- RikkiMonarque
Ne pas se faire d'illusion : les "spécialistes" en connaissent rarement plus sur la question que les non-spécialistes.
Ne pas sacraliser l'apprentissage de la lecture, ni de l'écriture. Quand elle a demandé pour "comment on fait les bébés", tu n'as pas eu peur de ne pas coller à 100 % au cours de SVT de dans 10 ans ! Tu as fait une réponse adaptée à son âge et proche de la réalité, même si pas 100 % scientifique.
Pour la lecture, quel bonheur que de partager des découvertes avec son propre gamin, il ne faut pas s'en priver. Répondre à ses questions. Super, le coup des lettres magiques ! C'est très bien !
Pourquoi s'inquiéter ? En fait, en lecture, tu as toutes les réponses. Tu sais très bien que le H fait ph, fait ch, parfois ne fait rien, parfois ne fait rien alors qu'on s'attendrait à ce qu'il fasse ch. C'est comme ça, c'est dans la langue. Voilà. Dans Chloé, ça ne fait pas le même son que dans Chaïma.
En écriture, veille à la tenue du crayon, en rectifiant en douceur si elle le tient mal.
Et non, elle n'apprend pas de manière globale, puisqu'elle identifie que le H ne fait rien, donc elle a compris le système de la combinatoire.
Et puis, scoop : un peu de lecture globale n'a jamais tué personne, c'est le fait de l'ériger en système d'apprentissage qui est dramatique. Sinon, oui, les gamins reconnaissent spontanément des mots, ce n'est pas un problème si on ne le systématise pas sans explication sur les valeurs des lettres.
Ne pas sacraliser l'apprentissage de la lecture, ni de l'écriture. Quand elle a demandé pour "comment on fait les bébés", tu n'as pas eu peur de ne pas coller à 100 % au cours de SVT de dans 10 ans ! Tu as fait une réponse adaptée à son âge et proche de la réalité, même si pas 100 % scientifique.
Pour la lecture, quel bonheur que de partager des découvertes avec son propre gamin, il ne faut pas s'en priver. Répondre à ses questions. Super, le coup des lettres magiques ! C'est très bien !
Pourquoi s'inquiéter ? En fait, en lecture, tu as toutes les réponses. Tu sais très bien que le H fait ph, fait ch, parfois ne fait rien, parfois ne fait rien alors qu'on s'attendrait à ce qu'il fasse ch. C'est comme ça, c'est dans la langue. Voilà. Dans Chloé, ça ne fait pas le même son que dans Chaïma.
En écriture, veille à la tenue du crayon, en rectifiant en douceur si elle le tient mal.
Et non, elle n'apprend pas de manière globale, puisqu'elle identifie que le H ne fait rien, donc elle a compris le système de la combinatoire.
Et puis, scoop : un peu de lecture globale n'a jamais tué personne, c'est le fait de l'ériger en système d'apprentissage qui est dramatique. Sinon, oui, les gamins reconnaissent spontanément des mots, ce n'est pas un problème si on ne le systématise pas sans explication sur les valeurs des lettres.
- NuitsFidèle du forum
Ok. merci de vos réponses rassurantes. Je suis une maman inquiète... et un professeur consternée par les difficultés de mes élèves. J'ai tellement peur de faire naître chez ma fille de mauvaises habitudes !
Merci d'avoir pris le temps de me répondre.
Merci d'avoir pris le temps de me répondre.
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C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- LouisBarthasExpert
Non, elle ne peut pas apprendre de manière globale parce que la lecture globale n'existe pas, les mots ne sont jamais lus comme des images. Elle va simplement prélever des indices. C'est pour cela que l'apprentissage de la lecture demande une progression structurée et non de travailler avec des étiquettes et des prénoms à la maternelle.Nuits a écrit:Elle demande régulièrement comment s'écrit tel ou tel mot et nous le lui dictons parce que nous n'avons aucune raison de ne pas répondre à sa demande. Le problème est que très souvent elle mémorise parfaitement la séquence dès la première fois. Du coup, elle apprend de manière globale, non ?
Il faut apprendre à lire en partant des lettres, en cela ta démarche est bonne.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- maikreeeesseGrand sage
Je trouve aussi que tes réponses sont très pertinentes et justes.
Le principal écueil est celui de la devinette: le fait de commencer à déchiffrer un mot et de proposer n'importe quoi qui pourrait coller. C'est pour moi la principale mauvaise habitude à ne pas donner et ce n'est pas du tout le chemin que prend ta fille.
Le principal écueil est celui de la devinette: le fait de commencer à déchiffrer un mot et de proposer n'importe quoi qui pourrait coller. C'est pour moi la principale mauvaise habitude à ne pas donner et ce n'est pas du tout le chemin que prend ta fille.
- MehitabelVénérable
Spinoza1670 a écrit:J'avais vu l'autre sujet similaire https://www.neoprofs.org/t66350-mon-fils-est-en-cp-et-j-ai-peur-helpGombrich a écrit:Je ne me fais pas trop de souci pour les camarades de mon fils : nous habitons chez les bobos, et si les enfants sont perdus en décembre, les parents prendront les choses en main. Ce qui n'est pas forcément le cas dans des milieux défavorisés.LaCatalane a écrit:Tout cela est bien triste... Et je parle en connaissance de cause : j'ai utilisé Ribambelle au début de ma période CP parce que je ne connaissais aucune méthode de lecture, mais cela ne m'allait pas du tout (j'essayais de leur faire déchiffrer les textes, je ne comprenais pas l'intérêt de la méthode) et j'ai vite abandonné !
Je ne comprends pas qu'un instit de CP ne se remette pas en question quand il utilise ce genre de méthode (notamment lorsqu'on ne fait que suivre le guide du maître), au vu des dégâts causés sur les élèves ! :censure:
Quant à mon fils, les choses avancent vite et bien. J'ai suivi les différents conseils : méthode syllabique le soir après les devoirs, jeu avec des lettres magnétiques, déchiffrage dans la rue au gré de nos promenades... Comme c'est un enfant très logique, la méthode syllabique lui convient parfaitement. En revanche, il est plus en difficulté pour restituer les phrases vues dans la journée avec son instit...mais pas celui-ci (Je viens de le parcourir et de tout enregistrer (au cas où...) et c'est vraiment très intéressant). Pourtant ma fille a ce manuel cette année.
- Spoiler:
Pourquoi "help !" et pas "à l'aide !" ?
Au fait, je ne crois pas que cela ait été dit : On peut feuilleter le livre de l'élève sur le site de Retz : http://www.editions-retz.com/feuilletage/9782725626086.html
Mention spéciale à Louis Barthas pour ces super posts sur le fil :
Les conseils importants ont déjà été donnés dans les premières pages. Je rajouterais p-ê un "petit" complément vu que tu n'as pas apparemment de fichier d'exercices en plus du manuel : la méthode l'arbre aux sons.
J'ai pas mal de méthodes "syllabiques" à la maison (Ouzilou - merci Adelaïde ! -, Mico, Boscher, Mamadou et Bineta, Librairie des écoles, Léo et Léa, Sami et Julie et j'en oublie peut-être) mais ce qui a bien marché avec elle c'est l'Arbre aux sons car il y a des coloriages et de l'écriture. "J'aime pas lire, mais j'adore écrire.", disait-elle souvent. Et et elle adore aussi dessiner.
qq pages en démo ici http://ecolereferences.blogspot.com/2013/03/larbre-aux-sons-methode-syllabique-pour.html
Je remonte ce vieux fil que je me souvenais avoir parcouru avec passion quand ma fille était bébé, la dite fille est maintenant au CP. Je me souvenais de cet Arbre aux sons, aussi conseillé par une amie, et comme il m'a bien fallu faire un choix parmi tout ce qui était proposé, et qu'en toute honnêteté je n'avais quand même pas envie d'y passer ma vie à chercher des supports, je suis "bêtement" le fichier avec elle. Donc merci à Spinoza, c'est effectivement très bien.
Au-delà de la présentation, et du fait bien sûr que ce soit de la syllabique, pour moi les points forts sont le fait que l'enfant lit (pour de vrai) pleins de mots et de phrases très vite (argument souvent contre la syllabique, les enfants ne peuvent rien lire, c'est faux, ils peuvent lire plein de choses, très vite, avec peu de syllabes), même si je ne suis pas pressée, ma fille était "stimulée" ; il y a régulièrement des pages de réinvestissement, et il y a très vite des questions de compréhension sur la lecture, ce que je trouve très pertinent, maintenant ma fille s'arrête après avoir décodé pour relire plus vite la phrase qu'elle vient de décoder, afin d'en comprendre le sens.
Je fais remonter ce fil car je me souviens précisément d'une intervention d'une très grande clarté sur l'apprentissage de l'orthographe (comment l'orthographe devait s'apprendre), sur le lien avec la syllabique, le côté à la fois méthodique, progressif. Mais j'ai beau chercher sur ce fil, et sur l'autre des méthodes de lecture, je ne vois pas du tout; si quelqu'un voit de quoi je parle ou se souvient de cette intervention, cela répondrait à quelques questions. Comment s'y prendre pour fixer l'orthographe des mots ? (je ne parle pas de grammaire, mais vraiment de l'orthographe liée aux sons/graphie). Je ne sais pas si c'est super clair en fait :lol:
- MehitabelVénérable
maikreeeesse a écrit:Je trouve aussi que tes réponses sont très pertinentes et justes.
Le principal écueil est celui de la devinette: le fait de commencer à déchiffrer un mot et de proposer n'importe quoi qui pourrait coller. C'est pour moi la principale mauvaise habitude à ne pas donner et ce n'est pas du tout le chemin que prend ta fille.
Je continue à lutter contre cela quand je commence le "travail" avec ma fille, je vois que cette habitude se résorbe un peu avec le temps, de plus en plus, mais oui c'est vraiment un constat. Elle le fait encore pour un/une par exemple, c'est pas très grave, mais cela laisse songeur sur ce que cela pourrait donner avec d'autres mots...
- LouisBarthasExpert
Les confusions un/une, le/la, les/des, etc. sont fréquentes à l'école primaire et m'ont longtemps semblé étonnantes tant que je n'avais pas saisi la nocivité de la plupart des façons d'enseigner la lecture. Elles sont le résultat d'un apprentissage global de ces mots, dès la maternelle, avant que l'enfant comprenne - ou plutôt sans qu'on lui ait appris - qu'un mot n'est pas une image mais un assemblage de lettres que l'on combine pour avoir un sens.Mehitabel a écrit:Elle le fait encore pour un/une par exemple, c'est pas très grave, mais cela laisse songeur sur ce que cela pourrait donner avec d'autres mots...maikreeeesse a écrit:
Le principal écueil est celui de la devinette.
C'est le principe même des "mots-outils" (terme issu de la grammaire universitaire et abusivement transposé dans l'apprentissage de la lecture) que de demander à l'enfant de "reconnaître" des mots comme des images sans progression logique à partir des lettres les composant.
Il faut toujours le rappeler, comme le dit la meilleure spécialiste de l'orthophonie en France, Colette Ouzilou, l'unité de base de la lecture est la lettre et non le mot.
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Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- MehitabelVénérable
LouisBarthas a écrit:Les confusions un/une, le/la, les/des, etc. sont fréquentes à l'école primaire et m'ont longtemps semblé étonnantes tant que je n'avais pas saisi la nocivité de la plupart des façons d'enseigner la lecture. Elles sont le résultat d'un apprentissage global de ces mots, dès la maternelle, avant que l'enfant comprenne - ou plutôt sans qu'on lui ait appris - qu'un mot n'est pas une image mais un assemblage de lettres que l'on combine pour avoir un sens.Mehitabel a écrit:Elle le fait encore pour un/une par exemple, c'est pas très grave, mais cela laisse songeur sur ce que cela pourrait donner avec d'autres mots...maikreeeesse a écrit:
Le principal écueil est celui de la devinette.
C'est le principe même des "mots-outils" (terme issu de la grammaire universitaire et abusivement transposé dans l'apprentissage de la lecture) que de demander à l'enfant de "reconnaître" des mots comme des images sans progression logique à partir des lettres les composant.
Il faut toujours le rappeler, comme le dit la meilleure spécialiste de l'orthophonie en France, Colette Ouzilou, l'unité de base de la lecture est la lettre et non le mot.
Oui c'est tout à fait ça, j'avais effectivement oublié qu'elle avait vu ces mots-outils à la maternelle.
- EuphémiaNiveau 10
Je comprends que ce soit une démarche difficile à entreprendre mais, en tant qu'enseignants qui éprouvons quotidiennement les ravages perpétrés par l'emploi encore extrêmement fréquent de méthodes néfastes dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, ne sommes-nous pas justement les plus à même d'en avertir nos collègues ? Épargner à son enfant cette maltraitance (car pour moi ne pas apprendre correctement à lire et écrire à un enfant c'est de la maltraitance) c'est bien, mais les autres que vont-ils devenir ? Comment voulez-vous que cette institutrice prenne conscience que ses méthodes sont mauvaises si aucun des parents qui passent derrière pour en réparer les dégâts ne le lui disent ?Mehitabel a écrit:Je n'irai pas voir l'institutrice de ma fille pour lui dire ce que j'ai fait (elle m'a d'ailleurs dit être surprise qu'elle s'en sorte aussi bien, vu son manque d'attention en classe...), car c'est une collègue et même si je perçois bien l'intérêt de la démarche, je ne me vois pas assumer cela.
_________________
L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- MehitabelVénérable
Euphémia a écrit:Je comprends que ce soit une démarche difficile à entreprendre mais, en tant qu'enseignants qui éprouvons quotidiennement les ravages perpétrés par l'emploi encore extrêmement fréquent de méthodes néfastes dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, ne sommes-nous pas justement les plus à même d'en avertir nos collègues ? Épargner à son enfant cette maltraitance (car pour moi ne pas apprendre correctement à lire et écrire à un enfant c'est de la maltraitance) c'est bien, mais les autres que vont-ils devenir ? Comment voulez-vous que cette institutrice prenne conscience que ses méthodes sont mauvaises si aucun des parents qui passent derrière pour en réparer les dégâts ne le lui disent ?Mehitabel a écrit:Je n'irai pas voir l'institutrice de ma fille pour lui dire ce que j'ai fait (elle m'a d'ailleurs dit être surprise qu'elle s'en sorte aussi bien, vu son manque d'attention en classe...), car c'est une collègue et même si je perçois bien l'intérêt de la démarche, je ne me vois pas assumer cela.
C'est vrai, mais j'ai baissé les bras, pour moi appliquer la méthode que je vois relève du pur dogmatisme, d'une croyance erronée, plus profonde que tout ce que je pourrais dire. C'est du même niveau que d'essayer de convaincre un croyant que ce à quoi il croit est faux, violent, injuste, ou je ne sais quoi.
- Pat BÉrudit
C'est pas si simple d'expliquer à un enseignant que sa méthode n'est pas bonne.
J'avais tenté vainement de convaincre une copine instit (étant moi-même bien sensibilisée au problème par les soucis de ma fille)... ce fut un dialogue de sourd(e)s.
Elle m'a dit, en substance : "oui, bien sûr, moi j'ai appris avec la syllabique et ça a marché pour moi, mais en formation on m'a expliqué qu'elle laissait des tas d'enfants sur le carreau, qui déchiffraient sans comprendre, et qu'il fallait de la globale pour donner du sens... alors maintenant on me dit que la globale c'est mauvais pour les dys, je veux bien croire, mais pour les autres ? Tôt ou tard on trouvera une autre forme de dys qui apprennent mieux avec la globale et pour qui la syllabique est néfaste... donc pour moi, le mieux, c'est un équilibre entre les deux. Marre des modes pédagogiques qui passent de l'un à l'autre, je fais à ma sauce !"
J'ai renoncé... et n'était que prof de maths, je n'aurais pas osé en parler avec l'instit de ma fille (qui utilisait l'école des albums, fière de leur donner à lire des textes complexes qui aient du sens...) : je n'ai pas la légitimité pour ça.
J'avais tenté vainement de convaincre une copine instit (étant moi-même bien sensibilisée au problème par les soucis de ma fille)... ce fut un dialogue de sourd(e)s.
Elle m'a dit, en substance : "oui, bien sûr, moi j'ai appris avec la syllabique et ça a marché pour moi, mais en formation on m'a expliqué qu'elle laissait des tas d'enfants sur le carreau, qui déchiffraient sans comprendre, et qu'il fallait de la globale pour donner du sens... alors maintenant on me dit que la globale c'est mauvais pour les dys, je veux bien croire, mais pour les autres ? Tôt ou tard on trouvera une autre forme de dys qui apprennent mieux avec la globale et pour qui la syllabique est néfaste... donc pour moi, le mieux, c'est un équilibre entre les deux. Marre des modes pédagogiques qui passent de l'un à l'autre, je fais à ma sauce !"
J'ai renoncé... et n'était que prof de maths, je n'aurais pas osé en parler avec l'instit de ma fille (qui utilisait l'école des albums, fière de leur donner à lire des textes complexes qui aient du sens...) : je n'ai pas la légitimité pour ça.
- CeladonDemi-dieu
Surtout si l'inspecteur conseille vivement la globale !!!C'est pas si simple d'expliquer à un enseignant que sa méthode n'est pas bonne.
Je renvoie à l'expérience (très) malheureuse d'une contrevenante : Rachel Boutonnet
Journal d'une institutrice clandestine
- EuphémiaNiveau 10
J'ai le même problème avec ma belle-sœur qui, comme preuve que sa méthode est bonne, est toute fière de dire que plus des deux tiers de ses élèves savent lire au mois de juin. Ça me rend folle !Pat B a écrit:C'est pas si simple d'expliquer à un enseignant que sa méthode n'est pas bonne.
J'avais tenté vainement de convaincre une copine instit (étant moi-même bien sensibilisée au problème par les soucis de ma fille)... ce fut un dialogue de sourd(e)s.
Elle m'a dit, en substance : "oui, bien sûr, moi j'ai appris avec la syllabique et ça a marché pour moi, mais en formation on m'a expliqué qu'elle laissait des tas d'enfants sur le carreau, qui déchiffraient sans comprendre, et qu'il fallait de la globale pour donner du sens... alors maintenant on me dit que la globale c'est mauvais pour les dys, je veux bien croire, mais pour les autres ? Tôt ou tard on trouvera une autre forme de dys qui apprennent mieux avec la globale et pour qui la syllabique est néfaste... donc pour moi, le mieux, c'est un équilibre entre les deux. Marre des modes pédagogiques qui passent de l'un à l'autre, je fais à ma sauce !"
J'ai renoncé... et n'était que prof de maths, je n'aurais pas osé en parler avec l'instit de ma fille (qui utilisait l'école des albums, fière de leur donner à lire des textes complexes qui aient du sens...) : je n'ai pas la légitimité pour ça.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- CeladonDemi-dieu
Si sa méthode était bonne, TOUS ses élèves sauraient lire en juin.
- pseudo-intelloSage
... mais il faut le faire.
Quand la dixième maman d'enfant qui aura bien appris à lire et écrire dira "j'ai tout repris de zéro avec le Boscher" ou "je lui ai appris à lire en parallèle avec Léo et Léa", au bout d'un moment, ça fait tilt.
Marc le Bris, peut-être caricatural (je n'en sais rien, mais il s'agit d'une anecdote, et les anecdotes sont parfois exagérées, il faut le reconnaître), raconte qu'au début de sa carrière, quand il croyait à toutes les nouveautés (dans les années 70, c'était des nouveautés pédagogiques), remarquait que les élèves ramaient unn peu plus en CM2, mais que dans l'école, ils étaient notamment très fiers de la réussite de deux élèves, dont une maman, restée très attachée à l'école, donnait bénévolement des coups de main pour recouvrir les livres. Quand elle a recouvert un Boscher, elle a dit "ah, je le reconnais, c'est avec ça que j'ai appris à lire à mon fils, et après, on l'a prêtée à maman de Elevenuméro2quivaitsuperbienréussi. Il dit que ce jour-là, il a réfléchi.
Quand la dixième maman d'enfant qui aura bien appris à lire et écrire dira "j'ai tout repris de zéro avec le Boscher" ou "je lui ai appris à lire en parallèle avec Léo et Léa", au bout d'un moment, ça fait tilt.
Marc le Bris, peut-être caricatural (je n'en sais rien, mais il s'agit d'une anecdote, et les anecdotes sont parfois exagérées, il faut le reconnaître), raconte qu'au début de sa carrière, quand il croyait à toutes les nouveautés (dans les années 70, c'était des nouveautés pédagogiques), remarquait que les élèves ramaient unn peu plus en CM2, mais que dans l'école, ils étaient notamment très fiers de la réussite de deux élèves, dont une maman, restée très attachée à l'école, donnait bénévolement des coups de main pour recouvrir les livres. Quand elle a recouvert un Boscher, elle a dit "ah, je le reconnais, c'est avec ça que j'ai appris à lire à mon fils, et après, on l'a prêtée à maman de Elevenuméro2quivaitsuperbienréussi. Il dit que ce jour-là, il a réfléchi.
- VolubilysGrand sage
Dans mon école, quand je suis arrivée, ce sont les élèves eux-même qui vendaient la mèche. Ecole avec un niveau correcte en lecture malgré la méthode "A l'école des albums" car en fait pas loin de la moitié des enfants apprenaient à lire à la maison entre la GS et le CP, et les autres s'y mettaient en cours d'année....
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- MehitabelVénérable
Volubilys a écrit:dans mon école, quand je suis arrivée, ce sont les élèves eux-même qui vendaient la mèche. Ecole avec un niveau correcte en lecture malgré la méthode "A l'école des albums" car en fait pas loin de la moitié des enfants apprenait à lire à la maison entre la GS et le CP, et les autres s'y mettait en cours d'année....
Je regrette de ne pas avoir pris les devants personnellement, la rentrée aurait été plus sereine, même si l'année dernière fut une année compliquée personnellement, donc peu probable d'avoir été capable de faire les choses bien.
- VolubilysGrand sage
Quand on utilise L&L et qu'on a tous les CP de l'école, au bout d'un ou deux ans, il n'y a plus de d'élèves qui arrivent lecteurs ou presque lecteurs en septembre... (ou très rarement)
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
Pour relativiser tout de même, il arrive chaque année 4 ou 5 lecteurs en CP dans les écoles du secteur indépendamment de la méthode...
- *Ombre*Grand sage
Pat B a écrit:C'est pas si simple d'expliquer à un enseignant que sa méthode n'est pas bonne.
J'avais tenté vainement de convaincre une copine instit (étant moi-même bien sensibilisée au problème par les soucis de ma fille)... ce fut un dialogue de sourd(e)s.
Elle m'a dit, en substance : "oui, bien sûr, moi j'ai appris avec la syllabique et ça a marché pour moi, mais en formation on m'a expliqué qu'elle laissait des tas d'enfants sur le carreau, qui déchiffraient sans comprendre, et qu'il fallait de la globale pour donner du sens... alors maintenant on me dit que la globale c'est mauvais pour les dys, je veux bien croire, mais pour les autres ? Tôt ou tard on trouvera une autre forme de dys qui apprennent mieux avec la globale et pour qui la syllabique est néfaste... donc pour moi, le mieux, c'est un équilibre entre les deux. Marre des modes pédagogiques qui passent de l'un à l'autre, je fais à ma sauce !"
J'ai renoncé... et n'était que prof de maths, je n'aurais pas osé en parler avec l'instit de ma fille (qui utilisait l'école des albums, fière de leur donner à lire des textes complexes qui aient du sens...) : je n'ai pas la légitimité pour ça.
Je confirme. C'est exactement le discours que j'ai eu quand j'ai, à la fin du CP de ma fille, pris RV avec la maîtresse pour lui expliquer à quel point la lecture globale (et, euh... l'écriture globale, je ne vois pas comment dire les choses autrement) l'avait mise en difficulté et combien nous avions ramé pour corriger le tir, en particulier l'habitude acquise en classe de deviner les mots, mal de préférence. J'ai eu le droit à la récitation du catéchisme de l'ESPE et à cette conclusion sur la recherche d'un juste milieu entre les différentes théories.
C'est ça qui est terrible : dans le bordel ambiant, les méthodes mixtes paraissent une espèce de voie du milieu, sage et raisonnable, alors que nous constatons chaque jour, au collège, le nombre de paralexies, quand ce n'est pas pire, qu'elles induisent. Et ces instits sont intimement convaincus de bien faire et, si nous insistons, nous passons simplement pour des extrémistes quand eux seraient la voix de la mesure et de la raison.
C'est à se pendre.
- egometDoyen
Pat B a écrit:
J'ai renoncé... et n'était que prof de maths, je n'aurais pas osé en parler avec l'instit de ma fille (qui utilisait l'école des albums, fière de leur donner à lire des textes complexes qui aient du sens...) : je n'ai pas la légitimité pour ça.
C'est terrible cette auto-censure. On n'a pas la légitimité pour faire des remarques de bon sens? En admettant que tu n'aies pas la légitimité pour recommander une méthode, tu as la légitimité pour constater un problème.
Tu n'as pas la légitimité pour expliquer à ton garagiste comment réparer ta voiture. Admettons. Mais tu peux constater que ta voiture ne marche pas bien. Et tu as toute légitimité pour demander un devis à un autre garagiste.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Pat BÉrudit
egomet a écrit:Pat B a écrit:
J'ai renoncé... et n'était que prof de maths, je n'aurais pas osé en parler avec l'instit de ma fille (qui utilisait l'école des albums, fière de leur donner à lire des textes complexes qui aient du sens...) : je n'ai pas la légitimité pour ça.
C'est terrible cette auto-censure. On n'a pas la légitimité pour faire des remarques de bon sens? En admettant que tu n'aies pas la légitimité pour recommander une méthode, tu as la légitimité pour constater un problème.
Tu n'as pas la légitimité pour expliquer à ton garagiste comment réparer ta voiture. Admettons. Mais tu peux constater que ta voiture ne marche pas bien. Et tu as toute légitimité pour demander un devis à un autre garagiste.
Sans doute... mais en tant que prof de maths, je n'aimerais pas forcément qu'un parent, a priori moins compétent que moi, vienne me dire comment je dois enseigner ma matière. Donc je pense que le collègue de primaire pourrait le prendre mal, même en lui disant que l'orthophoniste m'a expliqué tous les problèmes venant de la mauvaise habitude qui consiste à deviner plutôt que déchiffrer.
La seule fois où j'ai fait une vague allusion, j'ai eu comme réponse "mais ça a toujours fonctionné avec mes élèves, à part quelques cas en difficulté, mais ça, il y en a avec toutes les méthodes... Et puis, rassurez-vous, je fais du syllabique aussi, le plus possible même !"
Et puis, avec cette méthode semi-globale, ma fille avait l'impression de savoir lire et ne se sentait pas spécialement en échec (là je parle de ma seconde fille ; l'ainée a un handicap donc je ne peux pas utiliser son exemple pour généraliser le problème de la méthode) ; tant qu'elle restait strictement dans les clous, et bataillait pour apprendre par coeur ses mots, elle s'en sortait. Et elle a effectivement fini par savoir lire sans que j'aie besoin de l'aider (je trouve qu'elle manque d'efficacité, elle lit lentement et fait encore des erreurs de "devinette"... mais suis-je objective ?).
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Pour rebondir sur ce que dit Pat, quand j'étais mère d'un élève de CP, ex prof de français et que j'avais dû tout reprendre j'avais encore sur le cœur les parents consuméristes odieux qui voulaient m'expliquer comment enseigner, et j'aurais été incapable d'aller donner des leçons à la maîtresse qui utilisait Mika (et semblait très jeune, fraîchement émoulue de l'IUFM de l'époque donc n'avait peut-être pas vraiment le choix). Pourtant il y avait en effet un problème, je pense que cette méthode a abîmé les plus fragiles de la classe, ceux dont les parents ne pouvaient pas combler les lacunes.
Mais adopter la posture de la donneuse de leçon à l'enseignant est très délicat, ne serait-ce que vis-à-vis de son enfant qui doit continuer à respecter l'institution et l'enseignant (j'ai tâché de ne jamais dénigrer et de reprendre en disant que ça l'aiderait, qu'il avait du mal et que ce serait plus simple).
Mais adopter la posture de la donneuse de leçon à l'enseignant est très délicat, ne serait-ce que vis-à-vis de son enfant qui doit continuer à respecter l'institution et l'enseignant (j'ai tâché de ne jamais dénigrer et de reprendre en disant que ça l'aiderait, qu'il avait du mal et que ce serait plus simple).
_________________
Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- pseudo-intelloSage
Si tu ne te sens pas d'entrer dans l'argumentaire, tu peux rester dans le factuel : "moi, j'ai complété avec Léo et Léa / Boscher / une tambouille maison syllabique".
Quand 30 parents de ses meilleurs lecteurs lui auront dit qu'ils ont fait ça, si la personne n'est pas obtuse, elle devrait reconsidérer certaines choses. Certains argumenteront, d'eutre non, mais les faits seront là, et ils sont têtus.
Quand 30 parents de ses meilleurs lecteurs lui auront dit qu'ils ont fait ça, si la personne n'est pas obtuse, elle devrait reconsidérer certaines choses. Certains argumenteront, d'eutre non, mais les faits seront là, et ils sont têtus.
- VolubilysGrand sage
malheureusement non, elle critiquera même ces méchants parents qui sabotent son travail.pseudo-intello a écrit:Si tu ne te sens pas d'entrer dans l'argumentaire, tu peux rester dans le factuel : "moi, j'ai complété avec Léo et Léa / Boscher / une tambouille maison syllabique".
Quand 30 parents de ses meilleurs lecteurs lui auront dit qu'ils ont fait ça, si la personne n'est pas obtuse, elle devrait reconsidérer certaines choses. Certains argumenteront, d'eutre non, mais les faits seront là, et ils sont têtus.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- pseudo-intelloSage
Je suppose que ça dépend de gens. Certains comprennent vite, d'autres moins vite, d'autres jamais, certes.
Par exemple, Marc Le Bris n'hésite pas à avouer qu'au départ, il a cru à toutes les zorcharteries professées par les formateurs de l'époque, déjà bien barrés. Mais parfois, la réalité met des claques...
Par exemple, Marc Le Bris n'hésite pas à avouer qu'au départ, il a cru à toutes les zorcharteries professées par les formateurs de l'époque, déjà bien barrés. Mais parfois, la réalité met des claques...
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