- Luigi_BGrand Maître
Michel Guillou est un grand penseur du numérique à l'école. Très régulièrement il intervient sur le site commercial "EducaVox" (subventionné par Orange et Apple entre autres) pour en faire la promotion. Je vous conseille aujourd'hui cet article qui fera certainement date dans l'histoire de l'éducation : "Chacun doit pouvoir faire des fautes d’orthographe sur Internet…".
Extrait :
Extrait :
Michel Guillou est "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques" et "ex-Adjoint au CTice et ex-coordonnateur du Clemi de l'Académie de Versailles".Michel Guillou a écrit:L’idée m’en est (re)venue à la suite d’une conversation dans laquelle une geekette avertie m’expliquait que le problème de l’école résidait, à son avis, dans le fait que les apprentissages fondamentaux n’y étaient plus enseignés : compter, lire, écrire. Pour preuve, ajoutait-elle, le nombre impressionnant de fautes d’orthographe qu’on peut trouver partout, à commencer par les textes en ligne…
Bon, je passe rapidement sur le fait que ce n’est pas l’orthographe qui fait la qualité d’un texte. Disons que ça aide… Mais les écrivains peu doués sont pléthore, c’est bien connu, à commencer par Marcel Proust, le pauvre, dit-on, qui constellait ses écrits de fautes grossières. Par ailleurs, personne n’est à l’abri de la faute de frappe qui déconcerte le lecteur… Lire, certes, mais pourquoi relire ?
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- JPhMMDemi-dieu
C'est trop un rebelle lui.
Z'êtes tous des vieux dans vos têtes.
Genre...
Zarma !
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéP2Niveau 5
Une quoi ???L’idée m’en est (re)venue à la suite d’une conversation dans laquelle une geekette avertie m’expliquait que ...
Ââââârgh .... Proust ? Des fautes d'orthographe ? Ah ouais ? Où ça ? Il n'hésitait pas à tordre le lexique, c'est vrai, mais quant à la syntaxe et à l'orthographe, je te souhaite d'être aussi "pauvre" que lui, mon pote !!! Quant à la cohérence logique de ton argumentation ... no comment !les écrivains peu doués sont pléthore, c’est bien connu, à commencer par Marcel Proust, le pauvre, dit-on, qui constellait ses écrits de fautes grossières
Ca fait froid dans le dos !Michel Guillou est "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques" et "ex-Adjoint au CTice et ex-coordonnateur du Clemi de l'Académie de Versailles".
- philannDoyen
Qu'il aille expliquer à un programmateur qu'une petite erreur de syntaxe ce n'est pas grave... qu'un signe pour un autre cela n'a pas d'importance...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
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2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- CeladonDemi-dieu
Il va falloir que les programmeurs tiennent compte de toutes les ortho possibles. Bon courage.
- SacapusHabitué du forum
Bonjour,
Michel Guillou est encore un médiocre qui confond les propositions avec leurs contraposées.
De plus la mention de Proust est une arnaque intellectuelle : Cet argument apodioctique espère que personne n’osera prétendre que les textes de Proust sont de mauvaise qualité, mais il n’y aurait aucune gêne à l’affirmer s’ils étaient édités avec une orthographe de merde.
Cet argument est non-avenant : Il ne sert pas à donner tort à la personne dont on parle, qui dit que la mauvaise orthographe d’un texte en fait la piètre qualité.Michel Guillou a écrit:Bon, je passe rapidement sur le fait que ce n’est pas l’orthographe qui fait la qualité d’un texte.
Michel Guillou est encore un médiocre qui confond les propositions avec leurs contraposées.
De plus la mention de Proust est une arnaque intellectuelle : Cet argument apodioctique espère que personne n’osera prétendre que les textes de Proust sont de mauvaise qualité, mais il n’y aurait aucune gêne à l’affirmer s’ils étaient édités avec une orthographe de merde.
- JohnMédiateur
Pourquoi n'a-t-il pas écrit "Lésés cris vingt peut d'où est ? son plaie tord" ?les écrivains peu doués sont pléthore
Un peu de fantaisie, que diable.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- philannDoyen
Belle démonstration John!!
Je m'y suis prise à 5 fois pour réussir à le lire
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- piescoModérateur
Lol, je n'avais pas vu l'original en cité. J'ai eu du mal...
Franchement, ça fait froid dans le dos de lire ça. Expert du numérique éducatif, qu'il dit.
Franchement, ça fait froid dans le dos de lire ça. Expert du numérique éducatif, qu'il dit.
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- JPhMMDemi-dieu
Invoquer ici la DUDH est magnifique.Michel Guillou a écrit:Donc Internet a permis à chacun d’exercer enfin son droit universel à l’expression publique, ouvrant la voie à sa liberté d’opinion, de manière conforme à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 comme suit :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
C’est un droit fondamental. C’est un truisme mais il n’est pas inutile de le rappeler. Pour ma part, je ne m’en prive jamais.
D'ailleurs 2 + 2 = 9.
C'est mon droit.
Même : frhb erkzfbzhefb ze fzebifgifbz zefkzeurbh zeibrf nsd qjopdke,rgk bnz.
C'est aussi mon droit.
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- User5899Demi-dieu
Pourquoi répondez-vous à une andouille ?
- CathEnchanteur
J'allais le dire...
- SacapusHabitué du forum
«Tout homme naît et demeure libre de répondre aux andouilles.»Cripure a écrit:Pourquoi répondez-vous à une andouille ?
- philannDoyen
« Je vous accorde que deux et deux est une chose excellente ; mais tant qu’à tout louer, c’est deux et deux font cinq qui peut être un engin combien plus adorable. » in : Fédor Dostoïevski : Les Carnets du sous-sol, traduit par André Markowicz, Actes Sud, Collection Babel, Arles, 1992.JPhMM a écrit:Invoquer ici la DUDH est magnifique.Michel Guillou a écrit:Donc Internet a permis à chacun d’exercer enfin son droit universel à l’expression publique, ouvrant la voie à sa liberté d’opinion, de manière conforme à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 comme suit :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
C’est un droit fondamental. C’est un truisme mais il n’est pas inutile de le rappeler. Pour ma part, je ne m’en prive jamais.
D'ailleurs 2 + 2 = 9.
C'est mon droit.
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- User5899Demi-dieu
Point n'en disconviens-jeSacapus a écrit:«Tout homme naît et demeure libre de répondre aux andouilles.»Cripure a écrit:Pourquoi répondez-vous à une andouille ?
Merci de citer ce livre admirable dans cette belle traductionphilann a écrit:« Je vous accorde que deux et deux est une chose excellente ; mais tant qu’à tout louer, c’est deux et deux font cinq qui peut être un engin combien plus adorable. » in : Fédor Dostoïevski : Les Carnets du sous-sol, traduit par André Markowicz, Actes Sud, Collection Babel, Arles, 1992.JPhMM a écrit:Invoquer ici la DUDH est magnifique.Michel Guillou a écrit:Donc Internet a permis à chacun d’exercer enfin son droit universel à l’expression publique, ouvrant la voie à sa liberté d’opinion, de manière conforme à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 comme suit :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
C’est un droit fondamental. C’est un truisme mais il n’est pas inutile de le rappeler. Pour ma part, je ne m’en prive jamais.
D'ailleurs 2 + 2 = 9.
C'est mon droit.
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- JPhMMDemi-dieu
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- egometDoyen
Ne lui refusons pas le droit d'être stupide!JPhMM a écrit:Invoquer ici la DUDH est magnifique.Michel Guillou a écrit:Donc Internet a permis à chacun d’exercer enfin son droit universel à l’expression publique, ouvrant la voie à sa liberté d’opinion, de manière conforme à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 comme suit :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
C’est un droit fondamental. C’est un truisme mais il n’est pas inutile de le rappeler. Pour ma part, je ne m’en prive jamais.
D'ailleurs 2 + 2 = 9.
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C'est aussi mon droit.
Mais que diront nos élèves, si on leur enseigne de quoi passer pour des imbéciles?
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- PhilomèleNiveau 9
Le problème, avec l'argument Marcel Proust, c'est que l'auteur laisse penser que Proust faisait des fautes parce qu'il était par ailleurs un écrivain talentueux et donc indifférent au formalisme du petit professeur mesquin à tendance obsessionnelle.
Si Proust avait une orthographe échappant aux normes scolaires, ce que j'ignore d'ailleurs, c'est parce qu'il écrivait selon une norme sociale différente : au XIXe, dans les milieux aristocratiques ou simplement une élite sociale et culturelle, on ne se souciait pas de norme de l'orthographe, en effet. On peut supposer que l'entre-soi et le réseau suffisaient à peu près à conserver la place au soleil qu'avait donnée la naissance.
L'orthographe est effectivement une préoccupation d'instituteur de la troisième République.
Que je sache, les élèves de la scolarisation obligatoire jusqu'à 16 ans ne naissent pas dans le même contexte social que Proust. La seule chance sociale que leur laisse l'école, et de moins en moins, c'est de faire preuve d'un mérite scolaire individuel.
On peut envisager qu'une bonne orthographe soit une exigence, tandis qu'une mauvaise orthographe sera portée au discrédit de nos élèves lorsqu'ils devront prendre part à la vie sociale et à la production de richesses dans notre pays. Toutes choses qui étaient certainement bien indifférentes à la famille Proust.
Je prêche des convaincus, je le sais bien...
Si Proust avait une orthographe échappant aux normes scolaires, ce que j'ignore d'ailleurs, c'est parce qu'il écrivait selon une norme sociale différente : au XIXe, dans les milieux aristocratiques ou simplement une élite sociale et culturelle, on ne se souciait pas de norme de l'orthographe, en effet. On peut supposer que l'entre-soi et le réseau suffisaient à peu près à conserver la place au soleil qu'avait donnée la naissance.
L'orthographe est effectivement une préoccupation d'instituteur de la troisième République.
Que je sache, les élèves de la scolarisation obligatoire jusqu'à 16 ans ne naissent pas dans le même contexte social que Proust. La seule chance sociale que leur laisse l'école, et de moins en moins, c'est de faire preuve d'un mérite scolaire individuel.
On peut envisager qu'une bonne orthographe soit une exigence, tandis qu'une mauvaise orthographe sera portée au discrédit de nos élèves lorsqu'ils devront prendre part à la vie sociale et à la production de richesses dans notre pays. Toutes choses qui étaient certainement bien indifférentes à la famille Proust.
Je prêche des convaincus, je le sais bien...
- InvitéP2Niveau 5
philann a écrit:« Je vous accorde que deux et deux est une chose excellente ; mais tant qu’à tout louer, c’est deux et deux font cinq qui peut être un engin combien plus adorable. » in : Fédor Dostoïevski : Les Carnets du sous-sol, traduit par André Markowicz, Actes Sud, Collection Babel, Arles, 1992.JPhMM a écrit:Invoquer ici la DUDH est magnifique.Michel Guillou a écrit:Donc Internet a permis à chacun d’exercer enfin son droit universel à l’expression publique, ouvrant la voie à sa liberté d’opinion, de manière conforme à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 comme suit :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
C’est un droit fondamental. C’est un truisme mais il n’est pas inutile de le rappeler. Pour ma part, je ne m’en prive jamais.
D'ailleurs 2 + 2 = 9.
C'est mon droit.
Même : frhb erkzfbzhefb ze fzebifgifbz zefkzeurbh zeibrf nsd qjopdke,rgk bnz.
C'est aussi mon droit.
M'étant insurgé, sinon au nom de la pitié pour Françoise et du bon sens stratégique, au moins de la grammaire, et ayant déclaré qu'il fallait prononcer "envergure", je n'y gagnai qu'à faire redire à Françoise la terrible phrase chaque fois que j'entrais à la cuisine, car le maître d'hôtel presque autant que d'effrayer sa camarade était heureux de montrer à son maître que, bien qu'ancien jardinier de Combray et simple maître d'hôtel, tout de même bon Français selon la règle de Saint-André-des-Champs, il tenait de la déclaration des droits de l'homme le droit de prononcer "enverjure" en toute indépendance, et de ne pas se laisser commander sur un point qui ne faisait pas partie de son service et où, par conséquent, depuis la Révolution, personne n'avait rien à lui dire puisqu'il était mon égal (Proust, le Temps Retrouvé, 2243)
- Luigi_BGrand Maître
Très belle réponse, Philippe.
Je me suis quand même interrogé sur ce qui avait permis à notre formateur TICE (lequel reconnaît ingénuement ne pas connaître Proust) d'affirmer que celui-ci "constellait ses écrits de fautes grossières".
J'ai alors exhumé une vieille chronique du "Monde" de Laurent Greilsamer en 2005 intitulé "Flaubert et Proust aussi faisaient des fautes !" Cet article était une réaction "de mauvaise foi" (sic) à une initiative de "Sauver les lettres" qui avait eu le malheur de l'agacer. Plus intéressant encore : cette chronique, avec un article de la même eau de Pierre Madiot dans "Les Cahiers Pédagogiques" (2005 également), est présente dans un dossier quelque peu orienté donné à une épreuve orale d'admission du CRPE 2006. Le dossier ne présente évidemment pas l'action de "Sauver les lettres" visant à alerter sur le niveau orthographique des élèves. Voilà pourquoi je plains souvent les collègues PE, soumis à un tel matraquage idéologique...
http://www.orleans-tours.iufm.fr/formations/prepa_crpe/04.pdf
Citons la fin de la chronique du "Monde" :
A quoi tient la diffusion de fausses informations sur le Net : un beau travail d'éducation (involontaire) aux médias. Merci Michel Guillou !
Je me suis quand même interrogé sur ce qui avait permis à notre formateur TICE (lequel reconnaît ingénuement ne pas connaître Proust) d'affirmer que celui-ci "constellait ses écrits de fautes grossières".
J'ai alors exhumé une vieille chronique du "Monde" de Laurent Greilsamer en 2005 intitulé "Flaubert et Proust aussi faisaient des fautes !" Cet article était une réaction "de mauvaise foi" (sic) à une initiative de "Sauver les lettres" qui avait eu le malheur de l'agacer. Plus intéressant encore : cette chronique, avec un article de la même eau de Pierre Madiot dans "Les Cahiers Pédagogiques" (2005 également), est présente dans un dossier quelque peu orienté donné à une épreuve orale d'admission du CRPE 2006. Le dossier ne présente évidemment pas l'action de "Sauver les lettres" visant à alerter sur le niveau orthographique des élèves. Voilà pourquoi je plains souvent les collègues PE, soumis à un tel matraquage idéologique...
http://www.orleans-tours.iufm.fr/formations/prepa_crpe/04.pdf
Citons la fin de la chronique du "Monde" :
Je n'ai pas pu accéder à la source de ces lettres pour les vérifier moi-même, mais l'âge auquel elles sont supposées être écrites relativise quelque peu la considération que "Proust romancier" ou "Flaubert romancier" "constellai[en]t de fautes grossières [leurs] écrits".Laurent Greilsamer a écrit:Pour finir, un petit jeu. Voici deux extraits de lettres. Quels sont les romanciers ignares qui se sont permis de truffer leur correspondance de telles fautes ?
Première devinette. Qui a écrit : “Je suis dévoré d’impatience de voir le meilleur de mes amis celui avec lequel je serait toujours amis nous nous aimerons, ami qui sera toujours dans mon cœur. Oui ami depuis la naisance jusqua la mort” ?
Seconde devinette. Qui a écrit : “Mon cher grand-père pardonne moi de mon péché car j’ai moin mangé qu’a l’ordinaire j’ai pleuré pendant un cardeur aprè cela j’était en senglot (…)”?
Vous y êtes ? Allez, un indice : il s’agit respectivement de G. F. et de M. P. Etonnant, non ? Bon, d’accord, ils n’avaient pas dix ans ! On peut au moins leur accorder le mérite d’avoir fait ensuite beaucoup de progrès.
A quoi tient la diffusion de fausses informations sur le Net : un beau travail d'éducation (involontaire) aux médias. Merci Michel Guillou !
- Spoiler:
- Pour la bouche, j'ai dans ma bibliothèque des écrits de jeunesse de Proust qui montrent que son maniement de la langue n'était pas si déficient...
Un exemple avec ce travail de collégien, peut-être en quatrième, rendu par le jeune Marcel Proust, la page narrative la plus ancienne connue selon Thierry Laget, avec quelques petites maladresses de style.Marcel Proust a écrit:L'air est embaumé des senteurs qu'exhale un frais lilas. Le soleil se lève gaiement. Il dore la campagne de ses rayons: enfin c'est un radieux matin de mai qui nous occupe. Là-bas dissimulée sous l'aubépine est une vieille chaumière enfumée que Denis Revolle a acheté lors de son mariage. C'est le témoin de douces soirées passées au foyer. Ce grand brun à veste blanche et à casquette bleue qui sort chantonnant du petit édifice c'est ce même Denis Revolle qui il y a cinq ans se trouvait à Saint-André, pourquoi c'est ce qu'il est inutile de dire. On dirait qu'il lui coûte de sortir, il hésite, se tourne, penche vers la maison, puis vers la ville, enfin il rentre dans sa modeste demeure. Au bout de 5 minutes peut-être car l'impatience que j'avais de connaître sa dernière résolution m'avait fait trouver le temps long, il ressort suivi d'une jeune femme, assez jolie blonde avec des yeux bleus ce qui va sans dire, emmaillottée dans un cachemire, cachemire duquel l'on aurait pu dire: Et les trous sur le drap marquaient tous ses exploits, n'en déplaise à Corneille car je n'aurais pas porté à son plus haut degré la satisfaction de Denis en laissant le vers intact comme l'a fait Racine dans ses Plaideurs; du reste quel rapport entre un vieillard et une jeune femme. Deux petits garçons l'accompagnèrent jusqu'à la porte et la petite fille, jeune Hébé dont les cheveux, si les lèvres étaient de vermillon, auraient pu être de filasse. Elle lui cria d'une voix fraîche qui pour un naturaliste eut été le son de l'air se brisant contre les cordes vocales et pour un romancier un chant de rossignol. Moi qui ne suis ni romancier ni naturaliste, simplement amateur c'était une jolie voix possible (sic) de charmer tout le monde excepté moi.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- JPhMMDemi-dieu
Proust, peu doué en orthographe ? Guillou ne sait pas de quoi il parle.
Cadeau.
Cadeau.
- Spoiler:
- Une composition française de Proust, 16 ans, en rhétorique.
Source : Album Proust, Iconographie réunie et commentée par Pierre Clarac et André Ferré, Bibliothèque de la Pléiade, 1965 Éditions Gallimard
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