Nous et nos petites manies de profs..un peu d'auto-critique!!

Avec mes 6e, j'ai bcp de manies:
- poser leur sac
- enlever veste, gant (ce n'est pas une manie, ce devrait être normal)
- poser le carnet de correspondance sur la table
- personne ne sort de la salle sans m'avoir montré les devoirs à faire sur le cahier de texte, je suis donc devant la porte et les laisse passer un par un.
- je replace les chaises avec élèves dessus de façon à ce qu'elles soient bien dans l'alignement!!!! Bon, là je vais me soigner, je le promets.
Avec les autres classes, je brandis régulièrement des feuilles de rapport vierges pour les faire se calmer.
Je tape aussi avec classeurs ou autre sur la table de celui qui bavarde.
Les tics de langage: "chut" et je parle aussi avec mes mains!

eaudere a écrit:et parfois même je chante (auj. en 3° c'était "dans la forêt lointaine, on entend le hibou..." ou qqch comme ça) ; d'ailleurs, il y a 2 ans, des élèves m'ont fait une compil' de mes chansons... On ne se moque pas !

Ça c'est mon seul tabou : mimer, dessiner, grimacer... oui. Mais je ne me sens pas assez à l'aise pour chanter (que ce soit devant une classe ou ailleurs en réalité).

Je dis très souvent "alors", et à chaque fois que je reprends un point précis un peu dur (même au lycée, je le fais), je rajoute tout le temps "ça va?" pour savoir s'ils ont compris. Parfois, j'entends un "oui, merci et vous?"!!!
Une année, mes élèves avaient remarqué ce tic du "alors", et m'avaient dit qu'un de leur camarade allait compter combien de fois je le disais en cours, donc j'ai fait exprès de le répéter souvent au cours suivant, résultat je l'ai dit 98 fois en une heure!!!!!

Sinon, assise sur le bureau ou sur une table devant, je leur donne des surnoms aussi, j'essaie avec des lycéens d'avoir le plus de répartie possible, sans trop les "casser", comme ils disent. Et avec mes zozos de STI cette année, que des mecs dans la classe, j'essaie aussi les mimiques, les gestes (si je devais faire semblant de me jeter par la fenêtre chaque fois qu'ils me sortent une abbération, on m'aurait déjà ramssée à la petite cuillère!!!) et de les faire marrer le plus possible, parce que sinon, eux, le français.....

Je touche aussi souvent mes cheveux, et les attache dès qu'un truc m'énerve.....une sorte de signal pour eux???? lol

J'écris mal et vite (ce qui va de paire!?). Je suis directe.

Il paraît que je répète souvent "alors" et "ceci dit".

J'ai le syndrome vieille loco et je "chuuuut" sans m'en rendre compte (ça me reste même dans les repas de famille ou quand des adultes font du bruit dans un contexte peu adapté , ça sort tout seul, déformation professionnelle) ; j'ai tendance à secouer la tête avec un sourire dépité quand je suis effarée ; d'après mes élèves, j'ai un regard très expressif et accompagné dans mouvement habile de mes doigts, ils comprennent qu'ils doivent se taire/se retourner/se concentrer ou autre ; une autre manie, me prendre les pieds dans les sacs laissés dans le couloir .

Quand je vais chercher les élèves dans la cour, je ne peux m'emp^cher de leur dire: "Bonjour... Allez, on y va". C'est toujours la même phrase, elle est systématique, les élèves la connaissent et sourient; ils m'imitent parfois.

Sinon, j'ai aussi l'habitude de courir dans les couloirs (il me manque une photocopie ou autre...) Je ne sais pas me déplacer dans le couloirs sans courir, et ça fait rire les élèves.
Anecdote: au tout début de l'année, j'étais en train de courir dans les couloirs, à la récré, parce que je devais changer de salle et préparer ma salle. Dans mon dos, j'entends une voix autoritaire: "Mademoiselle, on ne court pas dans les couloirs!!". Je me retourne, et... c'était mon nouveau chef, qui n'avait pas encore bien intégré les visages des profs. Il était aussi gêné que moi.

Enfin, quand j'interroge un élève, je ne peux m'empêcher de faire tournicoter mon stylo du bout des doigts. Je suis une vraie pro pour ça (plus de 10 tours sur le pouce, attention hein... dix tours sans arrêter le stylo ). Hé oui, des heures et des heures d'entraînement pendant mes années collège et lycée!

Je crois que je répète un peu trop souvent "alors". Je suis plutôt bienveillante mais assez pèt'sec, il ne faut pas me chercher longtemps. Comme beaucoup j'ai un regard très expressif et je fais parfois claquer ma langue sur mon palais. J'ai tendance à rentrer dans le lard, à affronter les élèves difficiles, ce qui me jouera peut-être des tours...

des tics de langage comme "alors" ou "donc". si un élève parle ou se retourne j'ai une réplique que je sers toujours "tu as besoin de qqch, kévin? " la plupart du temps c'est soit "un blanco/un effaceur/une gomme/un stylo/un feutre," rayer la mention inutile) et je réponds "pas besoin d'un 1/4 d'heure pour demander ça" et si c'est "rien" "alors pourquoi tu parles?" :diable:

charlottofraise a écrit:A priori, ma marotte cette année, c'est l'étymologie. Les élèves sont persuadés que je suis férue de latin (langue que je n'ai fait qu'effleurer à la fac).

Tiens, je suis un peu pareil. Le problème c'est quand ils y prennent goût et qu'ils me demandent des étymologies... que je ne connais pas du tout.

Tics de langage aussi :
- "certes" (j'en parlais dans un autre fil)
- "effectivement"
- "Allez...zou !" pour faire entrer... ou sortir des élèves qui traînent.

Sinon, je déteste qu'ils passent derrière moi (entre ma chaise et le tableau) pour rejoindre leur place : je trouve ça tout à fait incorrect, surtout que ça demande de me pousser, et surtout... depuis que je suis enceinte !

Tout pareil pour les tics de langage, les "certes" notamment et aussi ma tendance à répéter "N'allez pas chercher midi à quatorze heures" quand ils se compliquent la vie alors que la réponse est toute simple...je ne m'en étais pas rendu compte avant que mes 6ème l'an dernier ne se mettent à rire alors que je venais de le dire.

Il y a 15 jours à peine aussi, et ça je sais, je le fais régulièrement, une certaine exagération dans le ton: "Les verbes du 1er groupe à l'impératif présent 2è pers. du sing. ne prennent pas de -s SAAAUUUUUFFF quand ils sont suivis de Y ou EN" Eclat de rire général...

Je leur sers des proverbes tout droit issus du solide bon sens paysan : "qui peut le plus peut le moins", "on n'a rien sans rien"...
J'ai une tendance à l'exagération, à l'hyperbole : "tu n'as pas fait le quart du dixième du commencement de ce qu'on fait les autres", "je te l'ai dit un million et demie de fois"...

lulamae a écrit:Je leur sers des proverbes tout droit issus du solide bon sens paysan : "qui peut le plus peut le moins", "on n'a rien sans rien"...
J'ai une tendance à l'exagération, à l'hyperbole : "tu n'as pas fait le quart du dixième du commencement de ce qu'on fait les autres", "je te l'ai dit un million et demie de fois"...

Question qu'ils vont te poser :
1 million et demi, c'est 1,5 million ou 1 million et 0,5 ?

Je tutoie mon public...
Mais Madame, nous sommes nombreux pourquoi ne dites-vous pas vous?
ET bien pour que tu te sentes concerné...
ou Parce que chacun est important à mes yeux...
OUi mais ce n'est pas correct , Madame...
Je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher...

Je fais des grands gestes, je parle avec les mains...

Je commence tous mes cours par "donc" — parfois je l'écris même au tableau en gros, en signe d'auto-dérision —, comme si le cours du jour était l'exacte continuation du précédent (ce qu'il est rarement).
Et j'ai tendance à voir du cul partout dans la littérature — s'il n'y en pas, c'est un déni de l'auteur, enfin, vous voyez le genre de raisonnement. Très psychanalytico-orienté. Mais à vrai dire, il y en a partout — c'est même pour ça qu'ils se sont faits écrivains, les uns et les autres. Et nous profs, non ?
Mais qui ça étonnera, hein, que je voie du cul partout ?

Abraxas a écrit:

Mais qui ça étonnera, hein, que je voie du cul partout ?

Tout à fait ... Ça me rappelle mon prof de latin en licence ... Il était comme vous !

Je n'ai jamais eu de prof très... vigoureux. Quasiment que des dames, en plus !

Je gesticule, je mime, je fais toujours tomber ma craie, je m'en fous partout,je dis '"donc" tout le temps...ha oui! Je fais semblant de m'évanouir quand ils sortent une énormité et je les traite de poissons rouges quand ils ne participent pas assez. Je dis toujours "action" et eux répondent réaction ( machine bien huilée) et aussi "Et que ça saute"

Madame Rosa a écrit:Je tutoie mon public...
Mais Madame, nous sommes nombreux pourquoi ne dites-vous pas vous?
ET bien pour que tu te sentes concerné...
ou Parce que chacun est important à mes yeux...
OUi mais ce n'est pas correct , Madame...
Je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher...

Je fais des grands gestes, je parle avec les mains...

Mon prof de philo de terminale nous disait régulièrement : "Tu m'écoutes, classe?"

C'est drôle de vous lire, tous. Je m'amuse...
Mais quand même, certains points cités ne me semblent pas être une manie ùmais une exigence totalement justifiée : le fait qu'on enlève son manteau, par exemple. Si la salle est correctement chauffée, l'élève ne donne-t-il, en gardant son manteau, l'impression d'être en transit, juste de passage. Ca n'est pas très poli, je trouve, et je comprends que certain(e)s citent cet exemple, bien que pour moi, il s'agisse d'une exigence et pas d'une fixation.
Même chose avec le paragraphe. Dnas mon collège, les collègues se sont mises d'accord pour poser très strictement des exigences, et la construction d'un texte en paragraphes cohérents en fait partie. Les pénalités sont parfois lourdes, mais au moins ça marche.
Alors, à mon tour!
Le soin! Il faut dire que j'ai une écriture très belle, le genre de pleins et déliés dont on se demande si c'est fait à la main, (je ne me vante pas, là, je répète juste ce que tout le monde me dit) ; bref, les torchons dégoûtants, il m'est arrivé de les arracher du classeur et de faire recopier la leçon. (Ce qui est assez héroïque car ma première idée était de faire bouffer l'infâme copie!)
Sinon, à part ça, je suis connue dans mon collège pour manier l'art de la parenthèse.
J'explique.
Quand l'attention (et la tension) de mes élèves baisse, je m'arrange pour illustrer mon propos d'une anecdote en lien avec le cours, et sur le ton, que parfois, vous me dites apprécier dans mes posts : résultat, mon histoire rassemble les énergies, capte les attentions, détend l'atmosphère, et hop! on peut reprendre le cours!
Une des punitions que je peux infliger à la classe est de les priver de ces petites histoires dont elle est très friande (dans le passé, certains m'appelaient Mère Castor -les mamans comprendront). Je peux vous dire que quand je me mets à faire un cours magistral, vu mes habitudes, ça fait flipper!

Tu as encore changé de pseudo

Je sais que tu n'aimes pas ça ; c'est juste pour t'embêter!!!
:lol!:

:lol:
Heureusement, je ne regarde que les avatars, alors je te piste !

je savais qu'on était fliqués!!! :lol:

Une question qui n'a aucun rapport avec la choucroute :
D'où vient ton appellation "néoprof expérimenté"???

Il est amusant, ce topic!

Je suis comme vous, j'ai tout un stock de tics (tocs?) contre lesquels j'ai cessé de lutter au fil des ans...!
Les manies "matérielles" ( marge à gauche parce que je suis gauchère, n'écrire qu'en bleu, etc) et beauuuuuuuucoup de tics gestuels ou de langage :
m'asseoir sur mon bureau ou sur les tables, faire semblant de les frapper avec leur manuel quand ils donnent des réponses insensées, me frapper la tête contre le tableau...d'où une annnée un fabuleux, " vous avez de la craie sur le front, madame" rompant le lourd silence qui avait suivi mon envolée lyrique et désespérée sur leur manque de réflexion...
je les appelle "jeunes" ("gens/hommes/filles, au choix"), souvent je leur sers un "bande de blonde, va" - ce que je suis, je précise- quand ils sortent une énormité. L'année dernière, je disais beaucoup " et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu..." quand un de mes sixièmes trolls me racontait sa vie/celle de sa grand-mère/celle de son chien, en cours...au point qu'à la fin je n'avais qu'un geste à faire pour que la classe le fasse en choeur à ma place.
Je dis beaucoup "alors" "donc" "ok" (le dernier m'énerve, j'essaie de lutter, j'ai l'impression d'être dans un remake des visiteurs..), parfois j'enchaîne les trois! Et comme je suis trèèèès maladroite, j'utilise beaucoup les "ça, c'est fait" (une fois que j'a bien parché sur ma craie tombée par terre), je parle à mon éponge quand elle m'échappe des mains ( tiens, elle n'était pas bien morte, celle-là). Enfin, je suis dyslexique quand je suis fatiguée. Bref, c'est festival. Au début, j'essayais de lutter, je pensais que mon rôle de professeur m'imposait d'être très neutre...et puis un jour une collègue experimentée m'a dit "tu sais, ça ne sert à rien de lutter contre ce que tu es, de toute façon cela se voit". Alors maintenant je me sers de tout cela pour capter leur attention ( et ce n'est pas toujours une mince affaire, je suis en zep!)