Gérer ses classes ... dès le début

Petite question.

Je fais mes toutes première heures d'enseignement (philo, terminale), et j'appréhendais pas mal le fait de ne pas réussir à obtenir du silence.

Alors voilà ce qu'il se passe : ça n'est pas le silence absolu mais ça chuchote assez régulièrement. Je m'arrête de parler dès que ça devient un peu trop fort, je les regarde jusqu'à ce qu'ils se taisent, et je reprends. J'ai quand même puni trois élèves chez qui c'était vraiment constant (et ensuite silence).

Du coup : est-ce que vous exigez un silence absolu ?? (mouches qui volent). J'ai l'impression que ça me demanderait un effort permanent. Du coup je me demande si je suis encore trop tolérant...

Pour moi, ça dépend des moments dans la séance... silence quand je parle ou que des élèves parlent pendant que je les interroge, ou quand on écrit, un peu plus de bruit (inévitablement) pendant les exercices quand ils travaillent seul, et aussi lors des activités pratiques.

Pour l'instant j'ai silence total dans mes classes  .Je crois que j'ai des élèves calmes et qui ne posent pas de souci , d'après mes collègues.
Bon, ma Première S va être plus "sportive " par contre, (je ne les ai eus qu'en demi groupe) car ils seraient plutôt très actifs, et spontanés dans la participation. Ils sont 30 : il va falloir gérer.

J'exige le silence absolu. Après chacun fait selon son niveau de tolérance.
Depuis enfant,je ne supporte pas le bruit,quand j'étais en groupe,je me bouchai les oreilles pour ne pas entendre les bruits parasites de mes camarades:c'est pas juste une lubie de nana tyrannique autoritaire!

J'ai beau être en lycée,lorsque s'installe un bavardage collectif, je déplace les élèves, voire je prépare un plan de classe et je le "dégaine" la première fois que ça dégénère un peu. Ils sont prévenus (deux fois, pas trois). Et une fois le plan de classe imposé il n'y a plus que moi qui décide quand ça bouge. Cela dit je n'exige pas le silence absolu tout le temps. Il y a les temps de recherche en groupe(bavardage possible...si c'est sur le sujet) et les temps d'écoute!

yseth56 a écrit:J'ai beau être en lycée,lorsque s'installe un bavardage collectif, je déplace les élèves, voire je prépare un plan de classe et je le "dégaine" la première fois que ça dégénère un peu. Ils sont prévenus (deux fois, pas trois). Et une fois le plan de classe imposé il n'y a plus que moi qui décide quand ça bouge. Cela dit je n'exige pas le silence absolu tout le temps. Il y a les temps de recherche en groupe(bavardage possible...si c'est sur le sujet) et les temps d'écoute!

Exactement.Pareil pour moi,c'est de la parole de travail "maitrisée",ce n'est pas du bavardage sur du maquillage et les boyfriends!

Bon bon, j'ai compris, je suis trop large. ^^ La difficulté en philo (enfin pour moi) c'est que je les questionne quasi constamment : qu'est-ce que ceci veut dire ? Qu'est-ce que ceci implique ? Et qu'en plus, il n'y a pas vraiment de "moments magistraux" bien nets mais un travail dynamique permanent.

Je vais essayer de systématiser les punitions...

Si vous le pouvez le fait de faire mettre le carnet sur la table fonctionne quand même bien. Quand j'avertis un élève je prends son carnet et le mets sur ma table, ça permet de marquer "physiquement" l'avertissement. L'élève sait qu'il est clairement en sursis. Il faut que le carnet soit à disposition sinon ça peut partir en négociations interminables sur le thème "donne moi ton carnet"...

Ok merci. Dans ma tête le carnet c'est très marqué collège ou seconde, j'ai le sentiment qu'à 17-18 ans c'est trop puéril. Mais faut croire que non. :lol: 

J'ai des élèves hyper excités dans collège n°2 !  
Du style, hyper bavards, hyperactifs pour certains, qui se dispersent, etc.

Bruit de fond permanent lors de la première séance, je pense donc sévir dès la deuxième. N'étant que 6h dans l'établissement, je sais pas trop quelle est leur politique, et j'avoue que j'ai pas osé dégainer les observations carnet dès le 1er jour.

Lundi, je vais aller discuter de tout ça avec le PA et le CPE, notamment pour savoir comment réagir avec certains en particulier (ne les connaissant pas, et vu les cas, je pense qu'il va falloir que je fonctionne différemment selon les élèves si je veux arriver à quelque chose).

Déjà, je vais faire le plan de classe, que je n'avais pas fait en première séance.

Courage madame prof ! tu as la bonne réaction. Tu vas y arriver j'en suis sure !  et au moins c'est le collège où tu as le moins d'heures.

J-25 avant MA rentrée... j'ai vu mes élèves en rêve : je n'arrivais pas à obtenir le silence du tout, ils étaient tous beaucoup plus grands que moi, j'étais noyée dans la masse... ils sont sortis de cours sans mon autorisation, alors que je venais de le leur interdire   

J'ai un élève de 4e qui me dépasse de 3 têtes, mais au fond c'est un gros bébé je suis sûre !

Sinon, moi aussi j'ai le sommeil perturbé par les élèves et autres préoccupations "scolaires", ça va durer quelques temps et puis ça va passer !

Aletheia a écrit:
J-25 avant MA rentrée... j'ai vu mes élèves en rêve : je n'arrivais pas à obtenir le silence du tout, ils étaient tous beaucoup plus grands que moi, j'étais noyée dans la masse... ils sont sortis de cours sans mon autorisation, alors que je venais de le leur interdire   

C'est bon signe, ça !   J'ai mis longtemps cette année à faire ce genre de mauvais rêves, et cela m'inquiétait.

Madame Prof, YES YOU CAN !  

Je fais régulièrement ce genre de rêve tout au long de l'année (je précise que j'enseigne dans un collège plutôt voire très tranquille) comme beaucoup d'entre nous je suppose.

Et oui, ça fait partie du lot ! (c'est des rêves d'impuissance c'est ça ?). J'avoue que dans "la vraie vie", je ne comprends jamais vraiment pourquoi les élèves obéissent à ce que je leur ordonne. C'est toujours un petit miracle pour moi.
@ Rolande : ce n'est pas parce que tu étais un peu moins en forme pour cette séance que c'est grave ! ne te remets pas trop en question, aies plus confiance en toi, la fois prochaine tu seras intraitable et puis c'est tout  sentir que leur professeur ne se sent pas en échec par rapport à la séance précédente je pense que c'est important pour les élèves, ça joue sur l'autorité.

Je n'ai pas lu tout le fil, mais je remarque que les mêmes choses reviennent souvent ... Et en particulier le fait de ne pas s'énerver et se mettre en colère.

À mes débuts, j'ai eu souvent tendance à pas mal gueuler. À un moment donné je me suis fait la promesse d'arrêter complètement, de garder patience et de gérer tout simplement sans états d'âmes les situations. Et je trouve assez extraordinaire l'effet que ça peut avoir sur les gosses, le fait qu'on ne s'énerve pas à leur connerie, qu'on les prenne tels quels et qu'on gère sans se décomposer. Curieusement, ça m'a amené moi-même à changer de regard sur eux et ça a pas mal aidé à sortir de situations conflictuelles dans lesquelles on était bloqués.

V.Marchais a écrit:Certains affirment aboyer sur les élèves, ne jamais sourire. Je trouve ça à double tranchant. Ce n'est pas la relation que j'aime établir avec mes élèves. Exigence, mais aussi bienveillance qui se traduit par le sourire. Ne pas oublier que de nombreux élèves fonctionnent à l'affectif et que la brutalité ne parvient souvent qu'à braquer les plus agités.

À mon avis, ça c'est fondamental. N'être qu'un tyran, c'est à mon avis la meilleure manière de passer une année moisie. Ça met une mauvaise ambiance. Perso, j'essaye d'être aussi strict que possible dans la gestion (j'ai déjà donné deux punitions la première semaine, c'est dire) mais dès que l'occasion se présente, d'entrer dans un rapport positif. C'est essentiel pour créer un climat de confiance et in fine, c'est grâce à ça qu'on va pouvoir fonctionner avec eux.

Oui, j'en suis revenu aussi du "ne pas sourire". Je suivais bêtement des conseils qui ne me correspondent pas: ne pas sourire jusqu'à la Toussaint. Maintenant je souris au contraire beaucoup, du coup ça a plus d'impact quand je prends un ton glaçant ou que je lance un regard noir (ce que je sais faire aussi).

+ 1000 avec ce que tu viens de dire, Caspar.
Sinon je repense à cette histoire de silence absolu ou pas. C'est dur de savoir poser la limite entre simple volonté d'instaurer un climat de travail calme et silencieux, et tyrannie abusive. Par exemple, hier, j'ai repris quelques élèves de 6e qui "faisaient du bruit" : c'est-à-dire qu'ils bougeaient sur leur chaise ou demandaient à leur voisin s'ils étaient sur la bonne page du cahier. Ca m'agaçait parce que le début du cours avait été très calme et que, du coup, je remarquais le moindre bruit. Mais je me rends bien compte qu'on ne peut pas demander à vingt-cinq (ou plus) gamins de rester dans un calme parfait du lundi 8h au vendredi 17h. On dit souvent qu'il faut bien connaître son niveau d'exigence, pour savoir ce qu'on tolère ou pas. Et, oui, quand je fais cours, je ne tolère aucun bruit. Mais - c'est là que ça se complique - en tant qu'élève (et j'étais une bonne élève pas du tout pénible pour les profs) je trouvais ça exagéré de se faire reprendre au moindre chuchotement. Donc je n'arrive toujours pas à faire la part des choses entre ce qui peut être accepté ou ce qu'on est en mesure d'exiger.

Un truc que j'essaye de faire, et qui a fasciné mes grands 3e, hier encore : apprendre aux élèves à chuchoter (donc : ne pas faire vibrer ses cordes vocales, ce qui voudrait dire qu'on émet un son et donc, qu'on sort du chuchotement), ce qui peut être contrôlé très facilement en touchant sa gorge. Car, et c'est ça qui est usant, les élèves ne savent pas (plus ?) chuchoter. Or, pour avoir réussi, donc, à imposer ce fonctionnement à mes 3e hier, je sais que je peux tolérer le chuchotement, c'est un bruit de fond qui ne m'est pas insupportable (pendant les exercices, par exemple, ou même pendant que je parle, si ça dure dix secondes et que ça concerne deux voisins de table), contrairement aux sons qui gênent, vraiment.

Voilà, sinon de mon côté, je touche du bois, mais il se pourrait que, cette année, mes trois classes soient gérables ! Ce qui serait une grande première par rapport à mes trois années précédentes ! Je suis surtout agréablement surprise par ma classe de 3e : très calmes, performants, se mettent au travail sans rechigner, se sont mis à participer doucement mais sûrement. Moi qui adore pourtant les petits, je pense que cette année, je vais préférer travailler en 3e qu'en 6e.
Mais je ne me réjouis pas trop vite, les premières semaines réservent parfois des surprises...

et mais c'est pas bête du tout ça!
moi qui galère à essayer de faire comprendre à mes collégiens la différence entre chuchoter (ce que je tolère) et parler (à 25 euh... ben nan du coup :shock: ), ça devrait les aiguiller!  

mais c'est vrai que j'ai une ou deux classes qui n'ont que deux modes on dirait : silence ou beuglements  

Je confirme que beaucoup d'élèves ne savent pas chuchoter en effet (mais beaucoup d'adultes non plus qui nous font profiter de leurs conversations passionnantes dans les lieux publics).

Premiers cours pour moi, ce qui m'angoisse le plus après avoir vu les élèves c'est cette classe de 3eme avec 15 très mauvais et 15 très bons élèves.

J'ai l'impression de me retrouver au bord du précipice, histoire de tester un peu leur niveau je leur ai posé quelques questions. Certains font 4/5 phrases sans faute, et d'autres posent 3/4 mots à côté, on devine vaguement le sens mais les 5ème font mieux.

Vous faites quoi dans ce cas là? je fais 2 cours différents?

Sans silence total et absolu...j'avoue avoir beaucoup de mal à supporter le bruit incessant. C'est même ce que j'ai le plus de mal à supporter au collège. Ca me fatigue vraiment énormément...et je tuerais ensuite l'im****** qui dans le RER va me pourrir le trajet avec musique ou portable.

Cependant, dans mon collège actuel, les élèves sont beaucoup plus calmes que ceux de l'an dernier...  

Caspar Goodwood a écrit:Je fais régulièrement ce genre de rêve tout au long de l'année (je précise que j'enseigne dans un collège plutôt voire très tranquille) comme beaucoup d'entre nous je suppose.

Oui ca m'arrive souvent! Quand je me réveille,je suis hypra soulagée de savoir que ce n'est pas la réalité.

Simgajul a écrit:Premiers cours pour moi, ce qui m'angoisse le plus après avoir vu les élèves c'est cette classe de 3eme avec 15 très mauvais et 15 très bons élèves.

J'ai l'impression de me retrouver au bord du précipice, histoire de tester un peu leur niveau je leur ai posé quelques questions. Certains font 4/5 phrases sans faute, et d'autres posent 3/4 mots à côté, on devine vaguement le sens mais les 5ème font mieux.

Vous faites quoi dans ce cas là?  je fais 2 cours différents?

On va te dire que pédagogie différenciée est THE solution.Oui mais pas évident de le faire à CHAQUE cours.Trouve des trucs simples pour toi du style défi/challenge"certains arriveront à faire 2 phrases,d'autres 5 et quelques uns d'entre vous,pouvez faire jusqu' à 8 phrases.Dans tous les cas,tout le monde est capable de faire un des 3 défis"

Merci Yogi, je vais essayer de mettre ça en place, mais avec une premiere année à 4 niveaux... ça va etre duraille.

Parler de "silence total" est déjà une forme de compromis car cela sous entend que le silence peut parfois ne pas être total. Soit c'est le silence, soit ça ne l'est pas. Je ne vois pas à quoi peut ressembler un 1/2 silence.