mais elle s'est formée aux assiettes peintes et aux "contes bleus", au fond. Non ?

Ah si, elle récite Lamartine dans la barque avec Léon ! Pour moi, Madame Bovary est clairement écrit en réaction contre le romantisme. Et il n'y a qu'à lire ce que Flaubert écrit sur les romantiques dans sa correspondance...

Cripure a écrit: Et d'ailleurs, Emma n'a pas eu une formation romantique au sens Chateaubriand, Lamartine, Hugo, Vigny, Musset, mais elle s'est formée aux assiettes peintes et aux "contes bleus", au fond. Non ?

Tout à fait d'accord, mais le manuel (empreintes littéraires) m'a fait doutée puisqu'on trouve dans le questionnaire "Étudiez la vision du bonheur selon Emma (...) Relevez quelques poncifs (clichés) romantiques."
Conclusion, je dois me faire plus confiance.

Il y a une part d'ironie vis à vis du romantisme, mais la plupart du temps, il me semble qu'Emma se nourrit de lecture à l'eau de rose.
En tout cas, si ce débat pose problème même pour des adultes consentants, inutile de faire subir la chose à des secondes hostiles à la littérature réaliste!

freakle a écrit:Il y a une part d'ironie vis à vis du romantisme, mais la plupart du temps, il me semble qu'Emma se nourrit de lecture à l'eau de rose.
En tout cas, si ce débat pose problème même pour des adultes consentants, inutile de faire subir la chose à des secondes hostiles à la littérature réaliste!

Oui, on est d'accord, y compris avec Violet (rien que les illusions sur le voyage de noces, I, 7 ). Mais bon, disons en effet que l'eau de rose n'est pas mal utilisée.

[quote="freakle"]Il y a une part d'ironie vis à vis du romantisme, mais la plupart du temps, il me semble qu'Emma se nourrit de lecture à l'eau de rose.
En tout cas, si ce débat pose problème même pour des adultes consentants, inutile de faire subir la chose à des secondes hostiles à la littérature réaliste![/quote
Au contraire je trouve intéressant de leur faire percevoir l'intertextualité...

Violet a écrit: Au contraire je trouve intéressant de leur faire percevoir l'intertextualité...

C'est pour cette raison que j'avais envie de travailler une séance sur le romantisme. Les réactions de mes aînés m'ont quelque peu refroidie. Je suis influençable, mais vous êtes des tuteurs virtuels pour moi !!

Violet a écrit:Au contraire je trouve intéressant de leur faire percevoir l'intertextualité...

   

       


"Un papa ! Une maman !"