Camus, Le Mythe de Sysiphe

Est-ce que vous donneriez cette œuvre à lire à des élèves de 1ère ?

En cursive obligatoire.

Ce n'est pas un peu ardu pour des 1re ? Je pose la question en toute naïveté, je l'ai lu personnellement, mais je ne sais pas si je l'aurais proposé à des élèves.
En revanche, j'en ai déjà proposé des extraits.

Naan, ce n'est pas moi qui veut donner cela mais la prof de français des filles de Chéri.
Des extraits choisis, oui c'est possible.
Je voulais des avis de collègues "normaux" parce que cette prof...

Honnêtement, je trouve ça rude en LC obligatoire. Franchement, moi je l'ai lu crayon en main, et en m'arrêtant et en revenant sur certains passages. Alors je suis peut-être une quiche, ce n'est pas du tout exclu, et c'est sans doute pour ça que ma lecture n'a pas été très fluide, mais pour des élèves de 1re, je trouve que c'est un bon moyen pour en perdre un paquet.

ysabel a écrit:Est-ce que vous donneriez cette œuvre à lire à des élèves de 1ère ?

En cursive obligatoire.

Non, pas aux élèves de mon lycée du moins...

Personnellement, j'ai donné des extraits en docs complémentaires à l'étude de L'Etranger. Il s'agissait d'éclaircir la notion d'absurde et de la mettre en perspective par rapport au roman. En LC, ça ne sert à rien si on ne guide pas la lecture. C'est déjà assez difficile pour nous de comprendre certaines formules paradoxales de Camus, auteur plus complexe que la réputation qui lui a été faite.

J'ai beaucoup aimé Camus dans mon jeune temps, et en particulier L'homme révolté, dont je ne suis pas sûr qu'il serait inaccessible à des élèves sérieux et curieux en 1re. J'ai essayé de lire récemment Le mythe de Sisyphe, et j'ai trouvé le début (les quinze premières pages) médiocre pour du Camus : le raisonnement, emberlificoté, m'a paru manquer de fermeté. J'ai donc laissé tomber. C'est tout ce que je puis en dire.

Je trouve ça beaucoup trop difficile pour des 1res. Comme Hermione, j'ai déjà eu un peu de mal par moments à suivre le raisonnement, alors des élèves... Des extraits, oui, pourquoi pas. Mais à lire intégralement et sans accompagner la lecture, ça me paraît bien risqué !

Je suis assez d'accord avec nlm, et à cause de cela j'ai dû relire certains passages à plusieurs reprises afin de bien comprendre les propos énoncés, et j'étais en licence. Pour des 1ères je trouve ça exagéré.

Vous confirmez bien ce que je pense.
C'est donné en LC obligatoire après l'étude de Huis-clos.

Je le fais souvent en travaillant sur la révolte. L'oeuvre est courte (je ne prends que le chapitre "le mythe de Sisyphe" dans l'oeuvre (Cela fait 8 pages), elle est effectivement difficile.
J'ai l'habitude de la lire en intégralité en classe avec les élèves.
Avec les élèves, on tâche de comprendre l'utilisation du mythe puis on explique certains passages.
Ensuite, je fais venir un professeur de philosophie qui leur fait étudier le texte d'une façon complètement différente comme une initiation à la philo.
Cela dépend des classes et des années, mais il est vrai que le texte est difficile et que je cherche un moyen pour que lors des révisions pour le bac l'élève ne se retrouve pas seul (malgré les cours) face à ce texte.

HS : La phrase : "Il faut imaginer Sisyphe heureux." mérite à elle seule que l'on relise ce chapitre.

Mais là, il n'y aura aucun accompagnement... Je connais la collègue, les filles l'avaient déjà l'an passé.
En secondes, l'OE théâtre classique s'est résumé à lire Tartuffe à la maison et faire un contrôle de lecture dessus et pour le naturalisme, lire des nouvelles de Zola à la maison et aussi un contrôle de lecture.

Elles sont en S et depuis le début de l'année elles ont eu à faire 2 commentaires (et ni d'invention, ni de dissertation), commentaires non corrigés car elle trouve que "ça ne sert à rien de donner une  correction".

Je sais qu'elle est inspectée à la rentrée.

Spoiler:

Comme trompettemarine, je ne donnerais que le chapitre "le mythe de Sisyphe", accompagné, c'est faisable. Le reste pour des élèves de 1ère, risque de passer pour du charabia incompréhensible et de les rebuter.

ysabel a écrit:Est-ce que vous donneriez cette œuvre à lire à des élèves de 1ère ?

En cursive obligatoire.

Non.
Mais de toutes façons, je ne donne rien en cursive absolue, je travaille toujours au moins un aspect, parce que les laisser lire tout seuls

ysabel a écrit:Mais là, il n'y aura aucun accompagnement... Je connais la collègue, les filles l'avaient déjà l'an passé.
En secondes, l'OE théâtre classique s'est résumé à lire Tartuffe à la maison et faire un contrôle de lecture dessus et pour le naturalisme, lire des nouvelles de Zola à la maison et aussi un contrôle de lecture.

Elles sont en S et depuis le début de l'année elles ont eu à faire 2 commentaires (et ni d'invention, ni de dissertation), commentaires non corrigés car elle trouve que "ça ne sert à rien de donner une  correction".

Je sais qu'elle est inspectée à la rentrée.

Spoiler:

Ben je donne des commentaires, je les corrige avec soin, mais j'aborde à peine la dissertation en ce moment, et ils ne comprennent rien. J'ai déjà 7,8 avec les commentaires, je n'ai aucune envie de tomber à 5 pour bosser un exo qu'ils ne choisiront jamais. Quant à l'invention, ils se démerdent, ce sujet me sort par les trous du nez, et de toutes façons, chaque sujet à ses exigences et donc sa méthodologie.

ysabel a écrit:Est-ce que vous donneriez cette œuvre à lire à des élèves de 1ère ?

En cursive obligatoire.

La partie qui raconte le mythe est assez facile

Cripure a écrit:

ysabel a écrit:Mais là, il n'y aura aucun accompagnement... Je connais la collègue, les filles l'avaient déjà l'an passé.
En secondes, l'OE théâtre classique s'est résumé à lire Tartuffe à la maison et faire un contrôle de lecture dessus et pour le naturalisme, lire des nouvelles de Zola à la maison et aussi un contrôle de lecture.

Elles sont en S et depuis le début de l'année elles ont eu à faire 2 commentaires (et ni d'invention, ni de dissertation), commentaires non corrigés car elle trouve que "ça ne sert à rien de donner une  correction".

Je sais qu'elle est inspectée à la rentrée.

Spoiler:

Ben je donne des commentaires, je les corrige avec soin, mais j'aborde à peine la dissertation en ce moment, et ils ne comprennent rien. J'ai déjà 7,8 avec les commentaires, je n'ai aucune envie de tomber à 5 pour bosser un exo qu'ils ne choisiront jamais. Quant à l'invention, ils se démerdent, ce sujet me sort par les trous du nez, et de toutes façons, chaque sujet à ses exigences et donc sa méthodologie.

Je suis bien d'accord mais je notais cela car 2 devoirs depuis septembre, je trouve cela court... d'autant qu'ils n'ont jamais rien à rédiger, même pas un misérable paragraphe...

Oliv396 a écrit:

ysabel a écrit:Est-ce que vous donneriez cette œuvre à lire à des élèves de 1ère ?

En cursive obligatoire.

La partie qui raconte le mythe est assez facile

Mais il n'y a pas que cela...

Non, je ne le donnerais pas. Je fais des extraits en cours et je les explique... Je trouve que le donner en LC c'est hors de leur portée.

ysabel a écrit:

Oliv396 a écrit:

ysabel a écrit:Est-ce que vous donneriez cette œuvre à lire à des élèves de 1ère ?

En cursive obligatoire.

La partie qui raconte le mythe est assez facile

Mais il n'y a pas que cela...

C'est tout à fait vrai. Pour ma part, je ne donnerais que cet extrait (celui qui permet d'expliquer le mythe).

Pour une fois qu'on voit des collègues (trop) ambitieux…

Je me demande : Y a-t-il un danger réel à faire lire un livre difficile ?
Un élève qui aime lire risque-t-il vraiment de se dégoûter de la lecture pour un livre "trop dur" pour son âge ?
Et puis, est-il nécessaire de tout comprendre pour lire ?

Je ne sais pas si je me fais l'avocat du diable, mais je trouve qu'on critique suffisamment les profs insuffisamment exigeants pour ne pas ensuite taper sur ceux qui une fois dans l'année demandent aux élèves quelque chose de difficile !

C'est vrai que moi, je n'aurais pas "osé" donner cet essai à lire, mais si un gosse de première se lamentait auprès de moi de ce genre de malheur, je lui remonterais les bretelles, en lui disant qu'il peut s'estimer heureux de ne pas se fader que des Derniers jours d'un condamné, Paul et Virginie et autres Candide (encore que, naturellement, ce soient des monuments de notre littérature et qu'on puisse donner des cours passionnants sur ces texte, tant de bons sentiments et de facilité de lecture finissent par m'écœurer un peu.)

Bon, et puis de toute façon, je trouve qu'on devrait toujours, autant que possible de soutenir les collègues, on a bien assez d'hostilité chez les professions libérales (entre autres… pensons aux propos de nos médecins, dentistes et autres sur les vacances ou sur leur chérubin) pour ne pas se tirer dans les pattes entre nous.

Bref, Ysabel, je ne trouve pas qu'il y ait de quoi fouetter un chat.
Pour ma part, à la limite, à ta place, je crois que j'essaierais d'aider un peu l'élève, de le remotiver, mais certainement pas de remettre en question ce choix de sa prof… Mais ça n'engage que moi.